Abéona (latin : Abeona)[1] et Adéona (latin : Adeona)[2] sont deux déesses allégoriques (abstraites) romaines qui président au déplacement des humains les uns par rapport aux autres. Abéona est invoquée pour ceux qui s'éloignent (du verbe abire « partir ») ; Adéona, pour ceux qui se rapprochent (du verbe adire « revenir »). Elles président donc au voyage : Abéona est invoquée par ceux qui partent, Adéona, par ceux qui reviennent[3]. Elles surveillent les allées et venues des enfants[4]. Abéona protège les enfants la première fois qu'ils quittent la maison de leurs parents, sauvegardant seuls leurs premiers pas[réf. nécessaire].
Toutes deux semblent n'être mentionnées que par Augustin d'Hippone (saint Augustin), De civitate Dei (La Cité de Dieu), 4, 21[5]. Dans ce passage, il souhaite clairement ridiculiser le paganisme.
- « Quid necesse erat Opi deae commendare nascentes, deo Vaticano uagientes, deae Cuninae iacentes, deae Ruminae sugentes, deo Statilino stantes, deae Adeonae adeuntes, Abeonae abeuntes; deae Menti, ut bonam haberent mentem, deo Volumno et deae Volumnae, ut bona uellent; diis nuptialibus, ut bene coniugarentur, diis agrestibus, ut fructus uberrimos caperent, et maxime ipsi diuae Fructeseae; Marti et Bellonae, ut bene belligerarent, deae Victoriae, ut uincerent; deo Honori, ut honorarentur, deae Pecuniae, ut pecuniosi essent, deo Aesculano et filio eius Argentino, ut haberent aeream argenteamque pecuniam ? »[6].
- « Était-il besoin de recommander à la déesse Opis l’enfant qui naît, au dieu Vaticanus l’enfant qui vagit, à la déesse Cunina l’enfant au berceau, à la déesse Rumina l’enfant qui tète, au dieu Statilinus les gens qui sont debout, à la déesse Adéona ceux qui nous abordent, à la déesse Abéona ceux qui s’en vont ? Pourquoi fallait-il s’adresser à la déesse Mens pour être intelligent, au dieu Volumnus et à la déesse Volumna pour posséder le bon vouloir, aux dieux des noces pour se bien marier, aux dieux des champs et surtout à la déesse Fructesea pour avoir une bonne récolte, à Mars et à Bellone pour réussir à la guerre, à la déesse Victoire pour être victorieux, au dieu Honos pour avoir des honneurs, à la déesse Pécunia pour devenir riche, enfin au dieu Asculanus et à son fils Argentinus pour avoir force cuivre et force argent ? ».
En Astronomie, un astéroïde a été nommé Adeona d'après la déesse Adéona.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Abeona » (voir la liste des auteurs).
Depuis, les deux articles anglophones ont été supprimés. Leur contenu a été transféré dans l'article anglophone List of Roman birth and childhood deities. C'est de l'ancien article anglophone que date la bibliographie : Grimal, Pierre (1986). The Dictionary of Classical Mythology (p. 231). Oxford: Basil Blackwell. (ISBN 0-631-20102-5).
- « Abeona - Dictionnaire Gaffiot français-latin - Page 5 », sur www.lexilogos.com (consulté le ).
- « Adeona - Dictionnaire Gaffiot français-latin - Page 33 », sur www.lexilogos.com (consulté le ).
- Joël Schmidt, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Larousse, (ISBN 2-03-075-408-0), Abéona.
- Michael Jordan (Internet Archive), Encyclopedia of gods : over 2,500 deities of the world, New York : Facts on File, , 1 p. (lire en ligne).
- Felix Gaffiot, Dictionnaire illustré Latin Français, Paris, Hachette, 1934-1978 (ISBN 2-01-000535-X), Abeona, Adeona.
- « De civitate Dei/Liber IV - Wikisource », sur la.wikisource.org (consulté le ).