La liste des vainqueurs du stadion aux Jeux olympiques antiques recense les 221 vainqueurs connus, au cours de 255 Jeux, de cette course d'une longueur d'un stade (environ 192 m) depuis Corèbe d'Élis en 776 av. J.-C jusqu'à Dionysios d'Alexandrie en 269 ap. J.-C.
Le stadion était la course la plus ancienne et la plus importante des Jeux olympiques antiques. À partir de la fin du Ve siècle av. J.-C., en plus des archives sur le sanctuaire d'Olympie, des listes de vainqueurs olympiques furent rédigées, la première par Hippias d'Élis. Un demi-siècle plus tard, Aristote, pour sa propre liste, mit en place la numérotation des olympiades — la période de quatre ans entre deux jeux olympiques — tandis que celle de Timée de Tauroménion établissait des correspondances entre la liste de vainqueurs du stadion et les listes de magistrats dans les cités.
Dès lors, le vainqueur du stadion, en donnant son nom à l'olympiade, joua à l'échelle panhellénique le même rôle dans l'organisation des calendriers que celui que jouait, à l'échelle de la cité, le magistrat éponyme. La victoire de Corèbe en 776 av. J.-C. est ainsi devenue la date de début du calendrier grec. Par la suite, historiens et chronographes multiplièrent les listes afin de faciliter la datation des événements. La liste la mieux conservée et la plus complète est celle établie par Eusèbe de Césarée au début du IVe siècle apr. J.-C. En effet, sur les trente-cinq listes connues, bien peu sont complètes. Certaines ne sont qu'évoquées dans la littérature, d'autres encore sont très fragmentaires.
À partir de ces listes antiques, ainsi que de l'épigraphie, les historiens contemporains, comme Luigi Moretti, ont à leur tour cherché à établir des listes de vainqueurs olympiques antiques, et en premier lieu, de vainqueurs du stadion.
Le stadion
Le stadion (grec ancien : στάδιον) fut, de 776 à 724 av. J.-C., la seule épreuve aux Jeux olympiques antiques. Le vainqueur avait l'honneur d'allumer le bûcher pour l'hécatombe, point d'orgue de la fête religieuse[1],[2],[3],[4]. Le stadion correspondait à un sprint d'une longueur d'un « stade », soit 600 pieds. À Olympie, avec un pied de 32,04 cm, la course était, à l'époque classique, longue de 192,24 mètres[1]. Une vingtaine d'athlètes pouvait se mesurer sur ce stade. Avec le succès croissant des jeux au fil du temps, il devint nécessaire de mettre en place des séries éliminatoires avant une « finale »[5].
Les coureurs de stadion ne semblent pas avoir été que des spécialistes de sprint. Régulièrement, un athlète réalisait le doublé stadion (un stade) et diaulos (δίαυλος, double stade). Certains remportaient aussi le pentathlon (disque, javelot, longueur, stadion et pancrace). L'hoplitodromos (Ὁπλιτόδρομος, course en armes sur deux stades), ajouté à la fin du VIe siècle av. J.-C., nécessitait une technique spécifique. Rares étaient les athlètes capables de remporter stadion et hoplitodromos, mais alors souvent dans le cadre d'un triplé avec le diaulos. De même, le triplé stadion-diaulos-dolichos (Δόλιχος, course de fond) était exceptionnel : seul Politès de Céramos le réalisa en 69 apr. J.-C.[2],[6],[7].
Les athlètes ne participaient pas qu'aux Jeux olympiques, même si parfois on ne connaît de leur carrière que la victoire à Olympie. Un sportif était dit « periodonikès » (περιοδονίκης) quand il avait emporté une victoire à chacun des jeux pentétériques au cours de la « période » (περίοδος), les quatre années séparant deux jeux olympiques[N 1]. Longtemps, la « période » comprenait en plus des Jeux olympiques les Jeux isthmiques, néméens et pythiques. À l'époque hellénistique, les jeux isolympiques se multiplièrent, élargissant la « période »[8].
Listes de vainqueurs
Le concept d'enregistrement d'une performance « quantifiée » en termes de mesure de temps ou de distance est lié aux sociétés modernes, industrielles, qui disposent des moyens matériels de ces mesures[9]. Il n'y a donc pas de « record » au sens contemporain du terme dans le sport antique[N 2]. De plus, même lorsqu'il aurait été possible de mesurer, d'enregistrer et de conserver une performance (lancer de disque par exemple), les Grecs ne le faisaient pas[10]. Ce qui cependant était pour eux notable, retenu et enregistré, sous forme de liste, était le fait qu'un sportif ait été le « premier » : le premier lors d'une course mais aussi le premier à réaliser quelque chose : le premier d'une cité à remporter une victoire, le premier à remporter deux victoires de suite (conserver son titre), le premier avec le plus de victoires, etc.[11],[12].
Au total, trente-cinq listes de vainqueurs olympiques sont avérées historiquement, depuis celle d'Hippias d'Élis, à la fin du Ve siècle av. J.-C. jusqu'à celle de Panodore d'Alexandrie et Anniane d'Alexandrie au début du Ve siècle apr. J.-C. Les auteurs les plus célèbres incluent Aristote, Timée, Ératosthène, Philochore, Scopas, Thallus ou Dexippe[13],[14],[15],[16]. La principale liste connue est celle d'Eusèbe de Césarée dans sa Chronique (premier quart du IVe siècle apr. J.-C.) pour laquelle il s'appuyait sur la liste proposée par Julius Africanus dans son Olympiade (début du IIIe siècle apr. J.-C.)[17],[18]. Ces listes étaient de deux types : les listes « complètes » de vainqueurs, dans toutes les disciplines (par exemple celles d'Hippias d'Élis, Aristote ou Ératosthène) et les listes « à but chronologique » avec le seul vainqueur du stadion (comme celles de Timée, Denys d'Halicarnasse, Julius Africanus ou Eusèbe de Césarée)[19].
Listes et calendriers antiques
Il semblerait que ce ne fût pas avant la fin du VIe siècle av. J.-C. que les Grecs aient cherché un moyen aisé de calculer les distances temporelles. À la fin du Ve siècle av. J.-C., l'habitude avait été prise dans les cités de donner le nom d'un magistrat (comme les archontes éponymes à Athènes, les éphores et les rois à Sparte ou les prêtresses d'Héra à Argos) à l'année où il officiait. Des listes de magistrats furent établies pour calculer les distances chronologiques entre deux événements. Il y avait donc des listes spécifiques à chaque cité[20],[21]. Dans ce contexte Hippias d'Élis établit sa liste de vainqueurs olympiques, autour d'une liste de vainqueurs du stadion qui semblaient déjà jouer à Élis un rôle d'éponymes. Le caractère panhellénique des Jeux olympiques pourrait alors avoir facilité une adoption de plus en plus large de la liste des vainqueurs du stadion comme base des calendriers[N 3]. Lorsqu'Aristote introduisit la numérotation des olympiades, cela simplifia encore le calcul des dates. Surtout, cela établit la tradition mnémotechnique d'associer le vainqueur éponyme du stadion et le numéro de l'olympiade. Timée (IVe – IIIe siècle av. J.-C.) fit le lien entre la liste des vainqueurs du stadion et les listes des magistrats (ou prêtresses) éponymes des diverses cités. Malgré tout, les cités conservèrent leur calendrier avec leur magistrat éponyme tandis que les olympiades et les vainqueurs du stadion furent surtout utilisés par les historiens et chronographes[22].
Ératosthène (IIIe siècle av. J.-C.) organisa sa chronologie autour du système des olympiades, qu'il divisa par année : première, deuxième, troisième et quatrième année de l'olympiade. Il fixa aussi définitivement le passage entre la période « obscure » ou « mythologique » et la période réellement « historique » des Jeux olympiques à ceux où Corèbe avait remporté le stadion (776 av. J.-C.), faisant ainsi de cette date le point de départ des calendriers grecs[23],[N 4]. En effet, la date à laquelle les Jeux olympiques auraient débuté est depuis l'Antiquité, très discutée, entre leur création mythologique et leur recréation historique. La date la plus ancienne proposée pour la création est le début du XVIe siècle av. J.-C., tandis que la recréation est attribuée soit à Iphitos d'Élis en 884 av. J.-C. soit au Spartiate Lycurgue (fin du IXe - début du VIIIe siècle av. J.-C.). Ces diverses dates ne correspondent pas à celle de 776 av. J.-C. Ainsi, selon Ératosthène ou Apollodore d'Athènes un peu plus tard, Corèbe est le premier vainqueur enregistré lors de ce qui devint donc l'olympiade numéro un, mais pas lors des premiers Jeux qui remonteraient à Iphitos en 884 av. J.-C. Le premier vainqueur des Jeux « historiques » était pour tous Corèbe. La première olympiade du calendrier était donc celle dont Corèbe avait été le vainqueur. Elle devint la convention sur laquelle les Grecs fondèrent leur calendrier. Les chronographes et historiens dataient ensuite les événements en fonction des olympiades : Diodore de Sicile[N 5] évoque ainsi une éclipse lors de la troisième année de la 117e olympiade (310 av. J.-C.). Ératosthène propose des intervalles entre les événements connus de son temps et les Jeux durant lesquels Corèbe remporta le stadion. Ce sont donc bien les listes qui firent les calendriers, avec la victoire de Corèbe comme point de départ. Plus tard, avec le changement de paradigme calendaire, les historiens ont calculé la date de cette victoire à 776 av. J.-C.[21],[24].
La domination romaine, à partir du IIe siècle av. J.-C., nécessita la coordination entre calendriers grec et romain. Le système des olympiades se révéla une solution, comme le montre l'organisation des ouvrages de Diodore de Sicile et Denys d'Halicarnasse qui mettent en parallèle l'archonte éponyme d'Athènes, les consuls romains et le vainqueur du stadion pour désigner les années[25].
Les chronographes chrétiens, principalement Julius Africanus puis Eusèbe de Césarée, utilisèrent aussi le système des olympiades et des vainqueurs du stadion dans leurs efforts pour organiser leurs chronologies de l'histoire du monde, de la création à l'Apocalypse en passant par les événements relatés dans la Bible[21],[26]. Ainsi, dans sa liste, Eusèbe précise, en parallèle, le vainqueur du stadion et les accessions au trône par exemple de Cyrus ou des empereurs romains afin de faire le lien entre les calendriers grec, perse, romain et la chronologie biblique[27]. Ensuite, le développement dans tout l'Empire romain de nouveaux calendriers, à partir de la naissance de Jésus Christ, puis la disparition des Jeux, mirent fin à l'utilisation des listes de vainqueurs olympiques et avant tout celle de vainqueurs du stadion pour les calculs chronologiques[28]. Le pillage du site par les Hérules en 267 suivi d'un tremblement de terre à la fin du IIIe siècle firent perdre aux Jeux olympiques une partie de leur importance[29]. Il y eut encore des Jeux au IVe siècle : les derniers vainqueurs connus sont deux lutteurs (Philuménos de Philadelphie de Lydie et Varazdat) couronnés lors des 287es Jeux en 369[30]. Traditionnellement, l'édit de Thessalonique de Théodose Ier interdisant les fêtes païennes est considéré comme ayant mis fin aux Jeux olympiques qui se seraient tenus une dernière fois en 393[29].
Listes antiques de vainqueurs
À Olympie même, les noms des vainqueurs étaient enregistrés sur des plaques de bronze, mais pas systématiquement, et ces plaques ont presque toutes disparu. Sur le sanctuaire, les vainqueurs dédiaient aussi statues, objets ou inscriptions pour célébrer leur victoire ; mais là non plus, ce n'était pas systématique et comme le constate encore l'épigraphie, elles sont rarement précisément datées[31]. D'un point de vue historiographique, l'opinion la plus courante est que l'enregistrement du nom des vainqueurs olympiques (et tout d'abord du vainqueur du stadion) commença avec la victoire de Corèbe d'Élis en 776 av. J.-C. Cependant, pour l'historien Paul Christesen (professeur au Department of Classics du Dartmouth College), si Pausanias suggère qu'il existait des « archives éléennes » ainsi qu'un catalogue de vainqueurs sous forme d'inscription, il n'existe pas de réelle preuve d'une systématisation de cet enregistrement dès le début du VIIIe siècle av. J.-C. Même lorsque le Périégète écrit que les Éléens refusèrent de reconnaître les vainqueurs des 34es jeux en 644 av. J.-C. car le sanctuaire était alors sous le contrôle de Pise, la cité voisine ennemie d'Élis, cela ne peut être considéré comme une preuve suffisante de l'existence d'une liste systématique de vainqueurs. De plus, les inscriptions les plus anciennes retrouvées lors des fouilles sur le sanctuaire ne remontent pas au-delà de 600 av. J.-C. et l'étude de leurs forme et dialecte montre qu'elles furent le fait de visiteurs étrangers et non d'Éléens. Enfin, les familles ou les cités ayant compté dans leur histoire un vainqueur olympique devaient en transmettre le nom, dans le cadre d'une tradition orale. Cette connaissance était cependant dispersée dans les diverses cités grecques, avec de surcroît le problème d'une réécriture (volontaire ou non) de l'histoire familiale ou citoyenne. Connaître précisément lors de l'établissement des premières listes le nom et la cité d'un vainqueur au cours de jeux spécifiques trois siècles à trois siècles et demi plus tôt a pu s'avérer très ardu. Dès lors, pour les périodes les plus anciennes, il reste difficile d'établir une liste fiable de vainqueurs[32]. Cela ne signifie cependant pas que les listes soient fausses. Il est fort probable que pour les périodes les plus anciennes, les athlètes nommés dans les listes aient bel et bien remporté une victoire à Olympie, mais il n'est pas certain que ce fut dans l'épreuve ou à la date désormais retenues, hormis pour les plus célèbres d'entre eux[33].
La liste d'Hippias (Olympionikon Anagraphe, « Liste de vainqueurs olympiques »), datant de la fin du Ve siècle av. J.-C. est perdue et simplement évoquée dans la littérature[N 6],[34]. Cela n'empêcha cependant pas les historiens de proposer des conjectures sur sa date de rédaction, son contenu ou son influence. Ainsi, Paul Christesen lui consacre plus de cent pages dans Olympic Victor Lists and Ancient Greek History paru en 2007. Il s'interroge sur les sources dont aurait disposé Hippias pour établir cette première liste. Il conclut qu'en l'absence très probable de véritables « archives » pour les périodes les plus anciennes, Hippias dut travailler à partir de sources diverses et pas toujours très fiables : les inscriptions et dédicaces dans le sanctuaire même, ainsi que la tradition orale, nécessitant la visite des diverses cités et familles ayant eu des vainqueurs olympiques. Cependant, Hippias, à la fois diplomate et sophiste « itinérant », a pu être en position de glaner ces renseignements. Cette liste compilée par Hippias est considérée par les historiens comme la base des listes postérieures ainsi que la source faisant des jeux où Corèbe remporta la victoire au stadion les premiers jeux « historiques » (ceux qui auraient été restaurés par Iphitos et Lycurgue[N 7]). Le plus souvent, l'historiographie considère qu'Hippias serait remonté aux « premiers » jeux en compilant à rebours vainqueur avant vainqueur. Pour Paul Christesen, il aurait pu aussi essayer de déterminer la date de ces « premiers » jeux grâce à la première guerre de Messénie, grâce à la liste des rois de Sparte et grâce à la tradition sur le rôle de Lycurgue. Ce calcul chronologique, selon Christesen, ne pouvait être qu'approximatif. Disposant alors d'une date de début, Hippias aurait calculé le nombre de jeux séparant son époque de celle de la recréation (autour d'une centaine) et aurait rempli sa liste à partir de ses recherches[35].
Historiquement, la deuxième liste fut celle compilée par Aristote (Olympionikai, « Vainqueurs olympiques »), dans les années 330 av. J.-C. Elle n'est connue que par six fragments[N 8]. Elle fut probablement recopiée sur une inscription installée sur le Lycée à Athènes (vers 275-250 av. J.-C.) et dont dix-sept lignes ont été retrouvées (IG II2 2326)[N 9],[36]. Il est à peu près certain qu'Aristote s'était inspiré de la liste d'Hippias qui était alors très récente[37]. Dans ces divers fragments, il est possible de constater que le philosophe a numéroté les jeux. Les rares numéros qui nous restent montrent qu'Aristote plaçait les premiers jeux dans la première moitié du VIIIe siècle av. J.-C., probablement donc en 776 av. J.-C.[38].
L'ouvrage Olympionikai etoi kronika Praxidika, « Vainqueurs olympiques ou chronique Praxidika » (fin du IVe siècle av. J.-C., début du IIIe siècle av. J.-C.) de Timée n'a survécu que par cinq courts fragments[N 10],[39]. Cette liste synchronisait quatre listes chronographiques : les vainqueurs du stadion (et uniquement ceux-ci, contrairement à Hippias ou Aristote qui faisaient la liste des vainqueurs dans toutes les disciplines[N 11]), les archontes éponymes d'Athènes, les éphores et les rois de Sparte et les prêtresses (éponymes) d'Héra à Argos. Ces quatre listes étaient probablement organisées sous forme de tableaux, en parallèle. L'ensemble devait servir de cadre chronologique préparatoire pour l’Histoire de Sicile et de Grande Grèce (Historiai). Ces Olympionikai, tout comme les autres œuvres de Timée, ne sont plus connues que par une référence dans la Souda[N 12] et les critiques de Polybe[N 13],[40]. Timée aurait pu travailler en s'aidant de l'ouvrage Peri Heremon de Philochore, son contemporain à Athènes (à la fin du IVe siècle av. J.-C.) et inversement ce dernier aurait pu utiliser la liste chronographique de Timée pour rédiger son ouvrage Olympiades[41]. La liste de Timée commençait certainement avec la victoire de Corèbe, lors des premiers jeux[N 14] pour aller jusqu'à son époque, probablement au moment où il entama la rédaction de ses Historiai, peu de temps après son arrivée à Athènes. Dans ses Historiai, il aurait daté la refondation de Camarina avec la numérotation des olympiades, devenant donc ainsi le premier historien à utiliser ce système[42].
La longue liste d'Ératosthène (fin du IIIe siècle av. J.-C.) n'est elle aussi connue que par une dizaine de fragments[N 15],[43]. Son auteur cite très clairement la liste d'Aristote comme l'une de ses sources principales[37]. Si Ératosthène pensait que les jeux avaient été recréés par Lycurgue et Iphitos vers 884 av. J.-C., il considérait aussi que les premiers jeux « historiques » étaient ceux durant lesquels Corèbe avait remporté le stadion, en 776 av. J.-C. Il proposait un catalogue des vainqueurs, en numérotant les jeux, des premiers aux (au moins) 116es en 316 av. J.-C., voire jusqu'à son époque. Il divisait aussi l'intervalle entre les jeux (l'olympiade) en quatre années ; ainsi, 776 est la première année de la première olympiade et 773, la quatrième année de cette olympiade. En plus des noms des vainqueurs, Ératosthène donnait quelques informations à leur sujet ainsi que des éléments d'histoire du sport, d'histoire des jeux et de leur programme[44].
Diodore de Sicile (Ier siècle av. J.-C.) dans sa Bibliothèque historique, donnait le nom du vainqueur du stadion des 180 premiers jeux, mais seuls ceux de la période « mythologique » (avant 776) et des 75es jeux en 480 aux 119es jeux en 304 av. J.-C. ont été conservés[14],[45]. Castor de Rhodes (Ier siècle av. J.-C.) produisit deux listes de vainqueurs olympiques : le Kanon (en un livre) dont il reste vingt fragments (comprenant cinq longs passages) et le Chronikon Epitome, « Résumé chronologique » (en six livres) dont on dispose d'une vingtaine d'extraits, incluant cinq assez longs[N 16]. Il semble que le Kanon a dû être un travail préparatoire pour le Chronikon Epitome. Ces deux œuvres de Castor sont à but chronographique avec une liste de vainqueurs du stadion en parallèle de listes de rois et de magistrats éponymes romains ou grecs. Son récit commence avec l'accession du mythique Ninos au trône d'Assyrie et la fondation de Sicyone par Égialée, aux alentours de 2123/2122 av. J.-C. d'après les calculs de l'auteur pour aller jusqu'à la quatrième année de la 179e olympiade (61 av. J.-C. donc). Les premières dates sont calculées en fonction des règnes des différents souverains évoqués, mais en olympiades après 776 av. J.-C. Sa liste de vainqueurs du stadion devait donc commencer aux premiers jeux (ceux de la victoire de Corèbe). Les autres années de l'olympiade devaient être identifiées avec les noms des archontes athéniens et consuls romains. Ces deux travaux apparemment très complets de Castor de Rhodes ont servi aux auteurs postérieurs : Flavius Josèphe, Plutarque, Julius Africanus ou Eusèbe de Césarée[46].
Les parties conservées (onze des vingt livres) des Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse fournissent les noms des vainqueurs du stadion des 68es jeux en 508 aux 85es jeux en 440 av. J.-C., alors que l'œuvre entière allait jusqu'aux 129es jeux en 264 av. J.-C. En fait, l'œuvre commençait avec les origines de Rome, avant la recréation des jeux et Denys d'Halicarnasse ne donne les noms des vainqueurs du stadion qu'à partir de 508, pas avant[14],[47]. De plus, il existe neuf passages plus ou moins longs des Chronoi (Chronologies)[N 17] du même auteur où se trouvent des noms de vainqueurs olympiques[48]. Comme pour Timée, les Chronoi constituaient le cadre chronologique préparatoire à la rédaction d'une œuvre plus importante, Antiquités romaines. Il est donc fort probable que cette liste commençait aux premiers jeux pour aller jusqu'à l'époque de Denys d'Halicarnasse, à la différence des Antiquités romaines où il s'arrête en 264 av. J.-C. Les Chronoi devaient aussi, pour des raisons chronographiques, contenir un certain nombre d'autres listes : une liste des rois du Pont et une des rois de Bithynie sont attestées[49].
À l'époque hellénistique, Ctésiclès rédigea une Archonton kai Olympionikon Anagraphe, « Liste d'archontes et de vainqueurs olympiques », dont ne subsistent que trois courts passages concernant les IVe et IIIe siècles av. J.-C. Il est difficile de savoir si sa liste concernait uniquement les vainqueurs du stadion ou ceux de toutes les épreuves. De même, il est impossible de connaître à quelle date Ctésiclès la faisait commencer[N 18],[50].
Thallus (au Ier siècle ou au IIe siècle apr. J.-C.), dans ses Histoires (Historiai) faisait un récit des événements dans l'est du bassin méditerranéen entre la guerre de Troie ou un peu avant et la 202e olympiade (29 à 32 ap. J.-C.) ou un peu après[N 19]. Son œuvre, dont il ne reste que huit courts passages[N 20], devait contenir une liste des vainqueurs du stadion, puisqu'Eusèbe de Césarée le cite parmi les sources de ses listes chronographiques[51].
La liste de Phlégon Olympionikon kai Chronikon Synagoge, « Collection de vainqueurs olympiques et de faits chronologiques », (IIe siècle apr. J.-C.) comportait, sur une quinzaine de livres[N 21], tous les vainqueurs des premiers aux 229es jeux en 137 ap. J.-C. Il n'en reste qu'une trentaine de fragments[N 22], dont deux assez longs principalement grâce aux successeurs qui la copièrent[14],[52]. Pour les autres années de l'olympiade, les archontes athéniens ou les consuls romains devaient être utilisés. Le texte devait commencer par une introduction évoquant l'histoire des jeux olympiques. Les autres « faits chronologiques » concernaient l'ensemble du monde méditerranéen[53]. Son Epitome olympionikon, « Résumé des vainqueurs olympiques », en deux livres, complètement perdu, n'est attesté que par la Souda qui en donne le titre. Il est difficile de savoir si c'était une simple liste de vainqueurs olympiques ou un résumé de l'autre ouvrage. Cependant, comme à l'époque de Phlégon le nombre de vainqueurs aux jeux dépassait les deux mille, il ne semble pas étonnant qu'une simple liste ait nécessité deux livres[54].
Parmi les papyrus d'Oxyrhynque, du Papyrus Oxyrhynchus 222 (POxy II 222) (milieu du IIIe siècle apr. J.-C.) ne restent que quatre-vingt-cinq lignes. Il donne une liste des vainqueurs des 75es jeux en 480 aux 78es jeux en 468 av. J.-C. ainsi que des 81es jeux en 456 aux 83es jeux en 448 av. J.-C., dans 13 disciplines dont le stadion[55],[56]. Il faut probablement y ajouter POxy XXIII 2381, fragment du même papyrus, qui contient les noms des vainqueurs lors des 96es jeux en 396 av. J.-C.[57]. Il n'est pas possible de savoir quelle liste plus ancienne a été recopiée sur ce papyrus ; Carl Robert suggère qu'il pourrait s'agir de celle de Phlégon quand Felix Jacoby propose d'y voir un travail original[58]. Les sept sections préservées du papyrus POxy XVII 2082 (seconde moitié du IIe siècle apr. J.-C.) proposent autour de cent-vingt lignes, pas toujours lisibles, sur lesquelles se trouvent les noms de tous les vainqueurs olympiques lors des 120es et 121es jeux (300 et 296 av. J.-C.). L'ouvrage semble être une histoire du monde gréco-romain organisée en olympiades. Arthur Surridge Hunt suggère qu'il pourrait s'agir de passages du Olympionikon kai Chronikon Synagoge de Phlégon. Dans les six colonnes de texte (autour de deux cents lignes) du papyrus POxy I 12 (première moitié du IIIe siècle apr. J.-C.), on trouve la liste des vainqueurs du stadion des 106es aux 116es jeux (356 à 316 av. J.-C.). Il semble s'agir d'une histoire de la Méditerranée orientale (Grèce, Rome, Macédoine et Égypte), organisée en olympiades, datées avec les vainqueurs du stadion, les autres années étant identifiées avec les archontes éponymes d'Athènes[59].
Il subsiste de la liste de Julius Africanus (rédigée autour de 217-221 apr. J.-C.) cinquante-cinq fragments ; certains ont cependant une longueur substantielle[60]. Julius Africanus avait extrait les noms des vainqueurs du stadion de la liste des vainqueurs olympiques réalisée par l'historien Cassius Longinus[N 23] une demi-douzaine d'années plus tôt. La liste de Cassius Longinus allait des premiers aux 247es jeux (en 209). Julius Africanus y ajouta les noms des vainqueurs du stadion aux deux éditions suivantes (248es et 249es jeux)[61].
Dexippe, dans la seconde moitié du IIIe siècle, dans sa Chronike Historia, « Chronique historique », donnait une liste, sur douze livres, des vainqueurs olympiques depuis la période « mythologique » (en fait probablement plutôt à partir du « Déluge ») jusqu'à la deuxième année de la 262e olympiade en 270 ap. J.-C. avec la mort de l'empereur Claude II le Gothique. Cependant, ne subsistent qu'une vingtaine de fragments et un seul de longueur significative (chez Eunape)[N 24]. L'ouvrage était organisé sous forme d'annales, d'abord pour les périodes les plus anciennes avec une liste de pharaons, puis en olympiades à partir de 776 avec les archontes athéniens et les consuls romains pour identifier les autres années. Il n'est pas possible de savoir si Dexippe donnait les noms de tous les vainqueurs ou seulement des vainqueurs du stadion, même si cette dernière hypothèse semble la plus probable car une histoire du monde sur douze livres ne devait guère laisser de place pour une liste complète. En plus du texte, il semble que Dexippe ait ajouté une dernière partie sous forme probablement de tableau synoptique, divisé en millénaires, mettant en parallèle les vainqueurs olympiques, les archontes athéniens et les consuls romains[62].
La liste d'Eusèbe de Césarée (premier quart du IVe siècle) est quasiment complète[63]. Elle figure dans le premier livre (Chronographia) de sa Chronique, dans la partie d'histoire grecque et fournit les noms des vainqueurs du stadion lors des 249 premiers jeux, jusqu'en 217[64]. Eusèbe cite ses sources, principalement Castor de Rhodes, Thallus, Phlégon et Cassius Longinus[65]. Elle a été révisée, en parallèle, au début du siècle suivant par Panodore et Anniane d'Alexandrie. Ils adaptèrent le travail chronologique d'Eusèbe, très original dans sa forme, pour le rapprocher de ce que faisaient plus habituellement les chronographes chrétiens. Il ne subsiste de leur travail que quelques fragments dans les œuvres de chronographes byzantins (Georges le Syncelle au IXe siècle par exemple) ainsi que dans un manuscrit du XVe siècle conservé à Paris (le Codex Parisinus Graecus CPG 2600). Cependant, leur adaptation a connu une traduction en arménien et en syriaque au milieu du Ve siècle. Si la version syriaque a disparu, celle en arménien est conservée (presque complète) par un unique manuscrit datant du XIIe ou XIIIe siècle (dont il existe deux copies manuscrites de 1696 et de 1793). Les traductions fin XIXe siècle de cette version en arménien, en latin (par Julius Heinrich Petermann) et en allemand (par Josef Karst), sont considérées comme les premières à être de bonne qualité[66]. Cette liste consiste en une courte introduction, un catalogue chronographique des vainqueurs du stadion puis une troisième partie ajoutée par Panodore avec des biographies d'athlètes[67]. La liste disponible dans le Codex Parisinus Graecus CPG 2600 et le manuscrit arménien[N 25] est en fait à la base celle de Cassius Longinus (qu'Eusèbe cite explicitement comme source), revue et complétée par Julius Africanus puis à nouveau par Eusèbe de Césarée et encore enfin par Panodore et Anniane à laquelle Panodore ajouta sa troisième partie biographique[68].
La liste de Philochore, Olympiades (Des Archontes d'Athènes de Socratidès à Apollodore, organisés par olympiades, en deux livres), (première moitié du IIIe siècle av. J.-C.) ou celle d'un Cassius Longinus[N 26] en dix-huit livres donnant probablement les noms de tous les vainqueurs olympiques des premiers aux 247es jeux (début du IIIe siècle apr. J.-C.) ne sont qu'évoquées dans la littérature : la biographie de Philochore dans la Souda et un fragment de texte FGrHist 259 T1 pour Longinus[69]. Une liste a été commencée au IIIe siècle av. J.-C. sur les murs du gymnase à Olympie par Paraballon, puis complétée au IIe siècle av. J.-C. par Euanoridas ; elle est simplement mentionnée par Pausanias[N 27],[70]. Seize autres ouvrages chonographiques[N 28], totalement perdus et évoqués de façon trop imprécise dans le reste de la littérature antique pour en connaître même le contenu, pourraient avoir proposé une liste de vainqueurs olympiques[71].
Les listes de vainqueurs semblent donc avoir été un genre très répandu avec une large circulation. Le fait que parmi les textes des papyrus d'Oxyrhynque se trouvent deux listes différentes est sur ce point significatif. Les listes de vainqueurs pourraient avoir été un moyen facile, pour leurs auteurs et leurs lecteurs, de faire circuler des informations, que ce soit de l'« actualité » (les derniers vainqueurs) ou de l'histoire (les grands faits remis dans un contexte plus large). Cependant, les listes étaient aussi des textes rapidement « dépassés » nécessitant une constante « remise à jour », d'où leur grand nombre. Elles éclairent aussi sur la façon dont les Grecs appréhendaient leur monde et leur histoire, et ce qu'ils en savaient. La multiplication des listes à l'époque hellénistique puis à l'époque romaine montre bien l'accent mis alors dans le monde grec sur les activités athlétiques. Celles-ci étaient en effet considérées comme grecques par essence. Insister sur leur antiquité grâce à une chaîne ininterrompue de vainqueurs olympiques depuis le début du VIIIe siècle av. J.-C. était finalement un moyen de créer et souder une communauté panhellénique face au reste du monde méditerranéen. Les historiens d'alors (Castor de Rhodes, Diodore de Sicile ou Denys d'Halicarnasse), en utilisant le cadre chronologique des olympiades pour une histoire plus large, ramenaient en fait l'histoire non-grecque (et bien sûr romaine) dans le cadre conceptuel grec[72].
Listes modernes de vainqueurs
Au début du XVIIe siècle, Joseph Juste Scaliger réalisa un important travail d'érudition pour établir une première version exhaustive de la liste d'Eusèbe de Césarée, parue dans son Thesaurus Temporum de 1606[73]. Cependant, au siècle suivant, Isaac Newton (The Chronology of Ancient Kingdoms Amended, 1728) réfutait l'objectivité et la véracité des chronologies établies à partir des listes de vainqueurs olympiques, refusant de considérer 776 av. J.-C. comme date des premiers jeux antiques. Son point de vue domina tout au long du XVIIIe siècle, avant d'être remis en cause un siècle plus tard[73]. Ainsi, les trois tomes des Fasti Hellenici d'Henry Fynes Clinton, parus en 1834, contiennent une chronologie basée sur une liste de vainqueurs du stadion. Dans son History of Greece (1846-1857), George Grote proposa un compromis, suggérant que les jeux étaient probablement plus anciens que 776 av. J.-C. mais que ce ne fut qu'à partir de cette date que l'habitude d'enregistrer le nom du vainqueur (du stadion d'abord) fut prise. La discussion se poursuivit jusqu'au début du XXe siècle, marquée par deux textes fondamentaux : en 1881, de John Pentland Mahaffy On the Authenticity of the Olympian Register[N 29] qui refusait de considérer les listes de vainqueurs olympiques comme authentiques et Die Olympische Chronik d'August Brinkmann[N 30] en 1915 qui en défendait la véracité[74].
Fin XIXe siècle, l'historien allemand Hugo Förster publia une première liste de tous les vainqueurs olympiques, dont ceux du stadion : Die Sieger in den olympischen Spielen bis zum Ende des 4. Jahrhunderts v. Chr. En 1959, l'historien italien Luigi Moretti publia un long article recensant tous les vainqueurs olympiques connus, et donc parmi ceux-ci, en tête pour chacun des Jeux olympiques, le vainqueur du stadion : « Olympionikai, i vincitori negli antichi agoni olimpici »[75].
Liste
Les sources utilisées pour constituer cette liste sont :
- L'article de Luigi Moretti, « Olympionikai, i vincitori negli antichi agoni olimpici » in Atti della Accademia Nazionale dei Lincei, volume VIII, 1959, p. 55-199 ;
- Une version latine anglicisée de la liste d'Eusèbe de Césarée dans David Matz, Greek and Roman Sport, p. 121-126 ;
- Une version grecque de la liste d'Eusèbe de Césarée dans Paul Christesen, Olympic Victor Lists and Ancient Greek History, p. 386-407.
Les informations complémentaires proviennent des notices biographiques proposées par Moretti, « Olympionikai », par Golden, Sport in the Ancient World et par Decker, Antike Spitzensportler.
Sources antiques
Textes antiques
- Julius Africanus, Olympiade.
- Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines [détail des éditions] [lire en ligne].
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne].
- Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres [détail des éditions] (lire en ligne).
- Élien, Histoires variées [lire en ligne].
- Eusèbe de Césarée, Chronique, Livre I, 70-82. Lire en ligne.
- Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne].
- Philostrate d'Athènes, Sur la gymnastique.
- Pindare, Odes [détail des éditions] (lire en ligne).
- Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne].
- Platon, Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne].
- Xénophon, Helléniques [lire en ligne].
Bibliographie
- Pierre Chambry (dir.) (trad. Pierre Chambry), « Les Helléniques : Les Helléniques. L'Apologie de Socrate. Les Mémorables », dans Xénophon. Œuvres complètes, t. III, Garnier-Flammarion, (1re éd. 1967)
- Aristote (trad. Pierre Pellegrin), « Politiques », dans Œuvres complètes, Éditions Flammarion, , 2923 p. (ISBN 978-2081273160)
- Platon (trad. Jean-François Pradeau, Luc Brisson), « Les Lois », dans Œuvres complètes, Éditions Gallimard, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-0812-1810-9)
Sources contemporaines
Listes contemporaines
- (de) Hugo Förster, Die Sieger in den olympischen Spielen bis zum Ende des 4. Jahrhunderts v. Chr., t. 1, Zwickau, Drück von R. Zückler, , 30 p.
- (de) Hugo Förster, Die Sieger in den olympischen Spielen bis zum Ende des 4. Jahrhunderts v. Chr., t. 2, Zwickau, Drück von R. Zückler, , 32 p.
- (it) Luigi Moretti, « Olympionikai, i vincitori negli antichi agoni olimpici », Atti della Accademia Nazionale dei Lincei, vol. VIII, , p. 55-199.
Bibliographie
- (en) Paul Christesen, Olympic Victor Lists and Ancient Greek History, New York, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-86634-7).
- (en) Nigel B. Crowther, « Studies in Greek Athletics. Part I », The Classical World, vol. 78, no 5, .
- (de) Wolfgang Decker, Antike Spitzensportler : Athletenbiographien aus dem Alten Orient, Ägypten und Griechenland, Hildesheim, Arete Verlag, , 201 p. (ISBN 978-3-942468-23-7).
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Notes et références
Notes
- ↑ La « période », les quatre ans entre deux jeux olympiques, correspondait donc aussi d'un point de vue temporel à une olympiade.
- ↑ Avec l'exception des sauts en longueur de Chionis de Sparte, mais cette performance est discutée, et de Phaÿllus de Crotone (Golden 2004, p. 37-38, 131-132 et 147 et Young 1996, p. 180).
- ↑ Ainsi, dans un des fragments connus de l'Histoire de la Sicile de Philistos de Syracuse, celui-ci utilise la victoire d'Oebotas de Dymes au stadion comme repère chronologique pour dater un événement sicilien, alors même qu'il n'y a aucun lien entre Dymes, petite cité du Péloponnèse, et l'île de Grande-Grèce (Christesen 2007, p. 48).
- ↑ Dans sa Chronographie (περί χρονογραφιών), il fixe un autre point de départ. Il voulait dans cette œuvre perdue mais connue par Harpocration, mettre en place un système de datation universel qui avait pour but d'harmoniser les calendriers au delà des créneaux définis par des magistratures locales et particulières. Il souhaitait le faire commencer en 1184-1183, en référence à la guerre de Troie — les dates canoniques d'Ératosthène sont d'ailleurs assez proches des résultats des fouilles de Heinrich Schliemann — étant considérée comme un événement fédérateur et inter-politique (Ératosthène de Cyrène (trad. Jordi Pàmias i Massana et Arnaud Zucker), Catastérismes, Les Belles lettres, coll. « Collection des Universités de France. Série grecque », , p. XVI et note 48).
- ↑ Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne] (20, 5, 5).
- ↑ Plutarque, Vie de Numa I, 4 (Christesen 2007, p. 22 et 46).
- ↑ Les périodes où ces deux figures, plus ou moins mythiques, auraient vécu varient selon les auteurs. Lycurgue aurait, en fonction des diverses sources, vécu entre le XIe et le VIIe siècle av. J.-C. Parmi ces diverses traditions, il en est qui font de Lycurgue et Iphitos des contemporains, vivant au début du VIIIe siècle av. J.-C. et restaurant les jeux. Plus tard, Ératosthène considérait qu'il y aurait eu cent-huit ans entre Lycurgue et les premiers jeux « historiques » ; Phlégon lui comptait vingt-huit olympiades entre Iphitos et la victoire de Corèbe (Christesen 2007, p. 87 et 153).
- ↑ « Fragmenta Historicorum Graecorum : FHG (2. 182-184) F261 ; F262 ; F263 ; F264 ; F2642 ; (2.145) F118 », sur Digital Fragmenta Historicorum Graecorum (consulté le ) (Christesen 2007, p. 171-172 et annexe 3.1).
- ↑ La transcription de (grc) « IG II² 2326 », sur epigraphy.packhum.org (consulté le ) propose une datation avant 264 av. J.-C..
- ↑ Le Livre XII de Polybe et Fragmente der griechischen Historiker : FGrH 566 F125, F126, F127, F128 (en) « Timée », sur Brill New Jacoby, (consulté le ) (Christesen 2007, p. 39 et 280-281).
- ↑ Il est cependant possible que Timée ait ajouté quelques noms de vainqueurs dans d'autres disciplines et notes liées à l'histoire des jeux (Christesen 2007, p. 283-285).
- ↑ C'est le seul endroit où on trouve le titre complet Olympionikai etoi kronika Praxidika et le terme « Praxidika » pose un problème de compréhension que les historiens n'ont pas réussi à résoudre (Christesen 2007, p. 278).
- ↑ Livre XII.
- ↑ Selon Denys d'Halicarnasse, Timée datait la fondation de Rome trente-huit ans avant les premiers jeux. De plus, les listes spartiates remontaient beaucoup plus loin dans le temps (Christesen 2007, p. 285-287).
- ↑ Fragmente der griechischen Historiker : FGrH 241 F4, F5, F6, F7, F8, F11a, F11b, F14, F15a, F15b, F44 (en) « Eratosthenes of Cyrene », sur Brill New Jacoby, (consulté le ) (Christesen 2007, p. 371-373 (annexe 3.2)).
- ↑ Une partie de ces passages se trouvent d'ailleurs dans le manuscrit arménien de la Chronique d'Eusèbe de Césarée (Fragmente der griechischen Historiker : FGrH 250 T1, T2, F1, F12, F1b, F1c, F1d, F2. Les plus courts fragments, copiés chez d'autres auteurs, sont FGrH 250 2A, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18 et 19. (Christesen 2007, p. 311, 314 et 418-422 et Crowther 1985, p. 520).
- ↑ Fragmente der griechischen Historiker : FGrH 251 F1, F2, F3, F4, F5a et F5b ainsi que F6, F7, F8 et F9 (Christesen 2007, p. 292-294).
- ↑ Fragmente der griechischen Historiker : FGrH 245 F1, F2, F3 (Christesen 2007, p. 416).
- ↑ Georges le Syncelle cite Julius Africanus évoquant la description par Thallus de l'obscurité tombant sur le monde au moment de la mort de Jésus, ce qui permet d'émettre une hypothèse sur une fin possible de l'ouvrage (Christesen 2007, p. 323).
- ↑ Fragmente der griechischen Historiker : FGrH 256 T1, F1, F2-3, F4a, F4b, F4c, F5a, F5b, F6, F7, F8 (en) « Thallos (256) », sur Brill New Jacoby, (consulté le ) (Christesen 2007, p. 434-436 (annexe 5.6)).
- ↑ Les sources sont contradictoires sur ce point. Eusèbe de Césarée, qui l'utilise comme source, parle de quatorze livres. Constantin VII Porphyrogénète et Étienne de Byzance quant à eux évoquent quinze livres. Enfin, la Souda dit seize livres (Christesen 2007, p. 328).
- ↑ Fragmente der griechischen Historiker : FGrH 257 T1, T4, F1, F2, F3, F4 et 6, F5, F7, F8, F9, F10, F11, F12 et T3, F13, F14, F15, F16a, F16b, F16c, F16d, F16e, F17, F18, F19, F20, F21, F22, F23, F24a, F24b, F25, F26, F27, F28, F29, F30, F31, F32, F33, F34 (en) « Phlegon of Tralles (257) », sur Brill New Jacoby, (consulté le ) (Christesen 2007, p. 437-444 (annexe 5.7)).
- ↑ Historien romain presque inconnu, à ne pas confondre avec Cassius Longinus (Longin). Voir infra.
- Fragmente der griechischen Historiker : 100 T2, T3, T4, T5, T6, F1, F2, F3, F4, F5a, F5b, F9, F10, F11, F12, F13, F14, F15, F16a, F16b, F16c, F17, F18a, F18b, F18c, F18d, F19, F20, F21, F22, F23 (en) « Dexippos (100) », sur Brill New Jacoby, (consulté le ) (Christesen 2007, p. 453-460 (annexe 5.11)).
- ↑ On trouve dans les deux la même corruption pour les 36es jeux (Phrynon d'Athènes au lieu d'Arytamas de Sparte) (Christesen 2007, p. 251-252).
- ↑ Historien romain dont on ne connaît l'existence que par FGrHist 259 (en) « Cassius Longinus (259) », sur Brill New Jacoby, (consulté le ) (Christesen 2007, p. 452).
- ↑ Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (6, 6, 3).
- ↑ Synagogue Syntaxis par Aristion (entre le Ve siècle av. J.-C. et le Ier siècle av. J.-C.) ; Synagogue ton Chronon par Aristonymos (entre le IVe siècle av. J.-C. et le IIe siècle av. J.-C.) ; Chronike Syntaxis par Onomastos (entre le IVe siècle av. J.-C. et le IIe siècle av. J.-C.) ; Chronon par Xénagoras (d'Héraclée ?) (entre le IVe siècle av. J.-C. et le Ier siècle av. J.-C.) ; Peri Chronon (?) de Phillis de Délos (IVe siècle av. J.-C.) ; Chronika par Xénocrate (IVe ou IIIe siècle av. J.-C.) ; une liste par Eretes probablement au IIIe siècle av. J.-C. ; Chronika par Euthymène (IIIe ou IIe siècle av. J.-C.) ; Chronike Syntaxis par Hagelochos (IIIe ou IIe siècle av. J.-C.) ; Chronike Syntaxis par Hagestratos (IIIe ou IIe siècle av. J.-C.) ; Chronike Syntaxis par Timocrite (IIIe ou IIe siècle av. J.-C.) ; Chronika d'Andron d'Alexandrie (IIe ou Ier siècle av. J.-C.) ; Peri Chronon d'Antiléon (IIe ou Ier siècle av. J.-C.) ; Chronike Syntaxis par Nicasylos (avant le Ier siècle av. J.-C.) ; Chronoi par Autocharis (?) à une date inconnue ; une liste par Thrasyllos de Rhodes à une date inconnue (Christesen 2007, p. 230 note).
- ↑ (en) John Pentland Mahaffy, « On the Authenticity of the Olympian Register », The Journal of Hellenic Studies, vol. 2, , p. 164-178.
- ↑ (de) August Brinkmann, « Die Olympische Chronik », Rheinisches Museum für Philologie, vol. 70, , p. 622-637.
- ↑ Pierre Pellegrin, p. 2374.
- Livre VIII, 840a.
- Jean-François Pradeau, Luc Brisson, p. 886.
- ↑ Xénophon, p. 26.
- ↑ Xénophon, p. 57.
- ↑ Förster (notice 738) en 1892 suggère qu'en 237, la victoire aurait pu revenir à Maiandréus d'Éphèse. L'hypothèse repose sur l'interprétation d'une inscription (IG 2999) où le terme « mégala olympia » pourrait faire référence aux Jeux olympiques et non, selon l'interprétation la plus courante aux Ephesia, jeux isolympiques.
Références
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- ↑ « Deux mille ans avant Phelps, Léonidas de Rhodes, dieu vivant des JO », sur Slate,
- ↑ « Meet Leonidas of Rhodes, the Michael Phelps of the ancient Olympics », sur The Washington Post,