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Henri-Marie La Fontaine, né le à Bruxelles et mort le [2] dans la même ville, est un homme politique, socialiste et pacifiste belge. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1913 en raison de son engagement au sein du Bureau international de la paix et de sa contribution à l'organisation du mouvement pacifiste[3].
Biographie
Né à Bruxelles, il est issu d'une famille bourgeoise. Il est le frère de la féministe Léonie La Fontaine. Il se marie le 27 juin 1913 avec Mathilde Lhoest originaire de Liège[4].
Il fait des études à l'Athénée de Bruxelles, puis à l'université libre de Bruxelles, où il obtient le titre de docteur en droit[5]. En 1877, il entame une carrière d'avocat à la Cour d'appel et effectue son stage chez Jules Bara (1835-1900), Auguste Orts (1814-1880) puis chez Edmond Picard (1836-1924), dont il devient le secrétaire et avec qui il collabore aux Pandectes Belges, recueil de la jurisprudence en Belgique.
C'est là qu'il rencontre Paul Otlet (1868-1944), avec qui il se découvre une passion commune pour la bibliographie. Cette rencontre l'encourage à publier en 1891 un Essai de bibliographie de la paix. En 1895, ils créent ensemble l'Institut international de bibliographie, qui deviendra le Mundaneum. Au sein de cette institution, qui visait à rassembler l'ensemble des connaissances du monde, il contribue à mettre au point le système de Classification décimale universelle (CDU).
Henri La Fontaine fréquente le Parti ouvrier belge dès sa création en 1885 et le rejoint officiellement en 1894. Peu après, il devient un des premiers sénateurs socialistes en Belgique. Il siégera au Sénat d'abord comme sénateur provincial du Hainaut jusqu'en 1898, ensuite comme sénateur provincial de Liège de 1900 à 1932 et du Brabant de 1935 à 1936. Il en sera le vice-président de 1907 à 1932. Il y défend fermement ses opinions sur l'éducation, la situation des femmes et la paix.
En 1889, Henri La Fontaine, spécialiste du droit international et de la politique internationale, contribue à créer, sous l'influence d'Hodgson Pratt, la Société belge de l'arbitrage et de la paix. Cette société organise un Congrès international de la paix à Anvers en 1894 et participe à la fondation du Bureau international de la paix, que La Fontaine présidera de 1913 à 1927.
Dans son ouvrage Le Collectivisme, paru en 1897, Henri La Fontaine prône une collectivisation mondiale de la production, de la distribution et de la circulation des richesses pour accélérer le progrès de l’humanité[6].
Il est membre de l'Union interparlementaire, qu'il considère comme l'embryon d'un parlement international. Il s'y montre très actif et participe à toutes les conférences. Son travail en faveur de la paix en fait une personnalité incontournable du mouvement pacifiste de l'époque et en 1913, il se voit attribuer le Prix Nobel de la paix.
Jusqu'à la fin de sa vie, Henri La Fontaine s'intéresse aux problèmes liés à la paix. Pendant la Première Guerre mondiale, alors qu'il est en exil aux États-Unis, il publie en 1916 The great solution : magnissima charta[7]. Dans cet ouvrage, il défend l'idée d'une Société des Nations et la coopération internationale. En 1919, il est délégué belge à la Conférence de la paix de Paris et ensuite à l'Assemblée de la Société des Nations[8]. Il aide à organiser le congrès panafricain de 1921[9].
Alpiniste fervent, il consacre la majeure partie de ses loisirs à l'ascension des montagnes en Europe et ailleurs. Il fait partie de la centaine de membres créateurs du Club alpin belge le 18 février 1883[10]. Cette même année, il accomplit à Zermatt dans le Valais les ascensions de deux 4000, le Breithorn et l'Alphubel[11]. Cette passion fait de lui un ami proche du roi Albert Ier. Il devient dans les années 1920 président du Club alpin belge[12].
Initié franc-maçon au sein de la loge bruxelloise « Les Amis philanthropes » du Grand Orient de Belgique, dont il fut le Vénérable maître, il fut l'un des fondateurs de la première loge mixte du Droit Humain en Belgique.
Il meurt à Bruxelles le .
Il est inhumé au cimetière de Bruxelles à Evere.
La Fondation Henri La Fontaine, créée en 2011 en sa mémoire, a pour vocation la transmission et l’actualisation des valeurs qu’il défendait en faveur de la connaissance universelle, du droit international et de la démocratie[13].
Hommages
En 2019, une rue de Couillet a été baptisée « rue Henri Lafontaine ».
Bibliographie
- [Autobiographie dactylographiée], , 4 p. (lire en ligne)
- Le Collectivisme (1897), Éditions de la Fondation Henri La Fontaine.
Notes références
- « http://archives.mundaneum.org/en/henri-la-fontaines-personal-papers » (consulté le )
- (en-US) « The Nobel Peace Prize 1913 », sur NobelPrize.org (consulté le )
- « The Nobel Peace Prize 1913 - Presentation Speech », sur www.nobelprize.org (consulté le )
- Ville de Liège, « Acte de mariage n°741 » , sur FamilySearch, (consulté le )
- Nadine Bernard, « HENRI LA FONTAINE (1854-1943) OU LA PAIX PAR LE DROIT », REVUE BELGE DE DROIT INTERNATIONAL, no 1, , p. 343-356 (lire en ligne)
- Jean-Baptiste Malet, « Les pacifistes et la capitale du monde », sur Le Monde diplomatique,
- (en) Cette publication est disponible en ligne sur Internet Archive
- « Discours d'Henri La Fontaine lors de la première Assemblée de la Société des Nations », sur numeriques.be (consulté le )
- Amzat Boukari-Yabara, Une histoire du panafricanisme, , p. 73
- Albert Du Bois, « Un savant », La Meuse, , p. 1
- « Faits divers », Journal de Bruxelles, , p. 2
- « Au Club Alpin Belge », Le Soir, , p. 3
- Fondation Henri La Fontaine
Annexes
Bibliographie
- Abrams (Irwin), « Henri La Fontaine », in : The Nobel Peace Prize and the Laureates : An illustrated biographical history, 1901-1987, Boston: G. K. Hall & Co., 1989, p. 76-78.
- Abs (Robert), « Fontaine (Henri-Marie La) », in : Biographie nationale, tome XXXVIII, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 1973, col. 213-221.[1]
- Baugniet (Jean), « Deux pionniers de la coopération internationale et de la paix universelle : Henri La Fontaine et Paul Otlet », in : Synthèses, no 288, , p. 44-48.
- Bernard (Nadine), « Henri La Fontaine (1854-1943) ou la paix par le droit », in : Revue belge de droit international, no 1, 1995, Bruxelles, p. 343-356.
- Hasquin (Hervé) et alii, Henri La Fontaine. Tracé(s) d’une vie. Un prix Nobel de la Paix (1854-1943), Mons, Éditions Mundaneum, 2002, 120 pages.
- Lubelski-Bernard (Nadine), « La Fontaine, Henri Marie », in : Harold Josephson dir., Biographical dictionary of modern peace leaders, Wesport-Londres, 1985, p. 538-539.
- Lubelski-Bernard (Nadine), « Vie et œuvre de Henri La Fontaine : – », in : Transnational Associations/Associations transnationales, no 4, 1993, Bruxelles : Union des associations internationales, p. 186-189.
- Vande Vijver (Gwenaël), L’action politique d’Henri La Fontaine, mémoire présenté sous la direction de Jean Puissant en vue de l’obtention du grade de licencié en histoire contemporaine, Université libre de Bruxelles, Faculté de philosophie et lettres, 2001-2002.
- Denis Lefebvre, Henri La Fontaine franc-maçon, Éditions de la Fondation Henri La Fontaine, 2019.
Liens externes
- Sur le site de l'Institut d'histoire ouvrière économique et sociale, une analyse consacrée à ce personnage
- (en) Biographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — le Nobel Lecture — qui détaille ses apports)
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressource relative à la vie publique :
- Sénateur belge
- Personnalité de la franc-maçonnerie belge
- Personnalité inhumée au cimetière de Bruxelles
- Étudiant de l'université libre de Bruxelles
- Lauréat du prix Nobel de la paix
- Lauréat belge du prix Nobel
- Féministe belge
- Militant pacifiste belge
- Alpiniste belge
- Mundaneum
- Naissance en avril 1854
- Naissance à Bruxelles au XIXe siècle
- Décès en mai 1943
- Décès à Bruxelles
- Décès à 89 ans
- Personnalité de l'Union interparlementaire
- Professeur à l'université nouvelle de Bruxelles