Les Gamostolini sont une tribu d'insectes hémiptères hétéroptères (punaises) énicocéphalomorphes de la sous-famille des Aenictopecheinae. Cette tribu est encore mal connue. Elle présente une répartition néotropicale, subantarctique et holarctique, et compte une douzaine d'espèces décrites, mais de nombreuses espèces restent à décrire.
Description
Au sein des Aenctopecheinae, la tribu des Gamostolini se distingue de celle des Aenictopecheini par la taille, pouvant être plus grande (entre 2,5 et 7 mm), et par la vénation des ailes antérieures est proche de celle des Enicocephalidae[1].
Répartition
Leur répartition est particulière et très disjointe, avec un genre australien (Australostolus), genre néotropical (Tornocrusus), un genre de l'extrême sud de l'Amérique du Sud (Terre de Feu, zone subantarctique (Gamostolus), et un genre holarctique (Boreostolus), présent en Amérique du Nord (zone néarctique, États-Unis[2] et Canada[3]), ainsi que dans l'Est du Paléarctique, en Sibérie orientale[2] et au Tibet[4]. Concernant ce dernier genre, l'hypothèse liée à sa distribution est la survie dans deux refuges glaciaires pendant des glaciations au Pléistocène[2].
Biologie
S'agissant d'espèces très peu souvent rencontrées, et lorsqu'elle le sont, souvent capturées à la lumière, leur biologie est pratiquement inconnue. Ils vivent toujours avec de l'humidité, sous les pierres (Gamostolus subantarcticus[5], Tornocrusus aguilari: sous une pierre dans un dépôt de soufre à la Soufrière, en Guadeloupe[6]), dans des tourbières de sphaigne de Magellan (Gamostolus subantarcticus)[7], dans du sable mouillé sous des pierres, sur les rives de petites rivières (Boreostolus[2]). Australostolus a été trouvé dans des zones inondables de régions semi-désertiques, en association avec des chénopodes et des touffes d'herbes[8].
Gamostolus hiverne à l'état adulte en s'enfonçant jusqu'à une profondeur de plus de 15 cm pour éviter le gel.
Ce sont des prédateurs, probablement de petits arthropodes, avec des adaptations morphologiques correspondantes, telles que des pattes antérieures ravisseuses, mais on ne connaît pas leurs proies.
Systématique
Cette tribu est une division de la sous-famille des Aenictopecheinae, établie par Pavel Štys en 1989[9].
Elle est constituée à partir du genre Gamostolus, le premier genre à avoir été décrit par Ernst Evald Bergroth en 1927[10], pour y placer une espèce déjà décrite en 1883 sous le nom d'Henicocephalus subantarcticus[5]. Un second genre, Boreostolus[2], est décrit en 1970, puis un troisième, Tornocrusus, en 1977[11], et enfin un dernier en 1980, Australostolus[12].
De nombreux spécimens restent à décrire[13].
Liste des genres
Selon BioLib (8 novembre 2023)[14] corrigé et complété à partir de Schuh & Weirauch (2020)[1] :
- genre Australostolus Štys, 1980
- genre Boreostolus Wygodzinsky & Štys, 1970
- genre Gamostolus Bergroth, 1927
- genre Tornocrusus Kritsky, 1977
Notes et références
- (en) Randall T. Schuh et Christiane Weirauch, True bugs of the world (Hemiptera, Heteroptera) : classification and natural history., Manchester, Siri Scientific Press, , 800 p. (ISBN 978-0-9957496-9-6 et 0-9957496-9-8, OCLC 1125224106, lire en ligne), p. 302-312
- (en) Petr Wygodzinsky et Pavel Štys, A new genus of aenictopecheine bugs from the Holarctic (Enicocephalidae, Hemiptera), vol. no.2411, New York, American Museum of Natural History, , 17 p. (lire en ligne [PDF])
- G. G. E. Scudder et P. Štys, « Aenictopecheidae (Hemiptera: Heteroptera: Enicocephalomorpha): A Family New to Canada », Proceedings of the Entomological Society of Washington, vol. 118, no 4, , p. 588 (ISSN 0013-8797, DOI 10.4289/0013-8797.118.4.588, lire en ligne, consulté le )
- (en) Petr Baňař, Taxonomy of Oriental Enicocephalidae (Heteroptera: Enicocephalomorpha) and morphological novelties of new taxa. Ph.D. Thesis, Praha, Charles University in Prague. Faculty of Science. Department of Zoology, , 184 pp. + 2 appendices (présentation en ligne), p. 15
- (es + la) Carlos Berg, « Addenda et Emendanda ad Hemiptera Argentina (continuatio) », Anales de la Sociedad Científica Argentina, vol. 16, , p. 116-117 (lire en ligne [PDF])
- André Villiers, « Sur Quelques Hétéroptères de Guadeloupe (Henicocephalidae, Reduviidae) », Annales de la Société entomologique de France (N.S.), vol. 14, no 4, , p. 727-734 (ISSN 0037-9271 et 2168-6351, DOI 10.1080/21686351.1978.12278716, lire en ligne [PDF], consulté le )
- (es) Hugo A. Pereyra, Verónica A. Pancotto et M. del Carmen Coscarón, « Aportes al conocimiento de la entomofauna patagónica: uso de hábitat de Gamostolus subantarcticus (Berg, 1883) (Hemiptera: Heteroptera: Aenictopecheidae) », Revista Chilena de Entomología, vol. 48, no 4, , p. 769–776 (DOI 10.35249/rche.48.4.22.12, lire en ligne [PDF], consulté le )
- (en) « Australian Faunal Directory: Aenictopecheidae », sur biodiversity.org.au (consulté le )
- (en) P. Štys, « Phylogenetic systematics of the most primitive true bugs (Heteroptera: Enicocephalomorpha, Dipsocoromorpha) », Práce Slovenská Entomologická Spolocnost' SVA, Bratislava, vol. 8, , p. 69-85
- (en) Ernst E. Bergroth, « Hemiptera Heteroptera from New Zealand », Transactions and Proceedings of the New Zealand Institute, vol. 57, , p. 671-684 (lire en ligne [PDF])
- (en) Kritsky, Gene, « Two New Genera Of Enicocephalidae (Hemiptera) », Entomological News, vol. 88, no 7 & 8, , p. 161-168 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- (en) Štys, Pavel, « Australostolus monteithi, gen. n., sp. n. – First record of an Australian aenictopecheine bug (Heteroptera: Enicocephalidae) », Acta Entomologica Bohemoslovaca, vol. 77, , p. 303–321
- Pavel Štys, « Zoogeography of Enicocephalomorpha (Heteroptera) », Bulletin of Insectology, vol. 61, no 1, , p. 137-138 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- BioLib, consulté le 8 novembre 2023
Liens externes
- (en) Référence BioLib : Gamostolini Štys, 1989 (consulté le )