| Azeville | |
La batterie d'Azeville. | |
| Administration | |
|---|---|
| Pays | |
| Région | Normandie |
| Département | Manche |
| Arrondissement | Cherbourg |
| Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
| Maire Mandat |
Nicolas Poisson 2020-2026 |
| Code postal | 50310 |
| Code commune | 50026 |
| Démographie | |
| Gentilé | Azevillais |
| Population municipale |
79 hab. (2023 |
| Densité | 26 hab./km2 |
| Géographie | |
| Coordonnées | 49° 27′ 34″ nord, 1° 18′ 46″ ouest |
| Altitude | Min. 6 m Max. 34 m |
| Superficie | 3,00 km2 |
| Type | Commune rurale à habitat dispersé |
| Unité urbaine | Hors unité urbaine |
| Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
| Élections | |
| Départementales | Canton de Valognes |
| Législatives | Première circonscription |
| Localisation | |
| modifier |
|
Azeville (prononcer /azvil/) est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 79 habitants.
Géographie
Localisation
La commune est située à l'est de la péninsule du Cotentin. Son bourg est à 6,5 km au sud-est de Montebourg et à 7 km au nord de Sainte-Mère-Église[1].
Les communes limitrophes sont Émondeville, Fresville, Saint-Marcouf et Sainte-Mère-Église.
Géologie et relief
Le point culminant (34 m) se situe au nord-est, sur la pente d'une colline qui atteint 36 m sur le territoire voisin de Saint-Marcouf. Le point le plus bas (6 m) correspond à la sortie du ruisseau des Moulingolles du territoire, au sud.
Hydrographie
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le Brocq et le ruisseau des Moulingolles[2],[3],[Carte 1].

Climat
Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, le climat prédominant est classé Cfb, selon la classification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été frais sans saison sèche[5]. Par ailleurs Météo-France publie en 2020 une nouvelle typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique[6] et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[7]. Elle est en outre dans la zone H2a au titre de la réglementation environnementale 2020 des constructions neuves[8],[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 746 mm, avec 13,2 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont à 11 km à vol d'oiseau[10], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 890,0 mm[11],[12]. La température maximale relevée sur cette station est de 37,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −8,3 °C, atteinte le [Note 3].
Urbanisme
Typologie
Au , Azeville est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle est située hors unité urbaine[14] et hors attraction des villes[15],[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (100 %).
La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (49,4 %), prairies (35,7 %), zones agricoles hétérogènes (7,6 %), zones urbanisées (7,3 %)[17].

L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Asevilla vers 1160, et vers 1210/1220, en 1240 et encore vers 1280[18].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural » dont le premier élément Ase- représente un anthroponyme.
La plupart des toponymistes considère qu'Ase- représente un nom de personne germanique occidental, qu'ils donnent sous différentes formes : Aizo[19]; Azzo[20] ou Aszo[18],[21].
Il a donné l'ancien prénom Aze qui se perpétue dans le nom de famille Aze, encore en usage dans le Cotentin[18].
Histoire
Moyen Âge
Le registre des fiefs de Philippe Auguste, réalisé entre 1204 et 1212[22], porte, à l'année 1208, la mention : « Richard d'Azeville[Note 4] tient de Robert de Courcy la huitième partie d'un fief à Azeville[24] (Ricardus de Asevilla tenet octavam partem unius apud Asevillam)[25] ».
Temps modernes
La seigneurie fut tenu par la suite par les familles de Grimouville (XVe – XVIe siècles), dont Jehan de Grimouville, seigneur en 1508-1510, d'Azeville, de Saint-Germain-de-Tournebut et de Tourneville (Annoville), et, en 1588, Jean de Grimouville qui est dit seigneur d'Azeville et de Tournebut[25], famille de Saint-Gilles (1640), famille Le Berceur (fin du XVIIe siècle) avec Hervé II Le Berceur (1641-1696) cité en 1666 comme seigneur d'Azeville. Celui-ci reçu, en 1675, de Louis XIV des lettres patentes érigeant la terre et la seigneurie de Fontenay en marquisat. Ces lettres portaient « union au fief de Fontenay saint Marcouf, du fief de Mondeville (Émondeville), de la seigneurie et prevosté d'Azeville avec le fief de Coursy »[25], puis le marquis de Souhar au début du XVIIIe siècle[23].
Lors de la recherche de noblesse de Roissy, en 1598, fut maintenu noble à Azeville la famille de Saint-Gilles « veu leurs titres »[25].
En 1623, Madeleine de la Vigne[Note 5], épouse de Jean de Tourlaville, prit le titre de dame d'Émondeville et d'Azeville[26].
Parmi les familles notables du lieu on peut citer la famille de Saint-Gilles d'Azeville[27],[Note 6].
Époque contemporaine
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la batterie d'Azeville était l'une des plus importantes de la Manche.
Politique et administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
La paroisse d'Azeville relevait sous l'Ancien Régime de l'intendance de Caen, de l'élection de Carentan et de la sergenterie de Montebourg[25].
Circonscriptions administratives depuis la Révolution
De 1790 à 1795, la commune fit partie du district de Valognes, puis à sa création de l'arrondissement de Valognes de 1800 à 1926, et depuis cette date, elle fait partie de celui de Cherbourg. En 1790, la commune est incluse dans le canton de Montebourg, puis en 2015, dans celui de Valognes.
Les maires

Le conseil municipal est composé de sept membres dont le maire et un adjoint[29].
Population et société
Les habitants de la commune sont appelés les Azevillais.
Démographie
Sous l'Ancien régime
Masseville, en 1722, donne 46 feux imposables, Saugrain, en 1735, et Dumoulin, en 1765, donnent 36 feux, et Expilly, 164 habitants[25].
Depuis la Révolution
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[32].
En 2023, la commune comptait 79 habitants[Note 7], en évolution de −7,06 % par rapport à 2017 (Manche : +0,13 %, France hors Mayotte : +2,36 %). Azeville a compté jusqu'à 265 habitants en 1846.
Économie
La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[35].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments

- Batterie d'Azeville. Cette batterie de tir arrière, située au lieu-dit les Campagnettes, à quatre kilomètres des côtes, était composée de quatre blockhaus abritant quatre pièces de 105 mm Schneider d'une portée de dix kilomètres reliés à celles de Crisbecq[23]. Le conseil général de la Manche l'a transformée en musée, elle se visite toute l'année, permettant de prendre les chemins souterrains encore en état.
- Église Saint-Nicolas-et-Saint-Gilles des XIIIe – XVIIIe siècles, avec son portail roman en tiers-point du XIIIe et un cadran solaire du XVIIIe sur le clocher[36]. L'édifice abrite un maître-autel et retables avec tableaux l'Adoration des bergers et l'Agneau mystique du XVIIe, deux autels secondaires, retables et tableaux de saint Sébastien du XVIIIe et la donation du rosaire du XVIIe, une cloche dite Saint-Nicolas du XVIIIe, classés au titre objet aux monuments historiques[37]. Sont également conservé des fonts baptismaux du XIVe, un bas-relief de la communion de sainte Avoye du XVe[23].
- Maison de la Cour d'Azeville du XVIIe siècle.
- Le manoir d'Azeville.
- Croix de cimetière du XVe et croix de chemin (mission de 1879).
Personnalités liées à la commune
Pour approfondir
Bibliographie
- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 18.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 68.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Accès aux pages de la commune sur le site de la communauté de communes (lien à gauche et onglets)
- Résumé statistique d'Azeville sur le site de l'Insee
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur Météo-France, (consulté le ). Site élaboré à partir des données de projections climatiques de référence DRIAS-2020. Entrer le nom de la commune pour afficher une liste d’indicateurs climatiques caractérisant la commune aux horizons 2030, 2050 et 2100 et pouvoir ainsi s'adapter aux changements climatiques.
Notes et références
Notes
- ↑ Accès au lien de l'article Wikipédia de la commune limitrophe en cliquant sur celle-ci.
- ↑ Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
- ↑ Les records sont établis sur la période du au .
- ↑ Richard d'Azeville est le premier seigneur connu d'Azeville[23].
- ↑ Elle fonda le couvent des religieuses de la protection à Cherbourg[26].
- ↑ Cette famille avait dans ses armes une aigle à deux têtes[27].
- ↑ Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2026, millésimée 2023, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2025, date de référence statistique : 1er janvier 2023.
Cartes
- ↑ « Réseau hydrographique d'Azeville » sur Géoportail (consulté le 10 avril 2025).
- ↑ IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- ↑ Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- ↑ Sandre, « le ruisseau des Moulingolles »
- ↑ « Fiche communale d'Azeville », sur sigessn.brgm.fr (consulté le )
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155).
- ↑ Vincent Dubreuil, « Le changement climatique en France illustré par la classification de Köppen », La Météorologie, no 116, (DOI 10.37053/lameteorologie-2022-0012).
- ↑ « Le climat en France hexagonale et Corse. », sur meteofrance.com (consulté le ).
- ↑ « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- ↑ « Réglementation environnementale RE2020 », sur ecologie.gouv.fr, (consulté le ).
- ↑ « Répartition des départements par zone climatique » [PDF], sur ecologie.gouv.fr (consulté le )
- ↑ « Orthodromie entre Azeville et Sainte-Marie-du-Mont », sur fr.distance.to (consulté le ).
- ↑ « Station Météo-France « Ste Marie du Mo », sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur object.files.data.gouv.fr/meteofrance/ (consulté le ).
- ↑ « Station Météo-France « Ste Marie du Mo », sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- ↑ « La grille communale de densité », sur Insee, (consulté le ).
- ↑ Insee, « Métadonnées de la commune ».
- ↑ « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur Insee, (consulté le ).
- ↑ Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l'aire d'attraction d'une ville », sur Insee, (consulté le ).
- ↑ « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur statistiques.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ).
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 73.
- ↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 953.
- ↑ René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 42.
- ↑ Éric Barré, « Promenade dans quelques seigneuries du Cotentin au Moyen Âge », Revue de la Manche, Société d'archéologie et d'histoire de la Manche (SAHM), t. 55, nos 221-222, 2e et 3e trimestre 2013, p. 10 (ISSN 1161-7721).
- Gautier 2014, p. 68.
- ↑ Émile de Pontaumont, Histoire de l'ancienne élection de Carentan d'après les monuments paléographiques, pour faire suite à l'Histoire de la ville de Carentan et de ses notables, Paris, Dumoulin et E. Gouin, , 102 p., p. 7.
- Jean-Yves Cuquemelle, Montebourg et le pays Cassin, Éditions Heimdal, , 92 p., p. 86.
- Gautier 2014, p. 192.
- Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, t. II, Caen, Presses universitaires de Caen, , 118 p. (ISBN 978-2-84133-275-5), p. 101.
- ↑ « Roger-Jean Lebarbenchon, ancien maire, est décédé », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Azeville (50310) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- ↑ « Nicolas Poisson est élu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- ↑ L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- ↑ Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- ↑ Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- ↑ Fiches Insee - Populations de référence de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021, 2022 et 2023.
- ↑ AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
- ↑ Delattre, 2002, p. 18.
- ↑ Œuvres mobilières classées à Azeville.


