L'histoire économique de l'Allemagne décrit la transformation d'une société rurale européenne en la troisième économie mondiale. Avant 1800, l'Allemagne était fondamentalement une économie agricole avec à partir du XVIe siècle quelques points forts dans le négoce international et la création de places commerciales urbaines. Au XIXe siècle, l'économie allemande connut un décollage rapide avec une forte croissance et une modernisation accélérée, suivant le développement de l'industrie lourde.
En 1930, le chancelier Heinrich Brüning instaure une politique d'austérité mêlant réduction des dépenses publiques et augmentation des impôts[1]. Des économistes ont établi une corrélation entre les décisions économiques et la montée du nazisme. Si les plus pauvres ont au contraire plutôt voté communiste lors des élections de 1930 et 1932, la bourgeoisie et une partie des classes moyennes se sont portées vers les nazis : « Selon la façon dont nous mesurons l'austérité et selon les élections analysées, chaque écart-type d'1 % en termes d'augmentation de l'austérité est associé à une augmentation de 2 % à 5 % de la part de vote pour les nazis »[1].
Au tournant du XXe siècle, l'Allemagne unifiée possédait la première économie en Europe. Dévastée après la Deuxième Guerre mondiale, l’Allemagne de l'Ouest connut un « miracle économique » dans les années 1950/1960, sur fond d'aide financière apportée par le plan Marshall. Actuellement, l'Allemagne possède la plus importante économie d'Europe avec un PNB de 2 600 milliards d'Euros.
Sous le cabinet du Chancelier Olaf Scholz (2021-2025), composé d'une coalition entre le SPD et les Verts, l'économie allemande se dégrade fortement. Historiquement connu pour son sérieux budgétaire, les finances publiques allemandes se détériorent et accumulent les déficits publics : 3,6% du PIB en 2021, 2,9% en 2022 et 2,3% en 2023. La production industrielle en Allemagne en 2024 est près de 20% inférieure à son niveau de 2018. Les années Scholz sont marquées par les plans de licenciement massifs du secteur automobile : par exemple, l'entreprise Volkswagen, premier employeur industriel en Allemagne, annonce 35 000 suppressions de poste en décembre 2024. Le marché du travail allemand se dégrade également, après plus d'une décennie de baisse continue du taux de chômage, celui-ci repart à la hausse et passe de 5,3% en novembre 2021 à 6,1% en novembre 2024[2]. En aout 2023, l'hebdomadaire britannique The Economist désigne l'Allemagne comme « l'homme malade de l'Europe »[3].
L'économie allemande est en récession deux années consécutives en 2023 et en 2024. En 2023, le PIB de l'Allemagne s'est contracté de 0,3%, puis, en 2024, le PIB allemand diminue à nouveau, cette fois se contractant de 0,2%[4]. Selon l'économiste Timo Wollmershäuser, il s'agit de la plus longue période de stagnation économique qu'a connu l'Allemagne, post-Seconde Guerre mondiale[4].
Notes et références
- « Les politiques d'austérité ont contribué à la victoire électorale des nazis », Slate.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Olaf Storbeck, Anne-Sylvaine Chassany, Alan Smith et William Crofton, « How Germany declined under Olaf Scholz — in charts », Financial Times, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) « Is Germany once again the sick man of Europe? », The Economist, (ISSN 0013-0613, lire en ligne, consulté le )
- Olaf Storbeck, « German economy shrinks for second consecutive year », Financial Times, (lire en ligne, consulté le )