| CD-ROM | |
| Type de média | Disque optique |
|---|---|
| Codage | Divers |
| CapacitĂ© | 553â900 Mo (12 cm), 194 Mo (8 cm) |
| MĂ©canisme de lecture | 600-780 nm laser diode, 150 KB/s (1Ă ; 150 Ă 210), 10 800 KB/s (72Ă) |
| Norme | ISO/IEC 10149[1] |
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Un CD-ROM (de l'anglais : compact disc - read-only memory, littĂ©ralement « disque compact - mĂ©moire en lecture seule »[2]), aussi francisĂ© en cĂ©dĂ©rom[3],[4], est un disque optique utilisĂ© pour stocker des donnĂ©es numĂ©riques destinĂ©es Ă ĂȘtre lues par un ordinateur ou tout autre lecteur compatible (salon, console de jeux vidĂ©o, etc.).
Le CD-ROM est une évolution du CD audio, et plus précisément une extension du Compact Disc Digital Audio (CD-DA). Grùce à sa capacité de stockage plusieurs centaines de fois supérieure pour un prix similaire, le cédérom supplante la disquette dans la distribution des logiciels et autres données informatiques.
Histoire
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Les premiers travaux thĂ©oriques sur le stockage sur disque optique sont rĂ©alisĂ©s par des chercheurs indĂ©pendants aux Ătats-Unis, notamment David Paul Gregg (1958) et James Russel (1965-1975). En particulier, les brevets de Gregg ont servi de base Ă la spĂ©cification du LaserDisc qui a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e conjointement par MCA et Philips aprĂšs que MCA a achetĂ© les brevets de Gregg, ainsi que la sociĂ©tĂ© qu'il avait fondĂ©e, Gauss Electrophysics[5]. Le LaserDisc Ă©tait le prĂ©curseur immĂ©diat du CD, la principale diffĂ©rence Ă©tant que le LaserDisc encodait l'information par un processus analogique alors que le CD utilisait un encodage numĂ©rique.
Le travail clé de numérisation du disque optique est réalisé par Toshi Doi et Kees Schouhamer Immink en 1979 et 1980, qui ont travaillé dans un groupe de travail pour Philips[6] et Sony[7],[8]. Le résultat est le Compact Disc Digital Audio (CD-DA), défini en 1980. Le CD-ROM est ensuite conçu comme extension du CD-DA, et adapte ce format pour contenir toute forme de données numériques, avec une capacité de stockage initiale de 553 Mo[9]. Sony et Philips créent la norme technique qui définit le format d'un CD-ROM en 1983[10] dans ce que l'on a appelé le Yellow Book (Livre jaune). Le CD-ROM est annoncé en 1984[11] et présenté par Denon et Sony au premier salon informatique japonais COMDEX en 1985[12]. En , plusieurs acteurs de l'industrie informatique, dont Microsoft, Philips, Sony, Apple et Digital Equipment Corporation se sont réunis pour créer une spécification visant à définir un format de systÚme de fichiers pour les CD-ROM[13]. La spécification résultante, appelée format High Sierra, est publiée en [13]. Elle est finalement normalisée, avec quelques changements, en tant que norme ISO 9660 en 1988. L'un des premiers produits à avoir été mis à la disposition du public sur CD-ROM est l'Encyclopédie académique Grolier, présentée à l'occasion de la conférence sur le CD-ROM de Microsoft en [13].
Les CD-ROM commencent Ă ĂȘtre utilisĂ©s pour les consoles de jeux vidĂ©o Ă partir du PC Engine CD-ROMÂČ (TurboGrafx-CD) en 1988, tandis que des lecteurs de CD-ROM sont Ă©galement disponibles pour les ordinateurs domestiques Ă la fin des annĂ©es 1980. En 1990, Data East fait la dĂ©monstration d'une carte systĂšme d'arcade prenant en charge les CD-ROM, similaire aux jeux vidĂ©o LaserDisc des annĂ©es 1980, mais avec des donnĂ©es numĂ©riques, permettant une plus grande flexibilitĂ© que les anciens jeux Ă disque laser[14]. Au dĂ©but de 1990, environ 300 000 lecteurs de CD-ROM sont vendus au Japon, tandis que 125 000 disques CD-ROM Ă©taient produits chaque mois aux Ătats-Unis[15]. Certains ordinateurs commercialisĂ©s dans les annĂ©es 1990 Ă©taient appelĂ©s ordinateurs « multimĂ©dias » parce qu'ils intĂ©graient un lecteur de CD-ROM, qui permettait de transmettre plusieurs centaines de mĂ©gaoctets de donnĂ©es vidĂ©o, d'images et de sons.
Terminologie
[modifier | modifier le code]CD-ROM est lâabrĂ©viation de l'anglais Compact Disc Read-Only Memory soit disque compact Ă mĂ©moire morte. L'abrĂ©viation CD est communĂ©ment utilisĂ©e en français, bien que ce soit l'abrĂ©viation du mot anglais compact disc et qu'en français la traduction disque compact soit recommandĂ©e[Par qui ?]. Le terme cĂ©dĂ©rom, francisation officielle de CD-ROM, provient simplement de la lecture phonĂ©tique de ce mot anglais. Depuis 1996, le cĂ©dĂ©rom et son orthographe anglaise cd-rom sont considĂ©rĂ©s comme des noms communs en français, et prennent donc un s au pluriel.
Par extension, le terme cédérom est employé pour qualifier le type de programmes diffusés sur le support CD-ROM. On parle de cédéroms culturels ou éducatifs. AprÚs une vague de popularité importante au milieu des années 1990, l'industrie des contenus interactifs sur disque optique a disparu face à la concurrence de la diffusion par Internet.
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Fonctionnement
[modifier | modifier le code]Les données du cédérom sont lues sur la surface du disque par un laser, les bits de données étant stockés sous forme d'alternance creux/bosses (une alternance équivaut à 1 et une continuité équivaut à 0) et chaque fichier a ses coordonnées sur le disque. L'information captée par le laser est transmise à l'ordinateur par une connexion interne de type SCSI, IDE, SATA, ou par un port externe USB ou E-SATA.
Espace de stockage
[modifier | modifier le code]Un CD-ROM ne contient que des donnĂ©es non modifiables : il peut ĂȘtre lu par un lecteur de disque optique (lecteur de CD), mais ne peut ĂȘtre Ă©crit que par un graveur. C'est un disque optique en matiĂšre plastique (polycarbonate), d'environ 12 cm de diamĂštre pour 1,2 mm d'Ă©paisseur. Cela en fait un support trĂšs lĂ©ger, pouvant contenir 650 ou 700 Mo de donnĂ©es informatiques, soit respectivement 74 ou 80 minutes dâenregistrement audio dans le format de donnĂ©es des disques compacts originaux (16 bits, stĂ©rĂ©o, non compressĂ©, avec un Ă©chantillonnage de 44 100 Hz). On trouve Ă©galement des disques de capacitĂ©s supĂ©rieures, mais leur lecture peut poser des problĂšmes.
Types de lecture
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Il existe deux modes de lecture selon le lecteur et le logiciel qui traite le signal : la lecture à vitesse linéaire, et la lecture à vitesse de rotation angulaire constante.
La lecture Ă vitesse linĂ©aire constante (en anglais CLV pour constant linear velocity) est le mode de fonctionnement des premiers lecteurs de cĂ©dĂ©roms, fondĂ© sur le fonctionnement des lecteurs de CD audio. Lorsqu'un disque tourne, la vitesse linĂ©aire (et non de rotation) des pistes situĂ©es au centre est moins importante que celle des pistes situĂ©es sur l'extĂ©rieur, aussi il est nĂ©cessaire d'adapter la vitesse de rotation du disque en fonction de la position radiale de la tĂȘte de lecture. Ceci permet, la densitĂ© Ă©tant la mĂȘme sur l'ensemble du disque, d'avoir un dĂ©bit binaire constant tout au long de la lecture, condition nĂ©cessaire pour la lecture de flux audio.
La lecture Ă vitesse de rotation angulaire constante (en anglais CAV pour constant angular velocity), comme sur les anciens tourne-disques, est plus simple Ă mettre en Ćuvre. Elle implique une vitesse linĂ©aire plus importante Ă la pĂ©riphĂ©rie du disque, la densitĂ© d'information Ă©tant Ă©gale sur l'ensemble du disque (contrairement aux disques vinyles) et la vitesse de dĂ©bit binaire est supĂ©rieure Ă l'extĂ©rieur du disque.
En pratique, les lectures modernes utilisent un mélange des deux : les pistes intérieures sont lues à la vitesse angulaire constante maximale du lecteur puis à partir d'un certain point, le lecteur passe en vitesse linéaire constante, l'électronique de traitement et la mémoire disponible devenant les facteurs limitatifs.
Vitesse de lecture
[modifier | modifier le code]à l'origine, la vitesse de gravure d'un cédérom correspondait à la vitesse de lecture d'un CD audio, c'est-à -dire un débit de 150 ko/s pour les données et de 172 ko/s pour la musique[16]. Cette vitesse de lecture a ensuite été prise comme référence et notée 1x. Les générations suivantes de lecteurs de cédéroms ont été caractérisées par des multiples de cette valeur.
Standard
[modifier | modifier le code]Le standard dĂ©crit la façon selon laquelle les informations doivent ĂȘtre stockĂ©es sur un cĂ©dĂ©rom, selon l'usage que l'on dĂ©sire en faire. Un standard est rĂ©fĂ©rencĂ© dans un document appelĂ© book (en français, « livre ») auquel une couleur est affectĂ©e. Le standard du cĂ©dĂ©rom s'appelle Yellow Book (Livre jaune), mis au point en 1984, comprend deux modes :
- CD-ROM Mode 1 : utilisé pour stocker des données avec un mode de correction d'erreurs (ECC, pour Error Correction Code) permettant d'éviter les pertes de données dues à une détérioration du support ;
- CD-ROM Mode 2 : permettant de stocker des donnĂ©es graphiques, vidĂ©o ou audio compressĂ©es, les erreurs de lecture sur ce type de contenus n'entrainant alors que des artefacts de lecture mais n'empĂȘche pas le fonctionnement, moins de donnĂ©es de correction d'erreur sont prĂ©sentes permettant une plus grande capacitĂ© de stockage. Pour pouvoir lire ce type de CD-ROM, un lecteur doit ĂȘtre compatible Mode 2.
Organisation des données
[modifier | modifier le code]Les donnĂ©es sont gravĂ©es sur le CD-ROM suivant diffĂ©rents systĂšmes de fichiers : ISO 9660 et ses extensions (Rock Ridge, Joliet, El Torito), UDF (ou ISO 13346) permettant lâĂ©criture par paquet, et Mount Rainier (extension dâUDF).
Il existe aussi des images des systĂšmes de fichiers propres aux systĂšmes d'exploitation hĂŽtes, comme HFS pour macOS.
Limitations
[modifier | modifier le code]Comme tout support dâinformations numĂ©riques, le CD-ROM permet une bonne conservation thĂ©orique des donnĂ©es, et en tant que « disque lu sans contact » (par le laser du lecteur), il nâest pas soumis Ă une usure mĂ©canique directe. Par ailleurs, en tant que disque optique, les donnĂ©es qu'il contient ne peuvent pas ĂȘtre affectĂ©es par un champ magnĂ©tique. Cependant, le CD-ROM enregistrable s'avĂšre modĂ©rĂ©ment fiable. En effet, sâil est censĂ© conserver les donnĂ©es durant une centaine dâannĂ©es, il semblerait que cet argument ait Ă©tĂ© battu en brĂšche, que la rĂ©alitĂ© se rapprocherait plutĂŽt des dix voire cinq ans, mĂȘme en entourant le produit de protections adaptĂ©es[17]. Son matĂ©riau polymĂšre est en effet sensible aux rayonnements ultraviolets Ă©mis par la lumiĂšre, Ă la chaleur, Ă l'humiditĂ©, et aux rayures de surface (frottements durant les manipulations) qui entraĂźnent rapidement des erreurs de lecture, puis une impossibilitĂ© totale de lecture.
Par ailleurs, la capacité d'un ordinateur à lire un disque optique dépend de fait qu'il soit équipé d'un lecteur optique (CD ou DVD). Néanmoins, ce type de support est en voie de devenir obsolÚte (tout comme l'est devenu le lecteur de disquette) et de moins en moins de machines du commerce (notamment les PC portables) en sont équipées. En effet, de nouveaux supports de stockage de masse (clefs USB, cartes mémoire, disques durs externes, etc.), plus souples d'utilisation sont venus fortement concurrencer CD-ROM et DVD-ROM. Ceci étant, en 2020, les lecteurs optiques sont toujours commercialisés.
Temps d'accĂšs
[modifier | modifier le code]Il représente le temps moyen pour aller d'une partie du CD-ROM à une autre.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- â (en) ISO, « ISO/IEC 10149:1995 â Information technology â Data interchange on read-only 120 mm optical data disks (CD-ROM) », (consultĂ© le ).
- â Ce qui n'est plus totalement vrai avec les versions RW signifiant read-write pour lecture/Ă©criture.
- â Commission dâenrichissement de la langue française, « cĂ©dĂ©rom », sur FranceTerme, ministĂšre de la Culture.
- â « Questions de langue », sur academie-francaise.fr (consultĂ© le ).
- â (en) « Optical Disc invented by David Paul Gregg in year 1958 », sur targetstudy.com (consultĂ© le ).
- â (en) « Philips Research », sur Philips (consultĂ© le )
- â (en) Ken C. Pohlmann, Principles of digital audio, McGraw-Hill, (ISBN 0-07-137866-9 et 978-0-07-137866-6, OCLC 48138223)
- â (en) « Shannon, Beethoven, and the Compact Disc », sur exp-math.uni-essen.de.
- â (en) « Videodisc Update, Volumes 1-3 », , p. 13.
- â (en) « InfoWorld Vol. 16, No. 23 », InfoWorld, (consultĂ© le ), p. 88.
- â (en) « 1983 | Chronologie de l'histoire de l'informatique », sur computerhistory.org (consultĂ© le )
- â (en) « Japanese PCs (1985) (14:20) », Computer Chronicles.
- (en) Maher, Jimmy, « A Slow-Motion Revolution », .
- â (en) « Hot Off The Press ! More Revolution », RePlay, vol. 16, no 6,â , p. 3 (lire en ligne)
- â (en) « Special Report : A Fact of Life », RePlay, vol. 15, no 5,â , p. 48-49 (lire en ligne).
- â « La vitesse de gravure des CD et des DVD », sur 01net.com via web.archive.org, (consultĂ© le ).
- â « Note de la direction des archives de France relative Ă la production/qualitĂ© et Ă la conservation des CD-R », sur archivesdefrance.culture.gouv.fr via web.archive.org, (consultĂ© le ), Dans certains cas, rares, la dĂ©gradation peut ĂȘtre rapide et entraĂźner des pertes d'informations en moins de trois ans.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Gilles Rouffineau, Ăditions off-line. Projet critique de publications numĂ©riques 1989-2001, Paris, Ăditions B42, coll. « EsthĂ©tique des donnĂ©es », 2018, 204 p. (ISBN 978-2-917855-71-3)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Disque compact, détails sur l'historique et les procédés de fabrication et d'utilisation.
- GD-ROM, disques compacts (peu connus) de grande capacité de Yamaha.
- CD-R/CD-RW, disques compacts enregistrables et ré-inscriptibles.
- DVD et DVD-ROM, technologies de disque optique succédant à celle du cédérom.
- HD DVD et Disque Blu-ray, technologies succédant à celle du DVD.
Liens externes
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- Ressource relative à la santé :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :

