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Bernard Malenfant (d) |
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L'ASTROLab est un musée scientifique situé dans la région du mont Mégantic (Estrie), dans la province de Québec, au Canada. Il est géré par le Parc national du Mont-Mégantic. L'ASTROLab est situé à la base de la montagne et ne doit pas être confondu avec l'Observatoire du Mont-Mégantic, situé en haut de la montagne et géré par le Centre de recherche en astrophysique du Québec.
Historique
Fondé en 1996 par Bernard Malenfant (d), technicien à l'Observatoire du Mont-Mégantic (OMM), ce centre d'interprétation est passé en 2000 sous la direction du Parc national du Mont-Mégantic.
Infrastructures
L'ASTROLab est installé dans un bâtiment situé au bas du mont Notre-Dame (l'une des montagnes du massif du Mont-Mégantic), à une minute à pied du poste d'accueil du Parc. Il comporte trois salles d'interprétations, une salle multimédia, ainsi qu'un petit observatoire astronomique, nommé Observatoire Velan[note 1], abritant un télescope dont le miroir primaire fait 35,6 cm (14 pouces) de diamètre[1].
Observatoire Populaire du Mont-Mégantic
Le parc gère également l'Observatoire Populaire du Mont-Mégantic (OPMM), un observatoire astronomique situé au sommet du mont Mégantic, à cinq minutes à pied en contrebas de l'observatoire astronomique professionnel. Cet observatoire abrite un télescope dont le miroir primaire fait 61 cm (24 pouces) de diamètre. La construction de cet observatoire a été possible grâce au don du télescope et du dôme par l'astronome amateur André Saint-Hilaire.
Activités
Chaque année, des animateurs en astronomie et en milieu naturel s'occupent des différentes activités offertes par l'ASTROLab durant la saison estivale. Ces dernières se divisent en quatre catégories : les activités de jour et de soir ainsi que les activités à la base et au sommet.
Salles d'interprétations scientifiques
Les visiteurs de l'ASTROLab sont accueillis par des animatrices et des animateurs scientifiques montrant la faune et la flore présente dans le parc. Ils peuvent aussi s'initier aux bases de la météorologie ou pratiquer l'observation du Soleil à l'aide d'un télescope muni d'un filtre solaire (en).
À l'intérieur, les salles d'interprétations scientifiques peuvent être visitées librement ou dans le cadre d'une visite guidée. Cette dernière est normalement composée d'une visite des salles d'interprétations.
Visites de l'observatoire du Mont-Mégantic
Ce centre de vulgarisation scientifique offre, en été et le jour, des visites de l'OMM. Le soir, ce dernier est réservé exclusivement au chercheurs, sauf lors du Festival d'astronomie populaire du Mont-Mégantic.
Soirées d'observations
Selon les saisons et tout au long de l'année, des soirées d'observations astronomiques sont organisées à l'ASTROLab ainsi qu'à l'OPMM. Ces soirées commencent habituellement par une préparation à l'observation qui consiste en un spectacle multimédias présenté par des animateurs. Par la suite, si le temps le permet, le public est invité à faire des observations astronomiques avec les différents télescopes manipulés par le personnel. Si le ciel est couvert, le reste de la soirée se déroule à l'intérieur où les animateurs présentent différentes activités astronomiques.
Festival d'astronomie
Initié par Bernard Malenfant en 1983, le Festival d'astronomie populaire du Mont-Mégantic a lieu à chaque année. Ce festival est la seule occasion pour le public d'avoir accès au télescope de l'OMM, auquel on installe un oculaire pour l'occasion.
Groupes scolaires et sociaux
L'ASTROLab reçoit régulièrement des groupes scolaires et sociaux (touristes, associations, groupes privés, etc.). Les activités sont organisées sur mesure avec les responsables de ces groupes.
Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic (RICEMM)
Lorsque l'Observatoire du Mont-Mégantic a ouvert ses portes en 1978, la brillance du ciel de la région était estimée à environ 25 % supérieure à son état naturel, ce qui était suffisant pour assurer l'efficacité du télescope, qui est très sensible à la lumière. Vingt ans plus tard, avec le développement urbain environnant, la brillance a doublé, s'élevant à 50 % de plus que sa valeur naturelle[2]. En conséquence, la qualité des observations astronomiques est affectée, sans compter que les soirées d'astronomie organisées pour le public à la base de la montagne s'en voyaient également compromises[3].
L'ASTROLab a donc organisé et piloté un vaste projet de lutte contre la pollution lumineuse en 2002 avec la collaboration de l'OMM et du Parc national du Mont-Mégantic[4]. Un plan d'action est élaboré sur trois axes[3],[2] :
- La sensibilisation, pour informer la population et les décideurs de la problématique;
- La réglementation, pour pérenniser les protections mises en place;
- La conversion, qui vise à transformer l'éclairage urbain et l'orienter vers une efficacité supérieure tout en évitant le gaspillage.
En 2005, la MRC du Granit adopte une réglementation pour encadrer l'éclairage urbain, imitée quelques mois plus tard par la région du Haut-Saint-François, où se trouve l'OMM, puis par la ville de Sherbrooke. C'est ainsi que se met en branle une importante opération de conversion des luminaires publics et privés (résidences, industries, institutions et commerces inclus) avec l'aide d'Hydro-Québec, ce qui est une première mondiale pour l'élaboration d'une réserve de ciel étoilé[2]. Les résultats sont probants : après la conversion d'environ 3 300 luminaires dans 17 municipalités environnant le mont Mégantic, la pollution lumineuse a été réduite de 35 %[3],[5] .
C'est le 21 septembre 2007 que la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic est officiellement créée et reconnue par l'International Dark Sky Association lors d'un colloque international organisé au mont Mégantic[2]. C'est la toute première réserve internationale de ciel étoilé à voir le jour[6]. Cet organisme est une figure d'autorité reconnue pour sensibiliser et conserver les cieux étoilés à travers le monde[7].
Depuis, des mesures de la brillance du ciel ont été relevées depuis le sommet du mont Mégantic afin de surveiller la qualité du ciel nocturne en relation avec le développement urbain et les efforts continus de réduction de la pollution lumineuse de la région. La comparaison de mesures effectuées lors de la certification avec celles faites dix ans plus tard a montré que la pollution lumineuse n’a pas augmenté de manière mesurable, alors que celle-ci est connue pour avoir augmenté globalement ailleurs dans le monde[8],[9],[10].
Notes et références
- ↑ En l'honneur de Karel Velan, donateur privé ayant fait don de cet observatoire et de la salle Cosmolab-Velan.
- ↑ Pierre Lacerte, « Monsieur Univers », L'actualité, vol. 23, no 7, , p. 44
- Sébastien Giguère, Le Parc national du Mont-Mégantic, de la Terre aux étoiles, Québec, Muséologie In Situ inc., , 164 p. (ISBN 9782980901942), p. 107-111
- « Une réserve pour protéger le ciel étoilé », sur Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic (consulté le )
- ↑ (en) Sébastien Giguère, « Mont-Mégantic First International Dark-Sky Reserve: Achievements And Challenges », Journal of The Royal Astronomical Society of Canada, vol. Special Report, , p. 26-29
- ↑ (en) Martin Aubé et Johanne Roby, « Sky brightness levels before and after the creation of the first International Dark Sky Reserve, Mont-Mégantic Observatory, Québec, Canada », Journal of Quantitative Spectroscopy and Radiative Transfer, vol. 139, , p. 52-63 (lire en ligne)
- ↑ (en) « Mont-Mégantic », sur International Dark Sky Association, (consulté le )
- ↑ « What we do », sur DarkSky International (consulté le )
- ↑ Rémi Boucher, Sarah Knefati et Camille-Antoine Ouimet, « Conservation du ciel nocturne : surveillance de l'éclairage extérieur et de la pollution lumineuse au parc national et à la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic », Le Naturaliste canadien, vol. 142, no 3, , p. 88–94 (ISSN 0028-0798 et 1929-3208, DOI 10.7202/1051001ar, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Christopher C. M. Kyba, Yiğit Öner Altıntaş, Constance E. Walker et Mark Newhouse, « Citizen scientists report global rapid reductions in the visibility of stars from 2011 to 2022 », Science, vol. 379, no 6629, , p. 265–268 (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, DOI 10.1126/science.abq7781, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Christopher C. M. Kyba, Theres Kuester, Alejandro Sánchez de Miguel et Kimberly Baugh, « Artificially lit surface of Earth at night increasing in radiance and extent », Science Advances, vol. 3, no 11, (ISSN 2375-2548, PMID 29181445, PMCID PMC5699900, DOI 10.1126/sciadv.1701528, lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes