Pays d'origine |
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Genre musical | Free jazz, musique improvisée |
Années actives | Depuis 1966 |
Labels | FMP, Intakt |
Le Globe Unity Orchestra est un collectif européen de free jazz et musique improvisée, originaire d'Allemagne. Il est formé en 1966 par le pianiste Alexander von Schlippenbach.
Histoire
Le Globe Unity Orchestra est formé durant l'automne 1966 à la suite d'une commande reçue par Alexander von Schlippenbach pour le festival de Jazz de Berlin[1]. Le pianiste restera son directeur musical. Les racines musicales du groupe sont le free jazz américain duquel ces musiciens s'émancipent pour inventer leur propre voie réunissant tant les traditions européennes savantes et populaires que les musiques extra-occidentales : « Au départ, ce nouveau style de « free jazz » spécifiquement européen fut bâti sur les innovations formelles, sonores, méthodologiques et expressives avancées par Ornette Coleman, Albert Ayler, Cecil Taylor, John Coltrane et d’autres musiciens afro-américains du début des années 1960. Plus tard, on attribua largement à ces nouveaux musiciens européens le fait d'avoir rompu avec les directions stylistiques empruntées par le jazz américain[2]. »
Pour sa première représentation à la philharmonie de Berlin, le , Schlippenbach rassemble en un grand ensemble le quartet de Gunter Hampel, le quintet de Manfred Schoof et le trio de Peter Brötzmann soit Willem Breuker (sb, ss), Brötzmann (s), Gerd Dudek (st), Hampel (clb, fl), Sven-Åke Johansson (batt), Peter Kowald (b, tuba), Jaki Liebezeit (batt), Buschi Niebergall (basse), Alexander von Schlippenbach (p) et Schoof (trp). Durant les années qui suivent, l'orchestre de début est étoffé par la participation d'autres musiciens européens et américains tels que Johannes Bauer (trb), Anthony Braxton (sa, cl), Rüdiger Carl (sa, st), Günter Christmann (trb), Toshinori Kondo (trp), Steve Lacy (ss), Paul Lovens (batt), Paul Lytton (batt), Albert Mangelsdorff (trb), Evan Parker (ss, st), Michel Pilz (clb, cl, bars), Ernst-Ludwig Petrowsky (sa, cl, fl), Enrico Rava (trp), Paul Rutherford (trb), Heinz Sauer (ss, st), Bob Stewart (tuba) et Kenny Wheeler (trp).
Dans les années 1970, la présence de musiciens anglo-saxons est plus marquée, avec des musiciens tels que le guitariste Derek Bailey, le saxophoniste Evan Parker, les trombonistes Malcolm Griffiths et Paul Rutherford, le trompettiste Kenny Wheeler et le batteur Han Bennink. Ces années productives furent marquées par une série d’enregistrements sur le label FMP.
L'orchestre se produit à New Delhi, en Inde, pour le Jazz Yatra à la fin des années 1970. Il joue également à l’Ashoka Hotel à New Delhi en 1978. Le concert clôturant la période d’activité principale du groupe est celui donné au festival de Jazz de Chicago en 1987. Durant les années 1980 et 1990, le groupe connait une activité plus réduite qui serait liée à des conditions économiques plus défavorables[3].
Le ralentissement de l’activité du groupe n’affecte pas la pérennité du noyau dur de la formation. La composition de l’ensemble en l'honneur du 40e anniversaire célébré en 2006 réunit autant les anciens membres que des musiciens issus de la jeune génération free européenne, tels que Axel Dörner ou Rudi Mahall. Les musiciens rassemblés pour le concert et l'enregistrement sont les suivants : Johannes Bauer (trb) ; Jeb Bishop (trb) ; Jean-Luc Cappozzo (trp) ; Gerd Dudek (s) ; Axel Dörner (trp) ; George Lewis (trb) ; Paul Lovens (batt) ; Paul Lytton (batt), Rudi Mahall (clb) ; Evan Parker (s) ; Ernst-Ludwig Petrowsky (s) ; Paul Rutherford (trb) ; Alexander von Schlippenbach (p) ; Manfred Schoof (trp) ; Kenny Wheeler (trp).
Style musical
Le panel stylistique de l'orchestre est large et rassemble autant des morceaux de Thelonious Monk, de Jelly Roll Morton que des improvisations libres collectives. Alors que l'orchestre évolue, il recourt de moins en moins à des arrangements structurés[4].
L'orchestre est décrit comme « la plus remarquable association de talents issus du jazz non conventionnel depuis les big bands de l'AACM »[5]. Le principe de réunir au cours de l’après-guerre des musiciens venant de toute part du globe n’est pas exempte d’une dimension utopique et politique : « Les musiciens allèrent jusqu’à rechercher le rassemblement bien plus ambitieux d’une communauté globale imaginée - une unité globale - rendue plus urgente que jamais par les souvenirs de la brutalité de la guerre, une fois de retour au pays, qui comme pour Manfred Schoof, forma l’arrière-plan des fondateurs de l’orchestre, une expérience qu’aucun Américain né après la guerre civile américaine n’avait jamais enduré dans son propre pays[6]. » Dans la même veine de collectifs mêlant écriture et improvisation[7] figurent Le Vienna Art Orchestra dirigé par Mathias Rüegg ou le Willem Breuker Kollektif de Willem Breuker.
Discographie
- 1966 : Alexander Schlippenbach: Globe Unity (Saba/MPS)
- 1973 : Live in Wuppertal (FMP)
- 1974 : Der alte Mann bricht... sein Schweigen (FMP)
- 1975 : Bavarian Calypso/Good Bye(FMP)
- 1976 : Evidence Vol. 1 (FMP)
- 1976 : Into the Valley Vol. 2 (FMP)
- 1977 : Jahrmarkt/Local Fair (Po Torch)
- 1977 : Pearls, Globe Unity Orchestra and Guests (FMP)
- 1978 : Improvisations JAPO
- 1979 : Hamburg '74 (avec Choir of the NDR-Broadcast) (FMP)
- 1980 : Compositions (JAPO)
- 1983 : Intergalactic Blow (JAPO)
- 1993 : 20th Anniversary (FMP)
- 2001 : Globe Unity 67 and 70 (Atavistic/Unheard Music Series)
- 2003 : Globe Unity 2002 (Intakt)
- 2007 : 2006: Globe Unity – 40 Years (Intakt)
- 2011 : Baden-Baden '75, Globe Unity Orchestra and Guests (FMP)
- 2013 : ... Und Jetzt Die Sportschau (Trost)
- 2014 : 50 Jahre Jazz Fest Berlin (Berliner Festspiele) (enregistré en 1966)
- 2018 : Globe Unity – 50 Years (Intakt) (enregistré en 2016)
Notes et références
- ↑ (en) « Globe Unity Orchestra », sur efi.group.shef.ac.uk (consulté le )
- ↑ Globe Unity and The Little Red Hen.
- ↑ (en) Allen Clifford, « Globe Unity Orchestra, Globe Unity - 40 Years », sur Allaboutjazz, (consulté le ), The GUO had a few periods of hiatus in lean economic times during the 1980s and 1990s, but despite change and loss have persevered as an ensemble since their inception. (Le GUO eu quelques périodes de hiatus durant les temps économiques maigres des années 1980 et 90, mais la pérennité du noyau dur de la formation s'est maintenue en dépit des changements et des pertes.).
- ↑ (en) Steve Huey, « Globe Unity Orchestra », sur AllMusic (consulté le ), As the orchestra evolved, it relied less and less on structured arrangements, eventually becoming completely free. However, since a 20th-anniversary celebration and recording session, the group has mostly been silent.
- ↑ (en) John Litweiler, The Freedom Principle : Jazz After 1958, Da Capo, (ISBN 0-306-80377-1), The most remarkable assemblies of outside jazz talent since the AACM big bands.
- ↑ Globe Unity and The Little Red Hen. « The musicians even sought the far more ambitious coming-together of an imagined global community - a global unity - made more urgent than ever by the memories of the brutality of war come home that, as with Manfred Schoof, formed the background of the orchestra’s founders, an experience that no American born after the US Civil War ever endured in their own land ».
- ↑ Philippe Carles, André Cleargeat et Jean-Louis Comolli, Dictionnaire du Jazz, Robert Lafont, (ISBN 2-221-07822-5).
Annexes
Bibliographie
- (en) George Lewis, Globe Unity and The Little Red Hen, Zurich, Intakt CD 133, .
- (de) Christian Broecking, « 40 Jahre Globe Unity Orchester », Berliner Zeitung, (lire en ligne).
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- (en) Globe Unity Orchestra, sur AllMusic.
- (en) Globe Unity Orchestra, sur AllAboutJazz.
- [vidéo] Globe Unity Orchestra sur YouTube.