L'hydroélectricité au Japon est la principale source d'énergie renouvelable du pays, avec une production d'électricité de 86 TWh en 2023, au 9e rang mondial avec 1,9 % de la production mondiale ; elle fournissait 8,8 % de la production totale d'électricité du Japon en 2023.
La puissance des centrales hydroélectriques du Japon se classait fin 2023 au 7e rang mondial avec 3,5 % du total mondial.
L'originalité du Japon dans ce domaine est la part prépondérante des centrales de pompage-turbinage : 55,3 % de la puissance installée, au 2e rang mondial avec 15,3 % du total mondial, derrière la Chine (28,4 %) et devant les États-Unis (12,4 %).
Potentiel hydroélectrique
Le potentiel hydroélectrique techniquement exploitable du Japon était estimé en 2013 par le Conseil mondial de l'énergie à 136,5 TWh/an. La plupart des sites favorables à l'installation de centrales de grande taille ont été équipés ; les projets importants en cours ou envisagés sont des centrales de pompage-turbinage. Le potentiel technique de la petite hydraulique est estimé à 47 TWh/an. La puissance installée de la petite hydraulique était fin 2011 de 3,5 GW, soit 12,5 % de la puissance conventionnelle totale[1].
Production hydroélectrique
Selon l'Agence internationale de l'énergie, en 2023, la production hydroélectrique japonaise atteignait 86 120 GWh, soit 8,8 % de la production d'électricité du pays[2].
Année | Production (GWh) | Variation | Part prod.élec. |
2010 | 90 681 | 7,7 % | |
2011 | 91 709 | +1,1 % | 8,3 % |
2012 | 83 644 | -8,8 % | 7,6 % |
2013 | 84 885 | +1,5 % | 7,7 % |
2014 | 86 942 | +2,4 % | 8,1 % |
2015 | 91 269 | +5,0 % | 8,6 % |
2016 | 85 665 | -6,1 % | 8,1 % |
2017 | 91 103 | +6,3 % | 8,4 % |
2018 | 88 347 | -3,0 % | 8,4 % |
2019 | 87 653 | -0,8 % | 8,4 % |
2020 | 87 548 | -0,1 % | 8,6 % |
2021 | 88 825 | +1,5 % | 8,5 % |
2022 | 86 038 | -3,1 % | 8,4 % |
2023 | 86 120 | +0,1 % | 8,8 % |
Selon l'Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), la production hydroélectrique du Japon s'est élevée à 80 TWh en 2023, au 9e rang mondial avec 1,9 % de la production mondiale, loin derrière la Chine (28,9 %), et au 4e rang en Asie derrière la Chine, l'Inde (3,5 %) et le Vietnam (1,9 %)[3].
La production hydroélectrique du Japon se classait en 2021 au 8e rang mondial avec 2,3 % de la production mondiale[4]. En 2020, elle se classait au 8e rang mondial avec 2,0 % de la production mondiale, loin derrière la Chine (31 %)[5].
En 2019, la production hydroélectrique japonaise se classait au 9e rang mondial avec 2,0 % de la production mondiale[6].
En 2018, elle se classait au 8e rang mondial avec 2,1 % de la production mondiale[7].
Puissance installée
La puissance installée des centrales hydroélectriques du Japon atteignait 49 649 MW fin 2023, au 7e rang mondial avec 3,5 % du total mondial, loin derrière la Chine (421 540 MW ; 29,8 %), le Brésil (7,8 %) et les États-Unis (7,2 %). Plus de la moitié de ce parc est composée de centrales de pompage-turbinage : 27 470 MW. Les mises en service de 2023 se limitent à 6 MW[3], après deux années sans aucune mise en service[4].
En 2020, 111 MW ont été mis en service[5].
En 2016, le ministère japonais de l'environnement a sélectionné un consortium international pour construire sa première centrale marémotrice de taille commerciale (2 MW) dans le détroit de Naru près de Nagasaki[8].
En 2015, Toshiba a installé le second groupe de 200 MW de la centrale de pompage de Kyogoku à Hokkaido ; la première turbine avait été mise en service en 2014. Ces deux turbines utilisent la technologie à vitesse variable qui permet à la centrale, tout en fournissant de la puissance de pointe, de supprimer les fluctuations de la fréquence sur le réseau[9].
Les centrales hydroélectriques représentaient 16 % de la puissance installée totale en 2011 avec 48 GW, dont environ la moitié en pompage-turbinage ; un groupe a été mis en service à la centrale de Kannagawa en 2012, et 3,3 GW supplémentaires seront mis en service d'ici 2022[10].
Principales centrales hydroélectriques
L'article en anglais Hydroelectricity in Japan fournit une liste de plusieurs dizaines de centrales hydroélectriques japonaises ; on constate que les 20 plus puissantes sont des centrales de pompage-turbinage ; parmi les autres, que l'on désigne usuellement comme centrales conventionnelles, les plus puissantes sont :
-
Barrage d'Okutadami qui alimente la plus puissante centrale hydroélectrique conventionnelle du Japon (560 MW).
-
Barrage de Miyanaka (449 MW)
-
Barrage de Tagokura (390 MW)
-
Barrage de Kurobe (336 MW)[11]
Centrales de pompage-turbinage
Les centrales de pompage-turbinage représentent plus de la moitié de la puissance hydroélectrique du Japon : 27 470 MW en 2023, au 2e rang mondial avec 15,3 % du total mondial, derrière la Chine (50 940 MW ; 28,4 %) et devant les États-Unis (12,4 %)[3].
Le Japon est particulièrement bien équipé en centrales de pompage-turbinage[12] :
-
Barrage de Kurokawa, réservoir supérieur de la centrale d'Okutataragi (1 932 MW).
-
Lac Ota, réservoir supérieur de la centrale d'Okawachi (1 280 MW).
-
Barrage d'Asahi (Totsukawa, Nara), réservoir inférieur de la centrale d'Okuyoshino (1 206 MW).
-
Barrage de Matanoagawa, réservoir inférieur de la centrale de Matanoagawa (1 200 MW).
-
Barrage de Takase, réservoir supérieur de la centrale de Shin-Takasegawa (1 100 MW).
-
Barrage de Kamihikawa, réservoir supérieur de la centrale de pompage de Kazunogawa (1 200 MW).
-
Barrage de Minamiaiki, réservoir supérieur de la centrale de Kannagawa (940 MW).
Un document de l'Ambassade de France au Japon fournit la liste complète de ces centrales en 2016[13].
Le Japon se classe au 3e rang mondial (derrière la Chine et les États-Unis) pour le nombre de centrales de pompage-turbinage de grande taille (1 000 MW et plus) : il possède 7 centrales d'une puissance totale de 9 293 MW, plus 2 centrales en construction (4 420 MW). La plus puissante de ces centrales, celle d'Okutataragi (1 932 MW), dans la Préfecture de Hyōgo, a été mise en service en 1974 et appartient à Kansai Electric Power Company. La centrale en construction de Kannagawa, dont la mise en service est programmée pour 2020, sera la 2e plus puissante du monde avec 2 820 MW, après celle de Bath County aux États-Unis ; deux de ses 6 groupes de 470 MW ont été mis en service en 2005 et 2012.
Le Japon a commencé à s'équiper de centrales de pompage-turbinage à partir de 1930. Tokyo Electric Power Company (TEPCO) a 9 de ces centrales totalisant environ 10 000 MW, dont la centrale de Kannagawa en cours de construction[14].
Le Japon est le premier pays à avoir construit une centrale de pompage-turbinage d'eau de mer (ou STEP marine), dans l'île d'Okinawa[15], en 1999 avec un dénivelé moyen de 136 mètres et une puissance turbinable de 30 MW utilisable pendant 8 heures[16],[17].
Petite hydraulique
En , le Japon comptait 1 198 petites centrales hydroélectriques avec une puissance totale de 3 225 MW. Ces petites centrales représentaient 6,6% de la puissance hydroélectrique installée totale du Japon. le reste correspondait aux grandes et moyennes centrales, en général associées à de grands barrages. Le coût de production par kilowatt-heure des petites centrales était élevé : ¥15-100, empêchant le développement de cette source d'énergie[18].
Politique énergétique
Le Japon s'est fixé l'objectif de tirer 9,6 % de son électricité de l'hydraulique d'ici 2030[8].
Le Japon garantit aux petites centrales hydroélectriques des tarifs d'achat de 35,7 JPY/kWh (0,29 €/kWh sur 20 ans pour une puissance inférieure à 200 kW, 30,45 JPY/kWh de 200 kW à 1 MW et 25,2 JPY/kWh de 1 MW à 3 MW[9].
En 2021, le Japon annonce ses objectifs climatiques pour 2030, qui prévoient le passage de la part de l'hydroélectricité à 11 % contre environ 9 % en 2021[4].
Notes et références
Notes
Références
- (en) « World Energy Resources 2013 - Hydro » [PDF], Conseil mondial de l'énergie, , pages 5.8 et 5.26
- (en) « Energy Statistics Data Browser - Electricity generation by source, Japan, 1990-2023 », Agence internationale de l'énergie,
- (en) « 2024 World Hydropower Outlook », Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), , pages 37, 40, 89 et 93
- (en) [PDF] 2022 Hydropower Status Report (p. 7, 9, 40-43), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juin 2022.
- (en) [PDF] 2021 Hydropower Status Report (pages 6-9, 42-47), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), .
- (en) [PDF] 2020 Hydropower Status Report (pages 40 à 45), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juin 2020.
- (en) [PDF] 2019 Hydropower Status Report (pages 100-101), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), .
- (en) [PDF] 2017 Hydropower Status Report (Rapport 2017 sur l'état de l'hydroélectricité), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juillet 2017.
- (en) [PDF] 2016 Hydropower Status Report (Rapport 2016 sur l'état de l'hydroélectricité) (pages 70-71), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juillet 2016.
- [PDF](en) « Japan - Country analysis brief », sur www.eia.gov, U.S. Energy Information Administration, (consulté le ), p. 18
- Hydroelectric Plants in Japan - Toyama prefecture, Industcards.
- (en) Pumped-storage hydroelectric stations in Japan, archivé depuis le site Industcards-Power Plants around the World, consulté le 11 novembre 2018.
- Principales technologies du stockage d’énergie au Japon, Ambassade de France au Japon, août 2016.
- (en)[PDF]Large-scale pumped-storage power stations in Japan, sur le site IEA Hydro consulté le 23 juillet 2013.
- (en) OKINAWA SEA WATER PUMPED STORAGE, sur le site de J-Power consulté le 22 juillet 2013.
- Japon - La station de pompage-turbinage marine d'Okinawa, sur le site objectifterre.
- (en) Development of Pump Turbine for Seawater Pumped-Storage Power Plant, sur le site d'Hitachi consulté le 22 juillet 2013.
- Johnston, Eric, Small hydropower plants keep it local, The Japan Times, 29 septembre 2011, p. 3.