Les Shipibos-Conibos sont un peuple indigène d'Amazonie qui vit dans le département d'Ucayali et dans la partie méridionale du département de Loreto[1].
Population et langue
À l'origine, les Shipibos (nom issu du mot shipi/singe) et les Conibos (nom issu du mot coni/anguille) sont deux groupes ethniques distincts[2]. Depuis le début du XXe siècle, ils forment le groupe uni Shipibo-Conibo, groupe ethnique pano le plus dense. Selon le recensement national de 2017 (INEI 2018), ils sont 34 152 en comptant la population établie dans les régions urbaines de Pucallpa et Yarinacocha[1].
Au moins 600 familles auraient migré ces trente dernières années de leurs communautés vers ces centres urbains pour accéder à de meilleurs services au niveau de l'éducation et de la santé, ainsi que pour rechercher d'autres moyens de gagner leur vie. La plupart des autres vivent dans des villages dispersés sur une vaste zone de forêt vierge s'étendant du Brésil à l'Équateur[3].
La langue shipibo fait partie la famille des langues panoennes. C'est la sixième langue la plus parlée au Pérou[3].
Mode de vie, tradition et alimentation
Les Shipibos-Conibos vivent dans la forêt amazonienne depuis des millénaires. Nombre de leurs traditions sont encore pratiquées, comme la médecine de l'ayahuasca ou la poterie. Ils pratiquent l'agriculture itinérante et vivent de l'élevage, de la chasse et de la pêche.
Les chants médicaux chamaniques ont inspiré la tradition artistique et les motifs décoratifs que l'on retrouve à la base dessinés sur la peau puis sur les vêtements, les poteries, les outils et autres textiles.
les Shipibo-Conibo sont menacés par de fortes pressions extérieures, telles que la spéculation pétrolière, l'exploitation forestière, le narcotrafic et la conservation[4].
Annexes
Articles connexes
- Amazonie
- Amérindiens
- Parc national de la Sierra del Divisor (Pérou)
- Parc national de la Serra do Divisor (Brésil)
Bibliographie
- (en) Maj-Lis Follér, Environmental changes and human health : a study of the Shipibo-Conibo in Eastern Peru, University of Göteborg, Göteborg, 1990, 296 p.
- (de) Bruno Illius, Ani Shinan : Schamanismus bei den Shipibo-Conibo (Ost-Peru), Lit, Münster, 1991, 415 p. (ISBN 3-88660-619-8)
- (es) Kenneth M. Kensinger (et al.), Guía etnográfica de la Alta Amazonía, vol. III, Cashinahua, Amahuaca, Shipibo-Conibo, Smithsonian tropical research institute, Panamá, 1998, 450 p. (ISBN 9978-04-574-0)
Filmographie
- À l'écoute du peuple Shipibo-Conibo : chants et traditions d'Amazonie, film de Pierre Urban, Association Shane, La Rochelle, 2013, 2 DVD
Références
- Doriane Slaghenauffi, « Le chamanisme shipibo à l’épreuve de la modernité : guérir les maladies des Occidentaux par une forme de socialisation par les plantes », Anthropologie et Sociétés, vol. 44, no 3, , p. 129–148 (ISSN 0702-8997 et 1703-7921, DOI 10.7202/1078168ar, lire en ligne, consulté le )
- (en) Eakin, Lucille, Erwin Lauriault, Harry Boonstra, People of the Ucayali, (ISBN 978-0883121634)
- Evelyn Anca, Sam Shanee et Magdalena S. Svensson, « Ethnoprimatology of the Shipibo of the upper Ucayali River, Perú », Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine, vol. 19, no 1, , p. 45 (ISSN 1746-4269, PMID 37858223, PMCID PMC10588192, DOI 10.1186/s13002-023-00616-1, lire en ligne, consulté le )
- Eakin, Lucille, Nuevo destino: The life story of a Shipibo bilingual educator, SIL Museum of Anthropology, (ISBN 088312159X)
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :