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Un club de lecture est un regroupement de lecteurs qui lisent un même livre, pour ensuite en discuter.

Les rencontres ont lieu en virtuel ou en présentiel sur une base périodique. Le choix du livre à lire est décidé au préalable par le groupe ou une personne animatrice. Plusieurs endroits physiques et plateformes en ligne accueillent cette activité : bibliothèque, librairie, institution d’enseignement, centre communautaire ou socioculturel, café, restaurant, résidence privée, forum, réseau social et logiciel de visioconférence^[1].

Le club de lecture trouve son origine dans la veillée populaire, considérée comme le berceau de la lecture publique. Celle-ci avait pour but général l’éducation et l’alphabétisation de la population. La lecture publique est un outil d’instruction populaire qui est en marge de l’enseignement officiel. Elle est encouragée par le gouvernement de la République dès 1848^[2].

Dans les années 1860, Jean Macé introduit la lecture publique au sein des bibliothèques et formule une pédagogie qu’il nomme la leçon de bibliothèque. Il invite les bibliothèques à se doter d’un local assez grand pour permettre aux lecteurs de s'y réunir. Ces locaux accueillent des séances sur la lecture de livres récréatifs. Jean Macé établit que l’apprentissage peut également provenir du plaisir de lire et d’écouter des histoires. La moitié du temps des leçons est consacrée à la lecture alors que l’autre moitié est consacrée à la conversation. Bien que le nom de sa pédagogie se soit effacé, son modèle, lui, s’est installé dans les bibliothèques populaires^[2].

Au début du 20e siècle, la lecture publique disparaît. Oubliée de la mémoire collective, la lecture publique revient après 1945, lorsque le besoin de développer le goût de la lecture auprès de la population surgit. C’est vers 1945 que des techniques de lecture vivantes apparaissent, comme le club de lecture. Ces techniques sont désormais centrées sur le plaisir de lire, l’apprentissage de la lecture critique et le partage plutôt que sur l’alphabétisation de la population^[2].

On retrouve encore aujourd’hui des éléments constitutifs de la pédagogie de Jean Macé dans les clubs de lecture: la répartition du temps consacré à la lecture et à la discussion, la valorisation du plaisir de lire et le projet d’éducation populaire^[2].

Les termes club de lecture et cercle de lecture, ou cercle littéraire (en anglais : literature circle) sont parfois utilisés comme synonymes. Néanmoins, un cercle de lecture est davantage une méthode pédagogique utilisée comme stratégie d’apprentissage collaborative dans le domaine de l’éducation, autant auprès des enfants^[3] que des universitaires^[4]. Le club de lecture est aussi à ne pas confondre avec le club de livres, qui a une dimension commerciale.

Inclus dans la programmation culturelle des bibliothèques, le club de lecture est une activité gratuite qui s’adresse à un public adulte ou jeunesse. En moyenne, un club de lecture comprend entre dix et quinze membres inscrits^[5]. Il peut être annuel, trimestriel ou saisonnier.

La sélection des ouvrages à lire varie d’un club de lecture à l’autre, selon les intérêts des membres. Dans une perspective d’égalité, de diversité et d’inclusion (ÉDI) et d’accessibilité universelle, les responsables en bibliothèque considèrent notamment les critères suivants : la disponibilité d’autres formats que le livre papier (livre audio, EPUB, livre en braille, livre en larges caractères), la variation des genres littéraires et du ton des œuvres, une diversité de sujets et de réalités, ainsi qu'une représentativité de personnes minorées ou sous-représentées, en tant que personnages ou en tant qu’autrices et auteurs^[6].

Le repérage des œuvres potentielles s'effectue par les suggestions des membres du club, le catalogue de la bibliothèque, les coups de cœur en librairie, les prix littéraires, les critiques de revues ou magazines spécialisés, les ouvrages de référence qui listent des œuvres selon des thématiques, ou en suivant l'actualité littéraire^[7].

La bibliothèque achète un certain nombre d'exemplaires du livre choisi, habituellement inférieur au nombre de membres du club, et les prête ensuite en organisant une rotation des exemplaires^[8]. Afin de réduire les coûts d’acquisition de nouveaux exemplaires, des bibliothèques publiques québécoises utilisent le service de Prêt entre bibliothèques (PEB) ou établissent des partenariats entre bibliothèques afin de sélectionner les mêmes ouvrages pour leurs clubs respectifs^[9].

L’animation des rencontres est prise en charge par un membre du personnel de la bibliothèque, une personne bénévole ou contractuelle^[10]. Entre médiation culturelle et accompagnement de groupe, son rôle est d’encourager la prise de parole des membres, d’alimenter et de diriger les discussions de façon libre ou structurée, de proposer des pistes de réflexion, de nuancer les propos, d’être à l’écoute et d’apaiser les possibles tensions^[11]. La personne responsable de l’animation peut également favoriser une réflexion individuelle après la rencontre, par exemple en encouragent les membres à lire d’autres ouvrages de leur choix, ou présélectionnés par la bibliothèque, en lien avec les sujets abordés collectivement^[6].

Le club de lecture à emporter constitue une alternative aux rencontres physiques au sein des bibliothèques. Ce service prend la forme d’une trousse, soit un sac contenant plusieurs exemplaires du même livre, des guides de discussions, ainsi que des fiches biographiques et bibliographiques sur les autrices et auteurs^[12]. Un des premiers clubs à emporter a été lancé en 2004 par la Johnson County's Central Resource Library (États-Unis)^[12]. Cette initiative s’est depuis multipliée en Amérique du Nord; par exemple, en 2024, la Strathcona County Library (Canada) offre 135 trousses à sa communauté^[6].

Au Québec, le premier club de lecture virtuel a vu le jour en octobre 2003. Nommé Club de lecture La Presse, il a pour but de permettre aux internautes d’échanger sur les livres proposés, incluant ceux qui peuvent susciter la controverse^[13].

En avril 2019, le réseau Les libraires a lancé des clubs de lecture en ligne. Ces clubs de lectures sont présents sur la plateforme quialu.ca. Solution directe à la pandémie de COVID-19, ces clubs de lectures virtuels permettent à la population de donner leur opinion et de lire les opinions des autres sur les œuvres littéraires^[14].

Au Québec, plusieurs clubs de lecture pour enfants ont vu le jour au fil du temps. Certains sont toujours actifs dans les bibliothèques, alors que d’autres ont cessé d’exister. Voici quelques exemples de clubs de lecture offerts ou qui ont été offerts à la population québécoise : Livromagie, Livromanie, des Aventuriers du livre, Crock-Livre et LivREquin^[15].

Un club de lecture pour enfants est défini par les éléments constitutifs suivants :

• Un cadre de loisir

Le club de lecture est un endroit où les enfants ayant pour passion la lecture se réunissent. Se déroulant lors des congés, comme les pédagogiques, les fins de semaine, les soirs et les vacances, ce club doit s’inscrire dans le cadre du loisir. Il doit comporter des activités amusantes qui permettent aux enfants de se divertir^[16].

• Des œuvres littéraires variées et adaptées

Tous les livres sont jugés comme pertinents tant qu’ils intéressent l’enfant qui les lit. Les œuvres littéraires proposées doivent être variées en genre, en sujet et en niveau de lecture afin de favoriser le plaisir de lire des enfants. Offrir une grande variété de livres contribue à transformer un enfant non-lecteur en lecteur régulier^[16].

• Des enfants lecteurs

Pour qu’un club de lecture existe, il doit réunir des enfants lecteurs. L’objectif du club de lecture est de stimuler le bon lecteur, de le rendre critique, autonome et de lui permettre de développer ses habitudes de lectures. Son objectif est aussi d’amener le non-lecteur à aimer la lecture^[16].

• Un animateur

Son but principal est de transmettre le plaisir de lire aux enfants en créant des activités et en variant ses approches. Il crée un environnement sécuritaire dans lequel il favorise la participation des enfants en leur laissant la place dont ils ont besoin. Un animateur qui aime la lecture aura plus de facilité pour transmettre le plaisir de lire aux enfants qui participent au club^[16].

•  Une pratique de lecture

Deux formes de lecture coexistent dans un club de lecture : la lecture collective et la lecture individuelle. Ces deux types de lecture s’alimentent l’un l’autre dans les clubs de lecture. La lecture collective permet à l’enfant de découvrir une œuvre littéraire et suscite parfois le désir de poursuivre la lecture seul, ce qui favorise la lecture individuelle. La lecture individuelle, pour sa part, devient collective lorsque les enfants partagent leurs lectures aux autres membres du club et que ces autres membres ont envie de lire les livres présentés^[16].

Les visées et les retombées d’un club de lecture en bibliothèque sont variées pour les personnes qui y participent. Favorisant la lecture, la littérature et l'expression orale, cette activité permet aussi de développer un sens de la communauté auprès de ses membres et de contribuer à leur vie culturelle^[17], ainsi que de lutter contre l’isolement en créant des liens sociaux^[18]. Elle contribue à réduire l’anxiété de bibliothèque^[19]. En bibliothèque universitaire, le club de lecture peut servir d’outil de collaboration et de formation continue pour des membres du personnel qui lisent, puis discutent ensemble d’articles, d'études et d’ouvrages en lien avec la bibliothéconomie et les milieux documentaires^[20]. En matière de formation continue, le club de lecture permet notamment aux professionnels du milieu infirmier d’aborder des thèmes professionnels à travers la lecture d’articles. Étant un vrai outil de développement professionnel, ce club de lecture leur permet d’élargir et de consolider leurs connaissances tout en échangeant sur leurs pratiques professionnelles^[21]. Les clubs de lecture d’été en bibliothèques publiques aident les jeunes à conserver et à améliorer leurs compétences de lecture en dehors des périodes scolaires, à considérer la lecture comme une activité ludique, en plus de favoriser les liens sociaux des enfants et des adolescents^[22]. Du côté du club de lecture à emporter, ce service rend accessibles la lecture et la culture à de nombreuses personnes ne pouvant pas se déplacer en bibliothèque, que ce soit par manque de transports, de contraintes de temps ou de limitations fonctionnelles^[12].

• Le Book Club (film 2018)
• Oprah's Book Club (émission)

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• Cabinet de lecture

La mise sur pied d’un club de lecture pour adultes de Bibliothèque et Archives nationales du Québec

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