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Reuben Mednikoff (en) |
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Grace Winifred Pailthorpe, née le et morte , est une peintre surréaliste, chirurgienne et chercheuse en psychologie britannique.
Biographie
Jeunesse et Première Guerre mondiale
Grace Pailthorpe est née à St Leonards-on-Sea dans le Sussex en 1883[1]. Elle était la troisième et seule fille des dix enfants nés d'Edward Wright Pailthorpe, un courtier en bourse, et d'Anne Lavinia Pailthorpe née Green, une couturière, tous deux membres des Frères de Plymouth, une secte religieuse puritaine et rigoriste[2],[3]. Les Frères de Plymouth étant un groupe séparatiste, les enfants Pailthorpe ont donc été scolarisés à la maison pour limiter leur exposition à la société extérieure à la secte au maximum[3]. Après la mort d'Edward Pailthorpe en 1904, la famille déménage à Southport dans le Lancashire[3].
Grace Pailthorpe s'inscrit au Royal College of Music en 1908 mais décide rapidement d'étudier la médecine. En 1914, elle obtient son diplôme de médecin à l'hôpital Royal Victoria de Newcastle upon Tyne, diplôme décerné par l'université de Durham[4].
Pendant la Première Guerre mondiale, elle sert avec distinction comme chirurgienne dans les hôpitaux militaires àLondres, Paris et Liverpool[3]. En 1915, elle travaille aux côtés de Henry Tonks et de John Masefield, à l' hôpital temporaire d'Arc-en-Barrois dans le département de la Haute Marne en France. En 1916, Grace Pailthorpe est mutée en tant que chirurgienne à l'hôpital des femmes écossaises de Salonique[4].
Carrière
Après la guerre, Grace Pailthorpe parcourt le monde, elle passe notamment quatre années de 1918 à 1922 à Youanmi en Australie occidentale comme médecin de district[5]. Elle a également travaillé comme médecin pour une société d'exploitation minière d'or en Australie[3].
De retour en Angleterre en 1922, Pailthorpe commence des études en psychologie médicale et en analyse freudienne, notamment par le biais de recherches sur la psychologie criminelle à la prison de Birmingham. En 1923, avec une subvention du Conseil de recherche médicale, elle continue ses recherches à la prison pour femmes de Holloway[4]. La même année, elle publie un article sur le comportement délinquant dans The Lancet et devient associée de la British Psychoanalytic Society. Elle continue à publier des livres et des articles sur la psychologie de la délinquance et, en 1931, a créé l'Association pour le traitement scientifique des criminels, aujourd'hui Clinique Portman, désormais intégrée au système de santé national britannique, ainsi qu'au Centre d'études sur la criminalité et la justice (Centre for Crime and Justice Studies)[6]. L'Association fut la première au monde à promouvoir une approche scientifique de la délinquance et comptait parmi ses vice-présidents Carl Jung, HG Wells et Sigmund Freud[7],[8]. En 1932, Grace Pailthorpe publie deux articles sur ses recherches à la prison de Holloway et, en 1934, elle reprend la prise de patients en analyse privée[4].
En 1935, Grace Pailthorpe rencontre Reuben Mednikoff, avec qui elle commence des recherches sur la psychologie de l'art[1]. Mariés et vivants à Port Isaac dans le comté du Cornouailles, le couple entreprend des expériences de psychanalyse et crée des œuvres d'art surréaliste[9]. Grace Pailthorpe contribue à l'Exposition surréaliste internationale qui se tient à Londres en 1936 et contribue également à d'autres expositions et publications surréalistes, telles que le London Bulletin[10]. Ses peintures et dessins ont été grandement salués, entre autres, par André Breton[7],[11].
En 1938, Grace Pailthorpe publie The Scientific Aspect of Surrealism qui ne reçoit pas un accueil favorable de la part des autres artistes surréalistes britanniques[12]. Dans cet ouvrage et les suivants, elle défend la théorie selon laquelle le surréalisme et la psychanalyse sont des moyens de libération personnelle et de développement de la créativité artistique et de la liberté d'expression[4],[10]. Elle et Reuben Mednikoff ont étudié l'art de l'autre pour déterminer les associations derrière chaque image, considérant cela comme une alternative à l'analyse conventionnelle, en échangeant les rôles de patient et d'analyste tous les quinze jours[12],[4]. Bien que Pailthorpe ait présenté les résultats de ces études non conventionnelles lors de conférences à des collègues, elles ne furent pas publiées de son vivant[4]. Après une série de désaccords concernant l'organisation et l'espace d'exposition, Grace Pailthorpe et Reuben Mednikoff sont « officiellement » exclus du groupe des Surréalistes britanniques en 1940[5],[10].
En juillet 1940, Grace et Reuben quittent la Grande-Bretagne pour New York puis se rendent en Californie[8]. De septembre 1942 à avril 1943, Pailthorpe travaille à l'hôpital psychiatrique d'Essondale en Colombie-Britannique (Canada) puis elle et Mednikoff tiennent une exposition commune en 1944 à la Vancouver Art Gallery[4]. Cette exposition, qui contient plus de quatre-vingts œuvres, a eu une influence non négligeable sur le développement du surréalisme dans l’Ouest canadien[8]. Parallèlement à l'exposition, Grace donne un certain nombre de conférences sur le surréalisme, dont une diffusée par la Société Radio-Canada (Canadian Broadcasting Corporation)[8].
Le couple revient en Angleterre en mars 1946. De 1948 à 1952, Pailthorpe est consultante en psychiatrie à la Clinique Portman, avec son mari comme assistant. Elle dirige également une école d'art-thérapie de 1950 à 1958, période dans laquelle elle déménage dans le Sussex[4].
Mort et héritage
Pailthorpe décède en juillet 1971. En 1986, la Leeds City Art Gallery inclus Pailthorpe dans l'exposition Angels of Anarchy - Surrealism in Britain in the Thirties, ainsi que dans l'exposition de 1992 Women Artists of the British Surrealist Movement, 1930-1990[4]. Une rétrospective commune avec Mednikoff, Sluice Gates of the Mind (Les Vannes/ portes de l'esprit en fançais), est organisée par la même galerie d'art en 1998[5]. En 2021, l'exposition Fertile Spoon présentée par la Bosse et Baum Gallery montre des œuvres de Grace Pailthorpe aux côtés de celles de l'artiste contemporaine Mary Stephenson[12].
Dans son roman Salonika Burning, paru en 2022, l'écrivaine australienne Gail Jones met en scène Grace Pailthorpe et ses expériences en Macédoine sous le nom de « Grace », processus de mise en fiction que Jones impose également à l'écrivain australien Miles Franklin, au peintre britannique Stanley Spencer et de l'aventurière australienne Olive King.
L'artiste et universitaire australien Baden Pailthorpe, né en 1984, est un cousin au troisième degré de Grace Pailthorpe. Tous deux ont été exposés au Centre Pompidou à Paris. Grace Pailthorpe est présente dans l'expositionSurréalisme (2024), et Baden Pailthorpe dans Hors Pistes (2014).
Références
- Frances Spalding, 20th Century Painters and Sculptors, Antique Collectors' Club, (ISBN 1 85149 106 6)
- Catherine Milner, « The eeriest couple in art » [archive du ], The Daily Telegraph, (consulté le )
- « Grace Pailthorpe: the early years », The Tavistock and Portman NHS Foundation Trust, (consulté le )
- Nigel Welsh & Andrew Wilson (Eds.), Sluice Gates of the Mind, The Collaborative Work of Pailthorpe and Mednikoff, Leeds Museums and Galleries, (ISBN 090198163X)
- David Buckman, Artists in Britain Since 1945 Vol 2, M to Z, Art Dictionaries Ltd, (ISBN 0 953260 95 X)
- « History;-Centre for Crime and Justice Studies », Centre for Crime and Justice Studies (consulté le )
- Angels of Anarchy, Women Artists and Surrealism, Prestel / Manchester Art Gallery, (ISBN 978-3-7913-4365-5)
- Michel Remy, Surrealism in Britain, Ashgate, (ISBN 0 75460 041 6)
- « Reuben Mednikoff », Peter Nahum At the Leicester Galleries (consulté le )
- Kunstmuseum Wolfsburg, Blast to Freeze, British Art in the 20th Century, Hatje Cantz Publishers (ISBN 3-7757-1248-8)
- Robin Garton, British Printmakers 1855-1955 A Century of Printmaking from the Etching Revival to St Ives, Garton & Co / Scolar Press, (ISBN 0 85967 968 3)
- Philomena Epps, « Between Grace Pailthorpe and Mary Stephenson: the mysterious logic of dreams », Art UK, (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Print in the Victoria and Albert Museum