S barré | |
Graphies | |
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Capitale | Ꟊ |
Bas de casse | ꟊ |
Utilisation | |
Écriture | alphabet latin |
Phonèmes principaux | [ð] |
modifier |
S barré (majuscule : Ꟊ (S), minuscule : ꟊ (s)) est une lettre additionnelle de l’alphabet latin qui était utilisée dans l’écriture du gaulois et en latin.
Cette lettre est formée d’un S diacrité avec une barre inscrite. Elle n’est pas à confondre avec le S barré obliquement ‹ Ꞩ, ꞩ › ni avec le S barré diagonalement ‹ S̸, s̸ ›.
Utilisation
Latin
En latin, le s barré était utilisé comme symbole abréviatif pour secutor[1], servus (« esclave »)[2], ou Sextus[3]. Le double s barré ‹ ss › était utilisé pour sestersii ou sextarii[4].
Gallo-latin
Après avoir utilisé l’alphabet grec les Gaulois utilisèrent l’alphabet latin pour retranscrire leur langue (on parle alors de gallo-latin), mais conservèrent quelques lettres du précédent alphabet pour noter des sons inconnus du second, dont le thêta (Θ) qui serait l’origine de ce caractère. Le son correspond à la /ð/ et proviendrait de l’altération d’un s et d’un d consécutifs (dans l’un ou l’autre sens). Il évoluera plus tard vers un double ou simple s barré ss, puis vers de simples s (signe d’une évolution de la prononciation) ; les Romains appelaient ce signe tau gallicum et lui prêtaient un pouvoir magique.
Zoulou
Le s barré diacrité d’un point suscrit ‹ ꟊ̇ › est utilisé dans l’orthographe zouloue de la Norwegian Society, notamment dans la grammaire zouloue de Hans P. Schreuder publiée en 1850[5],[6].
Symbole phonétique
Le ꟊ est utilisé comme symbole phonétique, en 1861 par C. A. E. Jessen, pour représenter une consonne fricative palato-alvéolaire sourde [ʃ][7].
Représentation informatique
Le S barré peut être représenté avec les caractères Unicode suivants :
formes | représentations | chaînes de caractères |
points de code | descriptions |
---|---|---|---|---|
capitale | Ꟊ | Ꟊ | U+A7C9 |
lettre majuscule latine s barré |
minuscule | ꟊ | ꟊ | U+A7CA |
lettre minuscule latine s barré |
Notes et références
- Hübner 1885, p. lxxiii.
- Mommsen 1873, p. 1186.
- Cagnat 1898, p. 432.
- Cagnat 1898, p. 436.
- Schreuder 1850, p. 1.
- Grout 1853, p. 436.
- Jessen 1861.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Deborah Anderson, Laurențiu Iancu et Murray Sargent, Preliminary Proposal to Encode Characters from the STIX PUA Collection – Part 1 : Characters Proposed for Encoding (no L2/09-261), (lire en ligne)
- (en) Deborah Anderson, Laurențiu Iancu et Murray Sargent, Preliminary Proposal to Encode Characters from the STIX PUA Collection – Part 2 : ComprehensiveMapping from STIX PUA to Unicode (no L2/09-262), (lire en ligne)
- René Cagnat, Cours d’épigraphie latine, Paris, Fontemoing, , 3e éd. (lire en ligne)
- (en) Michael Everson et Chris Lilley, Proposal for the addition of four Latin characters to the UCS (no N5044, L2/19-179), (lire en ligne)
- (en) Lewis Grout, « An essay on the phonology and orthography of the Zulu and kindred dialects in Southern Africa », Journal of the American Oriental Society, American Oriental Society, vol. 3, , p. 423-468 (JSTOR 3217827)
- (la) Ernst W.E. Hübner, Exempla Scripturae Epigraphicae Latinae, Berlin, Reimer, (lire en ligne)
- (da) C. A. E. Jessen, « Om stavelsemåls og „toneholds” gengivelse i lydskrift ; De almindeligst kendte levende sprogs lydbetegnelse sammenstillet med lydskriftens », Tidskrift for Philologi og Pædagogik, vol. 2, , p. 51-69 (lire en ligne)
- (la) Theodor Mommsen, Corpus Inscriptionum Latinarum, vol. III, (lire en ligne), partie 2