Olentzero, ou Olentzaro, Orentzaro, Omentzaro, Orantzaro est un personnage dans la culture et la tradition basques, charbonnier de profession. Ce terme désignait au XVIIe siècle la nuit de Noël, ou l'époque de l'année correspondante. Cependant, Olzentzero existait dans la culture basque avant le Christianisme. Le charbon est signe d'une vie latente et il symbolise le soleil qui va recommencer à chauffer la terre en ce solstice d'hiver.
Étymologie
Olentzero : de nombreuses hypothèses ont été émises sur l'origine de ce nom (métathèse du français Noël > Olen, impossible car la forme primitive est Onen- , traduction de Nochebuena, etc.). Selon Jean-Baptiste Orpustan et Michel Morvan, à partir de on "bon", antz "vers" et aro "période de temps, époque". Ce serait le nom du solstice d'hiver.
Le personnage
Dans certains villages on présente ce même Olentzaro sous les traits d'un personnage un peu grotesque[1] qui fait son apparition la nuit de Noël. Il est généralement présenté comme un charbonnier, sale, grossier, il a autant d'yeux que l'année a de jours plus un, il apparaît avec un bouquet d'ajoncs, une faucille à la main. On dit qu'il est glouton, qu'il entre dans la maison la nuit de Noël par la cheminée (ce qui justifiait de nettoyer le conduit à l'avance), qu'il vient dans la cuisine quand la famille s'est retirée au lit. Il se chauffe aux flammes d'Olentzero enbor (le tronc d'Olentzero) ou gabonzuzi qui se consume cette nuit-là dans la cheminée. Parfois, comme à Berastegi, il met le feu à sa botte d'ajoncs et c'est ainsi qu'il se chauffe.
Lors des fêtes villageoises traditionnelles, Olentzero est représenté sous la forme d'un mannequin fait de paille et de chiffons, que l'on promène sur des brancards, de maison en maison, en faisant la quête de la nuit de Noël. Les enfants le font de jour, les adultes, de nuit. Cette tradition semblait se perdre ou, du moins, réduite à quelques villages mais elle revient en force de nos jours, y compris dans la partie nord (Iparralde) du Pays basque.
Cependant, la principale raison de voir ce charbonnier descendre dans les villages basques vient d'une légende qui dit que ce personnage vient annoncer la naissance de Kixmi, Jésus, qui provoqua la disparition subite des Jentil. Voici ce que chantent les jeunes d'Oiartzun :
Texte basque | Texte français |
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Olentzero joan zaigu mendira lanera intentziuarekin ikatz egitera. Adittu duenian Jesus jaio dela lasterka etorri da berri ona ematera. |
Olentzero nous a quitté vers la montagne pour travailler avec l'intention de faire du charbon. Quand il a entendu que Jésus était né il est venu en courant donner la bonne nouvelle. |
Références
Voir aussi
Bibliographie
- José Miguel Barandiaran et traduit et annoté par Michel Duvert, Dictionnaire illustré de mythologie basque [« Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca y algunas de sus fuentes »], Donostia, Baiona, Elkarlanean, , 372 p. [détail des éditions] (ISBN 2903421358 et 9782903421359, OCLC 416178549)
- José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
- Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), Légendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, Aubéron, (1re éd. 1879), 328 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)
- Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)
- Michel Morvan, Dictionnaire étymologique français-basque-espagnol, Internet/Lexilogos, 2009-2012.
Liens externes
- Olentzero.net, est le site officiel des Olentzeros de Bayonne, Pampelune et Lesaka, parmi beaucoup d'autres endroits.