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Le château de la Sorinière est un château situé à Chemillé-en-Anjou (Maine-et-Loire).
Localisation
Le château est situé à environ 2,1 km à l'est de Chemillé[1].
Description
Parmi ses derniers trésors, Chemillé conserve encore des ruines de la collégiale Saint-Léonard qui a été incendiée en 1794 par les colonnes infernales ayant ravagé la Vendée militaire. La Sorinière garde aussi encore debout un château des plus anciens qui conserve notamment une grosse tour, les douves, le pont-levis et sa herse médiévale.
Depuis 1921, la chapelle du château de la Sorinière est classée au titre des monuments historiques pour ses peintures murales[1]. Ce monument, construit au XVIe siècle par la famille du Verdier, renferme en son intérieur des peintures à la détrempe qui figurent parmi les œuvres les plus artistiques que le XVIe siècle a pu léguer à l'Anjou : la Nativité, l'Adoration des Mages[2], Saint Christophe[3],[N 1].
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La chapelle du château de la Sorinière. -
Blason famille du Verdier de La Sorinière.
Historique
Le château de la Sorinière, en partie incendié pendant la guerre de Vendée, est connu dès 1246 (sous le nom de « terra de la Sorinère »).
Marie de Pierres, épouse de François de Brie est la première dame de la Sorinière relevée vers 1450. Quatre générations après, le château passe à René d'Escoublant (1598-1634), époux de Catherine Jousseaume, par la mère de René : Renée de Brie épouse Michel d'Escoublant. C'est leur fille Marie d'Escoublant qui apporte la terre de la Sorinière à François du Verdier de La Sorinière, en 1669[4].
Trois autres générations plus tard on trouve Claude François du Verdier de La Sorinière (1701-1784), président de l'Académie d'Angers.
Lors de la Révolution, une de ses filles, Rosalie du Verdier de La Sorinière, bénédictine au Calvaire d'Angers[5] et sa belle-fille Marie de la Dive, veuve d'Henri-François-Esprit-Sophie du Verdier de la Sorinière (1725-1790), réfugiées au Longeron, sont arrêtées le et guillotinées place du Ralliement, à Angers, les 26 et . Mme de la Sorinière, veuve depuis , n'avait pas voulu émigrer ni passer la Loire. Elle était revenue avec ses deux filles (Catherine et Marie-Louise) au Longeron. C’est en que vint les rejoindre sa belle-sœur, religieuse[6].
Si la famille du Verdier de la Sorinière a été très éprouvée par la Révolution, celle de ses métayers l'a été également[N 2]. Précédant les exécutions de Melay le , la Colonne Infernale de Crouzat arrive la veille à Chemillé, après avoir mis le feu aux bourgs de Gonnord, de Joué et d'Étiau et à quatre châteaux des environs de la Sorinière. Cinq enfants en bas âge, de la famille Rochard présente sur le lieu, sont massacrés avec leurs deux mères, Jeanne et Marie Dailleux. Ce même jour , à la dite métairie de la Sorinière, attenante au château, auquel est alors aussi mis le feu, disparaît ainsi le grand-père paternel, François Rochard (69 ans), veuf de Jeanne Mussault[7]. Jean-Louis Rochard (5 ans), est laissé pour mort. Selon le chirurgien Thibault, il a : « reçu un coup d'instrument tranchant qui lui abat le tiers inférieur de l'oreille droite et une portion triangulaire de la longueur de deux pouces et demi de largeur de l'os de la tête correspondant à cette partie de l'oreille ». Il est le seul survivant de la Sorinière ce jour-là.
Deux filles de François du Verdier de la Sorinière et de Marie de la Dive, Catherine et Marie-Louise du Verdier de la Sorinière, arrêtées au Longeron en même temps que leur mère et leur tante, religieuse, sont elles fusillées au Champ-des-Martyrs d'Avrillé le pour leur attachement au catholicisme.
Dans la nef gauche, de l'église de Saint-Pierre de Chemillé, à la hauteur de l'autel, sous le vitrail principal sur d'Elbée et des Vendéens, on trouve trois scènes relatives à la mémoire des dames de la Sorinière en 1794 : arrestation au Longeron, échafaud place du Ralliement à Angers et fusillade à Avrillé.
Neveu, fils et frère des quatre dames de la Sorinière, canonisées en 1984[8], Henri du Verdier (1767-1793), chef de l'armée catholique et royale est guillotiné le à Saumur[N 3]. Il est dit être l'un des vainqueurs de la bataille du Pont Barré[9].
Seul survivant de cette fratrie en cette période troublée : Louis Pierre Duverdier de la Sorinière (1757-1841), qui avait émigré pendant la Révolution, est à l'origine des branches contemporaines.
Notes et références
Notes
- Au domaine du patrimoine, le n°11 - Les Cahiers des Mauges est l'occasion de pénétrer à l'intérieur de la chapelle de la Sorinière, fermée au public.
- Les registres de l'état civil de Chemillé en date du relèvent les noms de huit victimes pour la famille Rochard présente ce jour dans la ferme.
- Dans l'Anjou historique, année 1905-1906, M. de la Sorinière guillotiné à Saumur (pages 260-277), l'historien François Constant Uzureau, retranscrit des détails sur l'arrestation, le procès et la mort d'Henri-Charles-Gaspard du Verdier de la Sorinière ; malgré ses allégations il restera considéré et jugé comme étant l’un des chefs de l'armée catholique et royale.
Références
- « Château de la Soriniere », notice no PA00109041, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Le Chemillois au cœur du 11e Cahier des Mauges », Courrier-de-l'Ouest,
- « Les fresques de la chapelle de la Sorinière à Chemillé », Les Cahiers des Mauges n°11, , p. 97 (lire en ligne)
- Jean-Claude Michon, « Chemillé-en-Anjou : La Sorinière, chargée d’histoire(s) », sur ouest-france.fr, Le Courrier de l'Ouest, (consulté le )
- Jean Orchampt, évêque d'Angers, « Les moniales du Calvaire d'Angers ont célébré leur bienheureuse martyre Rosalie Céleste du Verdier de la Sorinière », La semaine religieuse d'Angers, , p. 17-21
- François Constant Uzureau, « Victimes Vendéennes pendant la Terreur », L’Anjou historique, 1901-1902, p. 627-641
- « Chemillé-en-Anjou. Le massacre de février 1794 », sur ouest-france.fr, Le Courrier de l'Ouest, (consulté le )
- « Bienheureuse Marie de la Dive : martyre de la révolution française (✝ 1794) », sur nominis.cef.fr/contenus (consulté le )
- La Maraîchine Normande, « Henri-Gaspard-Charles Du Verdier de la Sorinière », sur shenandoahdavis.canalblog.com, (consulté le )
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jacques Hussenet (dir.), Détruisez la Vendée ! : Regards croisés sur les victimes et destructions de la guerre de Vendée, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, , 634 p. . .
- Nicolas Delahaye et Pierre-Marie Gaborit, Les 12 Colonnes infernales de Turreau, Cholet, Éditions Pays et Terroirs, , 159 p. . .
- François-Constant Uzureau, Histoire du Champ des martyrs, Angers, Siraudeau, , 227 p. . .
- Simon Gruget (abbé), « Les fusillades du Champ des Martyrs », mémoire rédigé en 1816, Revue de l’Anjou, t.25-26, 1892-1893 (réédition 2003), 131 p.