Date | 18 - |
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Lieu | Gouvernorat d'Idlib, ouest du gouvernorat d'Alep, nord du gouvernorat de Hama |
Issue | Victoire d'Hayat Tahrir al-Cham |
Changements territoriaux | Tahrir al-Cham contrôle 60 % du gouvernorat d'Idlib[1] |
Hayat Tahrir al-Cham | Ahrar al-Cham |
• Abou Jaber • Abou Mohammed al-Joulani |
• Ali al-Omar |
Batailles
- 1re Deraa
- 2e Deraa
- Homs
- Banias
- Telkalakh
- 1re Rastane
- Talbiseh
- 1re Jisr al-Choghour
- 1re Jabal al-Zawiya
- 1er Hama
- Lattaquié
- 2e Rastane
- 1er Zabadani
- Douma
- 3e Rastane
- 2e Zabadani
- 1er Qousseir
- 1re Azaz
- 1re Idlib
- Taftanaz
- 4e Rastane
- Nobl et Zahraa
- Tremseh
- 1re Damas
- Ghouta orientale
- Alep
- Al-Tel
- Menagh
- 1er Régiment 46
- 1re Maarat al-Nouman
- Cheikh Souleimane
- 2e Taftanaz
- 2e Hama
- Kuweires
- 1re Al-Chaddadeh
- 1re Yaaroubiyé
- 1re Raqqa
- 2e Qousseir
- 3e Qousseir
- Ras al-Aïn
- Daraya
- Maaloula
- 2e Azaz
- Mahin et Sadad
- 2e Yaaroubiyé
- 1re Tall Hamis
- 2e Raqqa
- 1re Jarablous
- Al-Manajir
- Otaybah
- Yabroud
- Markada
- Kassab
- 1re Khan Cheikhoun
- Rankous
- 1re Boukamal
- Tall al-Jabiyah
- 1re Deir ez-Zor
- 1re Kobané
- Ras al-Maara
- 2e Deir ez-Zor
- Al-Chaer
- Division-17
- Brigade 93
- 1re Tabqa
- Djezaa
- 2e Kobané
- Mabrukah
- 3e Yaaroubiyé
- 2e Jabal al-Zawiya
- Wadi al-Deïf
- 2e Tall Hamis
- Tall Tamer
- 2e Régiment 46
- Bosra
- Cheikh Hilal
- 2e Idlib
- Foua et Kafraya
- Bousra al-Harir
- Qalamoun
- 2e Jisr al-Choghour
- 1re Palmyre
- Al-Amr
- 1re Tall Abyad
- Sourane
- 1re Hassaké
- Brigade 52
- Aïn Issa
- 2e Hassaké
- 3e Zabadani
- Sarrine
- Sahl al-Ghab
- Malkiyé
- Al-Qaryatayn
- 1re Marea
- 1re Abou Douhour
- 3e Hama
- Al-Hol
- Tichrine
- Cheikh Meskin
- 1re Tall Rifaat
- 2e Al-Chaddadeh
- Khanasser
- 2e Tall Abyad
- 2e Palmyre
- Al-Raï
- 2e Maarat al-Nouman
- 1re Tasil
- Qamichli
- 2e Tall Rifaat
- Khan Touman
- 3e Raqqa
- 2e Marea
- 1re Manbij
- 2e Tabqa
- 2e Boukamal
- 3e Hassaké
- Opération Bouclier de l'Euphrate
- 2e Jarablous
- 4e Hama
- 4e Raqqa
- 3e Palmyre
- Al-Bab
- Wadi Barada
- 4e Palmyre
- 1re Poche d'Idlib
- 2e Tasil
- 5e Hama
- al-Hamad
- 3e Tabqa
- Badiya
- al-Tanaf
- Aqareb et Maboujé
- 5e Raqqa
- 2e Poche d'Idlib
- 1re Al-Soukhna
- Ouqayribat
- 3e Deir ez-Zor
- 2e Abou Douhour
- Beït Djine
- Mayadine
- 3e Boukamal
- Afrine
- Khoucham
- 3e Poche d'Idlib
- 4e Boukamal
- 3e Deraa
- Soueïda
- Al-Safa
- 4e Poche d'Idlib
- 2e Khan Cheikhoun
- Opération Source de paix
- Baricha
- Maarat al-Nouman et Saraqeb
- 2e Al-Soukhna
- 4e Deraa
- Al-Sinaa
- 2e Afrine et al-Bab
- Opération Griffe-Épée
- 4e Deir ez-Zor
- Offensive rebelle de 2024 en Syrie
- 2e Alep
- 6e Hama
- 2e Homs
- 5e Palmyre
- 2e Damas
- 2e Manbij
Coordonnées | 35° 55′ 47″ nord, 36° 37′ 54″ est | |
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Les combats de la poche d'Idlib ont lieu du 18 au lors de la guerre civile syrienne. Les affrontements opposent deux groupes rebelles syriens : Hayat Tahrir al-Cham et Ahrar al-Cham.
Prélude
Peuplé de deux millions d'habitants, dont 900 000 réfugiés, le gouvernorat d'Idlib est presque entièrement contrôlé par la rébellion[3]. Sa capitale, Idlib, a été prise en 2015 par une coalition de groupes islamistes : l'Armée de la conquête[4]. Cependant dès 2013, la région est le théâtre de combats ponctuels entre rebelles, en particulier entre le Front al-Nosra et des groupes liés à l'Armée syrienne libre[5].
Mais en 2017, la situation se dégrade particulièrement lorsque le Front Fatah al-Cham — l'ancien Front al-Nosra — attaque plusieurs groupes rebelles accusés d'être liés aux États-Unis[6]. Ces derniers fusionnent alors avec Ahrar al-Cham pour obtenir sa protection[6]. Peu après, le Front Fatah al-Cham fusionne à son tour avec plusieurs groupes pour former un nouveau mouvement : Hayat Tahrir al-Cham[6]. Ahrar al-Cham et Hayat Tahrir al-Cham sont alors les deux plus puissants groupes rebelles dans le gouvernorat d'Idlib[7].
En , un accord est conclu à Astana entre la Russie, l'Iran et la Turquie, pour mettre en place des « zones de désescalade » dans les régions contrôlées par les rebelles, et notamment la région d'Idlib[3]. Cependant l'accord exclut Hayat Tahrir al-Cham en raison de ses liens avec Al-Qaïda ; le groupe s'oppose également farouchement à une trêve avec le régime, contrairement à Ahrar al-Cham, qui est soutenu par la Turquie et le Qatar[3].
Déroulement
Les violences débutent le soir du [8], après que des hommes d'Ahrar al-Cham ont hissé un drapeau de la révolution syrienne à Idlib[9],[7]. Des affrontements entre Hayat Tahrir al-Cham et Ahrar al-Cham se répandent alors dans tout le gouvernorat d'Idlib, touchant la plupart des grandes villes de la province[7]. La ville d'Idlib, partagée entre les deux groupes, est cependant épargnée par les combats[9].
Certains habitants restent terrés chez eux, d'autres sortent dans la rue et manifestent pour réclamer la fin des hostilités, d'autres encore manifestent directement contre Tahrir al-Cham[3]. À Saraqeb, petite ville à l'est d'Idlib, la population participe pour la première fois à des élections le pour élire les nouveaux membres du conseil local[10]. Environ 2 500 personnes, dont un quart de femmes, se rendent aux urnes ; soit un taux de participation de 55 %[10]. Les djihadistes du Hayat Tahrir al-Cham pénètrent le lendemain dans la ville, arrachent le drapeau de l'opposition syrienne et tuent un journaliste[10]. Des milliers de personnes sortent alors dans la rue pour réclamer leur départ[10]. Les djihadistes se retirent finalement le [10]. La ville est alors tenue par le Front des révolutionnaires et la police locale[10].
Le , 150 rebelles soutenus par la Turquie, auparavant engagés dans l'Opération Bouclier de l'Euphrate, franchissent le poste-frontière de Bab al-Hawa (en) pour venir appuyer Ahrar al-Cham[9].
Le , les combats s'intensifient lorsque les hommes du Hayat Tahrir al-Cham attaquent au cours de la nuit le poste-frontière de Bab al-Hawa, tenu par les combattants d'Ahrar al-Cham[4].
Les hostilités cessent cependant dans la journée du , lorsque les belligérants annoncent la signature d'un cessez-le-feu[2],[8].
Conséquences
Les combats se terminent à l'avantage de Hayat Tahrir al-Cham qui s'est emparé d'une trentaine de villes et de localités, principalement aux abords de la frontière turque[2]. Ces localités les plus importantes étant Sarmada, Atmeh, Qah, Harim et Maarat al-Nouman[11]. L'accord prévoit également que les hommes d'Ahrar al-Cham, encerclés à Bab al-Hawa, se retirent du poste-frontière pour en remettre le contrôle à une autorité civile[8]. Plusieurs bataillons d'Ahrar al-Cham font aussi défection pour rejoindre Tahrir al-Cham[2],[12],[5].
Le , des centaines de combattants d'Ahrar al-Cham se retirent de la ville d'Idlib qui passe entièrement sous le contrôle de Hayat Tahrir al-Cham[2],[12],[5],[3]. Conformément à l'accord, le groupe quitte aussi le poste-frontière de Bab al-Hawa, qu'il contrôlait depuis trois ans[12]. Après ces combats, la présence d'Ahrar al-Cham dans le gouvernorat d'Idlib se concentre dans la ville d'Ariha et dans une partie du Jabal al-Zawiya, au sud-est de la province[2]. Hayat Tahrir al-Cham a alors pris l'ascendant sur son rival et devient le plus important groupe armé de la région[2],[5].
La frontière entre la Turquie et la région d'Idlib étant désormais entièrement sous le contrôle des djihadistes, Ankara annonce alors suspendre toutes ses aides humanitaires dans cette région[5],[3].
Les pertes
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les combats ont fait au moins 92 morts, dont 15 civils[2].
Par ailleurs, le , un attentat kamikaze frappe des combattants de Hayat Tahrir al-Cham à Idlib : l'attaque fait au moins 11 morts selon l'OSDH[2] ; 13 tués, dont deux civils parmi lesquels un enfant, selon le SNHR ; et 50 tués d'après la télévision panarabe Al Mayadeen[13],[14].
Voir aussi
- Nathalie Amar, « Syrie : situation militaire sur le terrain à Idleb », RFI, .
Notes et références
- ↑ (en) « Hay’at Tahrir al Sham Commits Wide Violations in Idlib Governorate » [PDF], Réseau syrien pour les droits de l'homme, (consulté le )
- AFP, « Syrie: la ville d'Idleb sous contrôle jihadiste après le retrait des rebelles »,
- Georges Malbrunot, « Syrie : en s'emparant de la ville d'Idlib, al-Qaida menace la Turquie et l'Europe », Le Figaro,
- AFP, « Syrie: les combats entre rebelles et djihadistes s'intensifient »,
- Madjid Zerrouky et Laure Stephan, « La rébellion syrienne en perdition », Le Monde,
- Romain Caillet, « Jihadistes proches d’al-Qaïda et rebelles radicaux s’unissent pour former l’Organisation de Libération du Sham », Jihadologie, 29 janvier 2017.
- Anthony Samrani, OLJ avec agences, « Mauvais temps pour l’opposition armée en Syrie »,
- Reuters, « Cessez-le-feu entre islamistes syriens dans la province d'Idleb », .
- Suleiman al Khalidi et Jean-Stéphane Brosse, Challenges avec Reuters, « Les combats entre rebelles se poursuivent dans le Nord syrien »,
- Delphine Minoui, « Syrie : au cœur de la province d'Idlib, un fragile îlot de résistance », Le Figaro,
- ↑ « Following the renewed fighting … Ahrar Al-Sham and Tahrir Al-Sham reconcile », OSDH,
- Reuters, « Hayat Tahrir al Cham assoit son emprise dans la province d'Idlib »,
- ↑ « Individuals killed in the explosion of a car bomb driven by a suicide bomber in Idlib city on July 23 », SNHR, 23 juillet 2017.
- ↑ Paul Khalifeh, « Syrie: Idleb tombe sous le contrôle des jihadistes de Tahrir al-Cham », RFI, .