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Pour les articles homonymes, voir Lecture (homonymie).

La lecture, Henri Fantin-Latour (1870)

La lecture peut ĂȘtre dĂ©finie comme une activitĂ© psychosensorielle qui vise Ă  donner un sens Ă  des signes graphiques recueillis par la vision et qui implique Ă  la fois des traitements perceptifs et cognitifs[1].

Histoire de la lecture

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L'histoire de la lecture remonte Ă  l'invention de l'Ă©criture au cours du IVe millĂ©naire avant notre Ăšre. Bien que la lecture de textes imprimĂ©s soit aujourd'hui un moyen important d'accĂšs Ă  l'information pour la population en gĂ©nĂ©ral, cela n'a pas toujours Ă©tĂ© le cas. À quelques exceptions prĂšs, seul un faible pourcentage de la population de nombreux pays Ă©tait considĂ©rĂ© comme alphabĂ©tisĂ© avant la rĂ©volution industrielle. Parmi les sociĂ©tĂ©s prĂ©modernes ayant un taux d'alphabĂ©tisation gĂ©nĂ©ralement Ă©levĂ©, on trouve l'AthĂšnes classique et le califat islamique[2].

Les Ă©rudits supposent que la lecture Ă  haute voix (clare legere en latin) Ă©tait la pratique la plus courante dans l'AntiquitĂ©, et que la lecture en silence (legere tacite ou legere sibi en latin) Ă©tait inhabituelle[3]. Dans Les Confessions qu'il rĂ©dige au IVe siĂšcle, Augustin d'Hippone remarque l'habitude inhabituelle d'Ambroise de Milan de lire en silence[3],[4].

Au siÚcle des LumiÚres, les élites ont encouragé la lecture passive plutÎt que l'interprétation créative. La lecture n'a pas de lois concrÚtes, mais elle permet aux lecteurs de s'évader pour produire leurs propres produits de maniÚre introspective, en favorisant une exploration profonde des textes pendant l'interprétation. Certains penseurs de cette époque croyaient que la construction (c'est-à-dire la création de l'écriture et la production d'un produit) était un signe d'initiative et de participation active à la société; ils considéraient, en contrepartie, la consommation (c'est-à-dire la lecture) comme une simple absorption de ce que les constructeurs fabriquaient[5]. On considérait les lecteurs de cette époque comme des citoyens passifs, parce qu'ils ne fabriquaient pas de produit. L'historien français Michel de Certeau a fait valoir que les élites du siÚcle des LumiÚres étaient responsables de cette croyance générale. Pour Michel de Certeau, la lecture exigeait de s'aventurer dans le pays de l'auteur, mais de lui enlever ce que le lecteur voulait précisément. Cette opinion soutenait que l'écriture était un art supérieur à la lecture dans les contraintes hiérarchiques de l'époque[5].

Dans l'Europe du XVIIIe siĂšcle, la pratique alors nouvelle de la lecture seule au lit a Ă©tĂ©, pendant un temps, considĂ©rĂ©e comme dangereuse et immorale. La lecture devenant moins une pratique orale commune et plus une pratique privĂ©e et silencieuse, et le sommeil se dĂ©plaçant de plus en plus des zones communes vers les chambres individuelles, certains se sont inquiĂ©tĂ©s du fait que la lecture au lit prĂ©sentait divers dangers, tels que les incendies provoquĂ©s par les bougies de chevet. Certains critiques modernes, cependant, spĂ©culent sur le fait que ces prĂ©occupations Ă©taient fondĂ©es sur la crainte que les lecteurs —et en particulier les femmes[6]— puissent Ă©chapper Ă  leurs obligations familiales et communautaires et transgresser les limites morales Ă  travers les mondes fantastiques privĂ©s des livres[7].

Acquisition

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Article dĂ©taillĂ© : Apprentissage de la lecture.
Jeunes filles de dix et douze ans dans une école de Mirmur-Dhaka, Bangladesh.

La premiĂšre Ă©tape dans l'acquisition de la lecture est dite logographique ou prĂ©alphabĂ©tique. Durant cette pĂ©riode, l'enfant ĂągĂ© de cinq ans ou moins ne sait pas encore lire mais rĂ©ussit tout de mĂȘme Ă  identifier certains mots en se basant sur des indices visuels tels que l'environnement et la forme graphique du mot. Il peut, par exemple, reconnaĂźtre son prĂ©nom ou rĂ©ussir Ă  deviner qu'une suite de caractĂšres imprimĂ©e sur l'emballage d'un produit qu'il connaĂźt bien correspond au nom du produit en question. Ces premiers mots traitĂ©s comme des images vont permettre Ă  l'enfant de crĂ©er des connexions mentales entre les reprĂ©sentations orthographiques et sĂ©mantiques des mots frĂ©quemment rencontrĂ©s[8],[9].

La deuxiĂšme Ă©tape consiste dans l'apprentissage du code alphabĂ©tique, c'est-Ă -dire des correspondances entre une ou plusieurs lettres (graphĂšmes) et un ou plusieurs phonĂšmes (ex. la lettre « x Â» en français produit le son /ks/). Lors de cette phase, l'enfant ne traite plus les mots Ă©crits comme des images, mais bien comme des suites de lettres qu'il dĂ©code d'abord individuellement, puis en groupe de plus en plus grand, passant de la lecture par syllabe Ă  la lecture par mots. Le processus de lecture Ă  cette Ă©tape se dĂ©roule de telle sorte que la perception visuelle d'un mot active la reprĂ©sentation orthographique de ce mĂȘme mot, laquelle active Ă  son tour la reprĂ©sentation phonologique qui, finalement, active elle-mĂȘme la reprĂ©sentation sĂ©mantique. Comme la signification du mot est obtenue Ă  partir de sa prononciation, on parle d'un phĂ©nomĂšne de « mĂ©diation phonologique Â»[8].

La derniĂšre Ă©tape est la phase alphabĂ©tique consolidĂ©e ou phase orthographique. Durant cette pĂ©riode, une nouvelle procĂ©dure de lecture plus rapide et moins coĂ»teuse cognitivement se dĂ©veloppe chez l'enfant, lui donnant ainsi la possibilitĂ© de lire un mot sans passer par sa forme phonologique. L’enfant apprend ainsi Ă  reconnaĂźtre un mot en se servant uniquement de sa forme orthographique, une capacitĂ© indispensable pour pouvoir lire les mots irrĂ©guliers du point de vue de la correspondance orthographique-phonologique (ex. le mot « chlore Â» en français se dit /klɔʀ/ et non /ʃlɔʀ/)[8].

En lecture Ă  voix haute, un lecteur devient « expert Â» lorsque ces trois processus de lecture sont automatisĂ©s, c'est-Ă -dire lorsque l'identification d'un mot Ă©crit entraĂźne immĂ©diatement la rĂ©cupĂ©ration de sa prononciation et de sa signification avec des efforts de dĂ©codage trĂšs rĂ©duit[8].

En lecture personnelle silencieuse, un lecteur devient « expert Â» lorsque ces trois processus de lecture sont automatisĂ©s, identifiant la signification sans que l'esprit se soucie de la phonĂ©tisation qui le ralentirait (libĂ©rĂ© de la prononciation). Petit Ă  petit, le lecteur perfectionne sa vitesse de lecture si la simple image des mots donne en direct l'accĂšs au sens.

Enseignement

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Article dĂ©taillĂ© : Enseignement de la lecture.
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Efficacité

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L’efficacitĂ© de la lecture dĂ©pend de deux voies de traitement de l'information, qui coexistent et se complĂštent mutuellement : l’identification des signes ou mots Ă©crits et l’accĂšs au son de ces Ă©lĂ©ments. Si l’un des deux mĂ©canismes est dĂ©ficient, un trouble de la lecture s’ensuivra : « certains patients atteints d’une lĂ©sion cĂ©rĂ©brale nommĂ©e dyslexie profonde ou dyslexie phonologique ont leur voie de conversion des lettres en sons sĂ©vĂšrement dĂ©tĂ©riorĂ©e et ne parviennent plus Ă  prononcer les mots rares, les nĂ©ologismes et les mots inventĂ©s. D’autres patients atteints d’une dyslexie de surface doivent prononcer les mots pour les comprendre[10]. Â» D'autres troubles sont possibles : alexie, hyperlexie, troubles de la comprĂ©hension, etc.

Aire cérébrale dédiée à la reconnaissance des mots

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Article dĂ©taillĂ© : Aire cĂ©rĂ©brale de la lecture.

La lecture pose un paradoxe sur le plan de la neurobiologie. Alors que l'Ă©criture n'existe que depuis quelques milliers d'annĂ©es, un dĂ©lai trop court pour permettre une Ă©volution significative des aires cĂ©rĂ©brales qui existent depuis des millions d'annĂ©es, le cerveau humain semble malgrĂ© tout ĂȘtre remarquablement bien adaptĂ© Ă  la tĂąche de reconnaissance de mots, l'humain Ă©tant notamment capable de reconnaĂźtre un mot quelles que soient la police de caractĂšres et la casse utilisĂ©es (majuscule ou minuscule). La question est alors : comment expliquer notre capacitĂ© Ă  lire si aucune aire cĂ©rĂ©brale n'a de toute Ă©vidence eu le temps d'Ă©voluer pour se dĂ©dier entiĂšrement Ă  cette tĂąche[11] ?

La thĂ©orie du recyclage neuronal permet d'expliquer ce phĂ©nomĂšne :

« Chez tous les individus, dans toutes les cultures du monde, les mĂȘmes rĂ©gions cĂ©rĂ©brales interviennent dans la lecture, et les mĂȘmes contraintes caractĂ©risent les systĂšmes d'Ă©criture. Selon l'hypothĂšse du recyclage neuronal, les inventions culturelles telles que la lecture reposent sur des mĂ©canismes cĂ©rĂ©braux anciens, qui ont Ă©voluĂ© pour un autre usage, mais qui disposent d’une marge suffisante de plasticitĂ© pour parvenir Ă  se recycler ou se reconvertir Ă  ce nouvel usage[12]. Â»

Cette thĂ©orie suppose qu'un rĂ©seau de neurones Ă  la base impliquĂ© dans la reconnaissance visuelle gĂ©nĂ©rale serait sollicitĂ© durant la lecture et se spĂ©cialiserait graduellement dans la reconnaissance des lettres au cours de l'apprentissage. Ce rĂ©seau de neurones situĂ© au niveau de la voie ventrale occipito-temporale gauche, Ă©galement surnommĂ© aire de la forme visuelle des mots, s'active par dĂ©faut lors de la reconnaissance de visages, d'objets et de formes gĂ©omĂ©triques. Or, avec l'apprentissage de la lecture, l'activation de l'aire de la forme visuelle des mots dans ce genre de tĂąches tend Ă  diminuer, alors mĂȘme qu'elle tend Ă  augmenter durant la lecture. En d'autres mots, mieux on sait lire, mieux l'aire de la forme visuelle des mots rĂ©pond durant la lecture, mais moins elle rĂ©pond durant les autres tĂąches, ce qui tĂ©moigne d'une compĂ©tition entre la fonction prĂ©programmĂ©e de cette portion du cortex (la reconnaissance visuelle en gĂ©nĂ©ral) et la nouvelle fonction qu'on tente de lui inculquer ; c’est-Ă -dire la lecture[13]. Cette aire, au dĂ©part sensible aux combinaisons Ă©lĂ©mentaires de traits visuels prĂ©sentĂ©s Ă  la fovĂ©a, apprendrait ainsi peu Ă  peu Ă  extraire une reprĂ©sentation visuelle stable des mots, laquelle serait responsable de notre capacitĂ© Ă  reconnaĂźtre les mots malgrĂ© les variations de forme[11]. L’aire de la forme visuelle des mots stockerait Ă©galement toutes les informations concernant l’importance de l’ordre des lettres dans un mot, les combinaisons de lettres possibles et impossibles dans notre langue ainsi que leur frĂ©quence. Une atteinte Ă  cette rĂ©gion Ă  la suite d'une lĂ©sion rend d’ailleurs la lecture totalement impossible. On parle alors d’alexie pure[13]. Il est cependant Ă  noter que l’aire de la forme visuelle des mots n’est pas la seule Ă  s’activer prĂ©fĂ©rentiellement lors de la prĂ©sentation de mots : certaines rĂ©gions du cortex visuel primaire (V1, V2, V3 et V4) s’activent davantage lors de la prĂ©sentation de mots que lors de la prĂ©sentation d’objets dessinĂ©s avec une graphie comparable aux mots[14].

ModÚles théorique du traitement de la lecture

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La lecture d’un mot exige plusieurs Ă©tapes de traitement : l’extraction visuelle des traits des lettres composant le mot ainsi que le codage orthographique, phonologique, morphologique et sĂ©mantique. Plusieurs modĂšles d’organisation du systĂšme de lecture ont Ă©tĂ© proposĂ©s pour dĂ©terminer la façon et l’ordre dans lesquels ces diffĂ©rentes informations sont traitĂ©es[11].

Une conception thĂ©orique qui a longtemps Ă©tĂ© soutenue mais qui ne l’est plus aujourd’hui est le modĂšle « sĂ©riel Â» qui considĂšre que toutes les Ă©tapes de traitement s’enchaĂźnent les unes aux autres, de sorte que chaque niveau de reprĂ©sentation linguistique est entiĂšrement dĂ©rivĂ© du niveau infĂ©rieur. Selon ce modĂšle, le processus de lecture dĂ©buterait par l’extraction des traits (lignes) des lettres composant le mot, serait suivi par le codage orthographique, lequel serait Ă  son tour suivi par le codage phonologique et morphologique pour se terminer avec le codage sĂ©mantique, l’objectif ultime Ă©tant la comprĂ©hension du texte. De nos jours, ce modĂšle est toutefois rejetĂ© Ă  la suite de l'observation de donnĂ©es temporelles que l’on possĂšde maintenant sur la lecture. Un tel processus serait en effet beaucoup plus long que le temps rĂ©el pris pour reconnaĂźtre un mot[11].

Un autre modĂšle de traitement de la lecture est le modĂšle « interactif Â», qui suggĂšre que les Ă©tapes de traitement de l’information sont en interaction les unes avec les autres au cours du processus de lecture, ce qui Ă©limine la notion de niveau de traitement[15].

Un modĂšle « en cascade Â» a Ă©galement Ă©tĂ© formulĂ©. Dans ce modĂšle, la hiĂ©rarchie et l’autonomie des Ă©tapes de traitement nĂ©cessaire Ă  la lecture sont prĂ©servĂ©es, c’est-Ă -dire qu’elles ne se prĂ©sentent pas en interaction. Les diffĂ©rentes Ă©tapes sont plutĂŽt exĂ©cutĂ©es en parallĂšle, de sorte qu’un module X peut poursuivre le traitement d’un type donnĂ© d’information tout en transfĂ©rant Ă  un module suivant (Y) l’information dĂ©jĂ  analysĂ©e pour qu’il puisse s’en servir pour exĂ©cuter ses propres analyses. Ce modĂšle suppose que les premiĂšres lettres d’un long mot (par exemple <coccinelle>) sont utilisĂ©es inconsciemment par le lecteur pour Ă©mettre des hypothĂšses sur l’identitĂ© du mot, le tout en attendant de disposer du reste de l’information visuelle pour pouvoir confirmer de quel mot il s’agit[16].

Le modĂšle de traitement de la lecture le plus acceptĂ© de nos jours demeure toutefois une fusion des deux modĂšles prĂ©cĂ©dents, soit le modĂšle « interactif en cascades Â». Dans ce modĂšle, le traitement de l’information de haut niveau (c’est-Ă -dire de l’information morphologique et sĂ©mantique) dĂ©bute presque en mĂȘme temps que le traitement de l’information de bas niveau (visuel, orthographique et phonologique), les niveaux supĂ©rieurs donnent une rĂ©troaction aux niveaux infĂ©rieurs et il existerait des connexions bidirectionnelles entre certains niveaux[11].

De nos jours, il existe des outils d'aide à la lecture assez astucieux. Bien sûr on retrouve les lampes, les lunettes mais également la bague de lecture, qui est un anneau à enfiler autour du pouce afin de garder les pages du livres parfaitement ouvertes. La bague de lecture permet au lecteur de facilement tenir le livre d'une main, tout en lui évitant de corner les pages. Il peut ainsi rester concentré sur sa lecture tout en économisant son poignet pour tenir le livre.

Reconnaissance des mots

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Article dĂ©taillĂ© : Reconnaissance des mots.
Le Lecteur de Daumier, XIXe.

Mot seul versus dans une phrase

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Un effet de supĂ©rioritĂ© du mot a Ă©tĂ© trouvĂ© par Reicher (1969). Selon cet effet, les personnes reconnaĂźtraient plus facilement une lettre lorsque celle-ci est prĂ©sentĂ©e Ă  l’intĂ©rieur d'un mot que lorsqu'elle est prĂ©sentĂ©e seule ou dans un non-mot[17]. Dans la mĂȘme veine, un mot serait plus facilement reconnu lorsqu'il est prĂ©sentĂ© dans une phrase que lorsqu'il est prĂ©sentĂ© seul et ce, tant Ă  l'oral qu'Ă  l'Ă©crit[18].

Mot en contexte

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Le contexte aide Ă  la reconnaissance du mot dans la phrase. Par exemple, dans le cas d’un texte Ă©crit Ă  la main, le contexte aide beaucoup Ă  reconnaĂźtre un mot lorsque l’écriture est difficile Ă  dĂ©chiffrer. Le type de contexte influence Ă©galement la vitesse de reconnaissance. Dans un cas oĂč le contexte est assez gĂ©nĂ©ral et laisse place Ă  plusieurs interprĂ©tations, c’est-Ă -dire dans le cas d’une phrase dite Ă  faible contrainte, la reconnaissance du mot serait facilitĂ©e par le fait que plusieurs mots diffĂ©rents pourraient la complĂ©ter. Une phrase comme « Tous les jours, je
 Â» serait ainsi considĂ©rĂ©e comme Ă©tant de faible contrainte, car plusieurs mots (mange, dors, lis, etc.) peuvent la complĂ©ter. À l’inverse, dans le cas d’une phrase Ă  forte contrainte ; c’est-Ă -dire d’une phrase oĂč le contexte induit une attente bien prĂ©cise quant au mot qui la complĂ©tera, si le mot Ă©crit s’éloigne du mot attendu, la reconnaissance se fera plus lentement. Ainsi une phrase comme « La cuisiniĂšre jette les restants de nourriture dans la... Â» serait considĂ©rĂ©e comme Ă©tant de forte contrainte, car les possibilitĂ©s pour complĂ©ter la phrase (poubelle, *maison, *toilette) sont plus restreintes, ce qui fait que le lecteur aura des attentes beaucoup plus prĂ©cises quant au mot qui devrait complĂ©ter la phrase[18].

Ambiguïté

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En lecture, le contexte aide gĂ©nĂ©ralement Ă  interprĂ©ter le sens de ce qu’on lit et plus particuliĂšrement face Ă  une ambiguĂŻtĂ©. Dans les faits, il existe deux grands types d’ambiguĂŻtĂ©s : les ambiguĂŻtĂ©s lexicales et les ambiguĂŻtĂ©s structurales. L'ambiguĂŻtĂ© lexicale est liĂ©e au sens d'un mot polysĂ©mique ou homonymique tandis que l'ambiguĂŻtĂ© structurale est associĂ©e Ă  l'attachement d'un groupe de mot (aussi appelĂ© syntagme) dans une phrase[18].

Une phrase comme « Pierre sent la rose Â» contient une ambiguĂŻtĂ© lexicale polysĂ©mique car, dans ce contexte, le mot « sent Â» admet deux sens, si bien que la phrase pourrait soit vouloir dire que Pierre hume une rose ou qu’il dĂ©gage lui-mĂȘme l’odeur d’une rose. Une phrase comme « Cet ours a mangĂ© un avocat Â» contient, quant Ă  elle, un exemple d’ambiguĂŻtĂ© lexicale homonymique, la forme « avocat Â» correspondant Ă  deux mots distincts, l’un dĂ©signant un fruit et l’autre dĂ©signant un mĂ©tier. Une phrase comme « Sylvain a vu un homme avec un tĂ©lescope Â», quant Ă  elle, contient une ambiguĂŻtĂ© structurale, c’est-Ă -dire qu’il est possible de lui attribuer deux structures syntaxiques distinctes. Lorsque le mot « tĂ©lescope Â» est rattachĂ© Ă  « Sylvain Â», la phrase nous suggĂšre que c’est au moyen d’un tĂ©lescope que Sylvain a vu un homme tandis que lorsque « tĂ©lescope Â» est plutĂŽt rattachĂ© Ă  « homme», la phrase signifie alors que Sylvain a vu un homme qui avait un tĂ©lescope[19].

Une Ă©tude menĂ©e par MacKay a Ă©valuĂ© le temps de rĂ©ponse nĂ©cessaire pour complĂ©ter des phrases ambiguĂ«s selon le type d'ambiguĂŻtĂ©. Les rĂ©sultats suggĂšrent que mĂȘme si les sujets ne sont pas conscients de la prĂ©sence d'une ambiguĂŻtĂ© dans une phrase, ils prennent plus de temps pour y rĂ©pondre et leur temps de rĂ©ponse varie selon le type d'ambiguĂŻtĂ©. Les ambiguĂŻtĂ©s lexicales seraient traitĂ©es plus rapidement que les ambiguĂŻtĂ©s structurales[20].

CaractĂšre automatique de la lecture

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La lecture est automatique et irrĂ©pressible, de sorte que, mĂȘme si on demande explicitement Ă  un lecteur d’ignorer un mot, celui-ci ne peut pas s’empĂȘcher de rĂ©cupĂ©rer son sens en mĂ©moire[11]. Une illustration claire de ce phĂ©nomĂšne est fournie par « l’effet Stroop Â» qui peut ĂȘtre observĂ© dans une tĂąche portant le mĂȘme nom[21]. Dans cette tĂąche qui possĂšde plusieurs variantes, le lecteur doit le plus souvent identifier Ă  voix haute la couleur de l’encre avec laquelle est Ă©crit le nom d’une autre couleur tout en ignorant le sens du mot comme tel. Par exemple, si le mot « rouge Â» est Ă©crit en vert, le lecteur doit dire « vert Â». Cette tĂąche est ardue car le lecteur ne peut s’empĂȘcher de lire le mot et de rĂ©cupĂ©rer le sens qui lui est rattachĂ©. Cette lecture involontaire active effectivement un code de couleur en mĂ©moire qui interfĂšre avec la rĂ©ponse Ă  donner et engendre un dĂ©lai supplĂ©mentaire dans l’émission de la rĂ©ponse. Ce dĂ©lai d’environ 100 millisecondes s’observe spĂ©cifiquement en condition « incongruente Â» (par exemple, lorsque le mot « rouge Â» est Ă©crit en vert), mais non en condition « congruente Â» (par exemple, lorsque le mot « rouge Â» est Ă©crit en rouge) ou « neutre Â» (par exemple, lorsque le mot « tasse Â» est Ă©crit en rouge)[11]. Il est Ă  noter qu’un lĂ©ger effet de facilitation (entre 20 et 50 millisecondes plus rapide) est obtenu dans la condition congruente par rapport Ă  la condition neutre, mais cet effet demeure beaucoup plus petit que l’effet d’interfĂ©rence (effet Stroop)[11]. Depuis l’article de Stroop en 1935, de nombreuses Ă©tudes ont rĂ©pliquĂ© l’effet Stroop dans des conditions de prĂ©sentation variĂ©es[22].

Effets lexicaux influençant la reconnaissance des mots

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Pour reconnaĂźtre un mot, on utilise plusieurs types d’informations qui le caractĂ©risent notamment sa frĂ©quence, le fait qu’il soit proche orthographiquement ou sĂ©mantiquement d’un autre mot, etc. DĂ©pendamment de ses caractĂ©ristiques et du contexte dans lequel il est prĂ©sentĂ©, un mot peut donc ĂȘtre plus ou moins facile Ă  identifier.

La proximitĂ© sĂ©mantique d’un mot avec un autre est une premiĂšre caractĂ©ristique qui affecte la performance en lecture par l’entremise de l’effet d’amorçage. Cet effet se manifeste par un temps de dĂ©cision plus rapide face Ă  un mot prĂ©cĂ©dĂ© d’un autre mot qui lui est associĂ© sĂ©mantiquement. Par exemple, dans une tĂąche de dĂ©cision lexicale, il faut moins de temps pour dĂ©cider que « docteur Â» est un mot vĂ©ritable lorsqu’il est prĂ©cĂ©dĂ© d’un mot sĂ©mantiquement liĂ© comme « infirmiĂšre Â» que lorsqu’il est prĂ©cĂ©dĂ© d’un mot non-sĂ©mantiquement liĂ© comme « beurre Â», d’un non-mot ou encore d’aucun mot. En situation d’amorçage, le premier mot prĂ©sentĂ© (ici « infirmiĂšre Â») s’appelle une amorce et le deuxiĂšme mot (ici « docteur Â»), une cible. Dans un cas comme celui-ci, on dit que l’amorce a un effet facilitateur sur la cible parce qu’il accĂ©lĂšre son traitement, mais l’amorce peut toutefois avoir l’effet inverse dans d’autres contextes. Il existe au moins trois types d’amorçage : l’amorçage sĂ©mantique, l’amorçage associatif et l’amorçage de rĂ©pĂ©tition. L’amorçage sĂ©mantique s’observe dans un cas comme « docteur Â» et « infirmiĂšre Â»; un cas oĂč deux mots sont liĂ©s par leur signification. L’amorçage associatif, lui, unit deux mots qui n’ont pas nĂ©cessairement de signification en commun, mais qui sont frĂ©quemment employĂ©s ensemble comme les mots « attente Â» et « docteur Â». L’amorçage de rĂ©pĂ©tition, lui, s’observe finalement dans un contexte oĂč la prĂ©sentation d’un mot facilite son traitement. Par exemple, la prĂ©sentation du mot « docteur Â» une premiĂšre fois dans une phrase ou un texte fera en sorte qu’il sera plus rapidement reconnu lorsqu’il sera prĂ©sentĂ© une deuxiĂšme fois[23].

Les effets de voisinage orthographique, lesquels rĂ©fĂšrent Ă  la proximitĂ© orthographique d’un mot avec un autre, affectent Ă©galement la performance en lecture. La notion de voisinage orthographique correspond Ă  l’ensemble des mots de mĂȘme longueur qui partagent la mĂȘme orthographe Ă  une lettre prĂšs. Par exemple, le mot PAGE a de nombreux voisins orthographiques comme MAGE, NAGE, RAGE, SAGE, CAGE, PIGE, PAIE, PALE, PAPE, tandis que le mot OGRE n’a qu’un seul voisin orthographique (OCRE) et que le mot DRAP n’en possĂšde aucun. Deux effets liĂ©s Ă  cette notion ont pu ĂȘtre distinguĂ©s au cours des Ă©tudes : un effet d’inhibition de la frĂ©quence du voisinage et un effet de facilitation de la taille du voisinage[11]. L’effet d’inhibition de la frĂ©quence du voisinage se traduit par un temps de reconnaissance plus long lorsque le mot cible possĂšde des voisins orthographiques plus frĂ©quents que lui dans la langue. Par exemple, parce qu’il a le mot FOIE comme voisin orthographique plus frĂ©quent que lui, le mot FOIN est reconnu plus lentement[23]. L’effet de facilitation de la taille du voisinage, lui, se manifesterait par une diminution du temps de reconnaissance d’un mot, plus il possĂšde de voisins orthographiques. Cela suggĂšre que les mots possĂ©dant de nombreux voisins orthographiques comme PAGE seraient reconnus plus rapidement que les mots qui n’en possĂšdent peu ou pas comme OGRE ou DRAP[11].

La frĂ©quence d’un mot affecte elle aussi la performance en lecture par l’intermĂ©diaire de l’effet de frĂ©quence. L’effet de frĂ©quence se manifeste par une reconnaissance plus rapide et plus souvent correcte des mots frĂ©quents comparativement aux mots peu frĂ©quents dans les tĂąches de : dĂ©cision lexicale, d’identification perceptive, de prononciation, d’enregistrement des mouvements des yeux et de catĂ©gorisation sĂ©mantique. La frĂ©quence d’occurrence d’un mot est formellement dĂ©finie comme le nombre de fois qu’un lecteur a rencontrĂ© un mot particulier au cours de sa vie. Pour le français, cette estimation est faite Ă  partir d’un corpus de millions de textes nommĂ© LEXIQUE[11]. Bien que la plupart des modĂšles actuels de la lecture reposent sur l’explication de l’effet frĂ©quence[11], ce dernier a toutefois fait l’objet de critiques, certains suggĂ©rant qu’il s’agirait simplement d’un biais liĂ© Ă  la tĂąche[24],[25], d’autres soutenant la prĂ©sence de liens confondants avec des facteurs comme l’ñge d’acquisition[26] ou la diversitĂ© contextuelle[27], et d’autres encore argumentant que cette mesure ne prend pas en compte la frĂ©quence d’occurrence parlĂ©e[11].

L’effet de familiaritĂ© influencerait Ă©galement notre capacitĂ© Ă  reconnaĂźtre les mots. Cet effet se manifeste par un temps de reconnaissance plus court pour les mots qui nous sont familiers comparativement aux mots qui nous le sont moins. Parce qu’elle varie Ă©normĂ©ment d’une personne Ă  l’autre, surtout en ce qui concerne les mots de basse frĂ©quence, la familiaritĂ© d’un mot est calculĂ©e en demandant aux sujets d’attribuer une note de 1 Ă  7 Ă  ce mot en fonction du nombre de fois qu’ils estiment l’avoir lu, entendu, produit ou Ă©crit dans leur vie[28].

L’ñge d’acquisition d’un mot affecterait Ă©galement notre capacitĂ© Ă  reconnaĂźtre ce mot, un phĂ©nomĂšne appelĂ© effet de l’ñge d’acquisition. Cet effet se manifeste par une lecture significativement plus rapide des mots acquis tĂŽt dans le dĂ©veloppement linguistique que des mots acquis plus tard. Pour estimer l’ñge d’acquisition d’un mot, les mĂ©thodes les plus couramment utilisĂ©es sont de demander Ă  des adultes d’estimer l’ñge auquel ils ont acquis ce mot ou encore de le vĂ©rifier directement auprĂšs d’enfants en leur faisant passer des tĂąches de dĂ©nomination d’objets[11].

Compréhension de texte

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La comprĂ©hension ainsi que le rappel d'un texte dĂ©pendent de trois facteurs : le lecteur, l'organisation du texte et le type de texte lu[29].

Lecteur

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La Liseuse, de Fragonard, 1772.

Les connaissances antĂ©rieures du lecteur, c'est-Ă -dire son niveau de familiaritĂ© avec le sujet, auront un impact significatif dans sa comprĂ©hension d'un texte. Ainsi, en prĂ©sence de matĂ©riel abstrait, le lecteur Ă  qui le contexte de sa lecture a prĂ©alablement Ă©tĂ© fourni, est capable de faire des liens entre ses connaissances et ce qu’il lit, ce qui amĂ©liore Ă  la fois sa comprĂ©hension et sa rĂ©tention du texte. MĂȘme si elles peuvent lui venir en aide, les connaissances antĂ©rieures du lecteur peuvent toutefois parfois lui nuire, notamment lorsque vient le temps de se rappeler la provenance de certaines informations. Les nouvelles informations acquises sur un sujet seraient effectivement greffĂ©es aux connaissances antĂ©rieures du lecteur, ce qui rendrait difficile la tĂąche de distinguer les provenances des diffĂ©rentes sources Ă  plus ou moins long terme[29].

On retrouve trois tendances chez chaque lecteur :

  • Le lectant qui est la part du lecteur qui garde toujours Ă  l'esprit que le texte est avant tout une construction. Ce qui intĂ©resse le lectant, ce sont les mĂ©canismes du texte. Il s'agit donc de la dimension intellectuelle de l'expĂ©rience de lecture.
  • Le lisant est celui qui accepte le pacte de lecture et croit Ă  ce qu'on lui raconte en oubliant la nature linguistique du texte. Il s'agit de la dimension affective de la lecture.
  • Le lu. Il croit Ă  un degrĂ© plus fort Ă  l'illusion romanesque, il se trouve dans l'identification totale. Il s'agit de la dimension pulsionnelle de la lecture.

Organisation du texte

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Pour ĂȘtre bien organisĂ©, un texte doit possĂ©der une cohĂ©rence globale ainsi qu’une cohĂ©rence locale. Alors que la cohĂ©rence globale rĂ©fĂšre Ă  l'intĂ©gration des idĂ©es majeures dans le texte, notamment grĂące Ă  l’emploi des marqueurs de relations, la cohĂ©rence locale, elle, rĂ©fĂšre Ă  l'intĂ©gration des idĂ©es plus subtiles du texte en lien avec le contexte immĂ©diat. En d’autres mots, un texte bien organisĂ© aura non seulement une bonne structure du texte et des relations causales prĂ©sentes dans la cohĂ©rence globale, mais Ă©galement une bonne intĂ©gration des dĂ©tails que l'on retrouve dans la cohĂ©rence locale[30].

Par rapport Ă  la cohĂ©rence globale, la structure du texte a un impact sur la facilitĂ© du lecteur Ă  le comprendre. Ainsi, dans une Ă©tude faite par Thorndyke, il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que le rappel d'une histoire est meilleur lorsque le thĂšme est prĂ©sentĂ© au dĂ©but, plutĂŽt qu'Ă  la fin. Par ailleurs, le fait de pouvoir Ă©tablir des relations causales a un impact sur la vitesse de rĂ©cupĂ©ration des informations par le lecteur. Plus le lecteur peut tisser des liens entre les Ă©lĂ©ments, meilleure est l’intĂ©gration des informations et donc plus la vitesse de rĂ©cupĂ©ration sera Ă©levĂ©e et le rappel fluide. Du cĂŽtĂ© de la cohĂ©rence locale, une Ă©tude a dĂ©montrĂ© que les idĂ©es qui ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es prĂ©cĂ©demment dans le texte seront plus facilement intĂ©grĂ©es que celles qui sont nouvelles. De mĂȘme, une information du texte qui est toujours prĂ©sente en mĂ©moire Ă  court terme sera plus facilement rappelĂ©e et intĂ©grĂ©e qu'une information en mĂ©moire Ă  long terme. Pour finir, si le texte implique que le lecteur fasse des infĂ©rences, sa comprĂ©hension sera ralentie. Autrement dit, le besoin de procĂ©der Ă  une infĂ©rence aura pour effet d'augmenter la difficultĂ© de comprĂ©hension du texte en augmentant du mĂȘme coup le temps nĂ©cessaire Ă  la comprĂ©hension[30].

Type de texte

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Instinctivement, plusieurs personnes supposent l’existence d’un lien entre le type de texte prĂ©sentĂ© au lecteur et sa facilitĂ© Ă  le comprendre. Par exemple, plusieurs prĂ©sument qu’une personne avec des compĂ©tences normales en lecture jugera qu’une histoire pour enfant est plus simple Ă  lire et Ă  comprendre qu’un article scientifique. Or, trĂšs peu d’études ont vĂ©ritablement cherchĂ© Ă  comparer l’impact des diffĂ©rents types de textes sur la comprĂ©hension du lecteur, ce qui fait qu’il est difficile de pouvoir confirmer le bien- fondĂ© de cette supposition[31]. Une Ă©tude rigoureuse menĂ©e par Haberlandt et Graesser est toutefois arrivĂ©e Ă  la conclusion que les textes descriptifs sont gĂ©nĂ©ralement plus difficiles Ă  interprĂ©ter que les textes narratifs car ils recrutent davantage de ressources cognitives[32].

Méthodologie de la recherche

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Diverses questions intĂ©ressent les chercheurs qui Ă©tudient dans le domaine de la lecture. Ceux-ci cherchent notamment Ă  dĂ©terminer quelles sont les diffĂ©rentes Ă©tapes impliquĂ©es dans l’apprentissage de la lecture, s’il existe une aire cĂ©rĂ©brale dĂ©diĂ©e Ă  la reconnaissance des mots, comment est organisĂ© le systĂšme de traitement de la lecture, comment se dĂ©roulent et par quels facteurs sont influencĂ©es la reconnaissance des mots et la comprĂ©hension de texte, quelles sont les causes des troubles de la lecture. Comme les mĂ©canismes mentaux impliquĂ©s dans la lecture ne sont pas observables directement, des mĂ©thodes comportementales et cĂ©rĂ©brales ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es pour mesurer les performances du lecteur et ainsi rĂ©pondre aux nombreuses questions qui se posent concernant le processus de lecture.

Chronométrie mentale

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La mĂ©thode de recherche en lecture la plus utilisĂ©e est la chronomĂ©trie mentale[11]. Cette technique consiste Ă  mesurer les processus mentaux impliquĂ©s dans la lecture au moyen des temps de rĂ©action et des taux d’erreurs durant une tĂąche de lecture[11]. Cinq techniques chronomĂ©triques diffĂ©rentes sont employĂ©es pour Ă©tudier la lecture :

Mouvements oculaires

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Article dĂ©taillĂ© : Mouvements oculaires lors de la lecture.

« La lecture commence dans la rĂ©tine, dont la structure impose des contraintes sĂ©vĂšres Ă  la reconnaissance visuelle des mots. Seule sa partie centrale, la fovĂ©a, dispose d’une rĂ©solution suffisante pour l’identification visuelle des petites lettres. C’est pourquoi notre regard se dĂ©place sans cesse au cours de la lecture. Â» Les Ă©tudes montrent que la fovĂ©a peut saisir « 3-4 lettres Ă  gauche et 7-8 lettres Ă  droite Â» du point de fixation du regard[33].

Ces donnĂ©es ont Ă©tĂ© confirmĂ©s depuis longtemps[34] par l'Ă©tude des mouvements oculaires, qui permet de suivre activement et en temps rĂ©el la performance en lecture. Les mouvements oculaires sont caractĂ©risĂ©s par des pauses ou fixations et des saccades, car l'Ɠil ne se dĂ©place de façon linĂ©aire et continue, mais va d’un lieu de fixation Ă  un autre. Les Ă©tudes d'oculomĂ©trie observent des sujets en situation de lecture et cherchent Ă  mesurer les types de saccades produites par le lecteur ainsi que la durĂ©e des fixations. Environ 15 % des saccades sont de type rĂ©gressif. La durĂ©e de fixation est influencĂ©e par le statut grammatical des mots : les dĂ©terminants et les prĂ©positions, qui sont des mots courts frĂ©quemment employĂ©s dans la langue, sont fixĂ©s peu longtemps, vu le contenu informationnel plus limitĂ© qu’ils vĂ©hiculent. À l’inverse, les verbes et les noms — des mots qui contiennent des informations essentielles pour comprendre le sens d’une phrase â€” sont fixĂ©s plus longtemps, les premiers l’étant encore davantage que les seconds. Il en va de mĂȘme des mots polysĂ©miques ou dont la prĂ©sence est imprĂ©visible dans le contexte ainsi que des anaphores (ensemble de vers ou de phrases qui commencent par le mĂȘme mot ou par le mĂȘme syntagme). Par exemple, la lecture d'un passage comme « Rome, l'unique objet de mon ressentiment ! Rome, Ă  qui vient ton bras d'immoler mon amant ! Rome qui t'a vu naĂźtre, et que ton cƓur adore ! Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore ! Â»[35] entraĂźne des durĂ©es de fixation plus longues, car nĂ©cessitant une prise de dĂ©cision lexicale[36].

Tùche de décision lexicale

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Dans une tĂąche de dĂ©cision lexicale, le lecteur doit dĂ©cider le plus rapidement possible et en faisant le moins d’erreurs, si la suite de lettres qui lui est prĂ©sentĂ©e est un mot de sa langue ou non; les temps de rĂ©ponses et les pourcentages d’erreurs sont calculĂ©s. Cette technique trĂšs utilisĂ©e prĂ©sente l’avantage de permettre Ă  l’expĂ©rimentateur de manipuler les caractĂ©ristiques physiques et linguistiques du stimulus (sa longueur, sa frĂ©quence, sa complexitĂ© morphologique ou sĂ©mantique, etc.) et de mesurer l’impact de ces manipulations sur la performance en lecture[11].

TĂąche de lecture Ă  voix haute

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Dans une tĂąche de lecture Ă  voix haute demandant une prononciation immĂ©diate, un lecteur est appelĂ© Ă  prononcer le plus rapidement possible et en faisant le moins d’erreurs, un mot prĂ©sentĂ© sur un Ă©cran d’ordinateur. Durant cette tĂąche, les latences de prononciation (temps Ă©coulĂ© entre la prĂ©sentation du mot et le dĂ©but de la rĂ©ponse verbale) et les pourcentages d’erreurs sont calculĂ©s. Cette technique de chronomĂ©trie mentale est la seule Ă  faire appel Ă  la fois Ă  des processus perceptifs (lecture) et Ă  des processus de production (prononciation). Pour distinguer la contribution des deux processus, une tĂąche de prononciation diffĂ©rĂ©e est souvent effectuĂ©e en complĂ©mentaritĂ© avec la tĂąche de prononciation immĂ©diate. Dans la tĂąche de prononciation diffĂ©rĂ©e, le lecteur doit retenir le mot qui lui est prĂ©sentĂ© jusqu’à ce qu’un signal visuel apparaisse (de 500 millisecondes Ă  1,5 seconde aprĂšs la prĂ©sentation du stimulus), lui indiquant le moment oĂč il doit donner sa rĂ©ponse verbale. Les rĂ©sultats obtenus dans la tĂąche de prononciation diffĂ©rĂ©e sont ensuite comparĂ©s avec les rĂ©sultats obtenus dans la tĂąche de prononciation immĂ©diate et certaines conclusions peuvent ĂȘtre tirĂ©es : si une diffĂ©rence entre deux types de mots (par exemple entre les mots de haute et de basse frĂ©quence) est observĂ©e uniquement dans la tĂąche de prononciation immĂ©diate, mais pas dans la tĂąche de prononciation diffĂ©rĂ©e, celle-ci sera attribuĂ©e aux processus de perception et d’identification; Ă  l’inverse, si la diffĂ©rence est prĂ©sente dans les deux tĂąches, elle sera attribuĂ©e aux processus de prononciation et d’articulation[11].

TĂąche d'identification perceptive

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La tĂąche d’identification perceptive consiste Ă  prĂ©senter trĂšs briĂšvement au lecteur un mot dĂ©gradĂ© visuellement et Ă  lui demander de l’identifier. Les variables mesurĂ©es dans cette tĂąche sont le pourcentage d’identifications correctes ainsi que le temps d’identification. Les Ă©tudes employant cette tĂąche aident Ă  mieux comprendre le processus de codage et d’identification visuelle des mots[11].

Tùche de catégorisation sémantique

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Dans une tĂąche de catĂ©gorisation sĂ©mantique, le lecteur doit dĂ©terminer si un mot appartient ou non Ă  une catĂ©gorie sĂ©mantique prĂ©dĂ©terminĂ©e. La tĂąche se dĂ©roule de sorte que le nom d’une catĂ©gorie sĂ©mantique comme « FLEUR Â» est prĂ©sentĂ©e au sujet suivie d’un mot tel que « rose Â»; le sujet doit alors dĂ©terminer le plus rapidement possible et en faisant le moins d’erreurs, si le second mot appartient ou non Ă  la catĂ©gorie sĂ©mantique prĂ©sentĂ©e prĂ©cĂ©demment. Comme cette tĂąche met l’accent sur l’information sĂ©mantique, elle est frĂ©quemment utilisĂ©e pour Ă©tudier l'encodage en mĂ©moire des informations lues. Il est toutefois Ă  noter que cette tĂąche comporte plusieurs dĂ©savantages comme celui de confondre les processus de perception et d’identification avec les processus de jugement sĂ©mantique, de crĂ©er des effets d’amorçage qui ne sont pas pris en compte dans les donnĂ©es et de mesurer autre chose que le simple accĂšs Ă  la signification du mot. Cette technique doit donc ĂȘtre employĂ©e en toute connaissance de cause et en prenant les prĂ©cautions nĂ©cessaires pour minimiser les inconvĂ©nients qui y sont liĂ©s (voir Forster et Shen pour plus de dĂ©tails)[11],[37].

Neuropsychologie cognitive (ou étude des lésions cérébrales)

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La technique de la neuropsychologie cognitive appliquĂ©e Ă  la lecture consiste Ă  tenter de lier les problĂšmes de lecture observĂ©s chez les patients cĂ©rĂ©brolĂ©sĂ©s Ă  leurs atteintes anatomiques. Un concept souvent utilisĂ© pour y parvenir est le concept de la double dissociation. De façon gĂ©nĂ©rale, ce concept employĂ© dans plusieurs domaines d’études dit que si une manipulation expĂ©rimentale A affecte une variable X, mais non une variable Y et qu’une manipulation expĂ©rimentale B affecte la variable Y, mais non la variable X, il est possible de conclure que les variable X et Y sont indĂ©pendantes l’une de l’autre. Dans l’étude des lĂ©sions cĂ©rĂ©brales, la double dissociation prend le plus souvent la forme d’une dĂ©monstration que la lĂ©sion d’une structure A du cerveau est associĂ©e au dĂ©ficit d’une fonction X (ex. la lecture des non-mots), mais non au dĂ©ficit d’une fonction Y (ex. la lecture des mots irrĂ©guliers), tandis que la lĂ©sion d’une structure B du cerveau est associĂ©e Ă  un dĂ©ficit de la fonction Y, mais non de la fonction X, ce qui nous permet de conclure Ă  la fois que la fonction X et Y sont distinctes et qu’elles sont localisĂ©es dans des portions diffĂ©rentes du cerveau. Cette technique est trĂšs utilisĂ©e pour identifier les rĂ©gions cĂ©rĂ©brales impliquĂ©es dans le processus de lecture et pour tester et raffiner les modĂšles thĂ©oriques de la lecture, la neuropsychologie cognitive ayant notamment servi Ă  appuyer l’existence du modĂšle de la lecture Ă  deux voies de Coltheart[11].

Imagerie cérébrale

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L'utilisation de l'imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique fonctionnelle (IRMf) a permis de dĂ©terminer le rĂŽle des aires cĂ©rĂ©brales impliquĂ©es dans le dĂ©coupage phonologique et dans le stockage de l'information sonore en mĂ©moire, ce qui a menĂ© Ă  l’établissement de liens entre les structures anatomiques et la performance en lecture. L'imagerie cĂ©rĂ©brale a notamment permis de dĂ©couvrir qu'un problĂšme de connexion entre les rĂ©gions cĂ©rĂ©brales affecte la capacitĂ© Ă  discriminer les sons, ce qui se traduit par une modification anatomique plus ou moins visible, mais largement suffisante pour engendrer des difficultĂ©s lors de l'apprentissage de la lecture[36].

Approche computationnelle (simulations)

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L’approche computationnelle permet de tester les modĂšles thĂ©oriques de la lecture en simulant des rĂ©sultats expĂ©rimentaux sur ordinateur. Cette approche comporte de nombreux avantages : elle force le chercheur Ă  expliciter ses hypothĂšses, elle permet de tester la cohĂ©rence interne d’un modĂšle thĂ©orique, elle peut prĂ©dire des effets cachĂ©s ou trop complexes pour ĂȘtre dĂ©tectĂ©s par l’humain et elle permet finalement de tester rigoureusement plusieurs modĂšles en compĂ©tition. Il faut toutefois noter que l’approche computationnelle ne devrait jamais remplacer une collecte de donnĂ©es empirique sur des ĂȘtres humains, mais devrait plutĂŽt la complĂ©menter[11].

Méthodes utilisées à la suite de la lecture d'un texte

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L’objectif principal de ces mĂ©thodes est de tester le contenu des reprĂ©sentations mentales construites par le lecteur durant sa lecture[38].

Reconnaissance

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Dans cette mĂ©thode, le lecteur est appelĂ© Ă  identifier parmi les mots ou les phrases qu’on lui prĂ©sente, ceux qu’il a prĂ©alablement lus lors de la phase prĂ©paratoire de l’exercice. On calcule ensuite le pourcentage de bonnes rĂ©ponses[38].

Rappel

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Dans la mĂ©thode de rappel, le lecteur doit Ă©crire ou mentionner ce dont il se souvient par rapport Ă  tel ou tel autre aspect d’une histoire qu’on lui a prĂ©alablement demandĂ© de lire. Une difficultĂ© rencontrĂ©e avec cette mĂ©thode est de dĂ©terminer des critĂšres de correction Ă  la fois rigoureux et inclusifs, Ă©tant donnĂ© la diversitĂ© de rĂ©ponses possibles[38].

Tùche de complétion

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Cette méthode consiste à demander au lecteur de compléter une phrase par le mot le plus approprié, que ce soit un mot de son cru ou un mot parmi une liste de suggestions[38].

Résumé

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Dans cette mĂ©thode, le lecteur doit rĂ©sumer dans ses propres mots un texte qu’il a lu. Cette technique a aujourd’hui Ă©tĂ© abandonnĂ©e vu les Ă©normes difficultĂ©s de correction liĂ©es Ă  la variabilitĂ© des rĂ©ponses donnĂ©es par les lecteurs[38].

Questionnaire

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Cette mĂ©thode consiste Ă  poser au lecteur diffĂ©rentes questions sur un texte qu’il vient de lire. Le plus souvent, le temps de latence, c'est-Ă -dire le temps nĂ©cessaire pour rĂ©pondre Ă  la question, est mesurĂ©, ce qui permet de dĂ©terminer le degrĂ© de maĂźtrise du texte par le lecteur. On observe Ă©galement que lorsque les questions sont posĂ©es pendant la lecture du texte, le lecteur comprend mieux le texte et s’en souvient mieux par la suite. Devoir rĂ©pondre Ă  des questions durant sa lecture permettrait Ă©galement au lecteur d’orienter le traitement du texte qu’il est train de lire. Cette mĂ©thode est l’une des plus simples Ă  utiliser et elle a l’avantage de pouvoir porter sur diffĂ©rents aspects du texte[38].

TĂąche de localisation spatiale et de jugement spatial

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Cette tĂąche vise Ă  tester les reprĂ©sentations spatiales que le lecteur a Ă©laborĂ©es au cours de sa lecture. Durant cette tĂąche, le lecteur doit soit situer sur un plan les objets et le personnage principal de l’histoire, soit dĂ©crire les dĂ©placements effectuĂ©s par le personnage durant l’histoire ou encore dessiner les lieux et/ou les dĂ©placements dĂ©crits dans le texte. Le temps de latence est mesurĂ© pour chaque rĂ©ponse et le degrĂ© de prĂ©cision des rĂ©ponses est Ă©valuĂ©[38].

Productions non-verbales

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Cette méthode consiste à demander au lecteur de réaliser les actions motrices décrites dans un texte. Par exemple, le lecteur pourrait devoir suivre le mode d'emploi pour réparer quelque chose. La rapidité de réalisation de la tùche, le respect de l'ordre des différentes étapes, le genre de manipulations effectuées et le nombre d'erreurs sont les variables qui sont considérées dans cette méthode[38].

Notes et références

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  1. ↑ Klein, Virginia (2010). Influence de la typographie sur l’aisance de lecture d’une population d’enfants dyslexiques (MĂ©moire d'orthophonie, UniversitĂ© Victor-Segalen, Bordeaux). RepĂ©rĂ© Ă  http://docnum.univ-lorraine.fr/public/SCDMED_MORT_2010_KLEIN_VIRGINIA.pdf
  2. ↑ (en) Andrew J. Coulson, « Delivering Education Â», dans Edward Lazear, Education in the twenty-first century, Stanford, Hoover Institution Press, 2002 (lire en ligne), p. 117.
  3. ↑ a et b Carruthers, Mary. 2008. The Book of Memory: A Study of Memory in Medieval Culture. 2nd. ed. Cambridge: Cambridge University Press, pp. 212 ff..
  4. ↑ Jajdelska, Elspeth. 2007. Silent Reading and the Birth of the Narrator. Toronto: University of Toronto Press, p. 5.
  5. ↑ a et b De Certeau, Michel. "Reading as Poaching." The Practice of Everyday Life. Trans. Steven F. Rendall. Berkeley: University of California Press, 1984. 165-176.
  6. ↑ « Il faudrait donc qu’elles lisent beaucoup ? Enjeux pĂ©dagogiques de la littĂ©rature des filles au xixe siĂšcle Â», Cahiers Fablijes, no 1,‎ 23 juin 2023 (ISSN 2999-9154, DOI 10.35562/fablijes.139, lire en ligne, consultĂ© le 18 janvier 2024)
  7. ↑ (en) Nika Mavrody, « The Dangers of Reading in Bed Â», The Atlantic,‎ 19 mai 2017 (lire en ligne, consultĂ© le 23 mai 2017)
  8. ↑ a b c et d Netchine, Psychologie cognitive Tome 1: L'adulte, Paris, BrĂ©al, 2007
  9. ↑ Ferrando 2007, p. 9.
  10. ↑ Ferrando 2007, p. 2.
  11. ↑ a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u et v Ludovic Ferrand, Psychologie cognitive de la lecture, Bruxelles, Éditions de Boeck UniversitĂ©, 2007, 537 p.
  12. ↑ Dehaene 2007, p. 302.
  13. ↑ a et b « Le cerveau lecteur Â», sur Mon cerveau Ă  l'Ă©cole, 2012
  14. ↑ (en) Szwed, M., « Specialization for written words over objects in the visual cortex Â», Neuroimage, no 56,‎ 2011, p. 330-344
  15. ↑ (en) McClelland, J.L., « An interactive activation model of context effects in letter perception: Part 1. An account of basic finding Â», Psychological Review, no 88 (5),‎ 1981, p. 375-407
  16. ↑ (en) McClelland, J.L., « On the time relations of mental processes: An examination of systems of processes in cascade Â», Psychological Review, no 86,‎ 1979, p. 287-300
  17. ↑ (en) Reicher, G.M., « Perceptual recognition as a function of meaningfulness of stimulus material Â», Journal of experimental psychology, no 81(2),‎ 1969, p. 275
  18. ↑ a b et c Reed, S.K., Cognition: thĂ©ories et applications, Bruxelles, De Boeck, 2011
  19. ↑ (en) Saeed, J.I., Semantics (3e ed.), Wiley-Blackwell, 2008
  20. ↑ (en) MacKay, « To end ambigious sentences Â», Perception & Psychopsysics, no 1(5),‎ 2008, p. 426-436
  21. ↑ (en) Stroop, J.R., « Studies of interference in serial verbal reactions Â», Journal of Experimental Psychology, no 18,‎ 1935, p. 643-662
  22. ↑ (en) MacLeod, « Half a century of research on the Stroop effect: An integrative view Â», Psychological Bulletin, no 109,‎ 1991, p. 163-203
  23. ↑ a et b Patrick Lemaire, Psychologie cognitive, Bruxelles, Éditions De Boeck UniversitĂ©, 2012, 582 p.
  24. ↑ (en) Balota, D.A & Chumbley, J.I, « Are lexical decisions a good measure of lexical access? The role of word frequency in the neglected decision stage Â», Journal of Experimental Psychology: Human Perception and Performance, no 10,‎ 1984, p. 340-357
  25. ↑ (en) Balota, D.A, & Chumbley, J.I., « The locus of word frequency effects in the prununciation task: Lexical access and/or production? Â», Journal of Memory and Language, no 24,‎ 1985, p. 89-106
  26. ↑ (en) Morrison, C.M, & Ellis, A.W., « Roles of word frequency and age acquisition in word naming and lexical decision Â», Journal of Experimental Psychology: Learning, Memory and Cognition, no 21(1),‎ 1995, p. 116-133
  27. ↑ (en) Adelman, J.S, Brown, G.D.A, & Quesada, J.F., « Contextual diversity, not word frequency, determines word-naming and lexical decision times Â», Psychological Science, no 17(9),‎ 2006, p. 814-823
  28. ↑ (en) Gernsbacher, M.A., « Resolving 20 years of inconsistent interactions between lexical familiarity and orthography, concretness, and polysemy Â», Journal of Experimental Psychology: General, no 113(2),‎ 1984, p. 256-281
  29. ↑ a et b (en) Sulin, R.A & Dooling, D.J., « Intrusion of a thematic idea in retention of prose Â», Journal of Experimental Psychology, no 103(2),‎ 1974, p. 255
  30. ↑ a et b (en) Thorndyke, P.W., « Cognitive structures in comprehension and memory of narrative discourse Â», Cognitive psychology, no 9(1),‎ 1977, p. 77-110
  31. ↑ Benoit, J., & Fayol, M., « Le dĂ©veloppement de la catĂ©gorisation des types de textes Â», Pratiques: thĂ©orie, pratique, pĂ©dagogie, no 62,‎ 1989, p. 71-85
  32. ↑ (en) Haberlandt, K. F., & Graesser, A. C., « Component processes in text comprehension and some of their interactions Â», Journal of Experimental Psychology, no 114(3),‎ 1985, p. 357
  33. ↑ Dehaene 2007, p. 302-303.
  34. ↑ Javal 1905.
  35. ↑ Corneille, Camille dans Horace, acte IV, scùne 5
  36. ↑ a et b Brigitte Marin et Denis Legros, Psycholinguistique cognitive: Lecture, comprĂ©hension et production de texte, Bruxelles, De Boeck, 2007, 161 p.
  37. ↑ (en) Forster, « No enemies in the neighborhood: Absence of inhibitory effects in lexical decision and semantic categorization Â», Journal of Experimental Psychology: Learning, Memory and Cognition, no 22,‎ 1996, p. 696-713
  38. ↑ a b c d e f g et h Jean-Pierre Rossi, Psychologie de la comprĂ©hension du langage, Bruxelles, De Boeck, 2008, 195 p.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Stanislas Dehaene, Psychologie cognitive expĂ©rimentale : Les mĂ©canismes cĂ©rĂ©braux de la lecture, 2007 (lire en ligne)
  • Stanislas Dehaene, Les neurones de la lecture : Introduction par Jean-Pierre Changeux, Paris, Odile Jacob, 2007
  • Sylvie Ferrando, Compte rendu de l'ouvrage de Stanislas Dehaene, Les neurones de la lecture (lire en ligne)
  • Émile Javal, Physiologie de la lecture et de l'Ă©criture, Paris, FĂ©lix Alcan, 1905 (lire en ligne)
  • Alberto Manguel, Une histoire de la lecture, New York, LemĂ©ac Éditeur Inc., 1996, 428 p.
  • Fritz Nies, Imagerie de la lecture. Exploration d'un patrimoine millĂ©naire de l'Occident (coll. « Perspectives littĂ©raires Â»), Paris, PUF, 1995, 310 p.
  • Paul Saenger, Space Between Words. The Origins of Silent Reading, Stanford University Press, 1997.

Articles connexes

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  • JournĂ©e mondiale du livre et du droit d'auteur
  • Lecture rapide
  • Lecture Ă  voix haute

Liens externes

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    • IsraĂ«l
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    • Lettonie
  • Stanislas Dehaene, Vers une physiologie de la lecture, Cours au CollĂšge de France, 2007.
  • Outil d'aide Ă  la lecture : un nouvel outil, la bague de lecture, 2023.
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