(de) Deutsch-Neuguinea
1884–1919
Statut | Protectorat de l'Empire allemand |
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Capitale |
Berlin |
Langue(s) |
|
Monnaie | Mark de la Nouvelle-Guinée allemande |
Population | 479 615 hab., dont 772 Allemands (1912) |
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Superficie | max. 241 231 km2[1] |
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Colonisation | |
Traité germano-espagnol | |
Traité de Samoa (abandon partiel des Salomon du Nord) | |
Occupation australienne et japonaise | |
Traité de Versailles |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
La Nouvelle-Guinée allemande (en allemand : Deutsch-Neuguinea) était un protectorat de l'Empire allemand situé dans l'océan Pacifique occidental. Constitué à la suite des pressions du lobby colonial allemand à partir de 1884, il se développe jusqu'en 1899 par annexions et rachats successifs, jusqu'à regrouper presque tous les archipels micronésiens, Nauru, le nord-est de la Nouvelle-Guinée et les îles environnantes. C'était avec les Samoa allemandes l'une des deux composantes de l'empire colonial allemand dans le Pacifique. Occupé en par les troupes japonaises (au nord de l'Équateur) et australiennes (au sud), le protectorat est divisé en trois mandats de la Société des Nations par le traité de Versailles en .
Territoires
La Nouvelle-Guinée allemande englobait la totalité des possessions allemandes dans le Pacifique hormis les Samoa allemandes. Elle était composée des territoires suivants :
Territoire | Période | Surface | Pays actuel |
---|---|---|---|
Terre de l'Empereur-Guillaume | 1884–1919 | 181 650 km²[2] | Papouasie-Nouvelle-Guinée |
Archipel Bismarck | 1884–1919 | 49 700 km² | Papouasie-Nouvelle-Guinée |
Îles Marshall | 1885–1919 | 181 km² | Îles Marshall |
Salomon allemandes[3] | 1885–1899 | 28 450 km² | Îles Salomon |
Bougainville[4] | 1885–1919 | 9 318 km² | Papouasie-Nouvelle-Guinée |
Buka[4] | 1885–1919 | 492 km²[5] | Papouasie-Nouvelle-Guinée |
Nauru | 1888–1919 | 21 km² | Nauru |
Palaos | 1899–1919 | 466 km²[2] | Palaos |
Îles Carolines | 1899–1919 | 2 150 km²[6] | États fédérés de Micronésie Palaos |
Îles Mariannes du Nord | 1899–1919 | 461 km² | Îles Mariannes du Nord |
Histoire
Colonisation et création du territoire
L'annexion de la partie Sud-Est de la Nouvelle-Guinée par la colonie australienne du Queensland en 1883 apporte un regain d'intérêt des Allemands pour la partie Nord-Est de l'île, d'autant plus que les Néerlandais en occupent déjà la partie occidentale. Le , aux côtés du drapeau de la récente Compagnie de Nouvelle-Guinée, en allemand Neuguinea-Kompagnie[7], le drapeau allemand flotte sur la Terre de l'Empereur-Guillaume, l'archipel Bismarck et les îles Salomon allemandes. Le , les Allemands prennent possession des îles Marshall[7]. Dès les années 1880, l'administration allemande appelle la Mission rhénane à évangéliser le territoire. Les missionnaires rencontreront d'immenses difficultés et un succès limité[8].
En 1886, un traité fixant les sphères d'influence entre les Britanniques et les Allemands dans le Pacifique occidental permet à ces derniers d'acquérir certaines îles et archipels[9]. Les îles Salomon du Nord (dont Buka et Bougainville) deviennent allemandes[7] et le , Nauru est officiellement annexée à l'Empire allemand, et rattachée au protectorat des îles Marshall[9]. Le , une expédition est de retour de l'intérieur de la Terre du Kaiser Guillaume, visant à fixer la frontière avec la colonie australienne du Territoire de Papouasie[7].
Le , à la suite du traité germano-espagnol, l'Empire allemand prend effectivement possession de la Terre du Kaiser Guillaume, de l'archipel Bismarck et des îles Salomon allemandes, qui deviennent un protectorat[7]. Un traité avec l'Espagne signé le 30 juin de la même année assure l'Allemagne du contrôle de certaines îles et archipels (Palaos, îles Mariannes du Nord et îles Carolines), qui sont incorporées au protectorat[7], rejoint en 1906 par celui des îles Marshall.
Première Guerre mondiale
Au déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, l'Australie envahit et confisque au nom de l'Empire britannique la Terre du Kaiser Guillaume, l'archipel Bismarck et les îles Salomon allemandes en septembre, tandis que les Japonais prennent possession des îles de la Nouvelle-Guinée allemande situées au Nord de l'équateur en août[7]. La seule résistance allemande significative à la Force expéditionnaire terrestre et navale australienne se déroule le lorsque, au cours d'une unique bataille, l'armée australienne et la Royal Navy britannique détruisent la station radio de Bitapaka près de Rabaul en Nouvelle-Bretagne (alors Nouvelle-Poméranie). Les Australiens déplorent six morts et quatre blessés (les premières victimes australiennes de la Première Guerre mondiale) tandis que les Allemands comptabilisent 31 morts (un officier allemand et trente policiers autochtones) et onze blessés (un officier allemand et dix policiers autochtones). Le 21 septembre, l'ensemble des forces de la Nouvelle-Guinée allemande déposent les armes. Cependant, vingt policiers autochtones menés par le lieutenant allemand Hermann Detzner opposent tout au long de la guerre une résistance qui empêche le contrôle du centre de la colonie par les autorités britanniques[7].
À la suite de la défaite allemande de la Première Guerre mondiale, l'Empire allemand perd toutes ses colonies en 1919, en vertu du traité de Versailles, y compris la Nouvelle-Guinée allemande qui est alors divisée :
- la Terre de l'Empereur-Guillaume, l'archipel Bismarck et les îles Salomon allemandes deviennent le Territoire de Nouvelle-Guinée, mandat de la Société des Nations sous administration australienne ;
- les îles Carolines, les îles Mariannes du Nord, les îles Marshall et les Palaos deviennent le mandat des îles du Pacifique, mandat de la Société des Nations sous administration japonaise ;
- Nauru passe sous contrôle du Royaume-Uni qui délègue son administration à l'Australie[9].
Géographie
La Nouvelle-Guinée allemande était un territoire très morcelé car composé de nombreuses îles parfois très éloignées : archipel Bismarck, îles Salomon (îles de Buka et Bougainville), îles Carolines, îles Mariannes du Nord, îles Marshall, Palaos et Nauru en plus de la partie Nord-Est de l'île de Nouvelle-Guinée (Terre de l'Empereur-Guillaume).
La colonie, tous territoires inclus, atteignait au minimum 241 231 km2[1] et au maximum 249 500 km2[7] et possédait une frontière terrestre avec les empires coloniaux britannique (Territoire de Papouasie) et néerlandais (Indes orientales néerlandaises) sur l'île de Nouvelle-Guinée.
Politique
Nom | Début de mandat | Fin de mandat | Titre |
---|---|---|---|
Gustav von Oertzen (de) | 1885 | janvier 1887 | Commissaire impérial |
Baron Georg von Schleinitz | Chef du gouvernement provincial | ||
Reinhold Kraetke (de) | Chef du gouvernement provincial | ||
Fritz Rose (de) | Commissaire impérial | ||
Georges Schmiele (de) | Chef du gouvernement provincial | ||
Hugo Rüdiger | Chef du gouvernement provincial | ||
Curt von Hagen | Chef du gouvernement provincial | ||
Albert Hahl | Chef du gouvernement provincial (provisoire) | ||
Hugo Skopnik | Chef du gouvernement provincial | ||
Rudolf von Bennigsen | Gouverneur | ||
Albert Hahl | Gouverneur | ||
Eduard Haber (en) | Gouverneur |
Économie
Les Allemands exploitaient du coprah et du phosphate (notamment à Nauru)[7].
Population
Le seul recensement dans le territoire s'est déroulé en 1912 et fait état de 478 843 habitants autochtones et 772 Allemands ou 600 000 autochtones et 1 200 Européens dont 400 Allemands[7].
Du fait de l'étendue du territoire, celui-ci regroupait des populations micronésiennes (Palaos, îles Mariannes du Nord, îles Marshall, îles Carolines, Nauru et îles Gilbert) et mélanésiennes (îles Salomon, Terre de l'Empereur-Guillaume et archipel Bismarck).
Philatélie
Le , le premier bureau postal ouvre à Finschhafen[7]. En 1892 et 1893, les services postaux sont perturbés à la suite du déménagement du siège administratif de la colonie de Finschhafen à Madang et de la réorganisation qui s'ensuit[7].
Les premiers timbres-poste de la Nouvelle-Guinée allemande ont été émis en 1897 avec pour surcharge Deutsch - Neu-Guinea sur des timbres-poste courants de l'Empire allemand. En 1901, une nouvelle série est émise avec pour légende DEUTSCH-NEU-GUINEA.
En 1914, trois valeurs, 5 et 10 pfenings et 5 marks, avec pour légende DEUTSCH-NEUGUINEA sont imprimées sur du papier filigrané par les autorités britanniques mais elles furent très peu utilisées faute d'avoir rejoint la colonie. Ce fut également le cas en 1919 de la valeur à 3 pfenings. Ces timbres, dont les prix peuvent varier de 1 à 500 dollars (pour un 5 m oblitéré), sont très recherchés par les philatélistes. Mais de nombreuses réimpressions existent de même que des oblitérations de complaisance.
Avec l'occupation australienne, les stocks de timbres furent surchargés G.R.I avec des valeurs faciales en pences et en shillings.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « German New Guinea » (voir la liste des auteurs).
- (de) Jaduland.de - Nouvelle-Guinée.
- « Rank Order – Area », CIA World Fact Book (consulté le )
- Ile Bougainville et l'île Buka exclus
- Territoire des Salomon allemandes jusqu'en 1899.
- « "Encyclopædia Britannica: Buka Island" » (consulté le )
- « The Pacific War Online Encyclopedia » (consulté le )
- (de) deutsche-schutzgebiete.de - Nouvelle-Guinée allemande.
- Klaus-J. Bade. "Colonial Missions And Imperialism: The Background to the Fiasco of the Rhenish Mission in New Guinea," Australian Journal of Politics and History (1975) 21#2 pp 73–94.
- (en) Encyclopedia of the Nations - Histoire de Nauru.
Articles connexes
- Empire colonial allemand
- Mandat des îles du Pacifique
- Histoire de Nauru
- Histoire philatélique et postale de Nauru
- Territoire de Nouvelle-Guinée
- Indes orientales espagnoles
- Nouvelle-Guinée
- Unserdeutsch
- Théâtre océanien de la Première Guerre mondiale