Décès | Ndeer, Sénégal |
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Nom dans la langue maternelle |
Fatim Yamar Xuuri Yaay |
Activité |
Reine du Waloo |
Enfant |
Ndieumbeutt Mbodj, Ndaté Yalla Mbodj |
Fatim Yamar Khuri Yaay (ou Faatim Yamar Xuuri Yaay), née au XVIIIe siècle, est une figure emblématique de l'histoire du Waalo et une linguère reconnue pour sa résistance lors des événements de Nder. Elle appartenait à la dynastie Tedyek, l'une des trois grandes dynasties du royaume du Waalo[1].
En 1816, à la mort de son cousin Kouly Mbaba, elle fut intronisée souveraine du Waalo. Cette accession au pouvoir permit également à son époux d'être nommé Brak (roi) du Waalo, consolidant ainsi leur autorité au sein du royaume.
Pendant son mariage avec le Brack Amar Fatim Borso, Fatim Yamar donna naissance à deux filles : Ndieumbeutt Mbodj, née vers 1800, et Ndaté Yalla Mbodj, née en 1810. Ces deux femmes deviendront par la suite, et successivement, linguères, perpétuant ainsi l'héritage de leur mère et jouant un rôle crucial dans l'histoire politique et culturelle du Waalo[2].
Accession au pouvoir
Elle devient dirigeante intérim du Waloo[3] en 1819, son mari se faisant soigner à Saint-Louis suite à sa blessure subie lors le 21 septembre, lors d’une attaque menée contre le royaume par une coalition réunissant les clercs musulmans du Futa Toro, les commerçants métis et les Maures du Trarza.
Événement de Ndeer
Ayant eu vent de l’absence du roi et de tous les hauts dignitaires de la cour, les maures du Trarza attaquent le Waloo, plus précisément le royaume de Ndeer, le 7 mars 1820. Il n’y a donc que les guerrières de Fatim Yamar pour défendre le royaume et les Maures finissent par venir à bout de cette armée. Quand elles comprennent qu’elles sont en train de perdre, les dernières survivantes, y compris la linguère Fatim Yamar, préfèrent la mort au déshonneur: elles s’immolent donc par le feu pour ne pas devenir esclaves des Maures. Fatim Yamar fera néanmoins fuir ses deux filles âgées d’une dizaine d’années, Djeumbeut et Ndaté Yalla, qui deviendront toutes les deux dirigeantes du Waloo[3].
Notes et références
- Bernadette DIOUF DIENE, « Figure emblématique de résistance: Ndatte Yalla Mbodj, reine et héroïne d'Afrique (1810-1860) », La recherche en études françaises : un éventail de possibilités, no 79, , p. 192-193 (DOI http://dx.doi.org/10.12795/9788447221660)
- Coumbis Hope Lowie, « Des femmes, des dieux et du sang : les plus grandes reines d’Afrique » , sur vanityfair.fr, (consulté le )
- (en) Cheikh Tidiane LO, « Heritage of Ndeer: Performing Martyrdom as a Form of Women's Resistance and Self-Empowerment in Senegal », Africa Today, vol. 68, no 3, , p. 25-42 (lire en ligne [PDF])