Le type K (ou classe K) est un type d'astéroïdes qui apparait dans les deux classifications spectrales de Bus (ou SMASS-II) (1999) et Bus-DeMeo (2009). C'est l'une des petites classes situées en périphérie (dans l'espace des données spectrales) des trois grands « complexes » S, C, et X. Ce type n'existe pas dans la classification de Tholen (1984).
À fin 2023, la base de données « Small-Body Database » du Jet Propulsion Laboratory compte 1666 astéroïdes pour lesquels le type SMASS-II (classification de Bus) est renseigné, dont 38 astéroïdes appartenant au type K (2 %)[1],[2].
Historique
Le type K a été introduit en 1988 par Jeffrey F. Bell dans le cadre de ses travaux basés sur les récentes données de l'enquête 52-Color Asteroid Survey (avec des spectres étendus côté infrarouge), qui l'ont conduit à identifier les particularités de plusieurs membres de la famille d'Éos (faible absorption vers 1 μm les rapprochant du type S et spectre assez plat dans l'infrarouge les rapprochant du type C)[3],[4].
Propriétés
Description spectrale
Les astéroïdes de type K sont schématiquement caractérisés par un gradient moyennement rouge dans le visible avec un maximum vers 0,7 μm, une large bande d'absorption peu profonde vers 1 μm, puis un spectre relativement plat après 1,5 μm. Comparés aux astéroïdes de type L avec lesquels ils partagent certaines similitudes, leur spectre est moins rouge dans le visible et le creux d'absorption vers 1 μm est plus significatif. Ils sont tendanciellement sombres[réf. nécessaire].
Le tableau ci-dessous regroupe les descriptions spectrales originales, telles que proposées par Schelte J. Bus et Francesca E. DeMeo dans les publications décrivant leurs classifications respectives. Il indique également les astéroïdes alors mentionnés comme archétypes.
Les différences de description découlent pour partie des groupements statistiques obtenus mais aussi et surtout des différences de bandes spectrales considérées :
- 0,44-0,92 μm pour Bus, soit resserrée sur la zone visible ;
- 0,45-2,45 μm pour Bus-DeMeo, soit largement élargie côté infrarouge, permettant la mise en évidence des absorptions vers 1 et 2 μm.
En particulier, la notion de gradient spectral (ou de spectre rouge ou bleu) se réfère toujours à ces bandes spectrales respectives (ou à une partie de celles-ci).
Type | Classification | Description originale | Prototypes |
---|---|---|---|
Type K | Bus (SMASS-II)[4],[5] | Gradient rouge moyennement raide avant 0,75 μm puis plat à légèrement bleu après 0,75 μm. | 221, 579, 679 |
Bus-DeMeo[6] | Large bande d'absorption centrée juste après 1 μm, avec un maximum (avant 1 μm) et un minimum (vers 1 μm) anguleux, et des bords de la zone d'absorption très légèrement incurvés. | 42, 579, 742 |
Hypothèses de composition et de liens avec les météorites
Leur spectre ressemble à celui des chondrites carbonées de type CV et CO[réf. nécessaire].
Situation dans le Système solaire et hypothèses d'origine
La famille d'Éos qui a inspiré la création du type K est située dans la partie externe de la ceinture principale d'astéroïdes. À fin 2023, sur 37 astéroïdes classés de type K (au sens de la classification de Bus) dans la base de données « Small-Body Database » (SBDB) du Jet Propulsion Laboratory, 31 appartiennent à la ceinture principale, les autres étant des géocroiseurs (au sens large)[7].
Exploration
À ce jour (2023), aucune sonde spatiale n'a survolé d'astéroïde appartenant au type K.
Notes et références
- Moteur de recherche Small-Body Database Search Engine consulté le 23 octobre 2023 avec critère "spec. type (SMASSII) IS DEFINED".
- Indication à interpréter avec précaution au regard du faible nombre d'astéroïdes pour lesquels cette donnée est disponible et des différences notables suivant la classification utilisée.
- (en) Margaret Murphy, « A History of Asteroid Classification », sur Vissiniti.com, (consulté le ).
- (en) Schelte J. Bus, Compositional Structure in the Asteroid Belt: Results of a Spectroscopic Survey (Thèse), Massachusetts Institute of Technology, , 367 p. (lire en ligne).
- (en) Schelte J. Bus, Faith Vilas et M. Antonietta Barucci, « Visible-Wavelength Spectroscopy of Asteroids », dans Asteroids III, Tucson, University of Arizona Press, (ISBN 978-0816522811, Bibcode 2002aste.book..169B), p. 169-182.
- (en) Francesca E. DeMeo, Richard P. Binzel, Stephen M. Slivan et Schelte J. Bus, « An extension of the Bus asteroid taxonomy into the near-infrared », Icarus, vol. 202, no 1, , p. 160-180 (DOI 10.1016/j.icarus.2009.02.005, Bibcode 2009Icar..202..160D).
- Moteur de recherche Small-Body Database Search Engine consulté le 14 novembre 2023 avec critère "spec. type (SMASSII) = K".
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Margaret Murphy, « A History of Asteroid Classification », sur Vissiniti.com, (consulté le )