Banque centrale de Syrie مصرف سورية المركزي (ar) | |
![]() ![]() Siège socail de la Banque | |
Siège | ![]() |
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Création | |
Président | Abdulkader Husrieh |
Devise | Livre syrienne |
Code ISO 4217 | SYP |
Réserves | 401 millions de dollars[1] |
Site officiel | banquecentrale.gov.sy |
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La Banque centrale de Syrie (en arabe : مصرف سورية المركزي, Masrif Suriat almarkazi) a été fondée en 1953. Son siège est situé à Damas. Elle est actuellement présidée par Hazem Karfoul[2].
Histoire
À l'indépendance, les banques françaises et britanniques dominaient l'activité bancaire en Syrie. La plus grande banque, la Banque de Syrie et du Liban (Banque de Syrie et du Liban), détenue par des Français, assuma les fonctions de banque centrale et devint la banque d'émission monétaire, en plus de ses opérations commerciales. La Syrie adhéra au Fonds monétaire international (FMI) le 10 avril 1947[3] et fixa le taux de change à 2,19 livres syriennes pour 1 dollar américain[4].
La loi portant création de la Banque centrale de Syrie fut votée en 1953, mais la banque ne commença à fonctionner qu'en 1956. Ses fonctions comprenaient l'émission de billets, le contrôle de la masse monétaire, l'intervention en tant qu'agent financier du gouvernement et le contrôle des banques de crédit et commerciales[5].
En 1966, l'État a nationalisé l'ensemble des banques commerciales, fusionnant toutes les banques commerciales existantes en une seule Banque commerciale de Syrie. Le gouvernement a également créé des banques spécialisées pour promouvoir le développement économique[6].
En avril 2012, Reuters affirmait que les réserves d'or de la Syrie avaient été réduites de la moitié de leur montant d'avant le début de la guerre civile syrienne, de l'ordre de 17 milliards de dollars[7], en raison d'un recours par le gouvernement syrien à la vente de ses réserves comme moyen de faire face aux sanctions internationales imposées à la Syrie (par les États-Unis, le Canada, l'Union européenne, la Turquie et la Ligue arabe[8],[9],[10]) depuis le début de la guerre. Selon Reuters, en juillet de la même année, le gouvernement syrien avait même puisé dans ses réserves de change pour répondre aux exigences d'un budget déficitaire qui avait considérablement augmenté depuis le début de la guerre (à environ 6,7 milliards de dollars)[11]. Le gouverneur de la Banque centrale de Syrie Adib Mayalah avait démenti la première information au moment de la publication de ce nouveau rapport[12]. En 2011, le Financial Times avait aussi accusé la Banque centrale de Syrie de jouer un rôle clandestin dans le secteur privé alors que l'économie défaillante du pays avait dissuadé les investissements étrangers[13].
Depuis le début de la guerre civile, l'édifice de la Banque centrale a été attaqué trois fois. Le bâtiment fut touché par un tir de RPG en avril 2012, par un attentat à la voiture piégée en avril 2013, et par des obus de mortier en octobre 2013[14].
Sanctions internationales sous le régime d'Assad
Depuis mai 2004, les États-Unis imposent des sanctions à la Banque centrale syrienne, alors contrôlée par le parti baasiste[15], en vertu de l'article 311 du USA PATRIOT Act. La Banque est accusée de blanchiment d'argent. Ces sanctions excluent le régime baasiste du système financier mondial. Pour contourner ces sanctions, les Syriens effectuent des transactions à l'étranger par l'intermédiaire de banques situées dans les pays voisins, notamment au Liban[16], ce qui les rend vulnérables aux perturbations économiques de ces pays.
En raison du rôle du régime baasiste dans la guerre civile syrienne, les États-Unis[17], le Canada, l'UE, la Ligue arabe et la Turquie ont tous imposé des sanctions à la Syrie, y compris à la Banque centrale syrienne[18],[19]. La Banque centrale syrienne s'efforce activement de contourner ces sanctions, en rencontrant des institutions amies, comme les dirigeants de Gazprombank, à Moscou en mars 2012[20]. La Banque a joué un rôle de plus en plus clandestin dans le secteur privé national, l'économie défaillante du pays ayant dissuadé les investissements étrangers[21].
Le 23 décembre 2020, l'Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Département du Trésor américain a sanctionné la Banque centrale de Syrie, ainsi que neuf autres entités et sept personnes, en raison de leur rôle pendant la guerre civile syrienne[22].
Chute du régime Assad
Des pillards ont dérobé de l'argent dans le bâtiment de la Banque centrale, mais le coffre principal est resté intact, selon le directeur de la Chambre de commerce de Damas[23].
Après la chute du régime Assad, le Royaume-Uni et l'UE ont levé leurs sanctions contre la Banque centrale[24],[25]. Le Canada a également assoupli ses sanctions[26].
Le 30 décembre 2024, Maysaa Sabreen a été nommée première femme gouverneure de la Banque centrale[27].
Gouverneurs de la banque
Rang | Nom | Mandat | Rang | Nom | Mandat | |
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1er | Izzat Traboulsi | 1956 – 1961 | 11e | Duraid Ahmed Dergham | 2016 – 2018 | |
2e | Hosni Al Sawaf | 1961 – 1963 | 12e | Hazem Karfoul | 2018 – 2021 | |
3e | Nourallah Nourallah | 1963 – 1963 | 13e | Mohammed Issam Hazima | 2021 – 2024 | |
4e | Adnan Al Farra | 1963 – 1970 | 14e | Mohammed Issam Hazima | 2021 – 2024 | |
5e | Nasouh Al Dakkak | 1971 – 1978 | 15e | Maysaa Sabreen | 2024 – 2025 | |
6e | Rifaat Al Akkad | 1978 – 1984 | 16e | Abdulkader Husrieh[28] | 2025 – | |
7e | Hisham Mutawalli | 1984 – 1987 | ||||
8e | Mohammad Al Sharif | 1987 – 1995 | ||||
9e | Mohammad Bashar Kabbarah | 1995 – 2004 | ||||
10e | Adib Mayaleh | 2005 – 2016 |
Articles connexes
Références
- ↑ (en) « Syria Foreign Exchange Reserves, 1950 – 2023 | CEIC Data » [archive du ], sur www.ceicdata.com (consulté le )
- ↑ (en) « US slap sanctions on Syrian central bank chief, businessman », sur France 24, (consulté le ).
- ↑ (en) « List of Members’ Date of Entry », sur www.imf.org (consulté le )
- ↑ (en) « Third International Report - Exchange Restrictions », sur www.elibrary.imf.org (consulté le )
- ↑ (en) « Syria - Banking and Monetary Policy », sur countrystudies.us (consulté le )
- ↑ Juan Romero, « Arab Nationalism and the Arab Union of 1958 », British Journal of Middle Eastern Studies, vol. 42, no 2, , p. 179–199 (ISSN 1353-0194, lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Syria selling gold reserves as sanctions bite: sources », Reuters, (consulté le )
- ↑ David Cutler, « Factbox: Sanctions imposed on Syria », Reuters, (lire en ligne)
- ↑ « Turkey Slaps Economic Sanctions on Syria », Fox News, (lire en ligne)
- ↑ « Canadian Sanctions | Foundation for Defense of Democracies », Defenddemocracy.org (consulté le )
- ↑ « Syria reverts to socialist economic policies to ease tension », Reuters, (consulté le )
- ↑ « Skepticism overshadows Syria's gold reserves », Xinhua, (consulté le )
- ↑ « Syria backs down over import ban », Financial Times, (consulté le )
- ↑ « Mortars hit Syria central bank in Damascus », NOW, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en-US) « Factbox: Sanctions imposed on Syria », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en-GB) Suleiman Al-Khalidi, « Lebanon crisis wreaks havoc on Syria's war-torn economy », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) « Executive Order 13572 --Blocking Property of Certain Persons with Respect to Human Rights Abuses in Syria », sur whitehouse.gov, (consulté le )
- ↑ (en-US) « Turkey Slaps Economic Sanctions on Syria », sur Associated Press, (consulté le )
- ↑ (en) Hambo Development - http://hambodevelopment.com, « Canadian Sanctions | Foundation for Defense of Democracies » [archive du ], sur www.defenddemocracy.org (consulté le )
- ↑ (en-US) Margaret Coker And Jennifer Valentino-DeVries, « Syria's Russian Connection », Wall Street Journal, (ISSN 0099-9660, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en-GB) « Syria backs down over import ban », sur www.ft.com (consulté le )
- ↑ (en) « Treasury Targets Syrian Regime Officials and the Central Bank of Syria », sur U.S. Department of the Treasury, (consulté le )
- ↑ (en) Timour Azhari, Maya Gebeily et Maya Gebeily, « Syria central bank vaults left unscathed by Damascus looters, sources say », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) « Update on Syria: Lifting asset freezes on 24 entities », sur GOV.UK, (consulté le )
- ↑ (en) « Syria: EU suspends restrictive measures on key economic sectors », sur Consilium (consulté le )
- ↑ (en) Global Affairs Canada, « Statement from Minister Joly and Minister Hussen on the situation in Syria », sur www.canada.ca, (consulté le )
- ↑ (en) Timour Azhari, « Syria appoints Maysaa Sabrine as first woman to lead central bank, official says », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) « Syrian Central Bank governor submits resignation », sur LBCIV7 (consulté le )
Liens externes
- (ar) Site officiel
- Ressource relative aux beaux-arts :