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Mary Elliott Hill ( à South Mills, États-Unis, à Frankfort) est une chimiste organicienne et analytique. Elle est l'une des premières femmes afro-américaines à avoir obtenu une maîtrise en chimie[1] et à devenir chimiste professionnelle[2]. Hill développe entre autres des méthodes spectroscopiques de suivi réactionnel et, en collaboration avec son mari Carl McClellan Hill, mettent au point des méthodes de synthèse de cétènes, ce qui a notamment favorisé le développement de plastiques[3],[2].
Début de la vie et éducation
Mary Hill est née dans la petite ville ségréguée de South Mills, en Caroline du Nord, le 5 janvier 1907 et avait deux frères[2]. Sa mère était Frances Bass et son père, Robert Elliott, était pompier[2],[4].
Mary Hill commence à fréquenter le Virginia State College for Negroes, aujourd'hui Virginia State University (VSU), en 1925, et obtient sa licence en chimie en 1929[2].
Carrière
Après avoir obtenu son diplôme, Mary Hill commence à enseigner en 1930 au Laboratory High School de VSU[2]. En 1932, elle enseigne la chimie à temps partiel au Hampton Institute, devenant membre du corps enseignant à plein temps en 1937[2]. De 1938 à 1942, elle enseigne à VSU[5]. Hill a également entrepris des études supérieures à l'université de Pennsylvanie pendant les étés, lui permettant de recevoir sa maîtrise en chimie en 1941. Elle devient ainsi la première Afro-Américaine à obtenir ce diplôme[5],[1].
Elle enseigne au Bennett College à Greensboro, en Caroline du Nord, pendant un an avant d'être nommée professeure adjointe de chimie au Tennessee A&I State College, une université historiquement noire, aujourd'hui connue sous le nom de Tennessee State University[5],[6]. Elle y exerce en tant que professeure de chimie de 1944 à 1962, et est la directrice par intérim du département de chimie de 1951 à 1962. En 1962, son mari, qui avait été le doyen de la School of Arts and Sciences du Tennessee A&I, accepte le poste de président du Kentucky State College (aujourd'hui Kentucky State University) à Frankfort, dans le Kentucky[3],[7]. Mary Hill suit alors son mari et est nommée professeure de chimie[2] dans cette même université.
Mary et Carl ont travaillé en équipe, Mary se spécialisant en tant que chimiste analytique[2]. Les Hill ont utilisé des réactifs de Grignard pour mettre au point des synthèses chimiques de cétènes. Leurs recherches ont été financées par des subventions de la Fondation nationale pour la science (NSF) et de l'U.S. Air Force[8]. Mary Hill développe les méthodes analytiques pour ce travail, et s'est spécialisée dans l'utilisation de monomères contenant la fonction cétène. Elle a utilisé des méthodes spectroscopiques, notamment la spectrophotométrie ultraviolette dans ses études et travaille à l'élaboration de méthodes analytiques permettant de suivre le déroulement des réactions chimiques[2],[9],[10]. Ses méthodes ont été utilisées pour déterminer la solubilité de différents composés dans des solutions non aqueuses, ce qui a permis aux chimistes de synthèse de son groupe d'identifier, d'isoler et de quantifier les produits[2],[9],[10]. Les processus applicables comprenaient la polymérisation des cétènes, qui est utilisée dans la synthèse de certains plastiques[2],[6].
Mary Hill a créé des divisions étudiantes de l'American Chemical Society dans certaines des universités historiquement noires où elle enseigne[10]. On estime qu'au moins 20 de ses étudiants sont devenus par la suite professeurs de chimie, et elle a remporté des prix pour son enseignement[9],[10]. Elle était également membre de la Tennessee Academy of Science, du National Institute of Science, des sociétés honorifiques Alpha Kappa Alpha National Honor Society et Beta Kappa Chi[2],[6].
Publications
Mary Hill est co-autrice de plus de 40 articles, mais n'a jamais figuré comme autrice principale[2]. Elle a également collaboré à la rédaction de deux manuels scolaires[2],[10],[11] Le premier, General College Chemistry (1944), est rédigé conjointement avec son mari Carl Hill et avec Myron B. Towns. Le manuel de laboratoire Experiments in Organic Chemistry (1954) fait l'objet de quatre éditions[10],[11].
Vie personnelle
Mary Hill était mariée à Carl McClellan Hill, mais la date exacte de leur mariage est inconnue. Ils se seraient mariés deux ans après qu'elle lui ait été présentée par un camarade de classe à l'âge de 16 ans[4], ou pendant sa deuxième année au Virginia State College[12], ce qui suggère que leur mariage eut lieu quelque part entre 1925 et 1927. Avec son mari, elle a eu trois enfants[10]. Dans une interview parue dans un journal en 1963, les passe-temps mentionnés étaient la lecture, l'étude de l'allemand et du russe, le jardinage et regarder le football[4]. Les Hills étaient des membres actifs de leurs églises presbytériennes de Nashville, Tennessee, et de Frankfort, Kentucky[2].
Les Hills venaient de rentrer d'un voyage en Angleterre, lorsque Mary décède d'un "problème cardiaque" qu'elle avait "depuis un certain temps"[4], à l'hôpital King's Daughters de Frankfort, Kentucky[13], le 12 février 1969[2].
Notes et références
- (en) Marelene F Rayner-Canham et Geoffrey Rayner-Canham, Women in chemistry : their changing roles from alchemical times to the mid-twentieth century, Philadelphia, Chemical Heritage Foundation, (ISBN 0941901270, lire en ligne )
- (en) Jeannette Brown, African American Women Chemists, USA, Oxford University Press, , 29–33 p. (ISBN -019974288X, lire en ligne)
- (en) Ray Spangenburg et Kit Moser, African Americans in science, math, and invention, New York, NY, Facts On File, (ISBN 1438107749, lire en ligne), p. 117
- (en) « Mrs. Carl M. Hill, Educator's Wife, Dies at 62 », The Courier-Journal (Louisville, Kentucky), (lire en ligne, consulté le )
- (en) Wini Warren, Black women scientists in the United States, Bloomington, Ind. [u.a.], Indiana University Press, , 114–115 (ISBN 0253336031, lire en ligne)
- (en) Kristine Krapp, Notable black American scientists, NY, Gale, (ISBN 0787627895, lire en ligne)
- (en) Gerald L. Smith, A Black Educator in the Segregated South: Kentucky's Rufus B. Atwood, University Press of Kentucky, (ISBN 978-0-8131-5867-9, lire en ligne)
- (en) Mabel B Crooks, « Chemistry Department Starts Research for AF », The Tennessean, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Megha Satyanarayana, Marsha-Ann Watson, Nicholas St. Fleur et Darryl Boyd, « Black chemists you should know about », sur Chemical & Engineering News, American Chemical Society, (ISSN 0009-2347, consulté le )
- (en) Billy Scott, « Hill, Mary Elliott (1907-1969), organic and analytical chemist », sur American National Biography, (ISBN 978-0-19-860669-7, DOI 10.1093/anb/9780198606697.article.1301906, consulté le )
- (en) Henry Louis Jr. Gates et Evelyn Brooks Higginbotham, African American Lives, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-988286-1, lire en ligne)
- (en) Henry Louis, Jr. Gates et Evelyn Brooks Higginbotham, African American Lives, Oxford University Press, , 1056 p. (ISBN 0-19-516024-X et 978-0-19-516024-6, OCLC 53361279, lire en ligne ), « Hill, Mary Elliott », p. 402-403
- (en) « Mrs. Mary Hill Burial in Virginia », The Tennessean, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :