Église orthodoxe d'Estonie (et) Moskva Patriarhaadi Eesti Õigeusu Kirik (ru) Эстонская православная церковь Московского патриархата | |
La cathédrale Alexandre-Nevski de Tallinn. | |
Primat actuel | Métropolite Eugène |
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Siège | Tallinn, Estonie |
Territoire primaire | Estonie |
Extension territoriale | - |
Rite | byzantin |
Langue(s) liturgique(s) | Slavon |
Calendrier | julien |
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L'Église orthodoxe d'Estonie (en estonien : Moskva Patriarhaadi Eesti Õigeusu Kirik ; en russe : Эстонская православная церковь Московского патриархата / Estonskaja pravoslavnaja cerkov' Moskovskogo patriarxata) est une juridiction auto-administrée de l'Église orthodoxe en Estonie, rattachée canoniquement au patriarcat de Moscou et de toute la Russie. Elle est l'une des deux Églises orthodoxes d'Estonie.
Le chef de l'Église porte le titre de « métropolite de Tallinn et de toute l'Estonie », avec résidence à Tallinn (titulaire actuel : Corneille (v) depuis 1990).
Histoire
- 1817 : création du vicariat de Reval (Tallinn) dépendant de l'évêché de Saint-Pétersbourg.
- 1865 : rattachement du vicariat de Reval à l'évêché de Rīga.
- 1917 : indépendance de l'Estonie.
- 1920 : statut d'autonomie accordé en juin et par le Patriarche de Moscou, Tikhon (par usurpation de la prérogative exclusive du patriarcat de Constantinople), bien qu'auparavant, le Traité de Tartu (russo-estonien) de ait stipulé que « la Russie [soviétique] reconnaît, sans aucune restriction, l'indépendance pleine et entière de l'Estonie et renonce, pour toujours, à tous les droits souverains que possédait la Russie [tsariste] sur le peuple et les territoires estoniens »[1].
- 1923 : le patriarcat œcuménique de Constantinople émet un Tomos, un décret solennel et irrévocable, accordant l'autocéphalie au diocèse de Tallinn.
- 1940 : occupation des États baltes par l'Union soviétique, en application des protocoles secrets des pactes germano-soviétiques d'août-.
- 1941 : intégration de l'Église orthodoxe d'Estonie dans le patriarcat de Moscou qui établit, pour les orthodoxes des États baltes, un exarchat dont le siège est à Vilnius en Lituanie.
- 1945 : restauration de l'évêché de Tallinn.
- 1991 : indépendance de l'Estonie.
- 1993 : confirmation du statut d'« indépendance ecclésiastique[2] » par le Patriarcat de Moscou : le texte est canoniquement inopérant, car seul le Patriarche œcuménique de Constantinople jouit de la capacité de proclamer un tomos d'autonomie, en outre un tel acte est unique, imprescriptible et irrévocable (donc nul besoin de le confirmer), enfin une indépendance ecclésiastique est une latitude d'action sur des points limités.
- 1996 : « accords de Zurich » entérinant le statu quo et la coexistence de deux juridictions orthodoxes sur le même territoire (en contradiction avec l'ecclésiologie orthodoxe).
Organisation
L'Église compte deux évêchés (Tallinn et Narva) et 31 paroisses (2007).
Elle est administrée, selon ses statuts, par le métropolite en collaboration avec le Saint Synode. Celui-ci est élu par le Conseil de l'Église.
Le primat actuel, Corneille (né Vyatcheslav Nikolaïevitch Yacobs) le à Tallinn est en place depuis 1990. Il est issu de la famille d'un colonel de l'armée tsariste qui avait émigré en Estonie après la révolution russe.
Monachisme
Le couvent de la Dormition de Pühtitsa à Kuremäe (entre le golfe de Finlande et le lac Peïpous) a été fondé en 1891. Depuis 1990, il est placé sous la juridiction directe du patriarche de Moscou. Le couvent compte environ 150 religieuses (2007).
Notes et références
- Tous les experts en droit canon s'accordent pour reconnaître que les deux lettres du patriarche Tikhon étaient notoirement insuffisantes pour accorder l'autocéphalie au diocèse de Tallinn.
- À ne pas confondre avec une autonomie ou une autocéphalie.
Voir aussi
Bibliographie
- Métropolite Stéphanos de Tallinn et de toute l'Estonie et Jean-François Jolivalt : La véritable histoire des Orthodoxes d'Estonie, L'Harmattan, 2012 (ISBN 978-2-336-006260)
- (en) Andreï Sotsov, Achievement of and fight for independence of the Orthodox Church of Estonia in 1940-1945, Université de Tartu (thèse de doctorat)