8kun | ||
Adresse | https://8kun.top jthnx5wyvjvzsxtu.onion |
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Commercial | oui | |
Type de site | Imageboard | |
Langue | anglais | |
Inscription | non | |
Propriétaire | Jim Watkins | |
Créé par | Fredrick Brennan | |
Lancement | ||
État actuel | En ligne | |
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8kun, anciennement 8chan, également appelé Infinitechan ou Infinitychan (parfois écrit ∞chan), est un site américain d'imageboards créés par les utilisateurs. Lancé en 2013 par Fredrick Brennan, un ancien utilisateur de 4chan (aussi connu sous le surnom de « hotwheels »), il gagne en popularité en 2014 pendant l'affaire du Gamergate[1]. Il est très utilisé par l'extrême droite internationale, laquelle est décrite par Le Monde comme « masculiniste, antisémite, anti-immigration et anti-islam ». Le site fait aussi polémique du fait de l'existence de boards dédiés au viol d'enfants ou à la pédopornographie. En 2019, il est l'objet de multiples critiques : plusieurs terroristes d'extrême droite fréquentent le site et y ont posté des manifestes avant leur passage à l'acte.
Concept
8kun s'inspire de 4chan, un imageboard créé en 2003[2]. Fondé en 2013 par Fredrick Brennan, 8kun gagne en popularité avec le Gamergate en 2014[3]. Le propre du site est son « absence quasi-totale de modération »[3].
8kun regroupe un grand nombre de « boards » (littéralement tableaux de sujets), allant de la culture manga, culinaire aux sujets politiques de tous bords, créés par les utilisateurs, tous anonymes, qui gèrent eux-mêmes l'administration et la modération de chaque board. On compte en 2019 plus de 18 000 boards[réf. nécessaire].
En 2014, Brennan affirme que son site compte plus de 35 000 visites uniques et 400 000 publications quotidiennes[4].
Positionnement politique et idéologique
En 2019, Pixels, une chronique de l'édition numérique du journal Le Monde, décrit 8kun comme « l'un des sites de ralliement d’une extrême droite résolument internationale, masculiniste, antisémite, anti-immigration et anti-islam »[5]. Libération parle d'un « repère des militants d’extrême droite »[3]. Selon Forbes, 8kun « est depuis longtemps connu comme un havre pour la pensée extrémiste de droite, et une version plus sauvage du déjà rebelle 4Chan ». En 2015, les utilisateurs du site lancent une campagne contre Star Wars VII, parce que les nouveaux personnages principaux (Rey et Finn) sont un homme noir et une femme[6].
Le fondateur du site, Fredrick Brennan, qualifie en 2014 ses utilisateurs de majoritairement « conservateurs », tout en signalant l'existence de boards orientés politiquement à gauche[4]. En 2015, il cède l'administration du site à Jim Watkins[7].
Le Washington Post décrit 8kun comme « équivalent de 4chan le plus sans foi ni loi, le plus libertarien et le plus désinhibé », mentionnant en exemple l'existence de boards dédiés au viol d'enfants ou à la pédopornographie[8],[4]. Le site est brièvement retiré des résultats du moteur de recherche Google en , à cause de l'hébergement potentiel de contenu lié à des abus sexuels sur mineurs, avant d'être à nouveau accessible[9].
Affaires importantes
Controverse du Gamergate
Le 18 septembre 2014, 8chan se retrouva mêlé à la controverse du Gamergate après que 4chan a interdit toute discussion sur ce sujet[10],[11],[12], les utilisateurs bannis ont migré sur 8chan sur le board « /gamergate/ ». Ce forum est rapidement devenu le deuxième le plus consulté du site[13].
Attentat de Christchurch
Le terroriste d'extrême droite Brenton Tarrant, auteur de l'attentat de Christchurch, est un utilisateur de 8kun[1],[14]. Il y annonce l'intention de perpétrer le massacre, et partage le lien vers la retransmission en direct de l'attentat sur Facebook[2],[1].
8kun, 4chan, LiveLeak et Zero Hedge sont bloqués par plusieurs fournisseurs d'accès en Australie et en Nouvelle-Zélande après l'attentat de Christchurch[15]. Brennan, fondateur et ancien dirigeant de 8kun, exprime des regrets à la suite de l'attentat et s'inquiète de possibles futures attaques terroristes similaires[7],[16].
Fusillade de la synagogue de Poway
Le site est à nouveau pointé du doigt un mois plus tard, quand l'un de ses utilisateurs perpètre un massacre dans une synagogue, à Poway, après avoir posté un manifeste de revendication sur le site[17],[18].
Fusillades d'El Paso
En , consécutivement à la fusillade d'El Paso, dont l'auteur présumé est suspecté d'être un utilisateur de 8kun (il y aurait diffusé un manifeste), le site perd son réseau de distribution de contenu lui servant de protection contre les attaques par déni de service, CloudFlare[19],[17]. Il est remis en ligne quelques heures plus tard[19]. Le fondateur et ancien dirigeant de 8kun, Fredrick Brennan, réitère ses critiques et demande la fermeture du site[20].
D'après Jim Watkins, le gérant du site 8kun, le tueur d'El Paso a publié son manifeste sur Instagram et non sur 8kun[21]. C'est une autre personne qui aurait ensuite déposé le manifeste sur le réseau 8kun[21]. Instagram nie l’existence de ce post et affirme que le compte Instagram du tueur n'a pas été utilisé depuis plus d'un an[21].
QAnon
En novembre 2017, alors que la personne derrière QAnon publiait jusqu'ici ses messages sur 4chan, elle prétend que 4chan aurait été « infiltré » et se met à publier sur 8chan. Le propriétaire du site se réjouit de l'afflux de nouveaux utilisateurs que cela lui procure. 8chan devient le seul site Internet sur lequel QAnon s'exprime[22],[23]. Selon les analyses de la start-up spécialisée en intelligence artificielle OpenAnalytics et des chercheurs en linguistique quantitative Florian Cafiero et Jean-Baptiste Camps, Ron Watkins, propriétaire de 8chan, se serait mis à usurper le nom de QAnon en 2018 à la place d'un autre utilisateur et en serait désormais le principal animateur[24]. En octobre 2020, le site est brièvement interrompu après que son hébergeur CNServers a découvert qu'il servait à maintenir QAnon en ligne[25].
Références
- « 4chan, wizardchan, 8chan... s'y retrouver dans la jungle des forums anonymes les plus populaires du Web », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Adriana Usero, Melissa Macaya, Deirdra O'Regan, « Understanding 8chan, the self-proclaimed 'darkest reaches of the internet' », The Washington Post, (lire en ligne)
- « Autour de l'attentat de Christchurch, un dispositif numérique renvoyant à l'extrême droite », sur Libération, (consulté le )
- (en) « 8chan is home to a hive of pedophiles », sur The Daily Dot, (consulté le )
- « Attentat de Christchurch : 8chan, vivier en ligne du terrorisme d’extrême droite », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- After The New Zealand Terror Attack, Here’s Why 8chan Won’t Be Wiped From The Web, Forbes, 15 mars 2019
- (en) « Christchurch terror attack: 8chan founder expresses regret », Newshub, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Caitlin, Dewey, « This is what happens when you create an online community without any rules », The Washington Post, (lire en ligne)
- (en-US) Sam Machkovech, « 8chan-hosted content disappears from Google searches [Updated] », sur Ars Technica, (consulté le )
- (en-US) « 8chan is home to a hive of pedophiles », sur The Daily Dot, (consulté le )
- (en-US) « Gamergate Supporters Partied at a Strip Club This Weekend », sur Intelligencer (consulté le )
- « 4chan, wizardchan, 8chan... s'y retrouver dans la jungle des forums anonymes les plus populaires du Web », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « GamerGate's Headquarters Has Been Destroyed By Trolls », sur BuzzFeed News (consulté le )
- « L’accélérationnisme, l’autre idéologie invoquée par le terroriste de Christchurch », sur France 24, (consulté le )
- Julien Lausson, « Attentat de Christchurch : des FAI ont bloqué 4chan et 8chan sans décision de la justice - Politique », sur Numerama, (consulté le )
- (en-US) Robert McMillan, « After New Zealand Shooting, Founder of 8chan Expresses Regrets », Wall Street Journal, (ISSN 0099-9660, lire en ligne, consulté le )
- Julien Lausson, « Après la tuerie au Texas, Cloudflare coupe les ponts avec 8chan, un « cloaque de haine » - Société », sur Numerama, (consulté le )
- « «8chan», le forum des tueurs de Poway et de Christchurch », sur RFI, (consulté le )
- « Le forum 8chan, lié au tueur d’El Paso, est de nouveau en ligne », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Louise Millon, « Le fondateur de 8chan demande sa fermeture après la fusillade d'El Paso », sur Presse-citron, (consulté le )
- (en-GB) Julia Carrie Wong, « 8chan: owner of extremist site lashes out as scrutiny intensifies », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
- (en) « Who is behind the Qanon conspiracy? We've traced it to three people », sur NBC News (consulté le )
- (en-US) Elise Thomas, « Qanon Deploys 'Information Warfare' to Influence the 2020 Election », Wired, (ISSN 1059-1028, lire en ligne , consulté le )
- (en-US) David D. Kirkpatrick, « Who Is Behind QAnon? Linguistic Detectives Find Fingerprints », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- Forbes, « Qanon : Le Forum 8kun Est De Nouveau En Ligne Avec L’Aide De Hackers Russes », sur Forbes France, (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Caitlin, Dewey, « This is what happens when you create an online community without any rules », The Washington Post, (lire en ligne)
- (en) « 8chan is home to a hive of pedophiles », sur The Daily Dot, (consulté le )
- « Attentat de Christchurch : 8chan, vivier en ligne du terrorisme d’extrême droite », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )