Badische Anilin- & Soda-Fabrik (BASF) | |
Logo de BASF en 2017 | |
Création | 6 avril 1865 |
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Fondateurs | Frédéric Engelhorn |
Personnages clés | Kurt Bock (CEO), Jürgen Hambrecht (président du conseil d'administration) |
Forme juridique | Société européenne |
Action | LSE : BFA FWB : BAS |
Slogan | We create chemistry et The Chemical Company |
Siège social | Ludwigshafen, Rhénanie-Palatinat Allemagne |
Direction | Markus Kamieth (depuis 2024) |
Actionnaires | liste jointe |
Activité | Industrie chimique, pétrole, gaz |
Produits | colorants, pesticides, matières plastiques |
Filiales | Wintershall, Cognis (en), Engelhard Corporation, BASF Plant Science |
Effectif | 122 404 en 2018 |
Site web | www.basf.com |
Capitalisation | 47,4 G€ le 15 avril 2022 |
Fonds propres | 35,3 G€ ()[2] |
Chiffre d'affaires | 78,6 G€ en 2021[1] |
Bilan comptable | 77,4 G€ ()[2] |
Résultat net | 5,5 G€ en 2021[1] |
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BASF SE est un groupe chimique allemand et le plus grand groupe chimique au monde[3]. Frédéric Engelhorn a fondé BASF dont l'abréviation signifiait à l'origine Badische Anilin- & Soda-Fabrik (« Fabrique d'aniline et de soude de Bade »). Le siège social de l'entreprise créé en 1865 se situe à Ludwigshafen près du Rhin en Allemagne. Sur une surface de plus de 10 km2, près de 34 000 personnes travaillent au développement, aux essais, à la fabrication et à la vente de plusieurs milliers de produits.
Profil
L'histoire de BASF commence le [4], avec trente employés, sous la direction de Frédéric Engelhorn (1821-1902), produisant de l'aniline, de la soude, des colorants dérivés de goudron. Le groupe commence à prendre une envergure internationale à partir des années 1900, les effectifs passant de 7 000 à 24 000 en l'espace de vingt ans. BASF est connue pour avoir été la première à synthétiser les colorants alizarine, indigo et indanthrène. Elle a en outre réussi à créer du caoutchouc synthétique, et a réussi à obtenir, à partir d'azote et de charbon, de l'ammoniac. BASF fabrique aussi des engrais et des produits pharmaceutiques[réf. nécessaire].
BASF comprend plus de 170 filiales et coentreprises et opère sur plus de 380 sites de production, aussi bien en Europe, Asie, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Afrique[réf. nécessaire]. BASF a des clients dans plus de deux cents pays et fournit ses produits pour une grande variété d'industrie.
À la fin de 2014, le groupe employait plus de 113 292 personnes (dont plus de 50 800 en Allemagne) et son chiffre d'affaires s'élevait à 74 milliards d'euros pour un bénéfice de 7,6 milliards d'euros. Le groupe étend actuellement ses activités internationales avec une vue particulière sur l'Asie. Entre 1990 et 2005, BASF a investi 5,6 milliards d'euros en Asie, notamment dans l'acquisition des sites de Nanjing et Shanghai[5].
BASF fait partie des sept membres réguliers de l'Association internationale du parfum (IFRA)[6].
Histoire
BASF a été fondé le à Mannheim, dans le grand-duché de Bade, ce que rappelle son nom : Badische Anilin und Soda-Fabrik, « Fabrique badoise d'aniline et de soude ». Le siège de l'entreprise a toutefois été transféré au bout d'une semaine sur l'autre rive du Rhin, à Ludwigshafen, Palatinat (au demeurant, il y a longtemps que BASF ne produit plus ni aniline ni carbonate de sodium)[7].
La spécialité originelle de la compagnie était des colorants dérivés du goudron, son premier procédé étant basé sur la récupération de sous-produits de la gazéification du charbon en gaz de ville, à partir desquels étaient élaborés des colorants aniline.
BASF devint rapidement un acteur majeur de l'industrie chimique européenne. Ses effectifs passèrent de 7 000 personnes en 1900 à 24 000 en 1920, contribuant à faire passer la population de Ludwigshafen de 5 000 à 60 000, puis à 100 000 habitants[8].
En 1921, l'explosion de l'usine d'Oppau, à Ludwigshafen, tue 560 personnes, en blesse 2 000 et dévaste la ville[9].
En 1925, le groupe est rattaché à l'IG Farben pour former un consortium qui devint l'une des pièces maîtresses de l'économie de guerre allemande, notamment par la fourniture du gaz zyklon, utilisé pour massacrer des millions de Juifs, et dans la construction d'un des trois grands camps du complexe concentrationnaire et de mise à mort d'Auschwitz : Monowitz-Buna.
Le groupe sera démantelé par les Alliés après la Seconde Guerre mondiale, et sera recréé en 1952. La société actuelle est redevenue l'un des premiers groupes chimiques mondiaux[10].
En 1932, BASF invente les premières bandes magnétiques en plastique[11].
Le , un accident dans l'usine de Ludwigshafen tue 207 personnes et en blesse 3 818. En 1953, BASF lance ses produits d'enregistrement audio grand public, puis en 1966, elle commence sa production de cassettes audio, en 1973, celle de disquettes et en 1977, celle de cassettes vidéo.
En 1991, BASF acquiert Agfa-Gevaert et crée BASF Magnetics, celle-ci est filialisée en 1996, puis vendue en 1997 sous le nom de Emtec Magnetics à KOHAP, une entreprise chimique coréenne spécialisée dans la production de polytéréphtalate d'éthylène[12].
Histoire récente
En novembre 2008, principalement à cause du ralentissement de la demande de l'industrie automobile, BASF a décidé d'arrêter temporairement la production de produits chimiques dans 80 sites et de ralentir la production dans une centaine d'autres[13].
En janvier 2009, BASF a arrêté plusieurs sites de synthèse d'ammoniac, à la suite d'une réduction de la demande mondiale[14].
Le , BASF a acquis une position majoritaire dans Ciba Specialty Chemicals[15]. Ciba sera intégrée dans BASF comme division à part entière[16].
Le , sa filiale, BASF Plant Science, obtient l'autorisation de culture dans l'Union européenne de la variété de pomme de terre transgénique qu'elle a mise au point, 'Amflora', dont l'amidon composé quasi exclusivement d'amylopectine est intéressant pour l'industrie papetière (cette variété n'est pas destinée à l'alimentation humaine)[17],[18]. BASF décide toutefois, dès 2012, de surseoir à la commercialisation d'Amflora, jugée finalement non intéressante en Europe.
Le , BASF vend son département chimique dans les secteurs alimentaire et fermentation à PMC Ouvrie.
En mai 2015, BASF vend une partie de ses activités dans la fabrication d'ingrédients pour l'industrie pharmaceutique à Siegfried Holding, pour 270 millions d'euros[19].
En février 2016, Akzo Nobel annonce l'acquisition des activités « peintures industrielles » de BASF, pour 475 millions d'euros[20],[21]. En juin 2016, BASF annonce l'acquisition pour 3,2 milliards de dollars de Chemetall, filiale d'Albemarle regroupant les activités de traitements de surfaces des métaux et plastiques[22].fr
En septembre 2017, BASF annonce l'acquisition des activités nylon, regroupant 2 400 employés, de Solvay pour 1,6 milliard d'euros[23]. En octobre 2017, BASF annonce la reprise des activités de semences végétales de Bayer, comprenant notamment la marque LibertyLink et de nombreux brevets, pour 5,9 milliards d'euros.
Cette transaction a permis à son concurrent historique, Bayer, de financer l'acquisition très controversée de l'agrochimiste Monsanto[24].
Entre 2016 à 2019, les ventes par BASF de pesticides, interdits en Europe, mais destinés au Brésil ont augmenté de 44%[25].
En décembre 2019, BASF annonce la vente de ses activités dans la chimie de la construction au fonds d'investissement Lone Star pour 3,17 milliards de dollars[26].
En février 2020, BASF et Air liquide annoncent la signature de trois contrats de long terme[27]. En , BASF annonce un plan d'économie de 500 millions d'euros par an pour 2023 et 2024[28]. En , la société BASF annonce une perte nette pour l'année 2022[29].
À la suite de la crise du gaz russe et du sabotage des gazoducs Nord Stream, la société BASF décide en la suppression de 3 300 emplois[30],[31],[32],[33].
Groupe BASF
Au XXIe siècle, les activités du groupe sont très variées : produits pour l'agriculture, colorants, matières plastiques, produits pharmaceutiques, biotechnologie, pétrochimie de base, engrais, peintures, gaz et pétrole, produits pour la construction, etc.
Son usine de Ludwigshafen couvre 1 000 hectares et le groupe compte plus de 109 000 employés à travers le monde (au ) (répartis comme suit : 69 809 en Europe (32 910 à Ludwigshafen), 16 487 en Amérique du Nord, 15 965 en Asie-Pacifique et 6 879 dans le reste du monde)[34].
En 2014, le groupe BASF est divisé en six segments qui englobent quinze divisions distinctes :
- produits chimiques ;
- plastiques ;
- produits de performances (dispersions et pigments, produits de soin et d’entretien) ;
- solutions fonctionnelles (catalyseur, chimie de la construction et produits dédiés au BTP) ;
- produits agricoles et de nutrition ;
- pétrole et gaz.
Investissements importants
BASF détient des parts dans plusieurs entreprises :
- BASF Coatings GmbH, Münster (100 %) ;
- BASF Services Holding GmbH, Ludwigshafen (100 %) ;
- BASF Schwarzheide (100 %) ;
- Polyuréthanes BASF GmbH, Lemfoerde (100 %) ;
- Wintershal Holding AG, Kassel (100 %), pétrole et gaz ;
- Wingas GmbH, Kassel (50 %) ;
- Styréniques, Francfort (50 %) ;
- ainsi que de nombreuses filiales étrangères dans 170 pays.
Actionnaires
Liste des principaux actionnaires de l'entreprise au [35] :
Actionnaire | % |
---|---|
The Vanguard Group | 2,78 |
Norges Bank Investment Management | 1,65 |
Flossbach von Storch | 1,30 |
DWS Investment | 1,22 |
DWS Investments (UK) | 1,18 |
Union Investment (de) Privatfonds | 1,14 |
BlackRock Asset Management Deutschland | 0,96 |
Thornburg Investment Management | 0,93 |
BlackRock Advisors (UK) | 0,86 |
Deka Investment | 0,80 |
Activité de lobbying
Selon le Center for Responsive Politics, les dépenses de lobbying de BASF aux États-Unis s'élèvent en 2017 à 1 770 000 dollars[36].
BASF est inscrit, depuis 2008, au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Il déclare, en 2017, pour cette activité, des dépenses annuelles d'un montant de 3 200 000 euros[37].
Pour l'année 2017, BASF France a déclaré à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités de lobbying en France pour un montant qui n'excède pas 200 000 euros[38].
Condamnation
En 2000, le groupe plaide coupable et est condamné à une amende de 225 millions de dollars pour entente sur les prix des vitamines[39].
Accidents industriels
- 2018 : le 18 septembre, déclare une fuite d’acide chlorhydrique sur une cuve du site de BASF Agri Production de Saint-Aubin-les-Elbeuf : PPI déclenché, cinquante pompiers. Pas de victime.
- 2020 : fuite d’acide chlorhydrique gazeux, sur le site BASF Agri Production de Saint-Aubin-les-Elbeuf avec déclenchement d'un POI[40]. Pas d'impact selon l'industriel.
Optimisation fiscale
Sur la période 2010-2014, BASF a minoré sa facture fiscale de près d’un milliard d’euros grâce à des montages fiscaux légaux[41].
Non respect des normes européennes
Le , la fédération allemande pour l'environnement et la protection de la nature (Bund) révèle en utilisant les données fournies par l'agence fédérale de l'environnement allemande comme par l'Agence européenne des produits chimiques que 654 entreprises opérant en Europe n'ont pas respecté, entre 2014 et 2019, le protocole européen d'enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques, censé protéger la santé et l'environnement des Européens. Ces entreprises, parmi lesquelles BASF, emploient massivement des substances de synthèse interdites et potentiellement dangereuses[42],[43],[44].
Notes et références
- https://www.basf.com/global/en/investors/basf-at-a-glance/key-financial-data.html
- « https://www.boerse-frankfurt.de/equity/basf-se/key-data » (consulté le )
- « Qui sont les dix leaders de l'industrie chimique mondiale », sur L'Usine Nouvelle, (consulté le )
- « BASF fête ses 150 ans avec un appétit sans fin pour la chimie », sur Les Echos, (consulté le )
- (en) The Red Days of Nanjing, basf.com, consulté .
- (en) « Members & Regions » , sur Association internationale du parfum (consulté le )
- (en) History, sur basf.com, consulté le .
- (en) 1902-1924, basf.com, consulté le .
- (de) Niels Weise, Eicke : eine SS-Karriere zwischen Nervenklinik, KZ-System und Waffen-SS, Paderborn, Schöningh, , 456 p. (ISBN 978-3-506-77705-8), p. 51.
- (en) Molecular weight, The Economist, 2006-11-02.
- Edmond Maestri, Les grandes questions de l'histoire contemporaine (lire en ligne).
- (en) 1990-2014, basf.com, consulté le .
- (en) smd -- with wire reports, « Chemicals Giant to Cut Production in 180 Plants », Spiegel Online, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Alexander Neubacher, « A German Industrial Giant Runs into Trouble », Spiegel Online, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Associated Press, « BASF completes acquisition of Ciba », Forbes, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) BASF, « Ciba acquisition now perfect: BASF starts integration process », BASF, (consulté le ).
- Philippe Ricard et Hervé Kempf, « L'innocuité de la pomme de terre transgénique mise en cause », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Josh Ward, « GM Potato Approval 'A Big Step for Germany' », Der Spiegel, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Siegfried buys BASF drug ingredient businesses for $306 million, Reuters, .
- Akzo Nobel splashes €475m on BASF’s coatings business, Financial Times, .
- Thomas Escritt et Luwig Burger, Akzo Nobel to buy BASF industrial coatings unit for 475 mln euros, Reuters, .
- Ludwig Burger, BASF buys Albemarle's surface treatment business for $3.2 billion, Reuters, .
- Georgina Prodhan et Robert-Jan Bartunek, « BASF boosts nylon business with 1.6 billion euro Solvay deal », sur reuters.com, .
- Maria Shaehan, « BASF to buy seeds, herbicide businesses from Bayer for $7 billion », sur reuters.com, .
- Guy Pichard, « Comment des pesticides interdits en Europe se retrouvent dans nos jus, notre café et nos assiettes via le Brésil », sur bastamag.net
- « Lone Star to buy BASF construction chemicals unit for $3.51 billion », sur reuters.com,
- « Air liquide renforce son partenariat avec BASF à Anvers avec trois nouveaux contrats de long terme », sur Capital.fr, (consulté le )
- « Chimie : BASF annonce un plan d'économies de 500 millions d'euros par an en 2023 et 2024 », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Résultats : BASF annonce une perte nette en 2022 », L'Usine nouvelle, (lire en ligne, consulté le ).
- « Crise du gaz : BASF, le géant allemand de la chimie, supprime 3 300 emplois », sur La Tribune, (consulté le ).
- « Crise du gaz : BASF supprime des milliers d'emplois », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Chimie : l'Allemand BASF supprime 3 300 emplois dans le monde », sur BFM Business (consulté le ).
- « BASF va supprimer 2 600 emplois principalement en Allemagne », L'Usine nouvelle, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) BASF rapport d'activité 2010.
- Zone Bourse, « BASF : Actionnaires », sur zonebourse.com (consulté le )
- (en) « Opensecrets.org », sur le site du Center for Responsive Politics (consulté le ).
- « Registre de transparence », Commission européenne (consulté le ).
- « Fiche Organisation « Haute Autorité pour la transparence de la vie publique », sur hatvp.fr (consulté le ).
- Frank Browning et John Gerassi, Histoire criminelle des États-Unis, Nouveau monde, , p. 8.
- Lire en ligne, sur actu.fr.
- « Comment BASF a minoré sa facture fiscale de près d’un milliard d’euros », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- Stéphane Mandard, « Au moins 654 entreprises ne respectent pas la réglementation sur les substances chimiques », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- (en-US) Jack Hunter, « Named: major brands ‘breaking EU chemical safety law’ », sur EEB - The European Environmental Bureau (consulté le ).
- (en) Elke Örtl, REACH Compliance : Data availability in REACH registrations Part 2 : Evaluation of data waiving and adaptations for chemicals ≥ 1000 tpa, Umweltbundesamt, (lire en ligne).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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