Château de Montgiroux | |
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Région historique | Pays de la Loire |
Commune | Saint-Germain-d'Anxure, Alexain |
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Le château de Montgiroux est un château français situé à Saint-Germain-d'Anxure et à Alexain, dans le département de la Mayenne et la région des Pays de la Loire[1].
Désignation
- W. de Mongerol, 1123 (Act. Pont. Cenom., p. 343).
- O. de Montgiriol, 1150 (Cartulaire de l'Abbaye de Savigny).
- O. de Montegirulfi, XIIe siècle (Cartulaire de l'Abbaye de Savigny).
- H. de Montegeroldi, XIIe siècle (Cartulaire de l'Abbaye de Savigny).
- G. de Montgirolt, 1222 (Cartulaire de l'Abbaye de Savigny).
- G. de Montegerulfi, 1225 (Cartulaire de l'Abbaye de Savigny).
- G. de Mongeroul, 1233 (Cartulaire de l'Abbaye de Savigny).
- G. de Montgeroul… G. de Montegeroul, 1294 (Cartulaire de l'Abbayette, p. 47).
- Feodum de Montegeruli, 1307 (Cartulaire de l'Abbaye de Fontaine-Daniel, p. 260).
- G. de Mongeroul, 1354 (Cartulaire de l'Abbaye de Fontaine-Daniel, p. 260).
- Le pont de Mongeroul, 1454 (Archives nationales, R/5. 383).
- Montgirou, moulins sur l'Anxure et sur la Mayenne, chapelle entre les deux bras de l'Anxure, ni château ni pont (Hubert Jaillot).
- Montgirou, village, moulins (Carte de Cassini).
Histoire
C'est sans doute à Montgiroux, « entre la Mayenne et l'Anxure », que se tint vers 1058 un conciliabule entre Robert de France, fils d'Henri Ier, roi de France, Geoffroy II de Mayenne et Hamon de Laval, qui visait probablement Guillaume le Conquérant, alors jeune duc de Normandie.
« La terre, fiefs et seigneurie de Montgiroul, situés en la paroisse de Saint-Germain-d' Anxure, consistant en une maison seigneuriale, chapelle, fiefs, hommes, vassaux, haute, moyenne et basse justice, domaine, métairie de l'Écottay, Bois-Gigan, pâturages, rivières, moulin des Communes et moulin Morand », furent acquis par le cardinal Jules Mazarin, à condition qu'ils ne seraient point réunis au Duché de Mayenne, mais en relèveraient en plein fief comme auparavant[1].
On donne pour l'ancien manoir un grand logis (du XVe siècle ou du XVIe siècle) sur l'Anxure, près d'un petit pont en dos d'âne, affectant l'arc brisé. Dans la façade du logis dominé par la colline sont percés des trous pour les pigeons ; sièges en pierre dans les embrasures des fenêtres. L'escalier était dans une tourelle qu'on a abattue. A signaler encore dans le village une maison à cheminée ronde[1].
Chapelle
La chapelle Saint-Laurent, annexée dès le XVe siècle à la cure de Saint-Germain-d'Anxure, était plus près de la Mayenne ; on en voit encore un pan de mur surmonté d'une croix provenant de l'ancienne église d'Alexain[1].
Village
Le village (en Alexain), qualifié bourg en 1617, au confluent de la Mayenne et de l'Anxure, dominé par une côte abrupte sur la rive droite, est un des plus anciens passages de la Mayenne[1]. Des monnaies romaines ont été trouvées dans le lit de la rivière en établissant les piles du pont.
Le Pont
L'évêque du Mans, les abbés de Savigny et de Fontaine-Daniel, nombre de seigneurs, de villes, devaient contribuer à l'entretien du pont de Montgiroux. La prévôté de Villaines-la-Juhel est saisie en 1453 sur le vicomte de Beaumont pour l'obliger à le refaire. Le seigneur de Montgiroux, assigné en cour du Mans parce que le passage est impraticable, 1411, répond qu'il ne doit entretenir que « ung arche de boys qui est au pont » et qu'elle est en état. On lui reproche aussi en 1414 d'exiger un péage excessif : 4 deniers par charrette et 1 denier par bête de somme, chargée ou non[1]. Il est fait mention en 1723 d'un fief ou féage de Montgiroux appartenant au seigneur de Bourgon (Montourtier)[1].
Il y avait aussi une chaussée qui servait aux eaux basses et un bac. Hubert Jaillot et la Carte de Cassini n'indiquent pas le pont. Un poste de gabelle exista toujours dans le village[1].
Le pont en pierre, construit vers 1832[2] par une société particulière (Collet et Cie), était soumis à un péage de 80 ans, racheté seulement en 1878 pour 30 000 francs. Il fut miné en 1870, mais ne sauta pas[1] ; en 1884, on l'a élargi et l'on a remplacé au XIXe siècle une des arches en pierre par une arche en fer pour le passage des bateaux.
Le pont de Montgiroux, le seul qui existât entre Mayenne et Saint-Jean-sur-Mayenne, servit de passage à une fraction de l'armée française en 1871 dès le [1]. Le , la brigade du général Félix du Temple s'établit sur le versant de la colline ; une batterie d'artillerie fut braquée dans le parc et des mitrailleuses furent disposées à l'Ecluse de l'Écottay. Le général Félix du Temple eut son quartier général au château jusqu'à la fin de l'armistice.
Château
Le château moderne qui domine si heureusement la vallée, construit de 1863 à 1869 sur les plans de Pierre-Félix Delarue et son fils, et terminé en 1901 par M. Beignet, comprend un corps central à peu près carré avec avant-corps aux façades orientale et occidentale et deux pavillons rectangulaires aux angles N.-O. et S.-O. Toutes ces annexes sont plus élevées que la partie centrale et donnent du mouvement et quelque chose de dégagé à la silhouette de l'édifice[1].
Seigneurs[1]
- la famille de Montgiroux, connue dès le commencement du XIIe siècle, avec Guillaume de Montgiroux qui garantit la cession de l'église de Saint-Loup au chapitre du Mans, est l'une des premières et des plus notables qu'on voie graviter autour des barons de Mayenne. Leurs possessions ou leurs fonctions font paraître ses membres spécialement dans le pays d'Ernée et de Pontmain.
- Odon ou Eudes, qui, dans un acte de 1150, est le premier cité après Geoffroy de Mayenne, époux de Gondreia, père d'Hamelin, Geoffroy et Hugues, eut sa sépulture avant 1188 dans l'Abbaye de Savigny. Hugues donna à la même abbaye, avant 1188, la terre de Brives qu'il avait reçue de Joscelin, son oncle, du consentement de Guillaume et Hervé ses fils, de Geoffroy et Gervais ses frères, de Guillaume, Eudes et Hugues, fils de Geoffroy, ses neveux. Le don de Jarzé aux mêmes religieux en 1180 (ou 1233) fut fait par Geoffroy de Montgiroux du consentement de Théophanie, sa femme, de ses enfants : Guillaume, Eudes, Hugues, Geoffroy, Hamelin, Renaud, Jeanne, Alix et Cécile. Guillaume de Montgiroux, fait prisonnier en 1199 par Jean sans Terre, s'engagea, pour recouvrer sa liberté, à prendre parti contre Juhel III de Mayenne et donna pour otages : Geoffroy, son fils, Auvray d'Argouges, fils de sa sœur, les fils de Jourdain de Forges et de Robert d'Haubers (Hambers ?), ses vassaux, et de Guillaume de Montgiroux, son cousin.
- Depuis 1240 au moins, les Montgiroux sont sénéchaux fieffés de Mayenne pendant plusieurs générations. Guillaume de Montgiroux est au nombre des nobles qui protestent en 1301 contre les prétentions du comte d'Anjou et du Maine. Le seigneur de Montgiroux accompagne en 1315 le sire d'Avaugour, de la Maison de Bretagne, dans un voyage en Brabant, et lui ou son fils nommé Jean reçoivent (5 juin 1342, avec confirmation par Philippe VI de Valois, roi de France, janvier 1344) du duc Charles et de Jeanne de Bretagne, sa femme, la haute, moyenne et basse justice dans les terres qu'ils tiennent d'eux au pays du Maine. « Guy, sire de Mongeroul », chevalier, est cité au pays de Saint-Berthevin-la-Tannière, 1354.
- Guillaume, également seigneur de Montgiroux et de fiefs en Fougerolles, avait épousé Aliette de Rohan, dame de la Motte de Sauzay. On connaît de lui un sceau rond à l'écu penché chargé de 3 lions couronnés. Les époux reçurent dans leur château du Poitou les religieux de l'Abbaye de La Clarté-Dieu, pendant que la guerre sévissait en Touraine, et le leur remirent tout ce qu'ils pouvaient devoir « à cause du grand plaisir et de la grande dévotion qu'ils avoient eue à voir célébrer l'office divin chez eux par lesdits religieux. »
- Guillaume et Aliette, qui avaient donné à Guillaume de Husson et à Isabeau de Montgiroux, leur nièce, la tierce partie de leurs héritages du Maine « assignée sur leur hébergement de Montaudin », leur vendirent tout le surplus, savoir : Montgiroux, Montaudin, Fougerolles, Averton, pour 3 800 écus, 3 300 francs d'or à Jean de Montgiroux, leur fils, et 100 ₶ de rente, le .
- Une branche de la famille possédait aussi la segrairie de la Forêt de Charnie. Dès 1312, le seigneur de Montgiroux est cité aux francs-fiefs de Chammes. Patry de Montgiroux, seigneur de l'Écluse, eut sa femme et deux enfants inhumés dans l'église de Sainte-Suzanne, vers 1383 ; il était à Sablé le 1er septembre 1371, à la tête d'une compagnie de trente-deux écuyers. Guillemette Douaise ( ?), veuve de Patry de Montgiroux, fit en 1408 des fondations dans la même église. — La famille, dont je n'ai point cherché à établir ni surtout à épuiser la filiation, se retrouve plus tard encore dans l'Anjou, mais disparaît du Maine.
- Guillaume de Husson était encore seigneur de Montgiroux en 1409. On trouve depuis :
- Jean du Bois février, 1428.
- Olivier du Bois, 1454.
- Olivier de Langan, par don du précédent, son oncle, 1462.
- Étienne de Langan, par cession du précédent, son frère, fils de Simon de Langan et d'Isabeau Février ; Julienne du Bouchet, sa veuve, est bail de leurs enfants, 1496.
- Pierre de Langan, 1502.
- François de Langan, 1515.
- Guy de Langan, mari de Jeanne Le Vayer, 1523.
- Tristan de Langan, mari de Jeanne de la Ferrière, 1545, est en procès avec René Girard, seigneur d'Hermet, 1547.
- Pierre de Langan, mari de Sainte Lefeuvre, fils de René de Langan et de Marie de la Voue, 1619.
- César de Langan, chevalier de l'Ordre du roi, 1647.
- Bertrand de Mégaudais, seigneur de Marolles, marié en 1648 à Catherine de Langan. Il vendit Montgiroux, le 8 février 1656, au cardinal Jules Mazarin pour 46.000 ₶, 600 ₶ pour chaînes d'or à la dame de Marolles, et 200 ₶ aux domestiques.
- Marie-Louise-Félicité-Victoire d'Aumont aliéna M. en 1795, en faveur d'Aimé Martin de la Tremblaie, de Thérèse Martin, sa sœur, et de Charles-Pierre-Joseph Foucault de Laubinière, pour 228.000 francs.
- Frédéric-Marie de Robien acquit en 1858, pour 120.000 francs, de M. Joseph Letourneurs, fils de M. Léon Letourneurs et de Thérèse Martin de la Tremblaie.
- Le comte André de Robien.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- Angot et Gaugain 1900-1910.
- ↑ Il n'y avait plus alors qu'un bac.
Sources et bibliographie
- « Château de Montgiroux », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)
Références de l'Abbé Angot
- Chartrier et cartulaire de Savigny, Fontaine-Daniel, l'Abbayette. Evron.
- Archives nationales, R/5. 383, 384, 393, f. 147 ; JJ. 75, f. 101 ; X/1a, 12, f. 176 ; 1.561, f. 226 ; P. 1.334.
- Bibliothèque nationale de France, P. O., au mot Rohan.
- Chartriers de Bourgon, de la Cour de Sainte-Gemmes.
- Bulletin historique de la Mayenne, t. V, p. 183.
- Histoire de Bretagne, Preuves, t. I, p. 1.257.
- Delépine, notes manuscrites.
- Archives départementales de la Mayenne, L. 115.