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Christ Church Marlborough College Barts and The London School of Medicine and Dentistry (en) |
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Alfred Baring Garrod (en) |
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Laura Elizabeth Smith (d) (à partir de ) |
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Distinctions | Liste détaillée Croonian Medal and Lecture () Compagnon de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges () Chevalier commandeur de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges () Harveian Oration (en) () Docteur honoris causa de l'université d'Aberdeen Docteur honoris causa de l'université de Padoue Docteur honoris causa de l'université de Glasgow |
Sir |
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Archibald Edward Garrod, né le à Londres et mort le à Cambridge, est un médecin britannique.
Biographie
Famille et formation
Archibald Edward Garrod est le fils d'Alfred Baring Garrod (en) (1819-1907), professeur de médecine de l'University College de Londres, connu pour sa découverte de l'acide urique dans le sang des goutteux. Sa famille est originaire d'Ipswich dans le Suffolk[1].
Il est le plus jeune de quatre garçons, tous doués et futurs lauréats de prix universitaires[2], dont Alfred Henry Garrod (1846-1879) zoologiste[1].
Il fait ses premières études à Harrow et il entre à Marlborough à l'âge de 15 ans. Il progresse peu en Grec et Latin, mais il collectionne les papillons et s'intéresse aux sciences naturelles[1].
En 1875, il entre au Christ Church (Oxford) à l'âge de 18 ans où il se passionne pour les travaux de laboratoire. En 1878, il est diplômé en sciences naturelles et, à l'exemple de son père, il s'oriente en 1880 vers la médecine en poursuivant ses études au St Bartolomew's Hospital. Il est docteur en médecine en 1884[1],[3], et membre du Royal College of Physicians en 1885.
Il se marie en 1886[1]. Il est le père de l'archéologue Dorothy Garrod (1892-1968) qui est la première femme à occuper une chaire professorale à l'université de Cambridge[4].
Carrière
De 1886 à 1892, il occupe successivement plusieurs postes hospitaliers[2]. En 1892, il est nommé médecin-assistant au Great Ormond Street Hospital (hôpital pour enfants), et en 1904 il est chargé de la consultation externe des enfants au St Bartolomew's Hospital, et pleinement associé à l'équipe hospitalière en 1912[1].
Il s'intéresse très tôt à la chimie pathologique, notamment à la nature chimique des pigments urinaires, en étroite collaboration avec le biochimiste Frederick Gowland Hopkins (1861-1947). Il est aussi lié d'amitié avec le généticien William Bateson (1861-1926)[1],[2].
Archibald Edward Garrod devient membre de la Royal Society le .
Durant la première guerre mondiale, il sert comme médecin militaire à Malte. Pour ses services, il est fait chevalier commandeur de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges en 1918. Il perd ses trois fils sous les drapeaux, deux au combat, et le troisième de grippe espagnole[1].
Après la guerre, il s'occupe de l'enseignement médical dont il souhaite consolider les bases scientifiques. À l'âge de 63 ans, il est invité à succéder à William Osler (1849-1919) comme professeur doyen de médecine de l'Université d'Oxford, poste qu'il occupe jusqu'à sa retraite en 1927[1],[5].
Il se retire à Cambridge, auprès de sa fille Dorothy. Il meurt le 28 mars 1936, d'une thrombose coronaire[1].
Travaux
Archibald Garrod se passionne pour les analyses chimiques et spectroscopiques des urines. Il aurait retrouvé dans les colorations variables de l'urine, les collections de papillons de son enfance[3]. Ses premiers travaux portent sur les pigments urinaires : urobiline, porphyrine, uroérythrine (en)[2], etc.
Alcaptonurie
Dans les années 1890, il étudie l'alcaptonurie, une maladie rare qui se manifeste par le noircissement spontané de l'urine exposée à l'air. Il s'intéresse aux substances chimiques impliquées dans ce phénomène. En 1902, il publie dans The Lancet un article clé intitulé The Incidence of Alkaptonuria : A Study in Chemical Individuality[1],[2]. À partir de 40 cas personnels ou pris dans la littérature, il signale que la plupart des cas sont nés de mariages consanguins (entre cousins au 1er degré)[6].
Le phénomène de noircissement est bien du à une excrétion accrue « d'alcaptone » (plus tard nommé acide homogentisique), mais pas sous une action microbienne intestinale comme on le croyait (le produit n'est pas retrouvé dans les selles), mais comme un trouble du métabolisme des acides aminés, qu'il appelle « erreur innée du métabolisme » en 1908[1],[2].
Archibald Garrod découvre que cette maladie est due à un déficit d'une enzyme (catabolisme de la phénylananine et de la tyrosine) aboutissant à l'accumulation pathologique d'un métabolite intermédiaire, et qu'elle est héréditaire (récessive)[5],[7]. Il établit ainsi, de façon intuitive, la première relation entre un gène et une enzyme, ce qui ne sera confirmé et démontré que trente ans plus tard[8].
Principales publications
- (en) Archibald E. Garrod, « The incidence of alkaptonuria: a study in chemical individuality. 1902 [classical article] », The Yale Journal of Biology and Medicine, vol. 75, no 4, , p. 221–231 (ISSN 0044-0086, PMID 12784973, PMCID 2588790, lire en ligne, consulté le );
- (en) « Inborn errors of metabolism: the Croonian lectures delivered before the Royal College of Physicians of London, in June, 1908 / by Archibald E. Garrod. », sur Wellcome Collection (consulté le );
- (en) « The inborn factors in disease : an essay / by Archibald E. Garrod. », sur Wellcome Collection (consulté le ).
Notes et références
- A. G. Bearn, « Archibald Edward Garrod: the man and his time. », Transactions of the American Clinical and Climatological Association, vol. 89, , p. 85–90 (ISSN 0065-7778, PMID 360575, PMCID 2279410, lire en ligne, consulté le )
- Alexander G. Bearn et Elizabeth D. Miller, « Archibald Garrod and the Development of the Concept of Inborn Errors of Metabolism », Bulletin of the History of Medicine, vol. 53, no 3, , p. 315–328 (ISSN 0007-5140, lire en ligne, consulté le )
- K Dronamraju, « Profiles in genetics: Archibald E. Garrod (1857-1936). », American Journal of Human Genetics, vol. 51, no 1, , p. 216–219 (ISSN 0002-9297, PMID 1609799, PMCID 1682897, lire en ligne, consulté le )
- « Garrod, Dorothy Annie Elizabeth | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
- A. G. Bearn, « Archibald Edward Garrod, the reluctant geneticist », Genetics, vol. 137, no 1, , p. 1–4 (ISSN 0016-6731, PMID 8056302, PMCID 1205928, DOI 10.1093/genetics/137.1.1, lire en ligne, consulté le )
- A. G. Bearn, « Inborn errors of metabolism: Garrod's legacy. », Molecular Medicine, vol. 2, no 3, , p. 271–273 (ISSN 1076-1551, PMID 8784779, PMCID 2230147, lire en ligne, consulté le )
- David J Weatherall, « The centenary of Garrod's Croonian lectures », Clinical Medicine, vol. 8, no 3, , p. 309–311 (ISSN 1470-2118, PMID 18624044, PMCID 4953839, DOI 10.7861/clinmedicine.8-3-309, lire en ligne, consulté le )
- Bernardino Fantini (dir.) et Gérard Lambert, Histoire de la pensée médicale contemporaine, Paris, du Seuil, , 531 p. (ISBN 978-2-02-096744-0), chap. 4 (« Génétique médicale : de l'exception à la règle »), p. 57-59.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la santé :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Médecin britannique du XXe siècle
- Médecin britannique du XIXe siècle
- Élève de Marlborough College
- Étudiant de Christ Church (Oxford)
- Professeur à l'université d'Oxford
- Docteur honoris causa de l'université d'Aberdeen
- Docteur honoris causa de l'université de Glasgow
- Docteur honoris causa de l'université de Padoue
- Membre de la Royal Society
- Chevalier commandeur de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges
- Naissance en novembre 1857
- Naissance à Londres au XIXe siècle
- Décès en mars 1936
- Décès à Cambridge
- Décès à 78 ans