D'origine dominicaine, John Perello est né dans le quartier de Harlem[4], à New York en 1963. À ses 17 ans il commence par écrire " Jon loves Rosanna " dans les rues, et Rosanna est sortie avec lui. À leur rupture, il commence à taguer " Jon "[5] initié par son ami d'enfance White Man[6], tagant son nom Jon suivi de 156 (sa rue) sur les murs et les trains de son quartier, puis ceux de tout New York[7]. Selon lui, « Le métro, c’est un musée qui traverse la ville. »[8]
Il crée le collectif de graffeurs 156 All Starz en 1984, afin de réunir leur passion, peindre des trains la nuit et oublier leurs problèmes, notamment de drogues[8]. Il fait alors la connaissance de Bando, résidant à New York à cette période et croise Rockin' Squat à la Danceteria, une fameuse boite de nuit de l'époque de cette ville. À la suite d'une invitation de ce dernier, il économise de l’argent et vient à Paris en 1987[8]. Il commencera à graffer avec lui, Boxer et le BBC Crew[6]. Il commence son activité de peintre sur toile dans un atelier à l'Hôpital éphémère[9],[10],[11] avec A-One, Sharp, Ash (Victor Ash), JayOne et Skki, sans pour autant abandonner le graffiti. Très vite, il se fait un nom dans les milieux artistiques parisiens grâce à ses œuvres sur toile dans les expositions. Il est exposé en 1990 à la Gallery Gleditsch 45 de Berlin et participe en 1991 à l’exposition Paris Graffiti, rue Chapon à Paris. En , il réalise l'une de ses premières exposition solo à la galerie B5/Speerstra Gallery, à Monaco. Dès lors, il ne cesse d'exposer à travers le monde : Tōkyō, Monaco, Paris, Genève, New York, Hong Kong ou encore Bruxelles.
Lors d'une vente aux enchères chez Artcurial le , Balle de match, une toile de grand format (214,50 × 190 cm) réalisée à l'Hôpital éphémère en 1993, a été enlevée par un collectionneur new-yorkais pour la somme de 24 800 €, un record mondial pour l'artiste. Cette enchère est aussi la plus haute enchère jamais obtenue en France pour une œuvre d’art graffiti[12]. Ses œuvres se vendent aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers d'euros (128 500 € pour une œuvre chez Artcurial en 2013)[13].
En 2015, il est contacté par Lacoste pour une collaboration de collection de prêt-à-porter masculin [14]. En 2016, il collabore avec la Maison Guerlain et repeint les flacons de parfum dans un style abstrait et coloré[15]. En 2017, il installe son atelier à Roubaix[16].
le 2 avril 2021, dans une galerie d'art à Séoul en Corée-du-Sud, une toile de l'artiste estimée à plus de 400 000 euros a été dégradée par un couple pensant qu'il s'agissait d'une œuvre participative[17].
« Quand je suis arrivé à Paris en 1987, les gens étaient un peu déçus (rires) ; je venais de New York, ils me voyaient donc comme le représentant du graffiti new-yorkais. Même si c’est vrai, je suis avant tout Jonone et basta ! Ce que je faisais n’était pas représentatif de ce qu’ils pouvaient imaginer, j’étais plus free que technique, j’étais dans l’imaginaire. Comme je possédais la technique, je pouvais la laisser derrière moi et créer, mélanger des centaines d’informations, prendre des raccourcis graphiques tout en me laissant porter par la vague. Aujourd’hui, j’appartiens à la old school. Je travaille dans un certain confort, à l’aise avec des lettrages ou n’importe quoi d’autre. Je ne suis plus obligé de prouver quoi que ce soit : mon passé parle pour moi. D’un autre côté, je n’ai pas envie de passer mon temps à le revendiquer. »
— JonOne, Interview réalisée pour Nova Mag oct. 2004 a l’occasion de l’exposition Night and Day à la Speerstra gallery[18].
« Je n'ai reçu aucune éducation artistique. Quand je taguais les trains à New York, je ne pouvais pas imaginer qu'un jour je m'exprimerais sur la toile. Ce qui m'a vraiment amené au tag a été de voir les autres peindre des graffitis dans toute la ville. L'école à laquelle j'allais était très stricte. Et tellement ennuyeuse! Je me souviens qu'à l'époque, ceux de la rue avaient la liberté. Je ne voulais pas de ce que l'Amérique me proposait : un travail, un joli costume et une jolie maison. J'ai rencontré A-One (Anthony Clark 1964-2001),. Il avait l'habitude de traîner avec Jean-Michel Basquiat (Brooklyn, New York, 22 décembre 1960 – 12 août 1988). A-one était le lien entre la rue et le monde de l'art. Il voyageait en Europe et revenait avec beaucoup d'argent, simplement grâce à son art. J'écoutais ses récits de voyage et mes yeux brillaient d'envie. À cette époque à New York , j'étais comme beaucoup aujourd'hui : je traînais devant mon immeuble. En ces temps, moi non plus je ne sortais pas de mon quartier. Grâce à A-One, j'ai commencé à visiter des expositions, à nourrir ma vision de ce qui se passait dans ce monde. J'ai commencé à prendre mon travail au sérieux, à ne pas le considérer comme du vandalisme mais simplement comme de l'art. »
Le , JonOne a rendu hommage à l'abbé Pierre, défenseur des défavorisés, à l'occasion du 4e anniversaire de sa disparition.
L’artiste a réalisé un portrait de l’abbé Pierre[19], constitué de la reproduction calligraphique du texte de l'appel que ce dernier a lu sur les antennes radiophoniques de Radio-Luxembourg le 1er février 1954, lors d’un hiver particulièrement meurtrier, déclenchant un vaste mouvement populaire de générosité. Une vidéo retrace l'hommage du graffeur[20].
Ce qui devait être une œuvre éphémère, est désormais toujours visible sur les murs du square des Deux-Nèthes, dans le 18e arrondissement de Paris, illustrant un discours encore d’actualité. En effet, lors de l’inauguration de cette fresque, le maire de Paris a déclaré : « Je souhaite que ce ne soit pas à titre éphémère que l’abbé Pierre s’installe ici, mais à titre définitif[21] ».
JonOne a continué son engagement auprès de la Fondation Abbé Pierre, en réalisant en une fresque dans un restaurant social de Metz[22].
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↑Thierry FEDRIGO., « Social / rue clovis à metz / La Fondation Abbé-Pierre ouvre son 1 er resto social », Le Républicain lorrain, (lire en ligne, consulté le ).