15 mars : référendum pour une nouvelle constitution au Congo[7]. Le multipartisme est adopté.
17 mars : succès du référendum sur la participation des Noirs à la vie politique en Afrique du Sud. Frederik de Klerk obtient l’abolition de l’apartheid à l’issue d’un référendum organisé pour les seuls Blancs. Les homelands sont invités à réintégrer l’Afrique du Sud (1994).
9 mars : constitution instaurant le multipartisme au Burundi[8].
Signature à Bamako du « Pacte Social pour l'amélioration des conditions de vie des travailleurs », entre l'État malien et l'Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM).
12 octobre : Un tremblement de terre de magnitude 5,8 frappe la région de Dahchour. L'épicentre étant situé à 35 km au sud du Caire, la capitale est également touchée : 561 morts, plus de 12 000 blessés et 8 300 bâtiments détruits ou endommagés[14].
3 janvier : manifestation de 300 000 personnes à Alger à l'appel du FFS pour "sauver la démocratie" face à la possible victoire du FIS et à la possibilité d'un putsch militaire.
11 janvier : Le président Chadli, lors d'une intervention télévisée annonce sa démission de la présidence de la république, ainsi que la dissolution du parlement. Le second tour des législatives est reporté (il n'aura en fait jamais lieu). Des unités blindées se déploient dans l’ensemble des grandes villes du pays. Dans une allocution télévisée, le président Chadli Bendjedid annonce sa démission, ainsi que la dissolution de l’Assemblée nationale populaire. Cette décision instaure un vide constitutionnel dans le pays. Début officiel de la "Décennie noire", guerre civile qui causera la mort de centaines de milliers de personnes.
14 janvier : le Haut conseil de sécurité (organe gouvernemental), réunissant les généraux de l'ANP, décide d’instaurer un Haut Comité d'État à la suite de la démission du président Chadli. Il comblera le vide institutionnel constaté après la démission du président et la dissolution du parlement. Mohamed Boudiaf, opposant politique en exil, est rappelé par les militaires pour assurer la présidence du HCE.
19 janvier : premier attentat contre les forces de sécurité dans l'algérois. 1 militaire et 2 gendarmes tués.
20 janvier : loi interdisant les rassemblements autour des lieux de culte. Affrontements sanglants autour des mosquées sur l’ensemble du territoire national. L'armée tire sur la foule en plusieurs points du pays, faisant une centaine de morts.
22 janvier : 15 000 militants du Front islamique du salut (FIS), dont de nombreux élus, sont arrêtés par les services de sécurité. Des mesures sont prises les jours et semaines suivantes contre les rassemblements et propagandes islamistes, accentuant les émeutes et la violence répressive du régime militaire.
8 février : soulèvement populaire de la cité de Batna dénonçant la répression du mouvement islamiste. Les forces de l'ordre et l'armée encerclent la ville et ouvrent le feu sur les émeutiers. Près de 50 personnes sont tuées et plus d'une centaine blessées.
9 février : l'état d'urgence est décrété pour 12 mois.
10 - 16 février : Série d'attaques de groupes armés visant les forces de sécurité : 7 policiers, 2 gendarmes et 10 militaires tués.
21 - 22 mai : premières opérations de ratissage de l'armée contre les maquis à Lakhdaria. 1 500 militaires sont mobilisés.
Juin : Création du Groupe Islamique Armé. L'organisation se lance dans une guerre totale contre les forces de sécurité et, plus globalement, contre la population algérienne, soupçonnée de soutenir l'État. Le GIA sera l’auteur de terribles massacres contre les civils durant la décennie noire.
29 juin : assassinat de Mohamed Boudiaf par un membre du GIS, unité d’élite de la gendarmerie.
30 septembre : le gouvernement militaire algérien publie un décret législatif sur la lutte contre la subversion et le terrorisme. Renforcement des pouvoirs des services de sécurité, instauration de camps de détention dans le sud du pays, création de cours de justice antiterroristes.
5 décembre : instauration du couvre feu dans la wilaya d'Alger.
Près d'un millier de personnes (militaires, civils, terroristes) tués depuis janvier.
Brésil : l’inflation atteint 1150 % en 1992 et s’accompagne d’un effondrement de la production industrielle. Erosion des salaires, chômage, paupérisation. La situation externe s’améliore (balance commerciale, afflux de capitaux étrangers). Un accord signé avec le FMI en juillet aboutit à une réduction globale de 15 % de la dette extérieure et suppose l’adoption d’un strict programme de stabilisation.
Asie
27-29 janvier : à Singapour, L’ASEAN lance le projet d’une zone de libre-échange avec un échéancier de réduction des tarifs douaniers entre ses membres. Création d’un secrétariat permanent de l’APEC (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique) à Singapour. Un sommet annuel des chefs d’États adhérant à l’APEC est institué à partir de 1993.
Janvier-octobre, Chine[18] : les conservateurs essaient de profiter de la répression pour freiner les réformes, mais Deng Xiaoping profite d’un voyage à travers la Chine au début de l’année pour indiquer que le cap en matière économique n’a pas changé ; le 14e Congrès du parti, en octobre, confirme que l’objectif est bien de construire « un système économique socialiste de marché ». Après 1992, Deng Xiaoping, vieux et malade, ne participe plus guère à la gestion du pays mais reste la figure la plus respectée.
28 février, Cambodge : l’ONU commence à inscrire les électeurs en prévision des élections de mai 1993. Des affrontements entre le gouvernement, les partisans de Norodom Sihanouk et les Khmers rouges menacent à plusieurs reprises de mettre un terme au processus de paix. Finalement, les Khmers rouges refusent de participer au scrutin électoral.
22 mars : élections en Thaïlande. La victoire de partis pro-militaires suscite à Bangkok une vague de manifestations des étudiants et de la classe moyenne exigeant la mise en place de réformes démocratiques. Ces manifestations sont violemment réprimées par l’armée, mais le roi intervient pour imposer un gouvernement plus respectueux de la démocratie.
9 avril[19] : La Corée du Nord signe un accord avec l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) autorisant l’inspection de ses installations nucléaires. Probablement détentrice de l’arme nucléaire, la Corée du Nord refuse la visite des sites suspectés aux inspecteurs de l’AIEA et menace de se retirer du traité de non-prolifération nucléaire qu’elle avait ratifié en 1985.
30 juin, Philippines : les mouvements insurrectionnels communistes et les querelles intestines au sein de l’armée poussent Cory Aquino à rechercher un compromis avec la droite, ce qui provoque le départ de nombreux libéraux de son gouvernement. Cory Aquino, après avoir échappé à plusieurs coups d’État, doit démissionner à la suite de l'échec de sa politique économique et agraire. Fidel Ramos lui succède à la présidence.
23 septembre : les élections organisées en Thaïlande aboutissent à la formation d’un nouveau gouvernement de coalition des partis prodémocratiques dirigé par un vétéran de la politique, Chuan Leekpai, chef du parti démocrate.
23-28 octobre : l’empereur du JaponAkihito se rend en Chine pour la première fois de l’histoire.
24 novembre[20] : les forces américaines se retirent des Philippines, après la décision par le Sénat philippin de ne pas renouveler les baux des bases militaires américaines.
6 décembre (Inde) : les extrémistes hindous entreprennent la destruction de la mosquée d’Ayodhya, ce qui entraîne de violents affrontements intercommunautaires dans tout le pays, provoquant la mort de plus de 1 200 personnes. Le lendemain, des émeutes anti-indiennes ont lieu au Pakistan et au Bangladesh.
La Russie retire son dernier grand navire de la base de Cam Ranh au Viêt Nam et rapatrie tous ses conseillers (base restituée définitivement en ).
Dès la fin de l’année, Washington permet aux compagnies américaines d’ouvrir des bureaux au Viêt Nam.
La Chine compte 1,27 milliard d’habitants. Le pays est devenu depuis la mort de Mao Zedong une grande puissance économique et militaire. Mais l’effort de soutien budgétaire en faveur des entreprises d’État, lourdement déficitaires, devient insupportable. Leur mise en faillite impliquerait le chômage pour des millions des travailleurs bénéficiant par ailleurs d’une médiocre protection sociale. La mauvaise santé des entreprises d’État rejaillit sur les banques qui ploient sous les créances douteuses. La corruption affaiblit le système. Le pouvoir central communiste réussit cependant à conserver le contrôle de la situation, car une majorité de Chinois craint que le pays ne replonge dans le chaos.
Asie centrale et Caucase
6 janvier : Zviad Gamsakhourdia, le président de Géorgie, accusé de corruption, de violation des droits de l’homme et d’abus de pouvoir est chassé du pouvoir. Gamsakhourdia et ses partisans montent plusieurs opérations pour tenter de reprendre Tbilissi par la force et, en , menacent Koutaïssi. La révolte prend fin après la mort, apparemment par suicide, de Gamsakhourdia à la fin 1993.
13 janvier[22] : une nouvelle Constitution, respectant les principes de démocratie, d’économie mixte, de liberté d’opinion et de neutralité en politique étrangère est adoptée en Mongolie. Le nom de république populaire et l’étoile rouge du drapeau sont abandonnés.
25 mai : traité du Kazakhstan avec la Russie : le Kazakhstan doit détruire toutes ses armes nucléaires ou les transférer sous contrôle russe dans les sept années à venir[23].
Mai : Début de la guerre civile au Tadjikistan (fin en juillet 1997)[24]. Approvisionnés en armes à partir de l’Afghanistan, les démocrates islamistes prennent le contrôle de la capitale. Aidés par les forces russes et ouzbeks, les procommunistes reprennent ensuite la ville puis le contrôle du pays, rétablissent le gouvernement et lancent une campagne d’élimination de l’opposition, interdisant le Parti de la renaissance islamique, où le Lali Badakhshan, qui réclamait une plus grande autonomie pour la région du Gorno-Badakhshan (1993), et limitant la liberté de la presse. Pour pouvoir contrôler les autorités religieuses musulmanes, le gouvernement établi une séparation des pouvoirs de l’État et du clergé.
16 juin : Abülfaz Elçibay, chef du Front populaire azéri (FPA), est élu président de l’Azerbaïdjan au suffrage universel avec 55 % des voix (fin le ).
Afghanistan : les factions rivales acceptent la mise en place d’un conseil intérimaire pour gouverner l’Afghanistan, avec comme président Burhanuddin Rabbani du Jamiat-i Islami (Tadjiks et musulmans modérés).
Le Parti révolutionnaire du peuple mongol (PPRM) reconstitué remporte les élections législatives en Mongolie[25]. Le Grand Khural est aboli et un nouveau Grand Khural monocaméral devient le Corps législatif du pays.
23 juillet : le Soviet suprême abkhaze déclare l’indépendance de l’Abkhazie.
Août : les autorités géorgiennes envoient des troupes en Abkhazie sous couvert de protéger les voies d’approvisionnement et pour poursuivre les forces soutenant Gamsakhourdia. D’intenses combats ont lieu, les Abkhazes recevant le soutien des peuples caucasiens de Russie. Les forces géorgiennes perdent énormément de terrain jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu soit déclaré en juillet 1993.
Les dernières troupes de l’ancienne Union soviétique (environ 65 000 soldats) quittent la Mongolie à la fin de l’année.
- Le conflit en Ossétie du Nord de 1992 est un conflit ethnique entre Ossètes et Ingouches sur le territoire du district de Prigorodny (république d'Ossétie-du-Nord-Alanie).
6 janvier : le Conseil de sécurité des Nations unies condamne la politique israélienne à l’égard de la population palestinienne (déportation)[26]. Des attentats individuels frappent les colons israéliens en janvier.
13 mai (Liban) : le gouvernement Omar Karamé démissionne à la suite de manifestations déclenchées par la crise monétaire.
19 mai : des élections sont organisées dans la région autonome Kurde en Irak.
8 juin : l'écrivain égyptien Farag Foda est assassiné dans un attentat perpétré par le groupe islamiste Al-Gama'a al-islamiyya. Ses travaux sur l'Islam et le Coran avaient suscité la colère des autorités religieuses.
13 juillet : Yitzhak Rabin, militaire au passé prestigieux, Premier ministre en Israël. Il prend des initiatives pour débloquer la situation, et s’efforce d’obtenir la paix sans que la sécurité n’en souffre. Avec son ministre des Affaires étrangères Shimon Peres, il prend pour la première fois contact avec Yasser Arafat, leader de l’OLP devenu vulnérable depuis que les monarchies arabes lui refusent toute aide financière à cause de son soutien à Saddam Hussein dans la guerre du Golfe.
21 juillet : attentat au Caire. Début d'une campagne d’attentats islamistes contre des groupes de touristes en Égypte.
25 juillet (Liban du Sud) : l’aviation israélienne réplique aux attaques chiites (13 israéliens morts depuis le début de l’année) en bombardant de nombreux sites, y compris civils. Le Hezbollah réplique en bombardant la Galilée. Rabin lance alors l’opération « règlement de comptes » qui entraîne la fuite vers le nord du Liban de 300 000 personnes. Le 31 juillet, à la suite d'une intervention américaine, un cessez-le-feu est obtenu.
26 août : résolution 773[28]. Une commission de l’ONU établit une délimitation de la frontière du Koweït avec l’Irak, qui prive ce dernier de tout accès maritime. Bagdad proteste.
27 août : Une nouvelle zone d’exclusion aérienne est créée au sud de l’Irak afin de protéger les populations chiites[29].
6 septembre : Rashid al-Suhl organise les premières élections législatives au Liban depuis 1972. Elles sont boycottées dans les secteurs chrétiens, mais le Hezbollah et Amal entrent au Parlement.
Octobre : l’impasse des négociations de Washington relance la violence, menée par les mouvements islamistes. Les maisons des suspects d’attentats sont détruites au missile anti-char par les Israéliens.
17 décembre : le gouvernement Rabin déporte hors des territoires occupés plus de 400 Palestiniens accusés d’être des activistes islamistes[30]. Ils sont envoyés au Liban, qui refuse de les accueillir et se retrouvent dans un no man’s land entre les zones des deux armées. L’action israélienne est condamnée par le Conseil de sécurité.
L’Irak se lance dans un vaste programme de reconstruction de l’infrastructure du pays. Saddam Hussein multiplie les dépenses somptuaires, telles la construction de palais présidentiels. Un nouveau réseau de canaux est creusé dans le sud. L’opposition politique est inexistante (assassinat de religieux chiites, fuite de dirigeants à l’étranger) et le blocus renforce le régime en plaçant les populations dans un état de dépendance et de malnutrition.
Liban : l’État cherche à démanteler les cultures de drogues. L’économie est au plus bas. La monnaie nationale continue de perdre de sa valeur tandis que la reconstruction immobilière reste à faire. En mai, la livre libanaise s’effondre (un dollar pour 2 000 livres).
28 septembre : début des émissions d'Arte, chaîne de télévision généraliste franco-allemande de service public à vocation culturelle européenne, dans le cadre d'un groupement européen d'intérêt économique. Jérôme Clément en est le premier président.
4 octobre : un avion cargo (vol 1862) de la compagnie aérienne El Al s'écrase dans la banlieue d'Amsterdam, faisant 43 morts.
Février : en Lituanie, la popularité de la coalition Sąjūdis s’effrite à cause de batailles politiques internes, d’une crise économique sévère provoquée par l’interruption des liens commerciaux avec les ex-républiques soviétiques et de mauvaises relations avec les pays voisins. Le Parti lituanien démocrate du travail (PTDL, ancien Parti communiste de Lituanie) remporte la majorité des sièges au Seimas en février.
1er mars : déclaration d’indépendance de la Bosnie-Herzégovine à la suite d'un référendum où les Serbes (un tiers de la population) ont boycotté les urnes. La guerre se déplace sur son territoire.
22 mars : l'opposition remporte les premières élections libres en Albanie. Défaite du Parti socialiste Albanais aux législatives. Les « démocrates » sont majoritaires au Parlement.
2 avril : Sali Berisha devient président en Albanie à la place de Ramiz Alia, avec un programme d’économie de marché et de privatisations. Le système communiste est renversé, mais les socialistes refont surface en été lors des élections locales, alors que le pays s’enfonce dans la crise et que le camp démocrate se déchire.
Début de la guerre de Bosnie-Herzégovine (fin en août 1995). Les Serbes de Bosnie-Herzégovine appuyés par l’armée « yougoslave » de Milosevic conquièrent 70 % de la Bosnie-Herzégovine en quelques mois et constituent une république qui entend faire sécession pour se rattacher à la Serbie. L’ONU condamne la Yougoslavie comme l’agresseur de la Bosnie-Herzégovine.
L'ONU vote un embargo commercial contre la Yougoslavie qui se révèle rapidement poreux. D’anciennes solidarités paralysent l’action de la communauté internationale qui affiche ses divisions.
2 août : révélation sur la mise en place de camps de concentration par les Serbes en Bosnie-Herzégovine, début de l'« épuration ethnique ».
4 novembre : Ion Iliescu, réélu président de Roumanie, nomme un nouveau gouvernement dirigé par Nicolae Văcăroiu et dominé par le Front démocratique du salut national (FDSN), l’un des deux partis issus de la scission du Front de salut national.
Affrontements intercommunautaires en ex-Yougoslavie. Environ 100 000 réfugiés fuient le pays pour la Hongrie dont le gouvernement fait appel à l’aide occidentale.
Retrait des garnisons soviétiques en Pologne (1992-1993).
En Tchécoslovaquie, la campagne de privatisation par distribution gratuite de coupons prend son essor grâce à la publicité massive orchestrée par des fonds d’investissements liés aux banques et autres organismes financiers. Ces fonds vendent leurs actions contre des coupons qu’ils utilisent pour acheter des actions des entreprises d’État transformées en sociétés anonymes ; ils promettent de racheter leurs propres actions à des prix au moins dix fois supérieurs au montant versé initialement par le public—ce qui explique son engouement (82 % des adultes tchèques détiennent des coupons). Lors de la première vague, 42 % des actifs sont privatisés de cette façon, alors que l’État conserve une bonne part de son capital. Certaines entreprises d’État tombent sous le contrôle de capitaux étrangers (Skoda par exemple, rachetée par Volkswagen). Mais la majorité dépendent d’un groupe de Fonds d’investissement, les uns contrôlés par des particuliers, la plupart par les cinq grandes banques tchèques, elles-mêmes contrôlées en partie par l’organisme public chargé de la privatisation. Il en résulte un système pyramidal fragile et instable, car les Fonds d’investissement, qui doivent verser des dividendes, allègent leurs portefeuilles en vendant des actions. Une nouvelle privatisation, « silencieuse » peut alors débuter, visant à restructurer l’économie pour la rendre plus performante.
1er janvier : lancement du programme de réformes économiques radicales de Iegor Gaïdar en Russie. Les conservateurs, regroupés autour du président du Parlement, émanation du Congrès des députés du peuple (CDP), Rouslan Khasboulatov, cherchent à contrer Eltsine.
Le président moldaveMircea Snegur autorise une action armée contre les rebelles de Transnistrie. Ceux-ci, aidés par des contingents de cosaques et par la XIVe armée russe du général Lebed, consolident leur emprise sur la région disputée. Le gouvernement moldave demande plusieurs fois à l’ONU d’intervenir, sans succès. Lebed obtient un cessez-le-feu en août et les troupes de la CEI s’interposent.
31 mars : traité refondant la fédération de Russie. Il n’est pas signé par le Tatarstan et la Tchétchénie. Les Tchétchènes musulmans du Caucase, riches en pétrole, choisissent l’indépendance.
5 mai : un mouvement sécessionniste dirigé par des Russes se forme en Crimée. La Crimée proclame son indépendance, qui est finalement abrogée. Le même mois, le corps législatif russe déclare nul et caduc le transfert de 1954 qui rattachait la Crimée à l’Ukraine. En fait, à partir de 1991, l’Ukraine et la Russie revendiquaient chacune le contrôle de la flotte de la mer Noire, basée dans le port de Sébastopol.
23 juin : accord russo-ukrainien sur le partage du commandement de la flotte de la mer Noire jusqu’en 1995, date à laquelle elle sera divisée entre les deux pays.
13 octobre : Leonid Koutchma devient Premier ministre d’Ukraine. Il met en place une série de réformes économiques qui coïncident avec le début de la crise économique et de l’hyperinflation.
14 décembre : le Parlement refuse de confirmer dans son poste Iegor Gaïdar, principal architecte des plans de réformes gouvernementaux, « Premier ministre en exercice » depuis juin, et désigne à sa place le « pragmatique » Viktor Tchernomyrdine, membre de longue date du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS), apparaissant comme partisan d’une politique économique moins radicale.
Décembre : la Cour constitutionnelle russe revient sur la décision prise par le Soviet suprême de l’URSS, avant son auto-dissolution en août 1991, de suspendre les activités du PCUS, redonnant au parti la possibilité officielle de reconquérir une nouvelle audience. La Russie se trouve dans une véritable impasse politique, entre une équipe gouvernementale engagée sur la voie d’indispensables réformes et un organe législatif se référant sans cesse à la Constitution de 1977, mise en place durant l’ère brejnévienne et devenue complètement inadaptée. Conservateurs et réformistes arrivent à un accord sur la tenue d’un référendum en avril 1993, vivement souhaité par Boris Eltsine.
Inflation vertigineuse (souvent plus de 1000 % de hausse des prix par an entre 1992 et 1994). Les pouvoirs publics ne maîtrisent plus la masse monétaire. En Russie, après avoir renvoyé Gaïdar, Boris Eltsine mène une politique louvoyante. Une stricte maîtrise de la masse monétaire risque de mettre en faillite de nombreuses entreprises non rentables ou insolvables et de jeter à la rue des millions de chômeurs. De peur du chaos, le gouvernement préfère laisser les firmes opérer entre elles diverses formes de troc ou bénéficier de crédits bancaires constamment renouvelés. L’État lui-même entretient le mécanisme inflationniste par son lourd déficit budgétaire : Malgré la réduction des dépenses publiques (armée, éducation, santé), ces annulations de crédits ne compensent pas les mauvaises rentrées d’impôts (aucune réforme fiscale n’est adoptée). L’État russe n’a pas les moyens de mettre en œuvre une politique de croissance et de développement.
2 juin : Sitiveni Rabuka est élu Premier ministre des Fidji, mais son gouvernement doit démissionner en novembre 1993, sa proposition de budget ayant été refusée. Il sera cependant réélu en février 1994.
↑(en) Hesham Mohamed Hussein, « Source process of the October 12, 1992 Cairo earthquake », Annali di Geofisica, vol. 42, no 4, août 1999, p. 665-674 (lire en ligne [PDF])