Une goélette à hunier(s) (« topsail schooner » en anglais)[1] est une goélette dont la voile de misaine (aurique) est surmontée d'une ou plusieurs voiles carrées nommées huniers[1].
Le terme goélette carrée existe aussi pour désigner ce type de goélette, il est moins utilisé.
Historique et usages
Navires élégants et rapides, les précurseurs de la goélette à hunier furent construits pour la première fois à Baltimore aux États-Unis au XVIIIe siècle, c'est pourquoi ils furent nommés les « clippers de Baltimore » ou des « clippers baltimoriens ». S'ensuivit un usage pour le transport commercial, principalement le cabotage[1] et pour la pêche (appelé pour cet usage « goélettes islandaises »)[1].
Dans la marine à voile, elles ont été utilisées comme aviso[1].
Typologie et variantes du gréement d'une goélette à hunier
Le mât de misaine, à l'avant du grand mât, porte une hune et est prolongé par un mât de hune fixé fermement au bas-mât. Ce mât de hune est équipé de deux, trois ou rarement quatre vergues destinées à établir des voiles carrées, les huniers.
La présence de hunier sur le mât de misaine est la configuration la plus fréquente. Plus rarement, certaines goélettes disposent de hunier sur d'autres mâts (grand mât…).
Le(s) mât(s) de hune avec ses vergues remplace(nt) le prolongement classique d'un mât de « goélette franche ». La goélette franche n'est pas équipée de voile carrée, et permet d'établir à cet emplacement un flèche[2]. Ce flèche, est une voile triangulaire hissée au-dessus de la voile de misaine, de la grand voile, ou autre, mais toujours au-dessus d'une voile aurique à corne.
Il ne faut pas confondre les goélettes à hunier avec les autres types de goélettes. Les goélettes à huniers ont une grande voile aurique à la base de chaque mât complétée ou non par une voile carrée. Les brick-goélette de même pour les trois-mâts goélette nommés aussi barque-goélette ou barquentin et le trois-mâts barque qui dispose d'un à deux phares (équipement de mât) entièrement gréé en voiles carrées.
Configuration classique
de goélette |
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Configuration rare
de goélette à huniers multiples |
Quelques goélettes à hunier encore visibles
En état de naviguer
- Le Solway Lass (1902) Australie.
- La Belle Poule (1932) France.
- L' Étoile (1932) France.
- L' Étoile de France (1938) France.
- Le Jacob Meindert (1952) et le JR Tolkien (1964) Pays-Bas.
- Le Shenandoah (1964) États-Unis.
- Le R. Tucker Thompson (1985) Nouvelle-Zélande.
- Le Wylde Swan (2010) Pays-Bas, ancien chalutier de 1920 reconverti.
Répliques ou bateaux musées
- La Amistad (1939) réplique de bateau d'un ancien schooner négrier.
- Le Californian (1984), États-Unis.
- Le Pacific Swift (1986), Canada.
- Le Pride of Baltimore II (1988), États-Unis.
- La Recouvrance (1991) goélette ambassadrice du port de Brest France.
- Le Sadko (1993), Russie.
- Le Lynx (2001), États-Unis.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Parïs Bonnefoux et De Bonnefoux, Dictionnaire de marine à voiles, Editions du Layeur, 1999 (réédition d'un ouvrage du xixe siècle), 720 p.
- Collectif, Guides des voiliers : Reconnaître les gréements anciens, Douarnenez, Le Chasse Marée, , 72 p. (ISBN 2-903708-13-4)
- Collectif, Guide des termes de marine : Petit dictionnaire thématique de marine, Le Chasse Marée - Armen, , 136 p. (ISBN 2-903708-72-X)
- Collectif, Guide des gréements : Petite encyclopédie des voiliers anciens, Douarnenez, Le Chasse Marée, , 127 p. (ISBN 2-903708-64-9)