Taranaki Maunga | ||
![]() Le Taranaki Maunga flanqué du pic Fanthams à gauche. | ||
Géographie | ||
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Altitude | 2 518 m, The Sisters[1] | |
Massif | Chaîne de Kaitoke | |
Coordonnées | 39° 17′ 47″ sud, 174° 03′ 50″ est[1] | |
Administration | ||
Pays | ![]() |
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Région | Taranaki | |
Districts | New Plymouth, South Taranaki | |
Ascension | ||
Première | 1839 par Ernst Dieffenbach et James Heberly | |
Voie la plus facile | Versant Est | |
Géologie | ||
Type | Volcan de subduction | |
Morphologie | Stratovolcan | |
Activité | Actif | |
Dernière éruption | 1854 ? | |
Code GVP | 241030 | |
Observatoire | Institute of Geological & Nuclear Sciences | |
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Zélande
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Le Taranaki Maunga, jusqu'en 2025 mont Taranaki ou mont Egmont, en anglais Mount Taranaki ou Mount Egmont, est une montagne de Nouvelle-Zélande située dans le Sud-Ouest de l'île du Nord, au cœur du parc national d'Egmont. Volcan au repos culminant à 2 518 mètres d'altitude, sa forme conique aux pentes régulières et prononcées est considérée comme une des plus symétriques au monde.
Toponymie
La montagne possède deux toponymes officiels jusqu'en 2025 : « Mont Taranaki » et « Mont Egmont », en anglais Mount Taranaki et Mount Egmont[2],[3],[4]. Depuis le , le nom maori Taranaki Maunga (traduction littérale de Mount Taranaki[5]) devient le toponyme officiel de la montagne en remplacement des dénominations Mount Taranaki et Mount Egmont[6].
« Taranaki » est un terme maori et fait référence à une divinité maorie tandis que « Egmont » est en anglais et fait référence à John Perceval, 2e comte d'Egmont[4].
Lorsque James Cook explore ce secteur de la Nouvelle-Zélande, il attribue le nom colonial de « Mont Egmont » le [4],[7]. L'explorateur français Marc Joseph Marion du Fresne, lui aussi en expédition dans l'océan Pacifique, nomme la montagne « Pic Mascarin » le sans avoir eu connaissance de la précédente découverte européenne par James Cook[8]. Le , le gouvernement néozélandais lui attribue un second nom, « Mont Taranaki »[3],[4]. Chacun des deux noms est officiel mais contrairement à d'autres lieux en Nouvelle-Zélande, il ne s'agit pas d'un nom double.
Géographie
Topographie
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d1/Mount_Taranaki_Egmont_National_Park_aerial_view.jpg/220px-Mount_Taranaki_Egmont_National_Park_aerial_view.jpg)
Le Taranaki Maunga est situé dans le Sud-Ouest de l'île du Nord, dans la région de Taranaki, au centre d'une vaste plaine qui s'étend jusqu'à la mer de Tasman[9]. De forme conique culminant à 2 518 mètres d'altitude, il est le sommet le plus élevé et le plus au sud-est de la chaîne de Kaitoke, un ensemble de trois sommets volcaniques orienté nord-ouest-sud-est[9]. Au sud, la symétrie de ses pentes est interrompue par la présence du pic Fanthams[9].
La forme conique et les pentes régulières de la montagne imposent à la cinquantaine de cours d'eau qui y prennent leur source et qui en descendent une organisation radiale jusqu'à la mer en formant parfois des cascades[10]. La ville la plus proche est New Plymouth située sur la côte au nord.
Faune et flore
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b7/NEO_egmont_big.jpg/220px-NEO_egmont_big.jpg)
Le Taranaki Maunga est entièrement inclus dans le parc national d'Egmont qui couvre la totalité de la chaîne de Kaitoke. Cette protection permet la préservation de la forêt subtropicale qui couvre ses flancs tandis que les zones cultivées s'étendent dans toute la plaine aux alentours[10]. Au-delà de 1 800 mètres d'altitude, la forêt laisse place à une pelouse alpine enneigée en hiver[10].
La forêt couvrant les pentes de la montagne est le lieu de vie de nombreuses espèces d'oiseaux[10].
Géologie
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5d/Taranaki_Slopes_n.jpg/220px-Taranaki_Slopes_n.jpg)
Le Taranaki Maunga est le plus grand stratovolcan andésitique de Nouvelle-Zélande et le plus jeune des trois volcans de la chaîne de Kaitoke[9]. Le pic Fanthams est quant à lui un cône latéral du Taranaki Maunga[10].
Ses éruptions qui ont commencé il y a 120 000 ans produisent des explosions, des nuées ardentes et des dômes de lave[11],[10]. Ces éruptions ont donné naissance à la vaste plaine circulaire qui entoure le mont jusqu'à la mer par le dépôt des produits éruptifs transportés par les nuées ardentes ou des lahars[9]. De grands effondrements se sont successivement produits au cours des 50 000 dernières années, le cône actuel s'étant construit il y a 10 000 ans[9].
La dernière éruption s'est probablement produite en 1755 mais le volcan est toujours considéré comme actif et potentiellement dangereux[9],[10]. C'est pour cette raison que le Taranaki Civil Defence Emergency Management Group est chargé de la mise en place de plans d'évacuation de la région en cas d'éruption[10]. Pour établir ces plans, ils disposent de cinq sismomètres répartis sur les flancs de la montagne à des altitudes différentes[10]. La probabilité d'une ou plusieurs éruptions dans les cinquante prochaines années est estimée à 0,35–0,38[12].
Histoire
Selon une légende maori, le dieu Te Maunga o Taranaki (en français « le mont Taranaki ») vivait autrefois dans le centre de l'île du Nord avec les autres dieux Tongariro, Ruapehu et Ngauruhoe qui étaient tous amoureux de la déesse Pihanga[10]. Taranaki décide alors de faire des avances à Pihanga ce qui mécontente Tongariro qui laisse exploser sa colère, secouant les fondations de la Terre et obscurcissant le ciel[10]. Une fois calmé, Tongariro est devenu plus petit mais s'était rapproché de Pihanga[10]. Dépité et en pleurs, Taranaki décide de quitter la région : il traverse la rivière Whanganui, se dirige vers le nord après avoir rejoint l'océan et s'endort[10]. À son réveil, le mont Pouakai est né et l'a fixé à son emplacement actuel[10]. D'autres légendes maori racontent que Taranaki rencontrera un jour Pihanga et qu'il est par conséquent imprudent de vivre entre les deux montagnes[10]. Les Maoris racontent aussi que lorsque le Taranaki Maunga est recouvert de brume et de pluie, c'est Taranaki qui pleure d'avoir perdu Pihanga[10].
Jane Maria Atkinson (1824 - 1914), pionnière de Nouvelle-Zélande, féministe, écrivaine est la première femme Pakeha à gravir le Taranaki Maunga.
Le , le gouvernement de Nouvelle-Zélande annonce que le Taranaki Maunga se voit accorder une « personnalité légale »[13]. Le , la montagne est reconnue à l'unanimité par un vote du Parlement de Nouvelle-Zélande comme une « personne morale »[14].
Tourisme
L'ascension du Taranaki Maunga est considérée comme dangereuse en raison des conditions météorologiques changeantes et nécessite un équipement adapté et un guide[10].
Références
- Visualisation sur les cartes de Linz Data Service.
- ↑ « Notice of Decision of Minister of Lands Re Assigning of Place Name », New Zealand Gazette, vol. 84, , p. 2341–2342 (lire en ligne, consulté le ).
- « Honokawa and Whanokao Place Name Proposal Report » [archive du ], Land Information New Zealand, (consulté le ).
- « Mount Taranaki or Mount Egmont » (consulté le ).
- ↑ (en-GB) « New Zealand's Mount Taranaki gets same legal rights as a person », sur www.bbc.com, (consulté le )
- ↑ « Te Pire Whakatupua mō Te Kāhui Tupua/Taranaki Maunga Collective Redress Bill 293-2 (2023), Government Bill 23 Official geographic names of Te Papa-Kura-o-Taranaki and Taranaki Maunga – New Zealand Legislation », sur www.legislation.govt.nz (consulté le )
- ↑ (en) Robert McNab, From Tasman To Marsden : A History of Northern New Zealand from 1642 to 1818, Dunedin, J. Wilkie & Company, (lire en ligne), « Chapter IV. — Cook Completes his Survey, 1769 and 1770 ».
- ↑ « The discovery of New Zealand - Marc-Joseph Marion du Fresne » (consulté le ).
- (en) Global Volcanism Program - Mont Taranaki.
- (en) New Plymouth District Council - Mount Taranaki.
- ↑ (en) Global Volcanism Program - Histoire éruptive du mont Taranaki.
- ↑ (en) Stuart Mead, Jonathan Procter, Mark Bebbington et Cecilia Rodriguez-Gomez, « Probabilistic Volcanic Hazard Assessment for National Park Infrastructure Proximal to Taranaki Volcano (New Zealand) », Frontiers in Earth Science (en), (DOI 10.3389/feart.2022.832531, lire en ligne
, consulté le ).
- ↑ (en-GB) Eleanor Ainge Roy, « New Zealand gives Mount Taranaki same legal rights as a person », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
- ↑ (en) The Associated Press, « A New Zealand mountain has been granted personhood. Here’s why that matters », sur CNN, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Phil Shane, Fidel Costa, Shane Cronin, Claudine Stirling et Malcolm Reid, « Priming and eruption of andesite magmas at Taranaki volcano recorded in plagioclase phenocrysts », Bulletin of Volcanology, vol. 85, , article no 47 (DOI 10.1007/s00445-023-01661-0
)
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Taranaki Civil Defence Emergency Management Group Volcanic Strategy 2004