Vol Air France 1611
Caravelle Ajaccio-Nice | |||
![]() Une Sud-Aviation SE-210 Caravelle III d'Air France, semblable à celle du crash. | |||
Caractéristiques de l'accident | |||
---|---|---|---|
Date | |||
Type | Impact en mer après perte de contrôle | ||
Causes | Incendie de cause incertaine | ||
Site | Mer Méditerranée, au large de Nice | ||
Coordonnées | 43° 17′ 07″ nord, 7° 13′ 25″ est | ||
Caractéristiques de l'appareil | |||
Type d'appareil | Sud-Aviation SE-210 Caravelle III | ||
Compagnie | Air France | ||
No d'identification | F-BOHB Béarn | ||
Lieu d'origine | Ajaccio (Ajaccio-Campo dell'Oro) | ||
Lieu de destination | Nice (Aéroport de Nice-Côte d'Azur) | ||
Phase | Approche | ||
Passagers | 89 | ||
Équipage | 6 | ||
Morts | 95 | ||
Survivants | 0 | ||
Géolocalisation sur la carte : France
| |||
modifier ![]() |
L'accident de la Caravelle Ajaccio-Nice est survenu le 11 septembre 1968, lorsqu'une Caravelle d'Air France partie d'Ajaccio s'est écrasée en mer, au large de Nice (Alpes-Maritimes), tuant les 95 personnes à bord.
L'enquête technique a conclu qu'un incendie survenu à l'intérieur de la cabine de l'avion — dans sa partie arrière, à proximité des toilettes — s'est propagé jusqu'à entraîner la perte de contrôle de l'appareil. L'origine de l'incendie, pas plus que la cause directe de la perte de contrôle, n'ont pu être établies avec certitude.
L'hypothèse qu'un missile ait abattu l'appareil par erreur lors d'un exercice, rapidement avancée et démentie, a été écartée par la commission d'enquête et le ministre des Armées, Pierre Messmer, a confirmé qu'aucun missile n'avait été tiré à proximité. Cependant, elle refait surface régulièrement.
L'accident
La Caravelle III Béarn no 244, immatriculée F-BOHB, décolle d'Ajaccio-Campo dell'Oro à 10 h 9[1], à destination de Nice (ligne Air France 1611[2]). La première partie du vol s'effectue sans incident et la météo est ensoleillée[3].
À 10 h 30, en descente entre les niveaux de vol 90 (2 700 m) et 70 (2 100 m), l'équipage annonce des « ennuis » par radio et mentionne un incendie (l'écoute des enregistrements du vol montre que le commandant de bord aurait pu avoir une inquiétude sur ce qui se passait à bord dès 10 h 28).
Le contrôle aérien l'autorise immédiatement à prendre une route directe et lui accorde une priorité à l'atterrissage. À 10 h 32 l'avion annonce « nous sommes en vue du sol et en bonne visibilité »[4]. Le contact radio et radar est perdu après un dernier écho à 10 h 33, à 40-45 km de Nice, et les secours sont déclenchés.
Une nappe de kérosène et des débris flottants sont découverts à 11 h 22 et confirment que l'avion s'est abîmé en mer. Il n'y a pas de survivants parmi les 89 passagers et six membres d'équipage qui se trouvaient à bord[5].
Équipage
Il y avait six membres d'équipage à bord[5] :
- le commandant de bord Michel Salomon, 35 ans, 8 836 heures de vol ;
- le pilote Émile Duvinage, 32 ans, 4 293 heures de vol ;
- le mécanicien navigant Roger Juan, 38 ans, 4 364 heures de vol ;
- le chef de cabine Michel Gérard, 31 ans, 3 588 heures de vol ;
- l'hôtesse Geneviève Tricot, 29 ans, 774 heures de vol ;
- l'hôtesse stagiaire Michèle Orry, 22 ans, 139 heures de vol.
Passagers
Dans la liste des 89 passagers[n 1],[6],[7] se trouvent notamment le général de corps d'armée René Cogny[8], le physicien atomiste polonais Jerzy Sawicki[9],[10], le banquier irlandais Arthur O'Connor[11].

Opérations de récupération


Le repêchage des débris au fond de la mer est mené en quatre campagnes se déroulant de à . Deux expéditions Troïka sont effectuées par le navire Alsace du au et du 10 au dans lesquelles des milliers de photographies exploitables purent être réalisées[12]. Lors d'une autre opération Troïka, entre le et le , d'autres photographies sont effectuées. Le bathyscaphe l'Archimède est requis pour rechercher et étudier l'épave de la caravelle et des milliers de photos sous marine ont été prises[13]. La dernière campagne de chalutage est réalisée du au et des nombreux débris retrouvés sont déposés à l'arsenal militaire de Toulon. Une photo de l'ensemble des débris repêchés, déposés à Toulouse[14], est prise le .
Des équipements sont mis au point spécialement à cet effet (émetteur-récepteur d'ultra-sons, balise acoustique et calculateur). Quatre mille heures de travail permettent d'identifier 6 à 7 tonnes d'éléments provenant de toutes les parties de l'avion, des morceaux de réacteur[15],[16]. L'enregistreur de vol (boîte noire) est récupéré par 2 300 mètres de fond, lors de la dernière campagne, mais se révèle illisible car la gélatine se serait détachée du papier dans la partie intéressant la fin du vol et l'aurait endommagée alors que sur les vols antérieurs l'enregistreur de vol est exploitable[17],[18].
Lors de la campagne de repêchage des débris, Jean Dupont, pilote membre de la commission d'enquête, s'inquiète de dysfonctionnement. Il explique avoir déterminé très précisément une zone de chute théorique de l'appareil « dès les premières opérations de chalutage ; on ne tient absolument pas compte de ma zone de chute théorique mais seulement de celle donnée par le commandant de l'Ardent (escorteur de la Marine Nationale) qui avait participé et même dirigé le repêchage des épaves en surface le jour de l'accident. Il paraît surprenant que les officiers de pont de la Marine Nationale fassent une erreur grossière de navigation à 20 milles de la côte »[17].
Au total, il y a eu 4 campagnes de chalutage afin de remonter les restes de la caravelle : la première campagne débuta le 15 novembre 1968 et la quatrième campagne finira le 13 avril 1971. 3 campagnes de Troika ont eu lieu ayant pour objet de prendre des photos de l'épave de la caravelle : la première débuta le 15 février 1969 et la troisième finira le 3 octobre 1970.
Enquêtes
Enquête technique

Le , le ministre des Transports Jean Chamant institue une commission d'enquête pour faire la lumière sur les circonstances et les causes de l'accident, et en tirer les enseignements.
Le rapport final de la commission[2], publié le , conclut que la cause de l'accident est un incendie survenu à l'arrière de la cabine. Son origine, qui n'a pas été déterminée avec précision, serait[19] :
- soit le dysfonctionnement du chauffe-eau des toilettes de la cabine — le rapport note « qu'un incident de cette nature, survenu au sol et sur un autre appareil […] a entraîné, en un temps relativement court, un incendie généralisé » ;
- soit l'imprudence d'un passager qui aurait jeté un mégot de cigarette dans le récipient des serviettes usagées au niveau des toilettes.
Le rapport note que « la cause directe de la perte de contrôle n'a pu être établie avec certitude : elle peut être liée à l'incapacité physique des pilotes causée soit par des émanations de gaz toxiques, soit par l'envahissement du poste de pilotage par les passagers. »
La commission d'enquête examine les hypothèses d'une collision avec un autre avion ou un missile, ou d'un foudroiement. Elle écrit avoir reçu l'assurance formelle du ministre des Armées, Pierre Messmer, par lettre du , qu'il n'y avait eu aucun tir d'engin dans la zone de vol de la Caravelle au moment de l'accident[20]. Elle estime de plus qu'une collision avec un missile ou un avion aurait vraisemblablement causé des dommages majeurs et que l'avion n'aurait pas continué à voler trois minutes. Les bandes radar n'ont montré aucun autre écho à proximité. Les constatations effectuées sur les débris ne lui ont pas paru compatibles avec un foudroiement[20] ou une explosion[16].
Enquête judiciaire initiale
Trois magistrats se sont succèdent dans l'instruction pénale jusqu'en 1973. Le , Michel Carlès, doyen des juges d'instruction de Nice, est chargé de l'affaire puis remplacé par Bernard Chaussier. Le , André Houpert prend sa suite et prononce un non-lieu le [21].
Hypothèse d'un tir de missile
La Caravelle volait à proximité du Centre d'essais de la Méditerranée de l'île du Levant, établissement de la délégation générale pour l'Armement, où se déroulent régulièrement des essais de nouveaux missiles ainsi que des tirs d'entraînement des armées[22].
Un « avis de tir » a été publié dans Le Provençal pour le mais il ne concerne que l'activation du champ de tir du Titan (de moins de 10 km de long et destiné aux tirs air/sol) et d'une zone de 1 000 m de rayon à Carqueiranne[23].
Cependant, d'après les documents militaires consultés[Par qui ?], l'activité militaire aurait été présente[Où ?] le [24].
Le , Raymond Filippi, bâtonnier au barreau d'Aix-en-Provence, chargé de la défense des familles de victimes déclare « ce jour-là, un missile à tête chercheuse a manqué à l'appel, c'est donc qu'il a touché un obstacle ! », disant tenir cette information de source militaire en préservant son identité. Le chef de cabinet du préfet maritime de Toulon dément de façon catégorique cette déclaration[25].
Dix jours après le crash, le , Paris Match avance la thèse que la Caravelle ait pu être la victime d'un tir de missile et affirme que des exercices militaires se déroulaient dans la zone et propose trois hypothèses sur le drame, y compris l'impact d'un missile d'exercice[26].
En 1970, l'avocat des parties civiles déclare : « Je m'insurge parce qu'on ne veut pas faire la lumière sur cette affaire. Ce « on », je ne sais si c'est Air France, Sud-Aviation ou bien le ministère de la Défense nationale. Mais « on » existe et s'emploie pour que ce drame reste mystérieux »[27].
En , le ministère de la Défense nationale publie un communiqué démentant les rumeurs imputant à un tir de missile la responsabilité du crash[28].
Hypothèse d'un feu réacteur
Le , Henri Forestier, sous-directeur du laboratoire central de police de Paris et commis par Paul Giannantoni, transmet ses conclusions à l'enquête judiciaire concernant l'origine de l'incendie sur la Caravelle : « on observe que la partie arrière de la caravelle a subi un incendie particulièrement intense au niveau des toilettes arrière gauche » et il rajoute « la seule explication est celle d'un feu réacteur dont l'arrière est situé au niveau des toilettes et l'incendie [...] semble dû, selon toute vraisemblance, à un feu du réacteur gauche de l'appareil, qui a communiqué l'incendie à l'intérieur de l'avion ». Son rapport d'expertise ne sera pas pris en considération par la commission d'enquête[29]. Sur le rapport, une main inconnue a rayé le mot « gauche » pour le remplacer par « droite »[30].
Le , la commission d'enquête indique les alarmes feu réacteur ne se sont pas déclenchées « Rien ne permet de savoir si le feu a pu être communiqué à l'intérieur du fuselage par un incendie qui aurait débuté à l'extérieur ». Mais deux pilotes soutiennent l'hypothèse qu'une explosion aurait pu détruire le système d'alarme[31].
Le , Paul Giannantoni, directeur de l'enquête judiciaire adresse un rapport au magistrat instructeur sur l'hypothèse du feu et déclare : « en fonction de l'enquête, le feu semblait plus important dans la toilette et entre la toilette et le fuselage que dans le compartiment lavabo. Si l'on prend le chauffe-eau comme centre ceci donne à penser que le feu convergeait vers lui au lieu d'en partir », l'incendie aurait ainsi une origine extérieure [32].
Relance du dossier
Le , le procureur de la République de Nice rouvre l'enquête judiciaire pour dissimulation de documents et recel de preuves[33]. L'instruction judiciaire est reprise en 2014.
Zones d'ombre
Bandes radar
Les bandes radar du centre de contrôle au moment de l'accident sont demandées le par la commission d'enquête, mais les radaristes leur répondent qu'ils ne possèdent pas ces enregistrements. Le président de la commission d'enquête déclare le venir d'apprendre leur existence. Les bandes seront finalement transmises et exploitées en mars, six mois après l'accident. D'après le témoignage d'un ancien radariste au centre de contrôle de Marseille ces bandes magnétiques auraient pu laisser apparaître un engin ou un autre avion, et faire l'objet de manipulations, de coupures et recollages[34],[35].
Débris
Dans l'enquête pénale, un pêcheur ayant participé aux recherches en mer le , évoque parmi les débris retrouvés la présence d'un « morceau de carlingue éclatée, trouée comme si des balles de mitrailleuse l'avaient percée »[36].
Témoignages
En 2004, dans l'enquête judiciaire, Pierre Loffredi a déclaré qu'il a eu la preuve verbale que le crash avait été causé par un missile. En 1970, il faisait son service militaire au centre de programmation de la Marine à Dupleix (Paris) et a participé à l'écriture du programme. Il a abordé l'accident de la Caravelle et les ingénieurs militaires lui ont confirmé que le programme avait eu une erreur de cible et que cela a dirigé le missile sur la Caravelle[37].
Au sujet des dates d'activité de l'Île du Levant, le , trois membres du collectif des familles des victimes sont reçues par directeur du cabinet civil et militaire, afin de consulter des documents militaires relatant les manœuvres du . Si sur les documents confiés aux familles rien d'anormal n'apparaît, ils s'aperçoivent que sur un document militaire relatif aux manœuvres la date du a été surchargée au stylo bille rouge et transformée en 12 et le 12 en 13. Finalement, le a disparu officiellement et serait une journée sans message et sans activité[38]. Bernard Famchon, un appelé qui faisait son service militaire entre février et au 40e régiment d'artillerie au camp de Suippes, déclare dans une lettre du qu'« un midi, [il a] entendu un gradé qui avait un peu trop bu se confier à l'un de ses collègues. Il disait qu'il était présent sur une base de tir le jour de l'accident, et que c'était un de leurs missiles qui avait détruit la Caravelle »[39]. Ce gradé servait « sur une batterie de missiles antiaériens, il a dit qu'il était, avec d'autres, responsable de la mort des passagers de la Caravelle »[40].
Un autre appelé, Jean Machon, affecté au ministère de l'Air à Paris, affirme, dans une lettre du déposée au tribunal de grande instance de Nice, avoir vu un télex confidentiel mentionnant que le vol 1611 a été détruit par un missile[40].
Dans la lettre du déposée au TGI de Nice, Marie-Dominique Busuttil apporte un témoignage indirect confirmant la thèse du missile. Cette confidence accablante venue en 2000 d'une jeune femme inconnue disait :« son grand-père, général de l'armée de terre affecté au centre d'essais de Biscarosse, avait déclaré quelques heures avant de mourir pour soulager sa conscience que c'était bien un missile qui avait touché la Caravelle »[41].
En 2007, dans sa lettre remise au TGI de Nice, Noël Chauvanet rapporte les propos d'un technicien du département radar de Thomson : « Il m'a dit que lors d'une campagne d'essai de missiles sol air en Provence en 1968, le premier engin qui a fonctionné a malheureusement touché la Caravelle »[42],[43].
Un témoin qui se trouvait le jour de l'accident au port de Golfe Juan, Étienne Bonnet, écrit dans une lettre du qu'il a vu la lueur d'un missile arriver à l'arrière de la Caravelle et la percuter au niveau du réacteur gauche[44],[45].
En 2008, les journalistes d'investigation Max Clanet et Jean-Michel Verne contredisent la thèse officielle et avancent de nouvelles hypothèses dans leur ouvrage Secret d'État[46]. Pour eux, « Ces missiles [d'entraînement] n'ont pas de charge de poudre, mais ils sont munis d'une tête chercheuse. Pour exclure totalement le doute, l'enquête devra rechercher si tous les missiles éventuellement employés dans cette région ont été récupérés »[47].
En 2009, dans l'enquête pénale, Gérard Plumail rapporte le témoignage de son ami niçois André Giroux concernant l'accident de la Caravelle Ajaccio-Nice : « Il m'a dit que pendant son service militaire affecté au Mont Agel où il était d'astreinte sur les écrans radar, il a vu la Caravelle touchée par un objet non identifié le 11 septembre 1968 »[43].
Gildas Chouan, ancien second maître sur Crotale à l'île du Levant, déclare en 2011 : « Le aucun missile n'a été tiré depuis l'île du Levant. Le pas de tir était fermé du 15 juin au en raison de la présence des naturistes sur l'île »[48].
En 2011, Michel Laty, qui était secrétaire militaire à la préfecture maritime de Toulon en 1968, déclare à un journaliste de TF1 peu avant sa mort[49] avoir dactylographié un rapport classé secret défense[50] : selon lui, ce rapport mentionnait que le vol 1611 avait été abattu par un missile français, à la suite d'une erreur d'identification de cible[40] en disant que « la Caravelle a été abattue par un missile parti de la terre, en Méditerranée. Une erreur d'identification de la cible (...) On a abattu un avion civil au lieu d'abattre la cible programmée pour ça »[50]. Éric de Montgolfier avait demandé au Procureur de la République d'Agen de l'auditionner, mais Michel Laty n'a jamais été entendu par la justice, car il est mort en [51].
Dans la lettre du déposée au TGI de Nice, Michel Beguier, commandant de bord en retraite, déclare avoir appris de la secrétaire du président des Chatiers de l'Atlantique que la caravelle aurait été touchée par un missile[52].
En 2013, Ange Ladever déclare dans l'enquête pénale : « J'étais sur un bateau au large du cap d'Antibes quand j'ai vu passer l'avion à basse altitude avec de la fumée s'échappant d'un trou près du réacteur, juste avant qu'il s'abîme en mer »[53].
Par ailleurs, d'autres témoignages estiment peu crédible l'hypothèse d'un départ de feu dans les toilettes qui se serait répandu [54] :
- Martine Tournade, ancienne hôtesse de l'air à Air France en 1968, réfute la cause possible de l'incendie survenu dans les toilettes émise par le CET dans le rapport final publié au Journal officiel no 30 le en déclarant : « Si le feu s'était déclaré dans les toilettes, on pouvait tout de suite utiliser les deux extincteurs se situant à 80 cm des toilettes. » Les extincteurs arrimés sur l'arrière de la cloison du galley ont été récupérés encore fixés à cette cloison[55] ;
- François Chwieducik, ancien chef mécanicien à Air France en 1968, a déclaré que : « Ce n'est pas un simple incendie de toilettes qui aurait cassé complètement les commandes et rendu l'avion impilotable. » Concernant ces trois témoignages contenus dans l'enquête judiciaire actuelle, ils connaissaient parfaitement la Caravelle F-BOHB qui s'est abîmée le [56] ;
- lors d'un documentaire de France 2 Affaires sensibles diffusé le , Jean-François de Saint-Périer, ancien marin à bord de la frégate Suffren a déclaré : « On a tiré un missile avant le crash. On l’a tiré à ce moment-là. Je peux être catégorique : j’y étais ! Je l’ai entendu partir. »[57].
Soupçons de dissimulation de preuves
Une bande son du tournage au mont Agel, un centre militaire de détection situé au-dessus de Menton, relatant le matin des manœuvres militaires du est saisie par deux personnes se réclamant des Renseignements Généraux, le soir au moment du montage du reportage dans les locaux de l'ORTF à la Brague, à Antibes. On peut entendre « Merde, on l'a perdu ! » (sous-entendu, le missile). Ce témoignage d'Alain Frasquet, preneur de son à l'ORTF qui assurait le reportage, est confirmé par deux autres témoins dans l'enquête pénale[58]. Il déclare : « le collègue de Paris avait un scoop terrible. J'ai entendu sur son magnéto « on l'a perdu, on l'a perdu ». C'était une voix dans un haut-parleur à l'intérieur du mont Agel. S'ils avaient perdu un point radar, c'était le militaire du mont Agel qui aurait parlé. Mais là, c'était un haut-parleur dans le centre. C'était quelqu'un de l'armée qui s'adressait aux radaristes du mont Agel. Une voix enregistrée possède une couleur différente de celle d'un haut-parleur »[59].
Le journal de bord de la frégate lance-missiles Suffren aurait été manipulé pour la matinée du , et une demi-page recollée sur le livre de bord de la frégate à la date du crash de la Caravelle entre 6 heures et midi avec une absence de la page arrachée[60].
Le , le vice-amiral d'escadre de Scitivaux de Greische, préfet maritime à Toulon déclare : « l'activation des secteurs d'exercice est organisée (...) et l'utilisation de la zone est confirmée par un document journalier appelé zonex.» En conclusion, le zonex militaire du 11/09/1968 est bien activé et des exercices militaires ont bien eu lieu[61].
Sur le document militaire zonex du figurent les tirs du groupe aéronaval prévus dès 10 heures et de l'escorteur le Brestois de 9 heures à midi[62].
À la lecture d'un registre courrier classé confidentiel défense de la préfecture maritime de Toulon de 1968, le feuillet no 132 a été retiré. L'inventaire passe de 131 à 133 (photo de couverture) et cette page manquante a été émise entre septembre ou . Le document 132 s'avère être une note du traitant une réunion des officiers des directions avec le Major général de la Marine. Cette réunion a eu lieu le à l'État-major de la Marine à Paris et pour laquelle un message urgent de convocation avait été diffusé dès le [63].
Jean-Philippe Brunet déclare que : « je me trouvais à côté du blockhaus le matin du lorsque des gendarmes sont arrivés et nous ont fait partir de cet endroit car il y avait des expériences secrètes sur l'île du Levant, j'ai même vu des militaires qui filmaient la Méditerranée »[64].
Le , Mathieu Paoli, président du collectif des familles des victimes, déclare : « le nous avons été reçus par le directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, qui nous a fourni des documents sur les exercices militaires… Nous n'obtenons jamais les documents que nous réclamons. Pour nous la thèse du missile reste toujours crédible »[65].
En , l'expert Raymond Auffray, ancien ingénieur en chef de l'armement et qui a participé aux travaux du CET de l'Aviation civile, à la question « que l'OTAN en Méditerranée aurait pu avoir eu un incident avec la caravelle FBOHB ? » répond « oui, oui »[66].
Le témoignage de Michel Rousseau, un ancien second maître à bord de la frégate Suffren, précise que : « Nous étions sur la zone où la Caravelle s'était abîmée, je voyais les débris en surface, les plongeurs militaires les ramassaient et les mettaient dans des sacs et ensuite ça a dû être débarqué à l'arsenal militaire de Toulon »[64].
Le témoignage de Jean-Marc Decaux, matelot à bord de l’Alsace, un chalutier de la marine marchande chargé de la campagne de recherches en mer des débris de la caravelle FBOHB en , déclare que des épisodes bien surprenants de l’Alsace se sont déroulés : « les débris retrouvés de la Caravelle n'ont pas été débarqués au port de Nice mais à l'arsenal militaire de Toulon pour de prétendues raisons de confidentialité et c'est à la fin que l'armée a détenu ces débris »[67].
En , l'expert Raymond Auffray qui a participé aux travaux de la CET a déclaré lorsqu'on lui montre le Zonex du dans le sud-est de la France : « Où avez-vous trouvé ce document ? Est-ce lié au rapport de la CET ? ». Apparemment, il n'avait jamais vu ce document militaire lors de ses travaux et il rajoute « En 1968, tout était secret, moins on en parle, mieux ça vaut »[68]
Le , Raymond Auffray déclara : « à l'époque, il y avait des avions militaires à Hyères qui étaient équipés d'engins air-air et air-sol… » et le , le groupe aéronaval d'Hyères était en activité de 8 h 30 à 18 h 30 dans la zone air-sol TITAN[69].
En 2009, le fils du commandant de bord Jean Dupont — pilote de Caravelle à Air France, membre de la commission d'enquête — dépose au TGI de Nice une lettre, datée du . Dans cette lettre, Jean Dupont écrit qu'il subit des pressions et note : « je commence à prendre conscience que je me heurte ainsi au pouvoir dont j'ignore les motivations dans cette affaire » ; en qualité de membre de l'enquête, il avait très vite émis des doutes sur la version des faits en constatant qu'on lui refusait les moyens d'accéder à la vérité. Dans sa lettre, il affirme que les causes officielles de l'« accident » lui ont été imposées lors de la rédaction du rapport final ; essentiellement en ce qui concerne l'hypothèse de la collision avec un missile, dont le chapitre aurait été complètement modifié. Plus loin, il annonce craindre pour sa vie : « la raison d'État justifie tous les crimes. S'il m'arrivait avant que cette affaire soit éclaircie, le moindre accident, la moindre maladie, il faudrait rechercher les responsables parmi les autorités militaires et gouvernementales »[70].
Dans le dossier pénal, la note intitulée « Prévisions des mouvements des bâtiments » éditée chaque semaine par l'État-major de la IIIe région maritime de Toulon manque pour la semaine du 9 au . La note militaire dans laquelle devait figurer les mouvements des navires du et notamment de la frégate lance-missiles Suffren a disparu[71].
Le , dans un entretien au JT de minuit de TF1, Michel Laty, ancien secrétaire militaire à la préfecture maritime de Toulon, déclare au sujet du crash de la Caravelle soumis au secret défense : « on a abattu un avion civil au lieu d'abattre une cible programmée pour ça »[72].
Sur la thèse du missile soutenue par Raymond Auffray, expert de l'armement et ayant participé à la CET, Alain de Valence, commandant de bord à Air France déclare : « Nous savons qu'il y a des matériels en expérimentation dont on n'a pas toujours eu la totale maitrise. En 1968 tout était sous le sceau du secret. La situation était particulière et expliquerait que l'on ait voulu taire un certain nombre de choses. Tout était surveillé[73]. »
Concernant le non-fonctionnement des alarmes au moment de l'accident, Alain de Valence estime que « si le feu part de l'intérieur du (réacteur) il y a un système qui déclenche l'alarme mais qui est fait pour détecter un feu, pas une explosion. La thèse du missile de ce côté-là pourrait se retenir. S'il y a explosion, le système est détruit et il n'y a pas d'alarme ». Cette déclaration est confirmée par un autre pilote, M… ; « Dans le cas d'une explosion ou d'un choc, le réacteur est détruit et il n'y a pas d'alarme[74]. »
Actions en justice
Plaintes pour homicide involontaire
Des plaintes pour « homicide involontaire » à l'encontre du ministère de la Défense sont déposées en 2006 par trois enfants de deux victimes[75] et en 2008 par l'« Association des familles de victimes du crash de la Caravelle Ajaccio-Nice », représentant 35 familles de victimes[76]. Elles sont rejetées le et le pour cause de prescription par la cour d'appel d'Aix-en-Provence puis le par la cour de cassation.
Un recours est transmis le à la Cour européenne des droits de l'homme et a été déclaré irrecevable le [77],[78],[79]. Le , le TGI de Nice juge irrecevable la citation directe de l'armée pour homicide involontaire[80].
Le , Éric de Montgolfier, procureur de la République de Nice, ouvre une enquête pour dissimulation de documents et recel de preuves. En , nouvelle plainte avec constitution de partie civile dont le doyen des juges d'instruction est saisi.
Le , l'« association des familles des victimes du crash de la caravelle Ajaccio-Nice » (AFVCCAN) est créée à Vallauris. Présidée par Mathieu Paoli, elle a pour objet de « mettre tout en œuvre [ …] afin que les causes de la catastrophe soient déterminées et que l'on connaisse enfin la vérité ; contre-enquête, recherche en mer des réacteurs […][81] ».
En , l'association est déboutée par le tribunal correctionnel de Nice, jugeant irrecevable le dépôt d'une citation à comparaître du ministère de la Défense[82],[83],[78].
Après une plainte pour « soustraction et recel de preuves » déposée fin , la justice française décide de rouvrir l'enquête le [84]. La plainte est classée sans suite le [79].
Le , une nouvelle plainte avec constitution de partie civile est confiée à Alain Chemama, doyen des juges d'instruction à Nice pour soustraction de document et recel de preuves[85],[86].
Demandes de levée du « secret défense »

En 2008, l'association des familles des victimes saisit l'autorité judiciaire avec des éléments accréditant la thèse du missile. Le , Alain Chemama, doyen des juges d'instruction de Nice et directeur de l'enquête judiciaire, reconnaît que la thèse du missile est très sérieuse et demande la levée du secret défense[87].
Après trois ans d'enquête menée par la gendarmerie de Nice et constatant que l'hypothèse du missile était très sérieuse, le juge d'Instruction demande officiellement le au Premier ministre Édouard Philippe[88] la déclassification des documents civils et militaires liés à la catastrophe ainsi que la levée du secret défense sur tous les exercices militaires du dans le sud-est de la France afin d'établir la vérité et de finaliser l'action judiciaire[89],[90],[91],[92].
Le , Emmanuel Macron saisit la commission de la défense nationale afin d'obtenir la levée du secret-défense sur des documents classifiés[93],[94].
Le , Mathieu et Louis Paoli, membres de l'AFVCCAN, demandent une plongée sous-marine sur les restes de l'épave comme pour le sous marin la Minerve[95] pour voir si le réacteur gauche s'y trouve car c'est le réacteur gauche qui aurait été touché par un missile d'exercice[96].
Le , le président de la République décide d'assouplir le secret-défense autour des archives classifiées de plus de 50 ans. Le crash de la Caravelle est parmi les dossiers déclassifiés par Emmanuel Macron[97].
Le 31 octobre 2024 le procureur de la République donne son accord au repêchage de l'épave[98].
Le 18 février 2025, le Juge d'Instruction autorise une plongée sur l'épave de la Caravelle afin de déterminer les raisons exactes du crash[99].
Commémoration

Une stèle est érigée à Nice en mémoire des 95 disparus[23], ainsi qu'une chapelle au cimetière marin d'Ajaccio. Une plaque est aussi installée à la chapelle de la Garoupe au cap d'Antibes.
-
Extérieur de la chapelle au cimetière marin d'Ajaccio.
-
Intérieur de la chapelle au cimetière marin d'Ajaccio.
-
Plaque dans la chapelle de la Garoupe au Cap d'Antibes
-
Stèle des 95 victimes de la Caravelle Ajaccio-Nice située Promenade des Anglais à Nice.
-
Stèle sur la promenade des Anglais à Nice de nuit.
-
Au cœur de l'autel de l'église Sainte-Hélène de Nice, 95 flammes scintillent.

Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jacques Lalut, Dieu était mon copilote : si c'était à refaire…, , 240 p. (ISBN 978-2-913197-19-0, OCLC 47927107)
- Gilles Millet, Le la thèse du missile. , 99 p. (mensuel corsica no 63)[100]
- Robert Girod, Nice, vol. 2, coll. « Mémoire en images », , 127 p. (ISBN 978-2-84910-281-7, OCLC 470220815)
- François Nenin et Henri Marnet-Cornus, Crashs aériens, ce qu'on vous cache, , 312 p. (ISBN 978-2-35076-073-5, OCLC 175651010) éditions Privé.
- Jacques Pradel, Côté crimes : 36 affaires qui ont passionné la France, Paris, Éditions SW Télémaque, , 331 p. (ISBN 978-2-7533-0083-5, OCLC 401157884)
- Dominique Frémy et Michèle Frémy, Quid 2005, Paris, Robert Laffont, , 2190 p. (ISBN 978-2-221-10250-3, OCLC 949057775), « Avions civils abattus : Crash de la caravelle du vol Air France », p. 1852
- Jean-Michel Verne et Max Clanet, Secret d'État : 11 septembre 1968 le crash de la caravelle Ajaccio-Nice, Paris, Ramsay, , 247 p. (ISBN 978-2-84114-966-7, OCLC 470896544).
- François Nénin, Ces avions qui nous font peur : les dossiers noirs du transport aérien, Paris, Flammarion, coll. « Flammarion EnQuête », , 313 p. (ISBN 978-2-08-128920-8, OCLC 881145204)
- Gilbert Autheman, Mai 68, une jeunesse niçoise, Nice, Baie des Anges, , 103 p. (ISBN 978-2-37640-025-7)
- Florent Arnaud, 68, Lulu, , 198 p. (ISBN 978-0-244-43589-9, lire en ligne), chap. 6, p. 45 à 59.
- Patrice Gaston, « Disparitions mystérieuses: le cosmos nous observe. », 374 pages, (ISBN 978-2221245064)
- Pascal Jouary, Secret Défense le livre noir, , 293 pages (ISBN 9782315010028) édition Max Milo
Émissions audiovisuelles
- « Accident caravelle » INA, JT20h ORTF .
- « Procès du caravelle Ajaccio-Nice en 1970 : "on se moque de nous" INA, JT20h ORTF .
- « Accident caravelle Ajaccio-Nice 1968 », émission 50 ans 50 jours, France 3 Méditerranée, .
- « Le dernier vol d'Arthur O'connor » BBC radio 4, .
- « Le crash de la caravelle Ajaccio-Nice », émission Café Crime, Europe 1, .
- Patrick Pesnot, « Le 11 septembre 1968, le crash de la caravelle Ajaccio-Nice » [audio], sur franceinter.fr, , 38 min.
- « Les bavures secrètes de la défense » émission C dans l'air France 5 du .
- « Le crash de la caravelle Ajaccio-Nice » TF1, JT de 20h du 10 mai 2011 (Tristan Waleckx) 3 min 40 s
- [vidéo] vol 1611 Air France sur Dailymotion[101], et «le mystère de la caravelle »sur Daily motion[102], émission Spécial Investigation de Canal+, , et " crash et l'accident de la caravelle Ajaccio-Nice vol1611" sur YouTube (air crash mortelle), durée totale : 51 min 9 s.
- « Crash de la caravelle Ajaccio-Nice : accident ou bavure militaire ? » émission Après enquête, LCI, .
- « Inchiesta » de France 3 Corse du .
- [vidéo] Le dernier vol de la caravelle Ajaccio-Nice sur Dailymotion, émission Enquêtes de régions, France 3 Côte d'Azur, , durée totale : 26 min 35 s.
- « Affaires sensibles » ; Fabrice Drouelle, « « Vol au-dessus d’un nid de missile », le crash de la caravelle Ajaccio-Nice » [audio], sur franceinter.fr, , 54 min. Rediffusion du .
- « L'heure du crime », RTL, le , le , le et Jacques Pradel, « Crash de la Caravelle Ajaccio-Nice : levée du secret défense » [audio], sur rtl.fr, (consulté le ), 44 min 32 s.
- « 28 minutes », Claude Askolovitch, [vidéo] ARTE, « Crash Ajaccio-Nice : la vérité abattue en plein vol ? », sur YouTube, , 3 min 26 s.
- Timothée Boutry, « les frères Paoli, 51 ans de combat contre le secret d'Etat » [audio], sur leparisien.fr, , 22 min.
- « Ghjustizia », [vidéo] France 3 Corse ViaStella, « retour sur l'affaire du crash de la Caravelle Ajaccio-Nice », sur YouTube, , 52 min 23 s.
- « Corsica Era » de Laurent Vitali, France3 Corse ViaStella crash Ajaccio-Nice. Anne Chabanon, , 14 min.
- « Affaires sensibles », Alexandra Colineau, [vidéo] France 2, Caravelle Ajaccio-Nice : un crash secret Défense ?, 18 avril 2022, et le 12 novembre 2023 56 min.
Liens externes
- Ministère des transports, « Rapport final sur l’accident survenu le 11 septembre 1968 au large du cap d'Antibes au SE 210 F-BOHB de la Compagnie nationale Air France », Journal officiel de la République française, no 30, (lire en ligne [PDF])
- « ASN Aircraft accident Sud Aviation SE-210 Caravelle III F-BOHB Nice, France », sur aviation-safety.net (consulté le )
Articles connexes
- Incendies à bord d'aéronefs
- Liste d'avions civils abattus
- Tragédie d'Ustica
Notes et références
Notes
- ↑ Le 22e passager est omis, il s'agit de Suzanne Lafont. Il y a des erreurs dans les prénoms et l'orthographe des noms.
Références
- ↑ Rapport final de la commission d'enquête.
- Journal Officiel de la République Française n°30, Rapport final sur l'accident survenu le 11 septembre 1968 au large du cap d'Antibes au SE 210 F- BOHB de la compagnie Air France., Paris, Édition des documents administratifs, , 21 pages, n° 953
- ↑ « " Vol au-dessus d’un nid de missile ",le crash de la caravelle Ajaccio-Nice », France Inter, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Rapport final de la commission d'enquête, p. 948.
- Rapport final de la commission d'enquête, p. 946.
- ↑ Rapport final de la commission d'enquête, p. 964 (liste des passagers).
- ↑ A.-C. Chabanon, « dossier Caravelle Ajaccio-Nice Défense de classer (2ème partie) », sur corsematin.com,
- ↑ « Cogny Général de la malchance », Paris Match, no 1011, , p. 80-83.
- ↑ (en) Abdus Salam et Maurice Jean, « Jerzy Sawicki Dies in Crash; Was Theoretical Physicist », Physics Today, vol. 22, no 2, , p. 113–113 (ISSN 0031-9228 et 1945-0699, DOI 10.1063/1.3035391, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Chapitre.com, « Presse - Parisien Libere Edition De 5 Heures (Le) N°7481 du 19/09/1968 - 19/09/1968 », sur www.chapitre.com (consulté le ).
- ↑ (en-GB) Kim Willsher, « 'We need to hear it': families' 51-year wait for truth about French plane crash », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Rapport final de la commission d'enquête, p. 963.
- ↑ ifremer, « l'archimède. A la découverte des grands fonds », .
- ↑ Charles Chaki, « la caravelle Ajaccio-Nice: huit tonnes de débris », France Soir, .
- ↑ « L'enregistreur de vol de la caravelle Ajaccio-Nice est retrouvé au large d'Antibes », sur lemonde.fr/archives, (consulté le ).
- « L'accident de la Caravelle Ajaccio-Nice est dû à un incendie à bord, révèle la commission d'enquête », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Clanet et Verne, Spécial investigation (2011), à 37 min 30 s.
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 72, 73 et Planche III.
- ↑ Rapport final de la commission d'enquête, p. 954.
- Rapport final de la commission d'enquête, p. 953.
- ↑ Max Clanet Jean-Michel Verne, Secret d’État : 11 septembre 1968 le crash de la caravelle Ajaccio-Nice, Paris, Ramsay, , 247 p. (ISBN 978-2-84114-966-7), pages 63 et 64.
- ↑ Ces avions qui nous font peur : Les dossiers noirs du transport aérien de François Nénin, chapitre 16.
- "Crash Airways", « Spécial Investigation / Vol AF-1611 : explosion mystèrieuse », (consulté le ).
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 29, 30.
- ↑ rédaction de Nice-Matin, L'accident de la caravelle Ajaccio-Nice. La préfecture maritime : " Aucun missile n'a été lancé le jour de la catastrophe "., Nice, Nice Matin, .
- ↑ Florent Arnaud 2018, p. 46.
- ↑ Jean-Paul Philippe, Oui, la Caravelle Ajaccio-Nice a pu être abattu par un missile fou, Paris, Hebdo Minute, , p. 12.
- ↑ « Le ministère de la Défense nationale dément qu'un missile ait pu frapper la caravelle Ajaccio-Nice », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 60 et 61.
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 104.
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 85 et 86.
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 100.
- ↑ Christophe Cirone, Caravelle Ajaccio-Nice : Montgolfier ouvre une nouvelle enquête, Nice, Nice Matin, , p. 18.
- ↑ Clanet et Verne, Spécial investigation (2011), à 35 min 20 s.
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 56 et 57.
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 17 et 21.
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 226.
- ↑ Max Clanet et Jean-Michel Verne, Secret d'État : 11 septembre 1968 le crash de la caravelle Ajaccio-Nice, Paris, RAMSAY, , 248 p. (ISBN 978-2-84114-966-7), p. 168 et 169.
- ↑ « L’avion de nos parents a sûrement été percuté par un missile », France Dimanche, (lire en ligne, consulté le ).
- « Crash Antibes/1968 : Michel Laty, témoin capital, est mort », sur snpnc.org (consulté le ).
- ↑ Max Clanet et Jean-Michel Verne, Secret d'État, Paris, RAMSAY, , 248 p., pages 179, 180, 181.
- ↑ « Justice. Crash de la Caravelle : le dossier relancé », ladepeche.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- Témoignage inséré dans le dossier pénal au TGI de Nice
- ↑ france3cotedazur, « Le dernier vol de la caravelle Ajaccio-Nice » [vidéo], sur dailymotion.com, 26 minutes.
- ↑ [vidéo] « Le mystère de la caravelle », écrit par Max Clanet et Jean-Michel Verne sur Canal+, , 51 min.
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008).
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 20.
- ↑ Frédéric Delmonte, « Crash de la Caravelle : « L'avion n’a pas été abattu par un missile du Levant » », Corse-Matin, (consulté le ).
- ↑ « Crash de la Caravelle : "c’était une bavure militaire"» », La Dépêche du Midi, (consulté le ).
- Yves Montuelle, « Caravelle Nice-Ajaccio: la thèse de la "bavure militaire" relancée », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Anne-C. Chabanon, « Dossier Caravelle Ajaccio-Nice : défense de classer (1re partie) », Corse Matin, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Lucile Caitucoli, Crash de la caravelle Ajaccio-Nice, à quand la levée du secret défense, Ajaccio, Corse Matin, 10septembre 2012, p. 4.
- ↑ [réf. incomplète]VSD no 1801 le mystère du vol 1611 par François Nénin.
- ↑ Clanet et Verne, Spécial investigation (2011), à partir de 4 min 40 s.
- ↑ Rapport final de la commission d'enquête, p. 949.
- ↑ (en) David Barnes, « New evidence for missile claim in French air crash », The Sunday Times, , p. 8.
- ↑ Christophe Cirone, « Caravelle Ajaccio-Nice: sur la piste d'un tir de missile », Nice Matin, Nice, , p. 21 (lire en ligne).
- ↑ [réf. incomplète]Nice Matin du .
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 192, 193 et 194.
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), planche XIV.
- ↑ Jean-Michel Verne et Max Clanet, Secret d'État : 11 septembre 1968 le crash de la caravelle Ajaccio-Nice, Paris, RAMSAY, , 247 p. (ISBN 978-2-84114-966-7), p. 25.
- ↑ Max Clanet et Jean-Michel Verne, Secret d'État : 11 septembre 1968 le crash de la caravelle Ajaccio-Nice, Paris, RAMSAY, , 248 p. (ISBN 978-2-84114-966-7), p. 30.
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 162, 163.
- Clanet et Verne, Spécial investigation (2011).
- ↑ Jean-Philippe Scapula, La caravelle garde son mystère, Ajaccio, CORSE MATIN, , p. 4.
- ↑ Max Clanet et Jean-Michel Verne, Secret d'État : 11 septembre 1968 le crash de la caravelle Ajaccio-Nice, Paris, RAMSAY, , 247 p. (ISBN 978-2-84114-966-7), p. 222.
- ↑ Max Clanet, Jean-Michel Verne (film CANAL+ 16/05/2011), Le mystère de la caravelle, Paris, Canal+ et PLANETE, , 52 min, Spécial investigation de Canal+.
- ↑ Max clanet et Jean-Michel Verne, Secret d'État : 11 septembre 1968 le crash de la caravelle Ajaccio-Nice, Paris, RAMSAY, , 247 p. (ISBN 978-2-84114-966-7), p. 33.
- ↑ Max Clanet et Jean-Michel Verne, Secret d'État : 11 septembre 1968 le crash de la caravelle Ajaccio-Nice, Paris, RAMSAY, , 248 p. (ISBN 978-2-84114-966-7), p. 229 et 148.
- ↑ Clanet et Verne, Spécial investigation (2011), à 33 min 20 s.
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 171, 172.
- ↑ Yves Montuelle, « caravelle Ajaccio-Nice : la thèse de la "bavure militaire" relancée », L'Express, .
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 35.
- ↑ Clanet et Verne, Secret d'État (2008), p. 247.
- ↑ Nice Matin du : les enfants de deux des 95 victimes portent plainte contre l'armée française
- ↑ « 40 ans après l'accident de la Caravelle Ajaccio Nice », sur nicerendezvous.com, .
- ↑ Lucile Caïtucoli, Mathieu Paoli ne désespère pas de faire parler la grande muette, Ajaccio, Corse Matin, , p. 5.
- Agence France-Presse, « Accident Caravelle Ajaccio-Nice de 1968 : l’association des victimes reçue par un juge », Le Parisien, (consulté le ).
- Yves Lebaratoux avec AFP, « Accident de la caravelle Ajaccio-Nice de 1968 : nouvelle plainte des familles », sur france3-regions.francetvinfo.fr, 25 juillet 2014 (mis à jour le 21 décembre 2018) (consulté le ).
- ↑ Christophe Cirone, Crash de la caravelle Ajaccio-Nice : revers judiciaire pour les familles., NICE, Nice Matin, , p. 7.
- ↑ « Association Des Familles Des Victimes De La Caravelle Ajaccio-nice - Afvccan », sur gralon.net (consulté le ).
- ↑ « Nouveaux rebondissements dans l'affaire du crash du 11 septembre 1968 », sur corsematin.com, .
- ↑ Christophe Cirone, Caravelle Ajaccio Nice, nouvelle offensive des familles, Nice, NICE MATIN, , p. 19.
- ↑ Agence France-Presse, « Accident de la Caravelle Ajaccio-Nice : ouverture d'une enquête de gendarmerie », sur nice.maville.com, (consulté le ).
- ↑ AFP du à 13 h 37 titre : accident de la caravelle Ajaccio Nice de 1968, nouvelle plainte des familles-NICE (FRA)
- ↑ Nice Matin du page 12 titre : caravelle Ajaccio Nice, vers la levée du secret défense. Auteur : Christophe Cirone
- ↑ « Crash d'une Caravelle en 1968: réouverture de l'information judiciaire », L'Express, .
- ↑ « Caravelle Ajaccio-Nice Eric de Montgolfier classe le dossier », sur article par Paul Barelli, Le Niçois, .
- ↑ Nice Matin du , page 16, titre : caravelle Ajaccio-Nice, une levée du secret défense ? Auteur : Grégory Leclerc.
- ↑ Julien Argenti,, « Crash du vol Ajaccio-Nice en 1968 : la justice demande la levée du secret-défense », sur leparisien.fr,
- ↑ « Caravelle Ajaccio-Nice: un juge niçois demande la levée du secret défense », sur nicematin.com, .
- ↑ AFP, Ottilia Ferey, « Crash du vol Ajaccio-Nice en 1968 : la justice exige la levée du secret défense », sur lefigaro.fr, .
- ↑ « Macron demande la levée du secret-défense sur le crash du vol Ajaccio-Nice », sur www.20minutes.fr (consulté le )
- ↑ « Crash de la Caravelle Ajaccio-Nice : la demande de levée du secret-défense est une "avancée très, très importante" », sur francetvinfo.fr, .
- ↑ Pierre Challier, Crash de la caravelle Ajaccio-Nice : vers une plongée décisive…, Toulouse, La Dépêche du Midi, (documentation@ladepeche.fr), p. 7.
- ↑ Jeanne - F Colonna, Crash de la caravelle : un combat pour la "vérité", Ajaccio, Corse Matin, , p. 4.
- ↑ « Macron assouplit le secret-défense, la Caravelle Ajaccio-Nice concernée », sur www.corsematin.com, (consulté le )
- ↑ « Crash d'un avion Ajaccio-Nice en 1968 : le parquet de Nice favorable à une opération de repêchage », sur www.laprovence.com, (consulté le )
- ↑ « Crash de la Caravelle Ajaccio-Nice en 1968 : une juge d'instruction autorise une plongée sur l'épave de l'avion - ici », sur ici, le média de la vie locale, (consulté le )
- ↑ Gilles Millet, Le 11 septembre 1968 la thèse du missile, Bastia, Magazine mensuel CORSICA n°63, , 99 p., p. 18 à 26.
- ↑ Canal +, « crash vol 1611 Air France »
- ↑ Max Clanet et Jean - Michel Verne, Le mystère de la caravelle, Paris, Canal+, , Vidéo 51 minutes 06