Nom de naissance | Henry Dreyfus |
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Naissance |
Paris 3e |
Décès |
(à 63 ans) Paris 17e |
Nationalité | française |
Activité principale |
journaliste auteur dramatique chansonnier |
Style |
chanson française parodie |
Activités annexes | 1890-1929 |
Lieux d'activité | Paris |
Distinctions honorifiques |
Officier d'Académie Médaille d'honneur de la mutualité Chevalier de la Légion d'honneur |
Henri Fursy (appelé aussi simplement Fursy) est un journaliste, auteur dramatique et chansonnier montmartrois né le à Paris 3e et mort le à Paris 17e.
Biographie
Jeunesse et débuts
De son vrai nom Henry Dreyfus, il naît le dans le 3e arrondissement de Paris de Mayer Dreyfus, négociant, et Julie Rosine, sans profession[2].
Après des études au lycée Colbert, il travaille dans une entreprise de draperie puis comme comptable à la Banque nationale et, à la fermeture de celle-ci, au journal La France d’Émile de Girardin dont le rédacteur en chef, Charles Lalou, est un ancien camarade de collège[3]. Henry Dreyfus se tourne alors vers le journalisme, collaborant avec différents périodiques tels que Le National, L'Éclair, Le Rappel, La Liberté et La Lanterne[3],[4].
Carrière artistique
Parallèlement à ses articles, il commence à écrire des monologues et des chansons qu'il interprète lui-même au théâtre des Capucines et à la Bodinière puis au Carillon, 43 rue de la Tour-d'Auvergne[5] où il crée ses Chansons rosses en 1893. Il est aussi parolier pour plusieurs artistes parisiens de café-concert comme Paulus ou Mily-Meyer.
Lors du déclenchement de l'affaire Dreyfus, il adopte le pseudonyme de Fursy (intialement « de Fursy », anagramme de Dreyfus), ne souhaitant pas être associé au militaire alors en disgrâce[6].

En 1895, il devient secrétaire général du nouveau cabaret, le Tréteau de Tabarin (ou Tréteaux de Tabarin), ouvert 58 rue Pigalle et dont il assure la promotion au travers de ses collaborations journalistiques. En désaccord avec la direction, il rachète en 1899 le célèbre Chat noir, 12 rue Victor-Massé, dont le propriétaire, Rodolphe Salis, est mort deux ans plus tôt, et la rebaptise La Boîte à Fursy[7],[8]. S'y produisent les vedettes de l'époque dont Théodore Botrel. Son départ de la rue Pigalle entraîne la faillite de l'établissement qu'il rachète à son tour en 1901 pour y transférer la Boîte à Fursy[9].
Lors de la Première Guerre mondiale, il se produit avec le théâtre aux armées au cours de l'année 1916[10].
Mort
Henri Fursy meurt d'une crise cardiaque le dans le 17e arrondissement de Paris, à l'âge de 63 ans[11],[12],[13],[14]. Il est d'abord enterré au cimetière du Montparnasse en présence notamment de Gustave Charpentier, Maurice Donnay et Romain Coolus[15] dans la sépulture familiale Dreyfus, avant d'être ré-inhumé la même année au cimetière de Saint-Ouen (11e division) où sa tombe, à l'abandon et très dégradée, est cependant toujours visible.
Le chansonnier Albert Michaud publie après son décès un hommage dans Le Cornet[15].
Vie privée
Henri Fursy épouse le à la mairie du 9e arrondissement de Paris Pauline Clara Marie Hortense Lemière[16]. Ils divorcent le à la demande de cette dernière[17].
Il se remarie le à la mairie du 17e avec Germaine Georgette Guignot, artiste chorégraphique[18]. Le couple adopte une petite fille[15].
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La Boîte à Fursy (1899), affiche de Grün.
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La Boîte à Fursy (1901), affiche de Grün.
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Tournée de la Boite à Fursy en 1906 à Reims, dessin Eugène Auger.
Œuvres

Théâtre
- Les Deux Cuisinières, comédie en un acte, théâtre de la Gaîté
Revues
- 1896 : Voyons, mon ange !, revue en 2 actes et 4 tableaux de Fursy et Léon Nunès, La Cigale (15 juillet)
- 1897 : La Bouquetière des évènements, revue, Tréteau de Tabarin (février)
- 1897 : Paris-Démoli, revue de printemps en 3 actes et 4 tableaux de Chauvin et Fursy, La Scala (15 mai)[19].
- 1897 : Ah ! Pudeur !, revue en 2 actes et 3 tableaux de Fursy et Léon Nunès, La Cigale (19 juillet)[20]
- 1898 : Allo !.. Allo !.. 407-60 ?[21], revue en 2 actes et 5 tableaux de Fursy et Léon Nunès, La Cigale (29 janvier)[22]
- 1898 : Pour qui votait-on ?, revue en 2 actes et 6 tableaux de Fursy et Philippe Lamarque, La Cigale (14 juillet)[23].
- 1901 : Vive la grève !, revue en 1 acte de Fursy et Léon Nunès, à La Boîte à Fursy (10 avril)[24]
- 1902 : C'est Craw fort !, revue, La Boîte à Fursy (26 mai)
- 1903 : T'en as un œil !, revue en 2 actes et 12 tableaux de Fursy et Charles Mougel, Moulin-Rouge (1er novembre)
- 1907 : 58, rue Pigalle !, revue de Fursy et Paul Marinier, La Boîte à Fursy (avril)
- 1911 : Décochons ! Décochons !, revue en 1 acte de Fursy et Jean Deyrmon, musique d'Édouard Mathé, La Boîte à Fursy (4 mai)
- 1917 : La Revue aux chandelles, revue en 2 actes de Fursy et Paul Marinier, La Boîte à Fursy (janvier) puis en tournée[25]
- 1918 : Coucou ! La revoilà !, revue en 1 acte de Fursy et Paul Marinier, La Boîte à Fursy (12 octobre)[26]
- 1919 : La Revue maboule... vardière, revue de Fursy, Paul Marinier et Charles Cluny, La Boîte à Fursy (15 avril)
- 1919 : Au Jardin de Fursy, revue, La Boîte à Fursy (décembre).
Chansons
- Chansons satiriques
- Les Joyeux Fêtards
- La Cause philanthropique
- Lamentations d'un patineur
- Nos concierges
- Soireux
- Repos à la mer
- Les Pianistes
- Chansons d'actualité
- Le Panama
- Daumont présidentielle
- La Question des Taureaux
- Aubade de Zola à l'Académie
- Lettre d'un gardien de Mazas à sa femme
- Recueils
- 1898 : Chansons rosses, couverture illustrée par Charles Léandre, éditions Paul Ollendorff, Paris.
- 1899 : Chansons rosses, 2e série, couverture illustrée par Ernest Gründ, éditions Paul Ollendorff, Paris.
- 1902 : Chansons rosses, 3e série, préface de Félix Duquesnel, éditions Paul Ollendorff, Paris[27]
- 1905 : Chansons rosses, 4e série, éditions Paul Ollendorf, Paris.
Distinctions
- officier d'Académie (décret du ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts du 29 décembre 1888).
- Médaille d'honneur de la mutualité (arrêté du ministre du Travail du 5 mars 1926).
- chevalier de la Légion d'honneur au titre du ministre de l'Instruction publique (décret du )[28].
Notes et références
- ↑ Octave Pradels, Trente ans de café-concert, souvenirs de Paulus (300 illustrations, 60 chansons), Paris, Société d'édition et de publications, 1908, 460 p., p. 448 [lire en ligne].
- ↑ Acte no 385 (vue 11/31), registre des naissances de l'année 1866 pour le 3e arrondissement sur Paris-Archives (avec mention marginale du second mariage).
- Horace Valbel, Les Chansonniers et les Cabarets artistiques, E. Dentu, Paris, 1895, p. 285–288.
- ↑ Bertrand Millanvoye, Anthologie des poètes de Montmartre : Notes biographiques et bibliographiques, Société d'éditions littéraires et artistiques (Paul Ollendorff), Paris, 1909, p. 143–148.
- ↑ « Rue de la Tour d'Auvergne. Paris. », sur Montmartre secret, .
- ↑ Léon de Bercy, Montmartre et ses chansons : Poètes et chansonniers, H. Daragon, Paris, 1902, p. 144–148.
- ↑ « La Boîte à Fursy », sur numelyo.bm-lyon.fr (consulté le ).
- ↑ « A Montmartre : La Boîte à Fursy voisine du Bal Tabarin de Bosc », sur Nautes de Paris, (consulté le ).
- ↑ « Tréteaux de Tabarin - Boite à Fursy et Bal Tabarin », sur Du temps de cerises aux feuilles mortes.
- ↑ Henri Fursy sur Les Archives du spectacle.
- ↑ Acte no 1228 (vue 17/31), registre des décès de l'année 1929 pour le 17earrondissement sur Paris-Archives.
- ↑ Annuaire de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, t. 1er : Première année, exercice 1929-1930, Paris, Commission des auteurs et compositeurs dramatiques, 1930, p. 388, lire en ligne sur Gallica.
- ↑ « Mort du chansonnier Fursy », Le Matin, 15 avril 1929, p. 3, lire en ligne sur Gallica.
- ↑ « Le chansonnier Fursy est mort », Le Figaro, 15 avril 1929, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
- Albert Michaud, « Nos deuils », Le Cornet, 24e année, no 4, avril-mai 1929, p. 17.
- ↑ Acte no 840 (vue 14/31), registre des mariages de l'année 1892 pour le 9earrondissement sur Paris-Archives.
- ↑ Acte no 1446 (vue 30/31), registre des mariages de l'année 1923 pour le 9earrondissement sur Paris-Archives.
- ↑ Acte no 2789 (vue 8/31), registre des mariages de l'année 1923 pour le 17e arrondissement sur Paris-Archives.
- ↑ « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
- ↑ Affiche du spectacle par Auguste Roedel, lire en ligne sur Gallica.
- ↑ Il s'agit du véritable numéro de téléphone de La Cigale.
- ↑ Affiche du spectacle par Jules Grün, lire en ligne sur Gallica.
- ↑ Affiche du spectacle par Jules Grün, lire en ligne sur Gallica.
- ↑ Affiche du spectacle par Jules Grün, lire en ligne sur Gallica.
- ↑ Annonce lire en ligne sur Gallica.
- ↑ Projet d'affiche du spectacle lire en ligne sur Gallica.
- ↑ lire en ligne sur Gallica
- ↑ « Henri Dreyfus, cote LH/803/70 », base Léonore, ministère français de la Culture.
Annexes
Bibliographie
- Henri Fursy, Mon petit bonhomme de chemin : souvenirs de Montmartre et d'ailleurs (autobiographie), éd. Louis Quérelle, Paris, 1928, à lire en ligne sur Gallica
Iconographie
- Fursy (agence Meurisse), 1911, lire en ligne sur Gallica
- Obsèques de M. de Fursy (agence Meurisse), 1929, lire en ligne sur Gallica
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la vie publique :
- Chansonnier français
- Parolier français
- Nom de plume
- Naissance en février 1866
- Naissance dans le 3e arrondissement de Paris
- Décès en avril 1929
- Décès dans le 17e arrondissement de Paris
- Montmartre
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Officier d'Académie
- Décès à 63 ans
- Personnalité inhumée au cimetière du Montparnasse