de Mont-de-Marsan
Type | |
---|---|
Construction |
1275 |
Type |
---|
Pays |
France |
---|---|
Région | |
Département | |
Commune |
Coordonnées |
---|
Le couvent des Clarisses (convent de las Clarissas en gascon)[2] est un ancien établissement religieux catholique aujourd'hui disparu de l'Ancien Régime situé à Mont-de-Marsan. Il n'en reste aucune trace de nos jours.
Présentation
Un couvent voué à sainte Claire est fondé en 1256 dans la seigneurie de Beyries, à l'écart du bourg du Frêche. En 1275, l'évêque d'Aire Pierre de Betous transfère les Clarisses à Mont-de-Marsan, dans l'hôpital Saint-Jacques qui accueillait et soignait depuis la fin du XIIe siècle ou le début du XIIIe siècle les pèlerins de Compostelle sur la voie limousine[3]. Cet hôpital remplaçait lui-même un ancien prieuré bénédictin appartenant à l'abbaye de La Sauve-Majeure[4], peut-être voué à la Vierge Marie et qui aurait laissé son nom au pont de la May de Diù[n 2].
Premier couvent
Etabli à l'est de la cité[n 3], le premier couvent des Clarisse de Mont-de-Marsan se situe à l'extérieur des remparts de la ville, près de la porte de Roquefort[n 4], par où les pèlerins pénètrent dans le bourg castral après avoir franchi la Douze par le pont à péage de la May de Diù[5].
Les vicomtesses Constance de Moncade puis sa sœur et héritière Marguerite de Béarn se font les protectrices du couvent, où leur sœur Guillelma de Moncade est abbesse. La chapelle romane de Mont-de-Marsan est bâtie à la fin du XIIIe siècle à proximité. Sa construction est attribuée aux Clarisses[6].
Le 7 juillet 1530, le roi François Ier épouse en secondes noces Éléonore de Habsbourg au couvent des clarisses de Mont-de-Marsan[7], [n 5]. La cérémonie se déroule dans la nuit du 6 au 7 juillet vers deux heures du matin sous le ministère du cardinal François de Tournon[8].
Après un premier pillage en 1561, le couvent est saccagé en 1577 par les soldats du capitaine protestant de Mesme[6] lors des guerres de religion[n 6], puis définitivement détruit entre 1585 et 1588 pour permettre la construction de la Petite Tenaille, ouvrage de fortification de la ville renforçant la défense de la porte de Roquefort[9].
Ce premier couvent occupait l'emplacement de l'actuelle parking de la Douze au 4 rue Victor-Hugo (adresse de l'ancienne maison Nihous, face au square des Anciens-Combattants). Il n'existe toutefois pas de plan permettant d'attester plus précisément le nombre de bâtiments ou la configuration des lieux[9].
Deuxième couvent
Après le saccage de 1577 de leur couvent, les Clarisses logent dans plusieurs maisons du bourg dont elles font l'acquisition, avant de faire construire un nouveau couvent longeant le sud de la rue Maubec, à l'emplacement de l'actuelle préfecture des Landes[n 7]. Ce deuxième couvent est achevé en 1691[9]. Par la suite, elles s'agrandissent et achètent deux maisons au Bourg-Neuf[5].
Lors de la Révolution française, les biens ecclésiastiques sont nationalisés par application du décret du 2 novembre 1789 et la loi du 6 avril 1792 supprime les congrégations religieuses. A Mont-de-Marsan, les sœurs sont définitivement chassées du couvent des Clarisses et dispersées en octobre 1792. Les bâtiments conventuels servent un temps de prison où sont détenus les moines du couvent des Cordeliers, les prêtres réfractaires[n 8] et de caserne pour y loger les gendarmes qui les surveillent[n 9]. Une autre partie sert à entreposer les biens[n 10] des émigrés du département[10]. Prêtres et moines ne seront libérés qu'en 1800 par le baron Alexandre Méchin, premier préfet des Landes[11].
L'empereur Napoléon Ier fait étape à Mont-de-Marsan entre les 13 et 14 avril 1808 lors d'un déplacement à Bayonne. Il séjourne à cette occasion à l'hôtel Papin, propriété du sénateur Jean-Baptiste Papin, père d'une de ses anciennes maîtresses. Trois mois plus tard, il signe le décret de Bayonne du 12 juillet 1808 par lequel il fait don au département des Landes des bâtiments et dépendances du couvent des Clarisses pour l'établissement d'un hôtel de préfecture[12], à la suite de quoi le couvent est rasé. L'emprise ainsi libérée accueille l'hôtel de préfecture des Landes, édifié entre 1810 et 1818[9].
Revenus
Tout comme leurs homologues masculins franciscains du couvent des Cordeliers, les Clarisses vivent de la générosité des seigneurs et du peuple. En 1329, Gaston II de Foix-Béarn ordonne au péager de Mont-de-Marsan de payer annuellement 200 sous de Morlaàs à l'Ordre des Pauvres Dames. En 1332, B. de Nadeylhac fait un don de 50 livres bordelaises aux sœurs mineures montoises[13]. Les sœurs perçoivent en plus des droits sur une vingtaine de paroisses. La rapidité de la reconstruction de leur couvent après 1577 atteste qu'elle possèdent de nombreux revenus[5].
Vestige
Un sarcophage[n 11] de pierre provenant de la fouille du premier couvent des Clarisses en 1983 est conservé dans les réserves du musée Despiau-Wlérick après avoir été exposé plusieurs années à la minoterie de Mont-de-Marsan[9].
Notes et références
Notes
- Vue panoramique de Mont-de-Marsan du peintre hollandais Joachim Duviert, réalisé en 1612, conservé à la Bibliothèque nationale de France, Paris, Département des estampes, Vx, 23, fol. 298-299
- Voir la liste des ponts de Mont-de-Marsan
- Voir le plan de situation réalisé par Claude Dépruneaux, « Mont-de-Marsan XVIIe siècle : enceintes de la ville », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
- Pòrta de Rocahòrt en gascon, vraisemblablement située au niveau de l'actuel débouché de la rue des Remparts, longeant le square des Anciens Combattants
- L'endroit exact du mariage dans les Landes (entre Captieux, Roquefort, le couvent de Beyries au Frêche, etc.) ne fait toutefois pas l'unanimité parmi les historiens.
- Voir les guerres de Religion dans les Landes
- Au 26 rue Victor Hugo. A noter que la rue Maubec était alors plus longue que de nos jours du côté Est
- Jean-François de Candau, né à Grenade-sur-l'Adour le 7 août 1758 (grand-oncle du futur maire de Mont-de-Marsan Ferdinand de Candau), prébendier de Bresquit, à Mont-de-Marsan, en même temps que curé de Campet, prête en 1793 le serment exigé sur la constitution civile du clergé avant de vite se rétracter, ce qui lui vaut une peine d'emprisonnement à l'ancien couvent des Clarisses. Libéré le 12 ventôse an VIII, il devient, en 1801, curé de Bretagne-de-Marsan puis de Saint-Jean-d'Août et de Cère, en 1833.
- Voir les anciennes écuries de la gendarmerie de Mont-de-Marsan
- Voir : bien national
- Voir le croquis du sarcophage réalisé par Claude Dépruneaux, « Couvent des Clarisses, sarcophage de pierre XIIe – XIIIe siècles », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
Références
- Coordonnées trouvées sur Google Maps
- Bertrand DUTHIL, Contes et récits de l'Adour en gascon et français, Éditions Charbonnier-Quillateau, , 227 p. (ISBN 978-2-918090-10-6), p. 56
- « Histoire de Mont-de-Marsan|tome 1|des origines à 1800 |Louis et Michel Papy|éditions interuniversitaires|p36 », sur excerpts.numilog.com (consulté le )
- « Leur histoire, c'est aussi notre histoire, épisode n°7| Le pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle », sur émission diffusée sur Radio MDM (consulté le )
- Pascal Larrazet, Service Communication, « Mont-de-Marsan, ville de religions », sur www.montdemarsan.fr (consulté le ).
- Serge Pacaud, Mont-de-Marsan médiéval , collection de poche Poutchic, , 93 p. (ISBN 9782824003726), p. 69
- Les Landes en 101 sites et monuments, vol. hors-série, Saint-Just-la-Pendue, Chirat, coll. « Le Festin », , 142 p. (ISBN 978-2-36062-305-1), p. 9
- Pascal Larrazet, Service Communication, « Ils sont passés par Mont-de-Marsan », sur www.montdemarsan.fr (consulté le ).
- Alain Lafourcade, Mont-de-Marsan de A à Z, Alan Sutton, , 144 p. (ISBN 9782813802057), p. 81-82
- Nicolas Nauze, Mont-de-Marsan, Atlas historique des villes de France : Naissance d'un chef-lieu, Ausonius éditions, , 304 p. (ISBN 9782356132222), p228
- Claude Dépruneaux, Le monastère des Cordeliers ou Franciscains et Mont-de-Marsan, Bulletin de la Société de Borda, p. 145-152
- Jacqueline Baylac, Mont-de-Marsan, châteaux, moulins et Grande Rue : Des maisons et des hommes, Bulletin n°21 des Amis des archives des Landes (AAA) et de l'Association landaise de recherches et de sauvegarde (ALDRES), 2010-2011, 185 p., p. 113-114
- Archives Historiques du département de la Gironde, Tome 45, 1910. Selon cette source ce document se trouvait aux Archives départementales des Landes : H 176, 5. 21