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Louise Collomb, née Rosnoblet (1899-1958), est une résistante française active dans la région de Grenoble, reconnue Juste parmi les nations.
Biographie
Louise Clémentine Rosnoblet naît le à Londres, où ses parents, Clément Joseph Rosnoblet et Clémentine Augustine Manière, travaillent dans l'hôtellerie. Louise passe sa jeunesse et étudie à Londres jusqu'à l'âge de 17 ans, où elle rentre en France et travaille comme secrétaire bilingue dans une banque à Paris[1]. En 1921, elle y épouse Jacques Victor Collomb (1891-1973), d'origine haut-savoyarde comme elle-même[2]. Le couple exploite un hôtel à La Roche-sur-Foron jusqu'en 1933, puis prend l'exploitation du café-brasserie Le comptoir lyonnais à Grenoble, 63 avenue Alsace-Lorraine, à proximité de la gare[1].
Leur fils Roger Collomb, qui entrera dans la Résistance, témoigne d'un « engagement familial » dans la France libre en juin 1940[1]. Dès lors, Le comptoir lyonnais devient un lieu de rencontre des opposants au régime de Vichy[3]. Il accueille ceux qui fuient la répression. Louise Collomb s’occupe, avec son mari Jacques, de procurer un refuge, des vêtements à ces fugitifs et de faire passer en Suisse les personnes recherchées par les autorités allemandes ou françaises[4]. Les fugitifs hébergés sont d'horizons divers : Juifs, opposants au régime, aviateurs anglais dont les appareils ont été abattus et qui cherchent à gagner l’Espagne[5] et réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne[6]. Louise et Jacques Collomb font partie du réseau Combat[8],[6], dans lequel on trouve à Grenoble des pionniers de la Résistance : Marcel Ieck, Marie Reynoard alias « Claude », le professeur Jean Bistési alias « Hourst »[9], le graveur Camille Crétinon, Charles Bernard-Guelle. Louise et Jacques Collomb mettent à la disposition des résistants une pièce où se tiennent dès 1942 de nombreuses réunions. Ils assurent la liaison entre les différents groupes de Résistance : « Franc-Tireur », « Libé-Sud », « Combat », qui, dans leur établissement, disposent de boîtes aux lettres et trouvent des cartes d’alimentation et des fausses cartes d’identité pour les réfractaires au STO[4].
Louise Collomb décède le [3]. Elle est inhumée à Vourey (Isère) aux côtés de son époux[10].
Distinctions
Juste parmi les nations
Dès septembre 1940, Louise cache chez elle Jules Süssmann, Juif d'origine allemande juste démobilisé. Ne pouvant rentrer chez lui à Nantes, alors en zone occupée, et recherché par les Allemands, il va rester protégé gracieusement pendant deux ans, jusqu'à ce qu'en septembre 1942 elle parvienne à lui faire franchir clandestinement la frontière suisse avec un groupe d'autres Juifs. Établi en Suisse, il maintient le contact avec la famille Collomb après la Libération et lui rend visite de temps en temps.
C'est grâce à son témoignage que, le 22 mai 1994, Yad Vashem honorera Louise Collomb du titre de Juste parmi les nations à titre posthume (dossier 6119)[11],[3],[12].
À Grenoble
- Depuis 2005, une rue du quartier Europole est nommée en sa mémoire[13].
- Son nom figure dans l'allée des Justes parmi les nations grenoblois du parc Paul-Mistral[14].
Notes et références
- Roger Collomb, « Un ancien résistant se souvient » [PDF], sur www.maquisdeloisans.fr, (consulté le ), p. 1 (vue 4).
- ↑ Gilles Bon, Geneanet, « Ascendants de Louise Clémentine Rosnoblet : Jusqu'aux parents », sur gw.geneanet.org (consulté le ).
- Anonymes, Justes et Persécutés durant la période nazie (AJPN), « Juste parmi les nations : Louise Collomb », sur www.ajpn.org (consulté le ).
- Limore Yagil, « Résistance et sauvetage des Juifs dans le département de l'Isère : (1940-1944) » [PDF], sur shs.cairn.info, Guerres mondiales et conflits contemporains, (OCLC 755958955, consulté le ), p. 64-65 (vues 14-15).
- ↑ La pratique de l'anglais par Louise Collomb facilite les échanges.
- Comité français pour Yad Vashem, « Dossier n°6119 - Juste(s) : Louise (Rosnoblet) Collomb », sur yadvashem-france.org (consulté le ).
- ↑ Les amis de la Fondation de la Résistance, « Reynoard Marie », sur www.memoresist.org (consulté le ).
- ↑ Mouvement qui a été créé à Grenoble fin novembre 1941 par la fusion du Mouvement de libération nationale fondé par Henri Frenay et du mouvement Liberté fondé par François de Menthon[7].
- ↑ « Bulletin semestriel de l'Association nationale des pionniers et combattants volontaires du Vercors » [PDF] (Bulletin N°121), sur www.vercors-resistance.fr, Le Pionnier du Vercors, (consulté le ), p. 12 (vue 14).
- ↑ Geneanet, « Cimetière - Vourey : Rosnoblet Louise », sur www.geneanet.org (consulté le ).
- ↑ Yad Vashem France, « Remise de la médaille des Justes à titre posthume à Madame Louise Collomb » [PDF] (Invitation du maire de Grenoble), sur yadvashem-france.org, (consulté le ).
- ↑ Ville de Grenoble, « D'Eugène Chavant à Roger Genin : Louise Collomb (avec photo) », sur www.grenoble.fr (consulté le ).
- ↑ Yad Vashem France, « Inauguration de la rue Louise Collomb » [PDF] (Invitation du maire de Grenoble), sur yadvashem-france.org (consulté le ).
- ↑ Comité français pour Yad Vashem, « Allée des « Justes parmi les nations » à Grenoble », 24 Justes honorés, sur yadvashem-france.org (consulté le ).
Liens externes
- (en) Yad Vashem – The world Holocaust remembrance center, « Collomb Louise », sur collections.yadvashem.org (consulté le )