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2 269 t () |
Le gruyère français est un fromage fabriqué en Franche-Comté et en Savoie. C'est un fromage au lait cru de vache, à pâte pressée cuite, dont la meule a un poids moyen de 42 kg. Il contient des trous, particularité qui provient de la température pendant la phase de maturation, plus élevée pour le gruyère de France que pour le gruyère suisse.
L'appellation Gruyère de France est préservée par le biais d'une Indication géographique protégée européenne.
Sa couleur et son goût varient en fonction de l'alimentation des vaches, qui influe sur la composition du lait.
Histoire
La première mention du mot gruyère pour désigner un fromage apparaît au XVIIe siècle en Gruyère dans le canton de Fribourg en Suisse, région connue depuis l'Antiquité pour la fabrication de fromage gras.
Cependant, l'invention du fromage de Gruyère tel qu'on le connaît aujourd'hui (fromage à pâte dure, mûri à des températures et dans des conditions précises, après caillage à la présure de lait chauffé à basse température) est la conséquence de l'évolution agro-pastorale des populations des Préalpes fribourgeoises et de leur économie au cours du XVIIe siècle, comme le montrent les travaux de Nicolas Morard[4].
Pendant le XVIIIe siècle, des Fribourgeois s'établissent dans les cantons de Vaud, du Valais, en Franche-Comté et en Savoie, exportant avec eux leur savoir-faire.
En 1762, l'Académie française ajoute le mot gruyère à son dictionnaire en spécifiant qu'il s'agit d'un fromage provenant de la région de Gruyères en Suisse[5]. Puisqu'il provient d'un toponyme, ce mot est un onomastisme.
Le comité Interprofessionnel des producteurs de Comté employait l'appellation « gruyère de Comté »[6] avant d'imposer le terme Comté seul.
Dans le langage courant, le mot gruyère était utilisé, au XXe siècle, pour désigner tous les fromages à pâte cuite, en particulier pour désigner du gruyère râpé[7].
Protections d'appellation du produit agricole français
La convention internationale de Stresa sur les fromages de 1951 reconnaît que l'appellation « gruyère » est une propriété franco-suisse, les deux pays possédant son droit d'utilisation[8].
En 2001, l’Interprofession du Gruyère, association regroupant les acteurs de la production du gruyère suisse, obtient l’appellation d’origine contrôlée suisse pour le produit suisse[9].
La protection de l'appellation a d'abord existé en France sous la forme d'une appellation d'origine contrôlée française, instaurée en 2007[10]. La France a également demandé une reconnaissance du nom au niveau de l'Union européenne, en introduisant une requête d'appellation d'origine protégée européenne. À la suite du contentieux entre les producteurs des deux pays, la France a finalement accepté les recommandations de la Commission européenne[11], et renoncé à l’AOP au profit d'une indication géographique protégée européenne. L'AOC française est abrogée en 2012 et l'IGP européenne est instaurée.
L'appellation française « gruyère », protégée par une IGP de la Communauté européenne depuis 2013, se distingue donc de l'appellation suisse homonyme, préservée par une AOP reconnue depuis 2011 par la Communauté européenne[12],[11]. Entre autres différences d'aspect, la pâte du gruyère français doit avoir des trous, alors que le gruyère suisse n'en possède pas[13],[14]. Le cahier des charges de l'IGP européenne du fromage français prévoit aussi l'utilisation de lait cru (comme pour le gruyère suisse) de races de vaches locales (montbéliarde, simmental française, abondance, tarentaise et vosgienne). Leur alimentation se fait à base d’herbe pâturée, de foin, de céréales, à l’exclusion de toutes formes d’aliments fermentés, et sans OGM[15],[16]. L'affinage dure 4 mois minimum. Les meules d'environ 42 kg, font 53 à 63 cm de diamètre pour 13 à 16 cm d'épaisseur. La pâte de couleur ivoire à jaune pâle, est ferme et présente des trous de grosseur variant entre le petit pois et la cerise[16].
Production
La production du gruyère de France et du lait pour sa fabrication se concentre sur cinq départements : le Doubs, le Jura, la Haute-Saône, la Savoie et la Haute-Savoie, ainsi que sur quelques communes de départements limitrophes[17]. Son affinage peut être réalisé ailleurs dans la zone[18].
Ce sont environ 200 exploitations laitières qui fournissent le lait à neuf sites de fabrication situés dans le Doubs (Charmauvillers, Guyans-Vennes, Indevillers, Les Plains-et-Grands-Essarts, Trévillers), en Haute-Saône (Aboncourt-Gesincourt, Larians-et-Munans), et en Savoie à Saint-Germain-la-Chambotte. Trois caves d'affinage s'occupent d'environ 52 000 meules par an, ce qui représente environ 1 700 tonnes commercialisées par an[18],[19].
Notes et références
- Décret du 28 mars 2007 relatif à l'appellation d'origine contrôlée « Gruyère » , sur legifrance.gouv.fr.
- Décret n° 2012-1206 du 30 octobre 2012 portant abrogation du décret du 28 mars 2007 relatif à l'appellation d'origine contrôlée « Gruyère » , sur legifrance.gouv.fr.
- Règlement d'exécution (UE) n°110/2013 de la Commission du 6 février 2013.
- Voir en particulier Morard 1998 et Morard 2011.
- « Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762) - page 849 ».
- « Le comité interprofessionnel du gruyère de comté (CIGC) - La Terre de Chez Nous - Franche-Comté Belfort », sur m.laterredecheznous.com (consulté le )
- Au sens figuré, gruyère est employé pour désigner un endroit non compact comme "Tout Orléanais le sait : le sous-sol de la ville est un vrai gruyère".
- Convention internationale sur l'emploi des appellations d'origine et dénominations de fromage, page 7.
- « L'histoire », sur gruyere.com (consulté le ).
- Décret du 28 mars 2007 relatif à l'appellation d'origine contrôlée « Gruyère »
- « L'AOC sera détenue par les producteurs suisses », sur lafranceagricole.fr, (consulté le )
- Appellations d'origine protégées et indications géographiques protégées (AOP/IGP)
- « Le gruyère français peut garder son nom à condition d'avoir des trous », sur Radio télévision suisse, (consulté le ).
- « Le Gruyère français doit avoir des trous », sur Site internet du Figaro, (consulté le ).
- Les points clés du cahier des charges de l’IGP Gruyère de France, gruyere-france.fr
- STUDIO DE LÀ, « Gruyère (IGP) », sur Le Guide du Fromage (consulté le ).
- Ain, Isère, Côte-d'Or, Saône-et-Loire, Territoire-de-Belfort, Vosges, Haute-Marne.
- Un terroir, une histoire, gruyere-france.fr
- https://draaf.bourgogne-franche-comte.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/FicheIGPGruyere__cle432248.pdf
Articles connexes
Liens externes
- Appellation fromagère française
- Fromage IGP
- Fromage au lait de vache
- Fromage au lait cru
- Fromage à pâte pressée cuite
- Fromage laitier
- Fromage de la Haute-Saône
- Fromage du Doubs
- Fromage du Jura (département)
- Fromage du Territoire de Belfort
- Fromage de l'Ain
- Fromage de l'Isère
- Fromage de la Côte-d'Or
- Fromage de Saône-et-Loire
- Fromage de la Haute-Marne
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- Fromage de la Savoie
- Fromage des Vosges (département)
- Objet troué
- Indication géographique protégée en Auvergne-Rhône-Alpes
- Indication géographique protégée en Bourgogne-Franche-Comté