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Joseph Gilbert Naccache |
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Lycée Carnot de Tunis (- Institut national agronomique (jusqu'en ) |
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Azza Ghanmi (en) |
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Parti communiste tunisien (jusqu'en ) Perspectives tunisiennes (années 1960) |
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Gilbert Naccache, né Joseph Gilbert Naccache le à Tunis et mort le à Paris, est un écrivain et militant de gauche tunisien.
Biographie
Études et carrière professionnelle
Joseph Gilbert Naccache naît le à Tunis[1] au sein de la communauté juive[2]. Il étudie au lycée Carnot de Tunis de 1944 à 1956 puis, une fois son baccalauréat obtenu, part pour Paris, où il intègre l'Institut national agronomique et y obtient, sous la direction de René Dumont[3], un diplôme d'ingénieur agronome en 1962[1].
Rentré en Tunisie, il travaille comme ingénieur principal pour le ministère de l'Agriculture, successivement au service de la production agricole, végétale et animale (1962-1963), au service de l'hydraulique et de l'équipement rural (1963-1964), au projet de planification rurale intégrée de la Tunisie centrale (1964-1967) et au bureau de contrôle des unités coopératives de production du Nord (1967)[1]. À sa demande, il est muté au Centre d'études et de recherches économiques et sociales tout en dépendant encore du ministère qui cesse de le payer[1].
Activités militantes et répression
Il rejoint le Parti communiste tunisien à l'âge de quinze ans mais en est expulsé en 1959 pour ses tendances trotskistes[3]. Au milieu des années 1960, il rejoint le mouvement d'extrême gauche clandestin Perspectives tunisiennes et devient l'un de ses principaux dirigeants avec Noureddine Ben Khedher[3].
Opposant au régime du président Habib Bourguiba, dont il déplore l'autoritarisme et l'alignement sur les États-Unis dans un contexte de guerre du Viêt Nam[4], Gilbert Naccache est arrêté le , torturé puis jugé par la Cour de sûreté de l'État et condamné le à seize ans de prison[1]. Après plusieurs grèves de la faim, ses conditions de détentions s'améliorent[1]. Libéré le au bénéfice d'une grâce présidentielle, il est assigné à résidence durant deux ans, à Gafsa puis Bou Salem, mais laissé sans ressource[1].
Détenu à nouveau en , il est condamné à un an de prison en mars de la même année, peine prolongée à la suite de l'interception par des gardiens de messages échangés avec l'extérieur de la prison et malgré l'absence de preuve[1]. Le , le président Bourguiba annonce le retrait de la grâce de 1970, ce qui signifie que Naccache doit purger encore quatorze ans de prison[1]. Il bénéficie toutefois d'une libération conditionnelle le et ne retrouve la totalité de ses droits qu'après la révolution de 2011[1].
Le , il témoigne de son expérience devant l'Instance vérité et dignité[5],[1].
Parcours littéraire
Durant sa peine de prison, il rédige son autobiographie sur des emballages de cigarettes de la marque Cristal ; l'ouvrage baptisé Cristal est publié en 1982 par sa maison d'édition, Salammbô[3],[6]. Il y défend notamment son engagement au sein du Parti communiste tunisien[3].
Naccache s'installe en France en 2003 avec sa femme Azza (en) et leur fils Slim. En 2005, il publie un recueil d'écrits sur divers sujets intitulé Le ciel est par-dessus le toit[3].
- Cristal, Tunis, Éditions Salammbô, , 329 p.
- Cristal, Tunis, Chama,
- Cristal, Tunis, Mots Passants, , 353 p. (ISBN 978-9973-02-489-3, lire en ligne)
- Le ciel est par-dessus le toit : nouvelles, contes et poèmes de prison et d'ailleurs, Paris, Éditions du Cerf, , 206 p. (ISBN 978-2-204-07831-3)[7].
- Le ciel est par-dessus le toit : nouvelles, contes et poèmes de la liberté, Tunis, Chama, , 278 p. (ISBN 978-9973-753-12-0).
- Qu'as-tu fait de ta jeunesse ? Itinéraire d'un opposant au régime de Bourguiba (1954-1979) : suivi de Récits de prison, Paris, Éditions du Cerf, , 284 p. (ISBN 978-2-204-08867-1).
- Vers la démocratie ?, Tunis, Mots Passants, (ISBN 978-9973-02-490-9).
- Le Manchot et autres nouvelles, Tunis, Chama, , 141 p. (ISBN 978-9973-753-11-3).
- Comprendre m'a toujours paru essentiel : entretiens avec Mohamed Chagraoui, Tunis, Chama, , 253 p. (ISBN 978-9973-753-13-7).
- Il pleut des avions, Tunis, Chama, , 318 p.
- Patchwork : textes politiques et théoriques écrits entre 1978 et 2018, Tunis, Chama, , 328 p. (ISBN 978-9938-923-12-4).
Il meurt le à Paris ; le président tunisien Kaïs Saïed instruit l'ambassadeur de Tunisie en France de faciliter le rapatriement de sa dépouille pour y être inhumé en Tunisie selon son souhait[8]. Il est inhumé le au carré des libres penseurs du cimetière du Borgel à Tunis, en présence de plusieurs personnalités dont le président Saïed, le chef du gouvernement Hichem Mechichi et le secrétaire général de l'UGTT Noureddine Taboubi[9].
Notes et références
- « Auditions publiques – Gilbert Naccache », sur ivd.tn, (consulté le ).
- « Tunisie : Gilbert Naccache va porter plainte contre les salafistes auteurs d'appels au meurtre de Juifs », sur nawaat.org, (consulté le ).
- (en) Habib Kazdaghli, « Naccache, Gilbert », dans Norman A. Stillman et Phillip Isaac Ackerman-Lieberman, Encyclopedia of Jews in the Islamic world, Leyde, Brill, (ISBN 978-90-04-17678-2 et 90-04-17678-0, OCLC 650852958, lire en ligne).
- Khadija Mohsen-Finan, « La gauche arabe perd trois de ses grandes figures », sur orientxxi.info, (consulté le ).
- Kenza Safi-Eddine, « En Tunisie, témoigner pour essayer d'effacer les stigmates de la dictature », sur lorientlejour.com, (consulté le ).
- Hatem Bourial, « Gilbert Naccache : l'homme de cristal », sur webdo.tn, (consulté le ).
- « Gilbert Naccache », sur editionsducerf.fr (consulté le ).
- « Kaïs Saïed rend hommage à Gilbert Naccache qui sera inhumé en Tunisie selon ses dernières volontés », sur lorientlejour.com, (consulté le ).
- « Tunis : Gilbert Naccache accompagné à sa dernière demeure », sur kapitalis.com, (consulté le ).
Liens externes
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