Église byzantine de Pétra | |
Atrium de l’Église de Pétra | |
Présentation | |
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Culte | chrétien orthodoxe |
Début de la construction | milieu du Ve siècle |
Fin des travaux | modifiée fin du VIe siècle |
Style dominant | nabatéen et byzantin |
Géographie | |
Pays | Jordanie |
Coordonnées | 30° 19′ 51″ nord, 35° 26′ 40″ est |
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L’église byzantine de Pétra (aussi connue sous le nom d’ « Église de Pétra » est un remarquable exemple d’architecture religieuse de Pétra à l’époque byzantine. Elle est située sur un monticule au centre de la ville, au nord de ce qu’il est convenu d’appeler « la rue des Colonnades »[1],[2]. C’est l’une des trois églises byzantines de l’endroit, les deux autres étant l’église Ridge (ou église rouge)[3] et la « chapelle bleue » située au nord de l’église principale et ainsi appelée parce qu’elle fut construite avec du granite bleu égyptien [4]. L’église est renommée pour ses somptueuses mosaïques en excellent état de conservation.
Construction
Après la fondation de Constantinople par Constantin Ier en 330, Pétra (en Jordanie) fera partie de l’Empire romain d’Orient; le christianisme se répand et en 350 un évêque y est nommé. Le Deir, probablement site funéraire du roi nabatéen Obodas Ier est transformé en église[5].
Selon les archéologues qui ont procédé aux excavations l’église byzantine de Pétra aurait été construite au cours de la deuxième moitié du Ve siècle et aurait été utilisée comme édifice religieux jusqu’au début du VIIe siècle lorsqu’elle fut détruite par un incendie. Ils distinguent deux étapes dans sa construction. La première partie daterait effectivement du Ve siècle alors qu’une deuxième partie aurait été ajoutée vers la fin du VIe siècle[2]. C’est au cours de ce siècle que l’atrium[N 1] fut construit pour relier la basilique de l’église et le baptistère et former ainsi un seul édifice[1]. Après l’incendie les matériaux de l’église furent réutilisés, y compris les tesselles ayant servis à composer les mosaïques originales [1].
Description
L’église comprend trois éléments distincts : un baptistère, un atrium ou foyer ainsi qu’une basilique [1] Dans la cathédrale, le "bema" [N 2] où se trouve l’autel est surélevée par rapport à la nef. Il comporte trois absides; dans le plus grand, celui du milieu, se trouve la « cathedra » ou trône épiscopal[2]. Le long des murs couraient vraisemblablement des bancs de bois. Les murs de l’église sont faits de pierres de taille. On y voit encore des traces de burin similaires à celles apparaissant dans d’autres édifices d’architecture nabatéenne, indiquant ainsi une continuité dans les techniques architecturales. Par ailleurs, l’architecture de l’église incorpore des éléments taillés au burin et des mosaïques de styles romain et grec, lui donnant un caractère « hybride ».
L’église est réputée pour sa riche décoration. Certains murs de l’église sont recouverts de mosaïques [1]. Le pavement de la nef est fait d'opus sectile utilisant des dalles de marbre taillé. Les ailes latérales sont décorées de mosaïques figuratives colorées représentant des animaux, des personnes, des plantes ou les saisons. Leur style est passablement similaire à celui de l’école de Gaza tout en montrant des traits que l’on retrouve dans les iconographies romaine et grecque, permettant ainsi de replacer l’architecture nabatéenne de Pétra dans son contexte historique global [2] Lors des travaux d’excavations, ces mosaïques ont posé nombre de problèmes techniques aux restaurateurs : séparation entre les différentes couches de mosaïques, détérioration des couches de fond préparatoires, présence de sels solubles à la surface et pauvre état des tesselles dû à l’érosion et à leur fracture[6].
Importance archéologique
L’église fut excavée de 1992 à 2002 par le American Center of Oriental Research (ACOR). On y a trouvé quelque 140 papyri, appelés « papyri de Pétra », livrant aux spécialistes de nombreuses et importantes informations sur la vie quotidienne à Pétra et dans ses environs[1]. Selon la dr. Barbara A. Porter, directrice de l’ACOR de 2006 à 2020, bien que bon nombre de ces informations sur l’histoire de la période byzantine de Pétra soient déjà connues, la concentration de celles-ci dans les trois églises situées sur le flan de la colline est d’une importance scientifique indéniable [7].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Byzantine church (Petra) » (voir la liste des auteurs).
Notes
- ↑ Cour extérieure attenante au narthex d’une église; dans l’église primitive c'était la seule partie de la basilique à laquelle les personnes non encore baptisées (les catéchumènes) pouvaient accéder.
- ↑ Zone située à l'extrémité orientale de l'édifice, devant l'abside. Cette zone est en général surélevé par rapport à la nef dont elle est séparée par une barrière; elle contient l'autel et le trône épiscopal; son accès est réservé aux membres du clergé qui célèbrent la liturgie.
Références
- Bikai, Patricia Maynor (2002) p. 271–276
- Fiema (2003) “The Byzantine Church at Petra”.
- ↑ PETRA: The Churches. URL: https://nabataea.net/explore/petra/petra-churches-1/
- ↑ The Blue Chapel. URL: http://www.art-and-rchaeology.com/jordan/petra/pchurch/pc01.html
- ↑ Musée américain d’histoire naturelle, « Borrowed Finery »
- ↑ Porter (2011) p. 1–5
- ↑ Petra Church: ACOR@50, February 26
Bibliographie
- Augé, Christian et Jean-Marie Dentzer, Pétra, la cité des caravanes, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Archéologie » (no 372), avril 1999 (réimpr. 2001, 2004, 2006), 127 p. (ISBN 2-07-053428-6).
- (en) Bikai, Patricia Maynor. "The Churches of Byzantine Petra". Near Eastern Archaeology. 65 (4), 2002: p. 271–276 doi:10.2307/3210859. JSTOR 3210859. URL : https://www.jstor.org/stable/3210859.
- (en) Fiema, Zbigniew T. Markoe, Glenn (ed.). The Byzantine Church at Petra. New York, Harry N. Abrams, Inc, 2003.
- (en) PETRA: The Churches. URL: https://nabataea.net/explore/petra/petra-churches-1/.
- (en) The Blue Chapel. URL: http://www.art-and-archaeology.com/jordan/petra/pchurch/pc01.html.
- (en) Porter, Barbara. "The Petra Church Revisited: 1992–2011" (PDF). ACOR Newsletter, 2011, 23 (2): 1–5 – via ACOR.
- (en) Petra Church: ACOR@50, February 26, Consulté le 2024.12.30.
- (en) « Borrowed Finery », sur Musée américain d'histoire naturelle. URL : https://www.amnh.org/exhibitions. Recherche 2024.12.30.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Visitor's Page from the Petra Development & Tourism Regional Authority
- Petra Church Conservation Initiative via the American Center of Oriental Research
- « Pétra : cité perdue, on te retrouve », La Science, CQFD, France Culture, 10 décembre 2024.
- Pétra, capitale du désert [documentaire], Gary Glassman, Olivier Julien, dans Monuments éternels sur ARTE (, 85 minutes), consulté le
- (en-US) « Petra: Lost City of Stone », sur American Museum of Natural History (consulté le ).
- (en) « The Bulletin of Nabataean Studies », sur The Bulletin of Nabataean Studies (consulté le ).