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Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Mège-Mouriès (d) |
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Hippolyte Mège-Mouriès, né le à Draguignan et mort le à Neuilly-sur-Seine[1], est un chimiste et pharmacien français. Il est l'inventeur de la margarine.
Biographie
Fils d'un instituteur, Mège-Mouriès commence sa carrière de chimiste comme assistant dans sa ville natale, à l'âge de 16 ans. Puis, après des études à Aix-en-Provence, il part à Paris, où, après un examen qu'il passe le , il devient pharmacien à l'Hôtel-Dieu de Paris, position qu'il aura jusqu'en 1846. Il y fait des recherches en chimie appliquée.
Sa première invention est un traitement contre la syphilis. La copahine, un remède courant à l'époque, ne pouvant pas être pris oralement par certains patients, il traite le principe par l'acide nitrique, ce qui en élimine les effets secondaires. Il reçoit un prix pour cette réalisation[2].
Puis, en 1850, alors que d'autres inventeurs nommés Mège se font connaître, il ajoute le nom Mouriès de sa mère, et il signe alors Mège-Mouriès, sauf dans les documents officiels. Notamment il prend des brevets de tablettes effervescentes, procédés de fabrication du papier, production du sucre, utilisation du jaune d'œuf pour le tannage du cuir[2].
À la fin des années 1840, Mège quitte la pharmacie pour la chimie. En 1852, il commence à s'intéresser à l'alimentation. De données d'analyse, il déduit que certaines espèces animales ont plus de phosphate de calcium que d'autres dans le sang. Mège commercialise alors un produit à base de phosphate de calcium et de protéines. Il envoie un mémoire à l'Académie des sciences, qui lui décerne un prix d'encouragement de 500 francs[3].
De 1854 à 1860, Mège s'intéresse à la panification[4]. Il fait des conférences sur ses travaux, et reçoit deux médailles d'or. Napoléon III le fait, sur la recommandation du chimiste Michel-Eugène Chevreul, chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur, pour avoir amélioré le rendement du pain de l’armée française[5].
En 1861, Mège se marie, mais sa femme meurt en 1865. C'est vers cette période qu'il étudie la chimie des corps gras, travaillant à la ferme impériale de la Faisanderie à Vincennes[2], propriété personnelle de Napoléon III. Il observe que les vaches affamées, alors qu'elles maigrissent et produisent moins de lait, continuent de produire de la matière grasse dans le lait[2]. Il se lance alors dans un programme de confection de substitut de beurre, ses recherches aboutissent, en 1869, avec le dépôt d'un brevet portant sur ce que Mège nomme la margarine, d'après le nom « acide margarique » donné par Chevreul à un acide gras, du grec margaron[a]. À partir de suif de bœuf clarifié[6], de mamelle de vache, de bicarbonate de sodium, aromatisé d'un peu de lait et de colorant jaune, il produit un substitut bon marché du beurre[3]. Cette invention lui vaut un prix national.
La survenue de la guerre franco-allemande de 1870 l’empêchera de profiter de son invention[5]. Obligé de céder son brevet, il le revend, en 1871, à l'entrepreneur néerlandais Antoon Jurgens, dont l'entreprise Margarine Unie deviendra ensuite Unilever. Le brevet est enregistré en Angleterre, puis aux États-Unis, en 1873[7], où la U. S. Dairy Company de New York se lance dans la production de margarine.
En 1875, il obtient un brevet pour des conserves de bœuf, et, en 1880, un brevet sur l'utilisation du sel de mer en nutrition humaine[8].
À sa mort, dans le dénuement, il est inhumé, dans l’indifférence générale[2]:104, auprès de son épouse et de son fils au cimetière du Père-Lachaise[b].
Hommages posthumes
Un boulevard et une traverse de Draguignan rappellent son nom, ainsi qu'une rue de la zone industrielle de Rambouillet.
Bibliographie
- Timothée Trimm, Le Beurre frais pour tous : histoire de la margarine Mouriès, Paris, Dubuisson, , 32 p., in-32 (lire en ligne sur Gallica).
Notes et références
Notes
- « Blanc de perle »
- 74e division Voir Jules Moiroux, Le Cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, , xxiv, 342, 48 pl., portr. 25 cm (lire en ligne sur Gallica), p. 245.
Références
- Acte de décès à Neuilly-sur-Seine, n° 278, vue 75/166.
- Jean-Marie Bourre, les Bonnes Graisses, Paris, Odile Jacob, 346 p., 24 cm (ISBN 978-2-73810-125-9, OCLC 27153708, lire en ligne), p. 103.
- (en) H. McGee, On food and cooking : the science and lore of the kitchen, New York, Charles Scribner, , 896 p. (ISBN 978-1-41655-637-4, lire en ligne), p. 37.
- « Pain blanc pour tout le monde », Le Mercure d’Orthez et des Basses-Pyrénées : feuille littéraire, commerciale et d’annonces diverses, 19e série, no 1332, , p. 2 (lire en ligne sur Gallica).
- (en) Jennifer McLagan (ill. Leigh Beisch), Fat : An Appreciation of a Misunderstood Ingredient, With Recipes, Ten Speed Press, , 232 p. (ISBN 978-1-58008-935-7, lire en ligne), p. 19.
- « Causerie scientifique », La Presse, Paris, no 188, , p. 3 (lire en ligne sur Gallica).
- France Actuelle, vol. 9, Comité France actuelle, (lire en ligne), p. 2.
- Johannes Hermanus van Stuijvenberg (éd.), Margarine : an Economic, Social and Scientific History, 1869-1969, Liverpool, Liverpool U.P., , 342 p. (ISBN 978-0-85323-130-1, OCLC 62646, lire en ligne).
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :