Courrèges | |
Création | 1961 |
---|---|
Dates clés | 1965
immatriculation de la société actuelle |
Fondateurs | André Courrèges |
Personnages clés | Coqueline Courrèges |
Forme juridique | Société par actions simplifiée[1] |
Siège social | Paris France |
Direction | Adrien Da Maia |
Activité | Activités spécialisées de design |
Produits | Robes, jupes, manteaux, maille, parfums |
Société mère | Artémis |
Sociétés sœurs | Courrèges Parfums (712028638)
Courrèges Distribution (790116768) |
Effectif | 55 en 2010 |
SIREN | 319921854 |
Site web | http://www.courreges.com |
Chiffre d'affaires | 7 638 300 € en 2010
comptes récents non déposés[2] |
Résultat net | -3 853 300 € (en 2010 perte) |
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Courrèges (Groupe Courrèges[3]) est une entreprise française fondée en 1961 à Paris par André et Coqueline Courrèges. Emblématique des années 1960 avec ses minijupes, ses bottes blanches ou ses pantalons, elle bouleverse dès ses débuts les codes établis de la mode, et connait un succès important pendant une vingtaine d'années pour finalement être plus discrète à partir des années 1980. Trois décennies plus tard, elle renaît grâce à l'impulsion de deux entrepreneurs ayant acheté la marque, mais également l'héritage culturel de celle-ci.
Préambule
Depuis la fin des années 1950, la mode est en plein bouleversement : Marc Bohan, qui a fait ses armes dans le prêt-à-porter, arrive à la tête de la haute couture chez Dior ; ce même prêt-à-porter prend une part de plus en plus importante dans le vêtement ; Pierre Cardin, couturier qualifié de « futuriste » avec sa ligne « Cosmonaute » de 1962, présente dès 1959 une collection de prêt-à-porter au Printemps, puis développe des licences pour décliner son nom. Le pantalon va devenir un objet féminin, tel que l'avait déjà énoncé Emilio Pucci de nombreuses années auparavant, et le jeans son emblème. En parallèle, Yves Saint Laurent va lancer sa seconde ligne rive gauche, plus accessible. La minijupe de Mary Quant apparaît[N 1], les collants vont définitivement détrôner les bas et le porte-jarretelles. Comme un écho à la mode « pratique » et aux formes simples prônée par Gabrielle Chanel avant la Guerre, mais surtout à l'époque qui voit les femmes plus actives et plus indépendantes, André Courrèges présentera des collections qui marqueront définitivement la mode jusqu'à nos jours.
Historique
Société André Courrèges
André Courrèges décide de créer sa propre maison de couture, la Société André Courrèges, en 1961[7] dans un petit appartement avenue Kléber. Ils sont quatre, le couturier, sa compagne Coqueline et deux ouvrières[8]. Il est aidé financièrement par Balenciaga chez qui il a fait son apprentissage et quelques clientes du couturier Espagnol suivront Courrèges[8].
Les premières présentations rencontrent immédiatement le succès[N 2], mais la véritable reconnaissance publique arrivera juste après en même temps que l'arrivée des petites bottes blanches. Rapidement, André Courrèges conseille le port du pantalon en toutes circonstances, du matin au soir[8]. Dans la société des années 1960, cette revendication choque[6]. La minijupe, plus simple à imposer, sera lancée avant, précisera Coqueline[p 1]. « C'est la révolution » disent les journalistes de L'Officiel de la mode en sortant de la présentation de la collection 1963[11].
Courrèges lance la collection futuriste printemps-été « The Moon Girl », d'inspiration cosmique, en 1964. Le retentissement est important[p 1]. Le style de cette collection sera intitulé « Space Age Fashion ». Le blanc domine[N 3] et toutes les longueurs remontent : minijupe, mini-robes et manteaux très courts[12] ; le « controversé couturier qui a mis les femmes dans des costumes-pantalons, bottes blanches et robes au-dessus du genou » tel que le décrit le New York Times en février 1965, clame : « je veux faire entrer la lumière dans mes vêtements[7] ». Il fait disparaitre les chapeaux et accessoires, ne conservant que des gants, blancs[12]. Emmanuel Ungaro vient alors travailler avec lui comme assistant[6].
Janvier 1965, la collection révolutionne la création avec ses lignes géométriques, ses robes « trapèzes », ses tons acidulés, en contribuant au succès de la toute nouvelle minijupe, coupée « une main au-dessus du genou[13] ». Courrèges raccourcit encore les longueurs, joue sur les matériaux et les formes comme avec ses bottes et vêtements en PVC[14], ses lunettes à fentes[15], excelle dans l'utilisation du blanc avec la fameuse « petite robe blanche » et abuse des couleurs contrastées. Cette présentation est un manifeste pour la jeunesse, promouvant un nouveau style de vie[12]. La collection marque « un tournant dans l'histoire de la mode », le retentissement en France et dans le monde entier est énorme[12]. Catherine Deneuve[13], qui personnifie à cette époque un certain idéal esthétique, Brigitte Bardot, « en minirobe Courrèges avec nombril à l'air » dira Libération, la covergirl Twiggy, Mireille Darc, ou Françoise Hardy sont conquises. Cette dernière expliquera plus tard : « Je me suis intéressée à la mode quand j'ai commencé à faire de la scène et à passer à la télévision. C'est comme ça qu'un jour, n'ayant rien à me mettre pour l'émission Dim, Dam, Dom, j'ai contacté André Courrèges, dont j'aimais les collections très épurées. Et que je me suis retrouvée dans tous les magazines avec ce fameux ensemble - tunique, pantalon, bottines blanches - révolutionnaire pour l'époque[p 2]. »
Chères, les créations Courrèges sont largement copiées jusqu'aux États-Unis où le succès est immense. « Pillé, profané, massacré » écrit la presse, André Courrèges, « furieux[p 1] » décide début 1965 après sept collections, de cesser l'activité de sa maison et de ne pas organiser de défilé à l'été de la même année[N 4] : « nous ne serons plus copiés parce que nous allons nous copier nous-mêmes[p 1]. » Le couturier voit sa maison de couture comme son laboratoire[p 3]. Mais l'entreprise a besoin de fonds afin de développer des créations de prêt-à-porter, et ainsi commercialiser des lignes de vêtements plus accessibles financièrement que la haute couture[17], sans être dépendant du calendrier habituel des collections[18]. Mais la création ne s'arrête pas : pendant deux ans, plus d'acheteurs professionnels, plus de presse. Seules certaines clientes privilégiées bénéficient de nouveaux modèles tenus secrets et confectionnés en toute petite série[19].
Vers la fin de l'année, un accord d'exclusivité est passé entre Courrèges Beauté et L'Oréal afin de distribuer des parfums et cosmétiques[N 5]. L'Oréal prend des parts dans Courrèges. La Banque nationale pour le commerce et l'industrie prend également des parts de la Société André Courrèges, qui augmente alors spectaculairement son capital[N 6].
Courrèges déménage rue François-Ier[21] dans des locaux où le blanc domine[N 7].
Nouveau départ
Pour son nouveau départ, la marque jongle entre plusieurs lignes : tout d'abord le prêt-à-porter féminin et luxueux sous le nom « Couture Future » que Courrèges lance en février 1967 à la réouverture de la maison, afin de contrer les multiples copies des créations haute couture qui envahissaient les magasins[6] : une quinzaine de modèles environ, déclinés dans de multiples coloris[19],[N 8]. La haute couture avec « Prototype » en 1970, et une ligne de prêt-à-porter sportswear plus accessible nommé « Hyperbole » qui sera lancée en 1971. La marque mélange dans ses défilés[23] les trois lignes. Du blanc, de l'argent, du transparent, et les couleurs vives deviennent la signature de Courrèges. Les bottes vinyles devenues un symbole, les pantalons taille basse[24], et la robe mini sont loin du smoking de Saint Laurent ou du tailleur strict de Chanel qui dominent[25] la haute couture de cette époque : Roland Barthes, dans le numéro de septembre 1967 de Marie Claire titre « Le match Chanel - Courrèges », Elle lui accorde de nombreuses pages, le Vogue américain, dirigé par Diana Vreeland qui est « folle[p 1] » de Courrèges depuis qu'elle a assisté au défilé de 1965, publie des photos de ces modèles.
Dès 1968, alors que déjà un projet de voiture électrique est imaginé[23], est présentée la collection Space Age, avec ses couleurs argentées et métalliques. L'année suivante, Courrèges présente une collection avec la combinaison « seconde peau »[21] des collants à manches longues ou courtes suivant la saison, le tout dans des couleurs très vives[5] ; puis la collection Égypte s'inspirant des momies. Le couturier est également l'ardent défenseur du tailleur-pantalon, élément clef de la mode cette année-là[26]. En 1969, Courrèges habille Romy Schneider dans le film La Piscine. Il l'habille également l'année suivante dans Les Choses de la vie[27].
La marque compte dans les années 1970 près de 180 points de vente[23], dont trente boutiques — blanches — en nom propre[28]. En janvier Raquel Welch partage avec André Courrèges la couverture de Paris Match. La marque sort son premier parfum Empreinte, aux notes de rose, mandarine et santal, dans un flacon doré/cuivré composé d'une sphère comme bouchon et d'un cylindre. Il deviendra l'un des trois parfums les plus vendus en France à cette époque[23]. Sa ligne de sportswear « Hyperbole » est commercialisée à la suite. Passionné par le sport, Courrèges crée les dix lignes de vêtements officiels pour le personnel des Jeux olympiques d'été de 1972. Ces lignes sont fabriquées à Pau, l'atelier créé quelques années auparavant s'étant transformé en usine moderne[5]. Mais dans les années 1970, la mode évolue : de la tendance « spatiale », elle s'oriente vers quelque chose de plus romantique, fleuri, dont Cacharel sera un symbole. Le blanc reste malgré tout une dominante forte chez Courrèges[28]. Une collection pour hommes[6], avec des vêtements amples et souples, est lancée en 1973 avec la marque « Courrèges Homme ». Un parfum nommé FH77 voit le jour en 1977.
En 1973, la société Courrèges succède à celle de Pierre Cardin, qui a collaboré à partir de 1968, pour la réalisation des uniformes de la compagnie UTA[N 9]. Y sont déclinés les principes Courrèges : le pantalon et la minijupe viennent habiller les hôtesses, des pulls moulants, des blousons en skaï gris ou rouge, et des bottes blanches sans talon. Mais rapidement, l'uniforme étant peu classique, trop moderne, le personnel s'en lasse[29].
Au Salon de l’automobile de Paris en septembre 1974 est présenté un modèle de Matra Bagheera habillée entièrement de blanc par le styliste, le logo Courrèges orne l'aile droite. Ce modèle, qui verra des évolutions de couleurs l'année suivante, sera disponible durant deux ans au catalogue de Matra. Cette année-là, Courrèges ouvre une boutique à New York, sur la 57e rue[30], puis commercialise Eau de Courrèges, un parfum féminin aux notes de bergamote, citron vert et menthe, qui deviendra un grand succès.
En 1979, la maison Courrèges se diversifie dans de nombreux produits et commercialise un nouveau parfum pour femme, Amerique, qui sera suivi de In blue en 1983. Une planche à voile est vendue en 1981, ainsi qu'une gamme de vêtements isothermes adaptés à ce sport.
Années 1980
Le groupe japonais Itokin, un des deux licenciés de la marque Courrèges au Japon[31], achète en 1983[21] les 50 % de la maison appartenant à L'Oréal ; André Courrèges devient actionnaire minoritaire[32]. Rapidement, cette relation donne lieu à des différends judiciaires[33] qui dureront plusieurs années[20]. La Compagnie d'investissement Astorg reprendra début 1990 les parts de Courrèges à Itokin[33],[N 10], mais André Courrèges conteste cette transaction[32]. La maison, qui a changé plusieurs fois de propriétaire, reviendra à André et Coqueline quelques années après[34],[32].
En janvier 1986, l'entreprise commercialise une ligne Courrèges Homme spécifiquement pour le marché américain. C'est entièrement habillé de rose qu'André Courrèges présente la première fois cette collection aux États-Unis, accompagné de sa fille qui lui sert de traductrice[35].
Le couturier, qui souhaite plus se consacrer à son département Courrèges Design, recrute en 1993 Jean-Charles de Castelbajac qui avait été nommé par la « bible » WWD le « Courrèges des années 70[p 4] » pour dessiner, sous son impulsion, deux collections visionnaires. André Courrèges dira du styliste Castelbajac qu'« il était « très Courrèges ». C'est le seul qui discute style et non mode[p 4]. » Jean-Charles de Castelbajac quittera la maison au milieu de l'année 1994[36],[37]. Le parfum Sweet apparait en 1993, puis Niagara, pour homme deux ans plus tard. L'année d'après, c'est Generation un parfum pour femme, rapidement suivi de 2020.
Au milieu des années 1990, la marque, qui semble en sommeil, a disparu des médias depuis plusieurs années. Elle est rachetée au groupe japonais par les Courrèges[38], et Coqueline, reprend la direction artistique, tandis que sa fille Marie ouvre un café, le Café Blanc juste à côté de la boutique parisienne[39]. Durant cette période, Courrèges ne conçoit plus de haute couture[30], celle-ci étant abandonnée en 1995[40]. Mais, à la suite de ce renoncement, la réédition de quelques modèles iconiques des années 1960 réveille l'intérêt des médias et des autres maisons de couture qui s'inspirent du « style Courrèges » : Madame Figaro, Vogue, The New York Times[41], Depeche Mode… consacrent des articles[38].
La maison engage en 1997 Paul Deneve comme directeur général durant cinq ans. Celui-ci recentre les activités variées de Courrèges au siège parisien, les résultats semblent être au rendez-vous[42],[20].
Courrèges revient à haute couture, pour ce qui sera le dernier défilé, en 2002[43], année du dernier défilé d'Yves Saint Laurent également.
Plusieurs couturiers et stylistes, pour les collections de l'année 2007, rendent largement hommage au style Courrèges[44],[45]. Cette année-là, la maison collabore avec La Redoute pour une collection capsule : dix modèles[46], ainsi que du linge de maison[47].
La reprise
En 2010, le chiffre d'affaires en France rend les comptes déficitaires[23]. Jusqu'en janvier 2011, c'est sa femme Coqueline Courrèges qui est à la tête du studio, au siège de la maison rue François-Ier à Paris.
Alors que divers repreneurs ont sollicité les Courrèges[p 5], dont LVMH ou PPR[23], la maison est finalement vendue après presque un an de négociations à Jacques Bungert et Frédéric Torloting[48], coprésidents de l'agence de publicité Young & Rubicam.
Comme ils le précisent, ils ne connaissent rien à la mode : « Nous ne connaissions pas ce milieu, mais la mode, comme le milieu d’où nous venons, est un territoire créatif ». Coqueline Courrèges, qui souhaite transmettre sa maison[49], affirme à propos de cette vente : « Nous leur léguons l'intransmissible : notre pensée, notre raisonnement, notre imagination ! »[21]. « Tout ce qui a fait le succès de la griffe est là. Comme le fameux blouson en vinyle ou la minirobe simplissime[50] », ajoutent les repreneurs, « si la marque est bien endormie, elle n'a pas été abîmée, […] à condition d'en respecter les codes[51] » : 2011 marquant les 50 ans de la maison Courrèges, sont prévus pour relancer la marque, des rééditions de robes trapèzes, blousons en vinyle, minijupes, et sacs colorés ; ainsi qu'une boutique en ligne, le numérique étant une part importante de la stratégie d'entreprise face à la rareté des points de vente[52]. La marque dispose d'archives de 25 000 pièces stockées dans l'usine de Pau[51]. Il est diffusé également une bouteille d'eau Évian en édition limitée[53]. Les deux repreneurs fondent avec l'aide de Lionel Giraud « L'Atelier Design » permettant de créer toutes sortes de produits[49] dans l'esprit de la maison[54] tels les tabourets qu'avait dessiné André Courrèges des années auparavant. Ils introduisent le noir au sein des nouvelles collections, couleur pourtant peu habituelle de cette marque[N 11] et divisent l'offre en deux gammes principales : Trésors reprenant les modèles d'origine, et Essentiels pour les nouvelles créations[49]. Un nouveau parfum, Blanc de Courrèges, est commercialisé[56], et deux anciens, Eau de Courrèges et Empreinte, sont réédités[57],[58]. En 2013, une collection capsule est signée par les designers de l'entreprise pour le catalogue La Redoute et sa collection automne-hiver 2013-2014. Deux ans plus tard, les deux repreneurs engagent Sébastien Meyer pour le stylisme, et Arnaud Vaillant pour le commercial[59].
En 2017, Courrèges lance le parfum Eau Hyper Fraiche, puis en 2018 Mini Jupe, un clin d'oeil aux origines de la marque[60]. Jacques Bungert et Frédéric Torloting quittent l'entreprise début 2018[61].
En septembre, Artemis, la holding de la famille Pinault qui détenait déjà 40 % de la maison française Courrèges, a pris le contrôle à 100 % de l'entreprise alors en difficulté financière[61],[62]. Deux ans plus tard en septembre 2020, Nicolas Di Felice, anciennement chez Louis Vuitton, prend la direction artistique[63].
Notes et références
Notes
- Courrèges revendique la création de la minijupe, lancée par Mary Quant à Londres presque simultanément[4] ; en l'incluant dans ses présentations de haute couture, il apporte à ce vêtement une renommée importante par la médiatisation engendrée grâce à ses collections[5]. Il semble en fait qu'ils se soient influencés réciproquement et ont apporté une réponse similaire aux attentes de l'époque en matière de mode[6].
- Déjà fin 1962 la presse est élogieuse : « disciple de Balenciaga, tenant de lui le sens d'une élégance parfaite, ce jeune couturier possède une très grande maîtrise dans un métier dont il connaît les sortilèges aussi bien que les pièges. Son goût inné le pousse à la sobriété des lignes, évitant les mièvreries de l'heure[9]. »et confirme début 1963 :« Un talent qui s'affirme chaque saison et dont la maîtrise s'accentue à chaque collection, voilà ce que l'on applaudit dans les nouveaux modèles de ce si jeune et talentueux couturier. Son style rigoureux a la maturité des grands techniciens de la couture et la perfection de sa coupe est déjà un sommet[10]. »
- Il est à noter que la machine à laver le linge se répand dans les foyers durant les années 1960 comme le précise Coqueline Courrèges trois décennies plus tard. À la question de savoir « Pourquoi blanc ? » comme couleur principale les premières années de création, elle répond : « Plusieurs raisons, [mais] c'était aussi à ce moment-là que la machine à laver a été inventée[p 1]. »
- André Courrèges confirme sa décision de ne pas présenter une prochaine collection : « il accuse des magazines et des créateurs. Selon lui, « ils « usurpent » son style […] Le couturier se sent victime de son succès ». Il reproche ainsi à Vogue USA d'avoir commercialisé dans son édition d'août le patron d'un blouson […] L'hebdomadaire Elle est aussi stigmatisé […][16] »
- Les parfums ne resteront pas chez L'Oréal, un groupe suisse reprenant après plusieurs décennies la licence[20].
- Le capital de la société Courrèges augmente : la BNCI, future BNP, prend 45 % du capital par l'intermédiaire de sa filiale la Société d'Études et de Prospection des Marchés. Le capital passe de 30 000 Francs à 11,5 millions[19].
- Le Nouvel Observateur décrit alors ainsi les nouveaux locaux : « Surprise : une tornade blanche a tout emporté. […] une architecture de lumière et de transparence. On y retrouve la patte du « maître ». […] Sur le sol recouvert d'une feuille de plastique blanc, une floraison de sièges champignons en cuir blanc. Plus de murs, plus de plafond. Les volumes sont délimités par des cloisons en ellipse, des stores mobiles en lamelles blanches. […] C'est ici, en ce sanctuaire tout blanc, qu'André Courrèges présentera à la presse, le 3 février prochain, sa collection haute couture[19]. »Le quotidien Suisse La Gazette de Lausanne de son côté donne la description suivante :« Chez Courrèges, les salons, la décoration, les tabourets (inconfortables), les vendeuses […] tout est blanc, le blanc de la rigueur Courrèges[22]. »
- « Couture Future » est une ligne de prêt-à-porter de luxe nettement inspirée de sa haute couture et fabriquée selon des critères élevés de qualité comme cette même haute couture. Mais confectionnée, bien qu’artisanalement au début, en plus grande série, permettant de commercialiser des vêtements cinq fois moins chers. Cette ligne de vêtement est fabriquée à Pau, sa ville natale, où André Courrèges a fondé un atelier[5].
- Au même moment, Jacques Esterel habille le personnel d'Air Inter, et Carven Uniformes, département créé en 1965, les hôtesses des Aéroports de Paris, également avec un pantalon[29].
- Le tour de table est composé en fait du groupe Astorg, de l'IDI (Institut de développement Industriel) ainsi que Jacques Petit et Fernand Brambilla, deux particuliers[32].
- Le noir a été assez peu utilisé par Courrèges au cours des précédentes années[50]. la première apparition de cette couleur chez Courrèges date de 1968, le magazine L'Officiel de la mode le signale dans un de ses articles à l'époque, pour les collections Hiver : « Dans cette partie diurne beaucoup de blanc avec incrustations de vinyle, des mélanges de quadrillés sur fond clair. De la couleur, du rouge vif, du vert, beaucoup de marine, du tête-de-nègre et pour la première fois chez Courrèges du noir[55]. »Ce sera également pour cette même collection l'apparition de robes longues : « Pour la première fois nous avons vu des robes longues chez Courrèges et nous avons admiré ce beau style jeune et libre. […] Une longue jupe ouverte devant et festonnée s'ouvre et montre des jambes à demi recouvertes de bottes blanches[55]. »
Références
Sources primaires : interview
- (en) Lisa Eisner, Roman Alonso, « The White House », Magazine, sur nytimes.com, The New York Times Magazine, (consulté le )
- Sylive Wolff, « Françoise Hardy et Thomas Dutronc parlent mode », Styles, sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le )
- (en) Nadine Liber, « The Lord of the Space Ladies », Life, vol. 58, no 20, , p. 47 à 57
- Laurence Beurdeley, « Rencontre au sommet », L'Officiel de la mode, Éditions Jalou, no 784, , p. 18 à 27 (ISSN 0030-0403, lire en ligne)
- « Jacques Bungert et Frédéric Torloting : deux Messins taille patron pour Courrèges », sur republicain-lorrain.fr, Le Républicain lorrain,
Sources secondaires
- Sirene (registre national des sociétés).
- « Groupe courrèges à paris (319921854), ca, bilan, kbis », sur infogreffe.fr (consulté le ).
- « Informations légales », sur www.societe.com (consulté le )
- Olivier Saillard, « Le choc Mary Quant, l'effet Courrèges », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ) : « La rumeur veut que Mary Quant se soit procuré sa première minijupe à La Boutique des arts de Saint-Tropez avant d'en lancer la mode en Angleterre dès 1964. L'hypothèse selon laquelle la styliste anglaise aurait caricaturé ce qui frémissait déjà au-dessus du genou est plus probable. »
- Örmen 2012, p. 76.
- Palomo-Lovinski 2011.
- « Blanc de Courrèges », L'Officiel Paris, Éditions Jalou, no 969, , p. 100 (ISSN 0030-0403)
- Örmen 2012, p. 74.
- « Le film des collections d'hiver », L'Officiel de la mode, Éditions Jalou, nos 485-486, , p. 79 (ISSN 0030-0403)
- « Pleins feux sur les Collections », L'Officiel de la mode, Éditions Jalou, no 491, , p. 378 (ISSN 0030-0403)
- « Le choc Courrèges », L'Officiel de la mode, Éditions Jalou, no 800, , p. 229 (ISSN 0030-0403) « Courrèges est alors surnommé le Che Guevarra du frou-frou. Il vient de couper à vif dans les clichés de l'élégance et les chichis de la haute couture. »
- Örmen 2012, p. 75.
- « Deneuve adopte le court », Archives, sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
- Michèle leloup, « Il faut rendre à Courrèges… », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le ) : « Avec sa coupe architecturée, ses jerseys contrecollés, ses plastiques moulés et ses couleurs acidulées, […] C'est à lui que l'on doit la petite jupe trapèze en vinyle, la robe jogging à capuche Nylon et les bottes plates en plastique blanc. »
- Sophie Gachet, « Les lunettes de soleil Courrèges », Elle, no 3498, , p. 34 (ISSN 0013-6298) « On a tous en tête les lunettes à fentes imaginées par André Courrèges en 1965. »
- « Courrèges se rebiffe », L'Impartial, , p. 27
- (en) « André Courrèges », sur vam.ac.uk, Victoria and Albert Museum (consulté le ) : « Courrèges wanted to produce affordable clothes. From 1965 he spent two years raising funds to make his clothing more accessible. »
- Katia D.Kaupp, « Le secret de Courrèges », Le Nouvel Observateur, , p. 14 (ISSN 0029-4713) « Courrèges présentera une collection. Plus tard, quand il sera prêt. […] Courrèges, le premier, essaie de repenser toute la couture de fond en comble. […] il pourra travailler tranquillement. pas selon le rythme forcé de deux collections par an, mais selon le sien propre. Libéré des collections, […] il sortira sans se presser ses modèles. […] Courrèges en avait assez d'être copié. »
- Mariella Righini, « Le retour d'André Courrèges : « Haute couture » et « couture future » », Le Nouvel Observateur, , p. 27 (ISSN 0029-4713)
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- (en) Michael Gross, « Courrèges: new ventures, old optimism », The New York Times, , p. 18 (ISSN 0362-4331) « But this week, when Courreges came to the French Embassy in New York to show Courreges Homme, his first ready-to-wear collection designed specifically for American men, he was always dressed entirely in pink. He wore an evening suit that blazed with pink sequins at his show. »
- (en) « De Castelbajac leaving Courreges for his own line », WWD, no Issue 4, , p. 2 (ISSN 0149-5380) « the decision of Jean-Charles de Castelbajac to resign as fashion designer for Andre Courreges' women's ready-to-wear collection in Paris. »
- « Jean-Charles de Castelbajac renonce à sa collaboration. », Arhives, sur lemonde.fr, L Monde, (consulté le ) : « André Courrèges, […] tandis qu'il comptait se consacrer plus amplement à sa société Courrèges Design exploitant les produits autres que la mode. »
- Daniel Licht, « Toute la couture court après Courrèges. En rééditant quelques modèles, le couturier a remis son style à la mode. », sur liberation.fr, Libération, (consulté le ) : « En 1994, après dix ans de mise à l'écart volontaire, le couple Courrèges rachète son entreprise à ses actionnaires japonais en vue d'un plus grand contrôle de l'image de marque. À l'automne 1994, la maison ressort quelques modèles historiques qui ont marqué la fin des années 60. »
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- Héloïse Gray, « Retour vers le futur », Styles, sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le )
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- Virginie Mouzat, « Courrèges ou l’art de se hâter lentement », Style, sur lefigaro.fr, Madame Figaro, (consulté le ) : « C’est en quelque sorte une histoire d’amour, pas une transaction financière que recherchait Coqueline Courrèges, épouse d’André, le fondateur, lorsqu’elle a vendu sa griffe aux deux hommes »
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- « Les collections Hiver », L'Officiel de la mode, Éditions Jalou, nos 557-558, , p. 285 et 401 (ISSN 0030-0403)
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Annexes
Bibliographie
- Erik Orsenna, Courrèges, Xavier Barral, , 224 p. (ISBN 978-2-915173-27-7, présentation en ligne)
- Catherine Örmen (préf. Inès de La Fressange), Un siècle de mode, Paris, Éditions Larousse, coll. « Les documents de l'Histoire », , 128 p. (ISBN 978-2-03-587455-9), « Courrèges, en marche vers le futur », p. 74 à 77
- Noël Palomo-Lovinski (trad. de l'anglais par Lise-Éliane Pomier), Les plus grands créateurs de mode : de Coco Chanel à Jean Paul Gaultier, Paris, Eyrolles, , 192 p. (ISBN 978-2-212-55178-5), « André Courrèges », p. 128 à 129
Articles connexes
- Miss Dior gamme de prêt-à-porter de luxe, commercialisée à la même époque
- Saint Laurent rive gauche
Liens externes
- Site officiel
- Photos de la boutique parisienne : « Vitrine du jour : Courrèges in pink » sur Chic & Geek.com, 4 septembre 2011