Gouverneur du Dahomey |
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(à 80 ans) |
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Louise Halle (d) |
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Charles Henri Adrien Noufflard, né à Louviers le et mort le , fut un industriel et administrateur français dans les colonies françaises d'Afrique Noire et d'Océanie.
Biographie
L'administrateur
Né à Louviers, Charles Noufflard obtient une licence en droit à la Faculté de Paris et étudie à l'École libre des sciences politiques. Il entre en 1894 à l'Union coloniale française, au nom de laquelle il est chargé de mission à l'Île Maurice en 1898 par le Ministère des Colonies. Le , il est nommé chef de la section du commerce de l'Office colonial. Le , il devient secrétaire général des Colonies et est envoyé en mars en mission pour le développement économique des colonies de l'Océan indien et de l'Indochine. Rentré en , il est envoyé en septembre au Gabon en tant que secrétaire général du Congo. L'année suivante, le poste de secrétaire général du Gabon est créé pour lui. Il s'intéresse particulièrement au développement agricole de la colonie.
En 1905, il exerce les fonctions de lieutenant-gouverneur par intérim. Dans ce cadre, il est amené à intervenir pour réprimer une révolte des Noirs qui avaient tué un collecteur d'impôts, il se rend sur les lieux, sans escorte militaire, parlemente avec les mutins, et finit par les apaiser[1]. En congé administratif fin 1905, il est nommé secrétaire des Colonies de première classe et envoyé de nouveau au Gabon en . Il reste lieutenant-gouverneur par intérim jusqu'en [2]. Sa volonté d'encadrer le travail des sociétés concessionnaires suscite des conflits[3].
Nommé comme gouverneur de troisième classe le , il est envoyé aux Nouvelles-Hébrides en qualité de commissaire-résident français. Sa volonté de protéger les travailleurs indigènes et de collaborer activement avec l'administration anglaise du condominium lui vaut l'animosité extrême des colons français. Il quitte l'archipel en et rentre en France début .
En , il est chargé de la direction par intérim des finances en Afrique-Occidentale française, poste qu'il occupe jusqu'à fin .
En 1912, après avoir été élevé à la deuxième classe le , il est nommé Lieutenant-gouverneur du Dahomey (actuel Bénin). Il est titularisé le et y reste jusqu'au [4]. Le , il est nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1914, il intervint au Togo, qui était alors une colonie allemande, et dont il contribua, avec Sir Hugh Clifford représentant l'Angleterre, à fixer le sort les 29 et , après la victoire du corps expéditionnaire franco-britannique contre les Allemands. Après la capitulation allemande à la fin de la Première Guerre mondiale, le Togo fut divisé entre l'Angleterre et la France, et Charles Noufflard devint l'administrateur de la partie française.
Revenu en France en 1919, il est élu conseiller municipal de Louviers. N'étant plus envoyé dans les colonies, il prend sa retraite au . En 1929, il n'est pas réélu au conseil municipal de sa ville natale et quitte la politique.
Le , il est promu officier de la Légion d'honneur. Il meurt un an et demi plus tard près de Rouen.
L'industriel
Charles Noufflard a exploité à Louviers une usine d'apprêt de draps rue de la Mécanique, dans le quartier Saint-Germain. Les bâtiments en furent détruits au cours de la Seconde Guerre mondiale[5].
L'érudit
Grand amateur d'art africain, Charles Noufflard réunit une vaste collection qui est dispersée en vente publique après sa mort. En tant qu'érudit, il donne plusieurs conférences à l'Université populaire. Il publie également divers ouvrages à contenu social et politique.
Distinctions
- 1901 : Chevalier de l'ordre du Mérite agricole
- 1901 : Officier d'Académie
- 1913 : Chevalier de la Légion d'honneur
- 1951 : Officier de la Légion d'honneur
Hommages
Peu après sa mort, on donna à Louviers le nom de « rue du Gouverneur Noufflard » à l'ancienne rue Thorel.
Ouvrages
- La Conquête du Togo et la revendication allemande, s.l., s.d.
- La Grande pitié des sinistrés de France : Appel à la solidarité nationale suivi d'une lettre ouverte à M. le Maréchal Pétain, s.l., s.d.
- « Les établissements français de la CFS », 9 p. in Empire colonial de la France. Madagascar, la Réunion, Mayotte, Les Comores, Djibouti, Firmin-Didot et Cie, Paris, 1899 (218 p.), en collaboration avec le Révérend Père Jean-Baptiste Piolet.
Notes et références
- D'après un article paru dans L'industriel de Louviers, journal de l'arrondissement de Louviers, 20e année, no 18, 8 mars 1905.
- (fr) Sources de l'histoire de l'Afrique au sud du Sahara dans les archives et bibliothèques françaises — I Archives, Inter documentation company, s.l., s.d.
- Compagnies concessionnaires au Gabon : mission d'enquête d'Henri Bobichon, site des Archives nationales d'outre-mer, Ministère de la culture.
- (fr)« Bénin », sur quid.fr, consulté le 14 mars 2009.
- R. Dauphin et B. Marinier, Les Rues de Louviers vous parlent, Société d'études diverses de Louviers, Louviers, 1986, p. 81.
Annexes
Bibliographie
- Yves Marguerat, « Histoire et Société urbaine : les années anglaises de Lomé (1914-1920) », Cahiers d'Études africaines, année 1999, vol. 39, n° 154, p. 409-432.
- Marc Michel, Les Africains et la Grande Guerre / l'appel à l'Afrique (1914-1918), Karthala, Paris, 2003.
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
Articles connexes
- Administrateur colonial français
- Histoire du Bénin
- Personnalité de la colonisation française
- Industriel français du XXe siècle
- Chevalier du Mérite agricole
- Officier d'Académie
- Naissance en février 1872
- Naissance à Louviers
- Décès en juin 1952
- Décès à 80 ans
- Officier de la Légion d'honneur promu en 1951
- Personnalité liée au Gabon