
Le nilotinib est un inhibiteur de l'activité tyrosine kinase Abl de l'oncoprotéine Bcr-Abl (Bcr : Breakpoint cluster region (en) - Abl : ABL (gene) (en))[1], à la fois dans les lignées cellulaires et dans les cellules leucémiques primaires chromosome Philadelphie positives. Le nilotinib est commercialisé par Novartis sous le nom de Tasigna (nom de code : AMN107).
Mode d'action
Le nilotinib présente une forte affinité pour le site de liaison de l'adénosine triphosphate (ATP) avec lequel il va entrer en compétition. Il devient ainsi inhibiteur de l'oncoprotéine Bcr-Abl, y compris des formes résistantes à l'imatinib[2]. Le nilotinib inhibe de manière sélective la prolifération et induit l'apoptose au niveau des lignées cellulaires et des cellules leucémiques primaires chromosome Philadelphie positives, chez les patients atteints de leucémie myéloïde chronique (LMC)[3].
Indications
Depuis le , le nilotinib est indiqué en traitement de première ligne de la leucémie myéloïde chronique (LMC) chromosome Philadelphie positif (Ph+) en phase chronique, nouvellement diagnostiquée[4].
Dans la mesure où la même thymidine kinase est activée dans le cerveau des patients parkinsoniens, le nilotinib est aussi testé dans cette pathologie[5].
Contre-Indications
Le nilotinib est de contre indication absolue en cas d'allaitement par manque de données sur l'excrétion dans le lait maternel. Il est plus ou moins contre indiqué pendant la grosesse par manque de données sur sa tératogénécité. [6]
L'exposition paternelle ne serait pas à risque,[7] "les données publiées concernant des enfants conçus par des hommes traités par nilotinib sont très peu nombreuses (un peu moins de 30 enfants), mais aucun effet particulier attribuable au traitement paternel, notamment malformatif, n’est retenu à ce jour" (avis du CRAT, 31.03.2023).
Par ailleurs, le nilotinib serait responsable d'aplasie médullaire (thrombopénie, anémie et neurtropénie) constituant une contre indication informelle aux médicaments suseptibles de présenter une myelotoxicité.
Un allongement du QT peut aussi être attendu chez certains patients à risque (allongement congénital du QT, maladie cardiaque non contrôlée ou significative) ou avec des médicaments anti-arythmiques ou d’autres substances entraînant un allongement de l’intervalle QT.[8]
Notes et références
- ↑ (en) Paul W. Manleya, Nikolaus Stiefla, Sandra W. Cowan-Jacoba, Susan Kaufmana, Jürgen Mestana, Markus Wartmanna, Marion Wiesmanna, Richard Woodmanb, Neil Gallagherc, « Structural resemblances and comparisons of the relative pharmacological properties of imatinib and nilotinib », Bioorganic & Medicinal Chemistry, vol. 18, no 19, , p. 6977–6986 (DOI 10.1016/j.bmc.2010.08.026, lire en ligne).
- ↑ (en) Breccia M., Alimena G., « Nilotinib: a second-generation tyrosine kinase inhibitor for chronic myeloid leukemia », Leukemia research, vol. 34, no 2, , p. 129-134 (lire en ligne).
- ↑ « Nilotinib », sur vidal.fr, Vidal, (consulté le ).
- ↑ « Progrès thérapeutique mineur par rapport à Glivec dans le traitement de la leucémie myéloïde chronique chromosome Ph+ en phase chronique », Synthèses d'avis et fiches bon usage, sur has-sante.fr, Haute Autorité de santé, .
- ↑ (en) « Cancer drug prevents build-up of toxic brain protein », Medical Xpress, (lire en ligne).
- ↑ « Résumé des caractéristiques du produit - NILOTINIB BIOGARAN 200 mg, gélule - Base de données publique des médicaments », sur base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr (consulté le )
- ↑ Le CRAT, « Nilotinib – Exposition paternelle – Le CRAT », (consulté le )
- ↑ « Résumé des caractéristiques du produit - NILOTINIB BIOGARAN 200 mg, gélule - Base de données publique des médicaments », sur base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr (consulté le )