Un compoids, compois ou compoix est, entre le XIVe et le XVIIIe siècle, une sorte de cadastre rudimentaire, avec description, arpentage et estimation de toutes les parcelles, dans les régions françaises de langue occitane.
Les plus anciens compoix sont citadins. Les premiers à décrire le paysage rural des zones non urbaines apparaissent au XIVe siècle. Ils sont de fait les contemporains de la guerre de Cent Ans et des vicissitudes de l'État Royal. Ces registres fiscaux n'ont dans un premier temps que vocation à répartir entre les membres de la communauté le montant de l'impôt dont elle est chargée de plus en plus régulièrement au cours du XVe siècle. Mais peu à peu, le compoix devient aussi un outil de gestion interne aux communautés. Entre autres, devant la dégradation des couverts forestiers et l'avancée des garrigues, les compoix ont permis de pondérer pour chaque ménage ou exploitation le nombre des bêtes d'élevage en fonction de la taille des domaines ou héritages. Ces livres souvent imposants ont fini par incarner les communautés elles-mêmes. Ils sont une source de données capitale pour la connaissance de l'histoire rurale en Languedoc.
Le compois terrien ne contenait que les terres ; le compois cabaliste était un état des industries, bestiaux, meubles, deniers prêtés à intérêts. Le terme de cabaliste était surtout usité en Languedoc.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Compois » (voir la liste des auteurs).
- Bruno Jaudon, Les Compoix de Languedoc. Impôt, territoire et société du XIVe au XVIIIe siècle (coll. « Bibliothèque d'histoire rurale »), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014, 608 p., ill. (ISBN 978-2-911369-11-7)
- Monique Lambert, Le compoix de Sceautres : in Le Coiron (collection « Pays d'Ardèche »), Privas, Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, .
- Bernard Rivet, « Présentation générale du Puy, d’après le compoix de 1544 », Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy-en-Velay, (lire en ligne [sur Gallica])
- Jean-Louis Issartel, « Le compoix cabaliste à Saint-Marcel-d'Ardèche sous l'Ancien Régime : dans un cahier consacré à l'élevage en Ardèche », Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, no 156, (lire en ligne)
- Michel Cros, « Le compoix du Bourg-Saint-Andéol de 1517… en langue d’Oc : dans un cahier dédié à : 1308, il y a 700 ans - Quand le Vivarais devint français », Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, no 99,