Affaire Bernard Tartu | |
Fait reproché | Pédophilie |
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Pays | ![]() |
Ville | Loches, Tours, Amboise |
Nombre de victimes | 9 |
Jugement | |
Statut | interdiction perpétuelle de la célébration publique de tout acte liturgique et de tout sacrement et sacramental à l’exception du droit de célébrer la messe seul en privé ; interdiction perpétuelle d’exercer tout ministère d’accompagnement spirituel de personnes mineures ; assignation à domicile dans un lieu désigné par l’évêque responsable |
Tribunal | tribunal pénal canonique français |
Date du jugement | novembre 2024 |
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L'Affaire Bernard Tartu est une affaire d'abus sexuels sur mineurs mettant en cause le prêtre catholique français Bernard Tartu chef de chœur de la manécanterie des Petits Chanteurs de Touraine. Accusé d'agressions sexuelles sur des enfants de la manécanterie, il n'est pas jugé lors d'une procédure pénale car les affaires sont prescrites. En revanche, en novembre 2024, le tribunal pénal canonique français, reconnaît Bernard Tartu coupable « d’abus sexuels sur mineurs ».
Historique
Bernard Tartu crée en 1954 la manécanterie des Petits Chanteurs de Touraine rattachée à la cathédrale Saint-Gatien de Tours. Il est ordonné prêtre à Tours en 1961. Alors qu'il est chef de chœur des Petits Chanteurs de Touraine, ces derniers le suivent dans ses déplacements : à Loches (1961-1971), Tours (1971-1986) et à Amboise (1986-1997) et enfin avec un retour à Tours à partir de 1997[1],[2],[3].
En 2006, Gilles Martin est la premiere victime à porter plainte contre Bernard Tartu, pour des agressions entre 1968 et 1975. Le prêtre, sous couvert d'examens médicaux, commettait sur lui des attouchements sexuels. Une enquête est ouverte mais classée sans suite, les faits étant prescrits[4].
Huit autres victimes déposent plainte contre Bernard Tartu, mais les faits remontent à plus de 30 ans et sont aussi prescrits. Toutefois l'évêque Vincent Jordy estime que « l’addition des plaintes », et la « convergence » des dépositions rendent ces allégations crédibles. Aussi Bernard Tartu est, en , mis en retrait et ne peut « plus faire d’office, de messe même en privé » dans la maison de retraite du diocèse où il vit. À la fin de 2021, âgé de 81 ans il doit quitter sa résidence diocèsaine et retourne vivre dans sa famille[4].
En , Vincent Jordy apporte son soutien aux victimes de l’abbé Bernard Tartu [4].
En novembre 2024, après 18 mois de procédure, le tribunal pénal canonique français, reconnait Bernard Tartu, désormais âgé de 88 ans, coupable « d’abus sexuels sur mineurs ». Il est condamné à une « interdiction perpétuelle de la célébration publique de tout acte liturgique et de tout sacrement et sacramental à l’exception du droit de célébrer la messe seul en privé ; interdiction perpétuelle d’exercer tout ministère d’accompagnement spirituel de personnes mineures ; assignation à domicile dans un lieu désigné par l’évêque responsable ». C’est la première décision connue de cette nouvelle instance créée en 2022[5],[6].
En mars 2025, une plaque mémorielle en hommage aux victimes de Bernard Tartu, et d'une façon générale aux victimes d’agressions sexuelles dans l’Église est posée dans la basilique Saint-Martin de Tours[7].
Bibliographie
- Bernard Tartu, Les petits chanteurs de Touraine à travers 50 ans d'histoire, Hugues de Chivré, (ISBN 978-2-91604-325-8)
Références
- ↑ Phoebé Humbertjean, « Indre-et-Loire : un prêtre tourangeau accusé d'agressions sexuelles par d'anciens choristes. », La Nouvelle République, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Mathilde Errard, « Abbé Tartu. De nouvelles plaintes et un collectif : ces hommes témoignent. », sur Radio chrétienne francophone, (consulté le )
- ↑ Sophie Prétot, « Condamnation pour pédophilie d’un prêtre par le tribunal pénal canonique national. », sur Club des juristes, (consulté le )
- « Violences sexuelles dans l’Église : après l’affaire Tartu, le difficile travail de dialogue et de reconnaissance dans le diocèse de Tours. », sur France Info, (consulté le )
- ↑ « Le tribunal pénal canonique national condamne un prêtre pour pédophilie. », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Laurence Faure, « Abus et violences sexuelles : l’Église franchit un nouveau pas à Tours. », La Vie, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Pascaline Mesnage, « À la basilique de Tours, une plaque en hommage aux victimes des abus sexuels. », sur La Nouvelle République du Centre-Ouest, (consulté le )
À voir
Articles connexes
- Abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique en France
- Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église