Ordre du Carmel | |
Zelo zelatus sum pro Domino Deo Exercituum | |
Ordre de droit pontifical | |
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Approbation pontificale | 1226, et définitivement en 1274 par Honorius III puis Grégoire X |
Institut | monastique, mendiant |
Type | Contemplative et apostolique |
Spiritualité | Carmélitaine |
Règle | Règle de saint Albert |
But | contemplation |
Structure et histoire | |
Fondation | XIIIe siècle (il y a 815 ans) sur le mont Carmel |
Fondateur | Saint Berthold, Saint Brocard, Albert de Jérusalem |
Abréviation | O.Carm. |
Autres noms | Ordre des Frères de Notre-Dame du Mont Carmel |
Patron | Élie, Notre-Dame du Mont-Carmel |
Branche(s) | Grands Carmes, ordre des Carmes déchaux, Tiers-Ordre carmélite |
Site web | Les Grands Carmes France Curie Généralice du Carmel Déchaussé |
Liste des ordres religieux | |
L’ordre du Carmel est un ordre religieux catholique contemplatif. Ses membres sont appelés carmes[a] (pour les hommes) et carmélites[b] (pour les femmes). Leur père spirituel est le prophète Élie. Fondé par des ermites sur le mont Carmel en Palestine à la fin du XIIe siècle, les premiers Carmes quittent leurs ermitages au début du XIIIe siècle pour se réfugier en Europe. Après bien des tribulations, l'ordre érémitique se transforme en ordre monastique. Il connaît de nombreuses réformes dont la plus marquante est la réforme instituée par Thérèse d'Avila au XVIe siècle.
Il existe aujourd'hui deux branches principales : les Grands Carmes (n'ayant pas suivi la réforme de sainte Thérèse d'Avila) et la branche issue de la réforme thérésienne, les Carmes déchaux. Ces deux branches sont découpées en trois ordres :
- les Carmes (pour les hommes) ;
- les Carmélites (pour les femmes), appelées le second ordre (du Carmel) car leur ordre a été créé après l'ordre des Carmes ;
- le Tiers-Ordre carmélite (pour les laïcs), appelé le troisième ordre car créé dans un troisième temps[1].
L'ordre du Carmel est porteur d'une tradition spirituelle riche, qui a une grande importance pour l'Église catholique tout entière, notamment grâce à plusieurs docteurs de l'Église issus de l'ordre : Thérèse d'Avila, Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux. Ils sont spécialement connus pour leur enseignement sur l'oraison, centre de la vie spirituelle du Carmel. De nombreux mystiques ont également laissé des écrits ayant éclairé leur époque et même faisant parfois référence jusqu'à nos jours (Jean de Saint-Samson, Laurent de la Résurrection, Marie-Madeleine de Pazzi, Élisabeth de la Trinité, Marie Candide de l'Eucharistie, Maria Petyt).
Historique
Origine et développement au Moyen Âge
Dès le XIIe siècle, des hommes s'inspirant du prophète Élie viennent vivre en ermites dans les grottes du mont Carmel. Albert Avogadro, Patriarche latin de Jérusalem, leur donne une règle de vie en 1209. Cette règle, constituée de quelques thèmes majeurs empruntés à la Bible, est centrée sur la prière. C'est l'acte fondateur de l'Ordre, qui prend le nom de « ordre des Frères de Notre-Dame du Mont-Carmel » ou Carmes[2]. Plus tard, en 1247, le pape Innocent IV donnera aux Carmes l'appellation officielle de Frères de Notre-Dame du Mont-Carmel[2].
Le siège de Jérusalem en 1187, qui achève la conquête de la Palestine par Saladin, oblige les chrétiens venus d'Occident lors des croisades à partir. De retour en Europe en 1238, ils vivent de plus en plus dans les villes où ils constituent de petites communautés. En 1247, l'ordre érémitique qu'est le Carmel est organisé par le pape Innocent IV en ordre monastique mendiant[3]. En 1274, l'existence de l'Ordre est définitivement confirmée par le pape Grégoire X.
En 1435, le pape Eugène IV assouplit les rigueurs de la règle monastique par une mitigation qui entraînera de nombreuses tentatives de contre-réforme (tentatives de réformes par Jean Soreth, réforme de Mantoue, réforme de Touraine)[4].
Des femmes proches de ces communautés de Frères Carmes sont attirées par leur vie de prière. Ainsi par exemple, des béguinages aux Pays-Bas donnent naissance à des monastères de carmélites dans la seconde moitié du XVe siècle. Jean Soreth, frère du couvent des Carmes de Caen, supérieur de l'ordre du Carmel de 1451 à 1471, travaille à la transformation de quelques béguinages des Pays-Bas en monastères de carmélites. Le mouvement ainsi lancé se répand en Bretagne avec la duchesse de Bretagne Françoise d'Amboise[c] mais aussi en Italie et en Espagne.
La Réforme thérèsienne et son extension en Europe
Dans le contexte de la tourmente protestante et du Concile de Trente, deux grandes figures marquent en Espagne la vie du Carmel : sainte Thérèse d'Avila (1515-1582) et saint Jean de la Croix (1542-1591), qui fondent les Carmes déchaussés en 1568. Ils renouvellent dans l'Ordre le sens de la prière et de la pauvreté à travers l'humilité et une vie cachée[5].
Après la fondation du premier monastère de la réforme, le couvent Saint-Joseph à Ávila en 1562, seize communautés féminines et quinze communautés masculines nouvelles sont érigées en Espagne en seulement 20 ans[6].
En 1604, le cardinal de Bérulle et Barbe Acarie fondent le premier carmel déchaussé en France, où cet ordre connaît rapidement un très grand succès (74 carmels féminins et 67 couvents de Carmes réformés sont présents à la fin du XVIIe siècle, contre seulement 6 couvents de carmélites non réformées)[7]. Plusieurs grands noms de la noblesse ou de la société parisienne entrent au Carmel, comme Louise de La Vallière ou Louise de France.
Persécutions et effondrement de l'Ordre
Les guerres de Religion au XVIe siècle entraînent des exactions et la destruction de plusieurs couvents. Plus tard, le siècle des Lumières est un temps de fléchissement spirituel pour la vie religieuse confrontée aux remises en question du rationalisme : les vocations religieuses diminuent[8].
Avant même la Révolution Française (1789), l'empereur Joseph II du Saint-Empire romain germanique supprime tous les couvents des ordres religieux des ordres religieux contemplatifs (le Carmel, mais également les visitandines). Tous les monastères de son empire (Allemagne, Autriche, Pologne, une partie de l'Italie, les Pays-Bas) sont supprimés, et les religieux et religieuses sont soit expulsés, soit envoyés dans les couvents d'autres ordres ; même l'intervention et la visite personnelle du pape Pie VI en 1782 ne le font pas changer d'avis[9].
Quelques années plus tard, la Révolution entraîne la fermeture de tous les couvents de Carmes et de Carmélites de France (l'Assemblée Constituante supprime les congrégations religieuses à vœux solennels le ). Les biens des religieux sont saisis et vendus. Les Carmes disparaissent de France jusqu'en 1840 ; les carmélites restent et entrent dans la clandestinité[9]. Plusieurs religieux et religieuses sont exécutés[d].
En Espagne, au cours du XIXe siècle, plusieurs émeutes et révoltes amènent les populations à brûler des couvents voire à y massacrer les religieux. En 1835, le gouvernement ordonne la suppression des couvents qui comptent moins de 12 membres. C'est ainsi que plus de 900 couvents sont fermés[9]. Un siècle plus tard, en 1936, avant même le début de la guerre d'Espagne, les milices républicaines attaquent et incendient de nombreux couvents, vont jusqu'à massacrer les religieux (voir Terreur rouge : Violences antireligieuses)[10].
La renaissance du Carmel
Expansion des couvents
Après la fermeture des couvents de France en 1792, des carmélites organisent des couvents clandestins. Mère Thérèse-Camille de l’Enfant Jésus (Marie-Thérèse-Françoise-Camille de Soyécourt) qui a pu récupérer la fortune familiale va utiliser cet argent pour racheter des anciens couvents saisis et vendus par la république afin de réinstaller des religieuses. En 1800, Mme de Soyecourt organise un premier couvent clandestin qui servira de plaque tournante pour recueillir les carmélites isolées et les renvoyer vers de nouveaux couvents (clandestins). Ainsi, en 1804, vingt-cinq couvents sont reconstitués[9]. Après la chute de Napoléon Ier, les restaurations de couvents de carmélites se poursuivent et de nouvelles fondations voient le jour (cinquante-sept restaurations et fondations jusqu'en 1850)[11]. Les Carmes déchaux, qui avaient fui la France reviennent y fonder un premier couvent en 1840. Les fondations se multiplient en France jusqu'à la fin du XIXe siècle. En 1901, on compte alors cent trente-deux couvents de carmélites, soit cinquante-huit de plus qu'avant la Révolution[9]. À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, les ordres carmélites français lancent des fondations sur d'autres continents (Inde, Palestine)[12].
Après la guerre civile espagnole, sainte Maravillas de Jesús restaure le couvent de Cerro de los Angeles et fonde 10 nouveaux couvents en Espagne et à l'étranger (un couvent en Équateur). L'ordre des Carmes déchaux se développe rapidement en Espagne pour atteindre les 149 couvents[13]. En Grande-Bretagne plusieurs fondations de couvents ont lieu au milieu du XIXe siècle. Ces couvents essaiment à leur tour dans différents pays anglophones (Australie, Irlande, États-Unis)[13].
D'autres personnalités contribuent à la restauration du Carmel : l'Espagnol François Palau y Quer, l'officier polonais Raphaël Kalinowski, le pianiste et carme allemand Hermann Cohen. En 1831 en Inde, le bienheureux Kuriakose Elias Chavara fonde la Congrégation des Serviteurs de Marie Immaculée du Mont-Carmel, communément appelés Carmes de Marie Immaculée. Il fonde également la congrégation féminine du Carmel de Marie en 1866. Ces deux congrégations se répandent en Afrique et en Europe.
Renouveau spirituel
Sainte Thérèse de Lisieux et sainte Élisabeth de la Trinité renouvellent le message spirituel du Carmel. La lecture d' Histoire d'une âme de la sainte de Lisieux a un immense retentissement, ainsi que sa canonisation en 1925. En 1933, le Carmel de Cologne accueille Edith Stein, philosophe Allemande réputée. D'origine juive, elle s'est convertie au catholicisme et prend l'habit sous le nom de sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Son œuvre théologique et philosophique a beaucoup influencé son époque, et ce jusqu'à aujourd'hui. Transférée prudemment aux Pays-Bas par ses supérieurs, elle mourra cependant avec sa soeur à Auschwitz. A le même époque, le père Jacques de Jésus, prêtre Français meurt également en camp de concentration.
Au XXe siècle, le père Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus fonde le premier institut séculier carmélitain : Notre-Dame de Vie, faisant partie du Tiers-Ordre carmélite. La fin du XXe siècle voit le développement et l’expansion du Carmel séculier.
Présentation de l'Ordre
La famille carmélitaine
La famille carmélitaine comprend aujourd'hui deux branches :
- les Grands Carmes ou Carmes de l'ancienne observance qui ne sont pas issus de la réforme thérèsienne mais de la réforme de Rennes appelée aussi Réforme de Touraine, effectuée par le Fr. Philippe Thibaut aidé de Jean de Saint-Samson. Cette branche est structurée en trois ordres :
- les Carmes (hommes ; chassés à la Révolution, les Grands Carmes ont réalisé au début des années 2000 leur réimplantation en France (à Nantes et Angers),
- les Carmélites chaussées (de l'ancienne observance),
- le tiers-ordre de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel qui regroupe les laïcs rattachés au Carmel ;
- l'ordre des Carmes déchaux issu de la réforme du Carmel menée par Thérèse d'Avila et Jean de la Croix. Cette branche est elle aussi découpée en trois ordres[14] :
- les Carmes, au nombre d'environ quatre mille frères,
- les Carmélites déchaussées, présentes sur les cinq continents, comptent environ douze mille sœurs,
- des laïcs regroupés dans l’ordre des Carmes déchaux séculier.
Globalement, le Tiers-Ordre constitue l'ordre plus nombreux (pour les deux branches de l'Ordre), devant les religieuses, puis les frères Carmes.
À ces branches se rajoutent différentes communautés de Carmélites apostoliques (religieuses non cloitrées), rattachées à l'ordre du Carmel, dont :
- la Fédération carmélitaine apostolique qui rassemble trois congrégations[15] (Notre-Dame-du-Mont-Carmel d’Avranches, les Sœurs de la Providence de la Pommeraye, Sainte-Thérèse d’Avesnes sur Helpe) ;
- les Carmélites de la charité, (fondées en 1826 par sainte Joaquina Vedruna), rassemblent plus de 2500 religieuses[13],[16] ;
- la congrégation des Carmes de Marie Immaculée (ou CMI) (fondée en Inde en 1830[e] par Kuriakose Elias Chavara)[17] ;
- la congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Mont Carmel (fondée en 1854 par Marie Thérèse de Jésus)[18] ;
- les Carmélites missionnaires[19] et les Carmélites Missionnaires Thérésiennes[20] fondés en 1860 par François Palau y Quer ;
- la congrégation de la Mère du Carmel (CMC) (fondée en Inde en 1866 par Kuriakose Elias Chavara)[21] ;
- les Carmélites de saint Joseph (fondées en 1872)[22] en France ;
- la Congrégation des Sœurs Carmélites de Sainte Thérèse, (fondée en 1874 par la bienheureuse Thérèse-Marie de la Croix)[23] ;
- les Carmélites du Sacré-Cœur de Jésus, (fondées en 1911), dépassent le millier de carmélites[13] ;
- les Carmélites missionnaires de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus (fondées en 1925 par la bienheureuse Maria Crocifissa Curcio).
La famille carmélitaine comprend également :
- les Ermites de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel (qui dépend de la famille des Grands Carmes) ;
- l'institut Notre Dame de Vie qui est un Institut séculier (destiné aux laïcs).
Organisation et structuration
Les carmes et carmélites travaillent pour subvenir à leurs besoins. Ce point est indiqué dès le départ dans la règle du Carmel[24]. Si pour les Grands Carmes, la taille des couvents n'est pas limitée (le couvent de l'Incarnation à Avila comptait deux cents religieuses au XVIe siècle), Thérèse d'Avila a limité les effectifs des couvents de carmes déchaux à vingt personnes plus la prieure.
Les religieux, regroupés dans un couvent, élisent un responsable (le père supérieur, ou la mère supérieure pour les carmélites). Ce responsable est élu lors d'un chapitre pour 3 ans. Les couvents sont regroupés en province. Un pays peut être découpé en plusieurs provinces, ou, s'il y a peu de couvents, la province peut inclure les couvents de plusieurs pays. Les communautés séculières du Tiers-Ordre carmélite sont rattachées aux provinces carmélitaines comme les couvents de l'Ordre. Les différents couvents d'une province élisent (pour trois ans) lors du chapitre provincial, le responsable de la province nommé provincial. L'ensemble des provinces Carmes élisent (pour 3 ans) le prieur général de l'Ordre appelé général de l'Ordre. Le général de l'Ordre est commun aux deux branches chaussées et déchaussées.
Les moines carmes déchaux et les moniales carmélites déchaussées vivent le même rythme de prière et consacrent quatre heures chaque jour à la prière, dont deux heures à l’oraison silencieuse (ils prient quotidiennement cinq offices de la Liturgie des Heures). Les frères carmes ont également des activités apostoliques de prédication axées sur la tradition spirituelle du Carmel. Les laïcs du Tiers-Ordre s'engagent également à prier la Liturgie des Heures, mais celle-ci est (pour eux) limitée aux laudes et aux vêpres.
La règle du Carmel
La règle du Carmel[24] rédigée en 1209 était destinée à des ermites vivant dans les grottes du mont Carmel[25]. Celle-ci a dû être légèrement modifiée par le pape Innocent IV en 1247 quand les ermites ont dû se réfugier en Europe et quitter la vie érémitique pour passer à une vie monastique. Par la suite d'autres révisions ont eu lieu[3],[4].
Le charisme du Carmel
Initialement contemplatif, le Carmel voit sa spiritualité évoluer lors de son retour en Europe avec la fin du mode de vie érémitique. Après l'approbation d'Innocent IV en 1247, le charisme du Carmel se développe selon une double dimension : une vie contemplative et une vie apostolique (vie mixte). Cette évolution de la spiritualité carmélitaine ne s'achève qu'au XIVe siècle[3].
La mission apostolique se retrouve dans la paternité d'Élie, le "prophète de Feu", vénéré dès les premiers temps par les ermites sur le mont Carmel. Élie fait partie intégrante de la spiritualité du Carmel. Le père carme Kilian, prieur général de l'Ordre en 1959, auteur de plusieurs livres, insiste sur le charisme fondamental de l'Ordre « qui est d'être des "prophètes de feu" à la suite d’Élie, invitant chacun à mettre Dieu au centre de sa vie »[26]. La Vierge Marie (vénérée sous l'appellation de Notre-Dame du Mont-Carmel) est également très présente dans la spiritualité carmélitaine[27].
L'oraison est un temps de prière à laquelle le carme doit se consacrer. Ce temps de prière est décrit dans la Règle comme un "veiller dans la prière". Le frère carme Bruno Secondin, professeur de théologie indique que « Prier, c'est alors passer dans le secret du cœur de Dieu que la Parole révèle et communique; c'est s'avancer vers Quelqu'un qui habite la Parole, qui est la Parole vivante[28],[24] ». Ce temps de prière silencieuse (et les moyens d'y entrer), même s'il n'est pas exclusif du Carmel, a beaucoup été développé et mis en valeur par l'Ordre.
Le blason de l'Ordre
Exemples de blasons
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Blason simplifié
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Blason en usage dans l'ordre des Carmes déchaux séculier.
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Blason de l'ordre du Carmel déchaussé (XVIIe siècle).
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Blason de l'ordre du Carmel déchaussé diffusé en 1605.
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Blason de l'ordre du Carmel.
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Blason présent dans le Manuscrit de Sanlúcar de saint Jean de la Croix.
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Blason publié dans "Heraldischer Atlas". Stuttgart 1899.
Symbolique du blason
Le blason du Carmel existe sous de multiples formes plus ou moins simplifiées. La plus basique conserve juste les 3 étoiles avec le cœur marron entouré de deux lobes blancs.
L'écu central représente deux lobes blancs surplombant un cœur marron : le tout symbolisant les deux pans blancs du manteau carmélitain s'ouvrant sur la robe de bure (brune). La partie brune monte et se termine sur une croix ; elle indique que la croix est la voie qui conduit au mont Carmel où se fait la rencontre avec Dieu[29].
Les 3 étoiles peuvent représenter, selon une interprétation habituelles les trois vertus théologales (foi, espérance et charité)[29], ou bien les trois vœux prononcés lors de l'entrée en religion (pauvreté, obéissance et chasteté).
Le blason, de l'Ordre reprend deux versets bibliques ancrés sur le prophète Élie (considéré comme le père fondateur de l'Ordre)[29] :
- la devise écrite en latin autour du blason « Zelo zelatus sum pro Domino Deo Exercituum » (Je suis rempli d'un zèle jaloux pour le Seigneur Sabaoth) 1 Rois 19,14 qui est d'ailleurs la devise du Carmel, et auquel s'ajoute le verset « Il est vivant le Seigneur devant qui je me tiens. » (1 Rois 18,15)[30] ;
- la main brandissant une épée flamboyante rappelle la victoire d’Élie sur les prêtres de Baal sur le mont Carmel (1 Rois 18,22-40) « Le prophète Élie se leva comme un feu, sa parole brûlait comme une torche » (L'Ecclésiastique chap 48 v1)[31],[32].
Prieurs Généraux de l’Ordre
Branche des Grands Carmes
Ordre des Carmes déchaux
Liste des couvents de l'ordre
Personnalités dans l'ordre du Carmel
Les saints et bienheureux du Carmel
Sainte Thérèse d'Avila, saint Jean de la Croix et sainte Thérèse de Lisieux, tous trois Docteurs de l'Église, sont souvent considérés aujourd'hui comme les trois maîtres du Carmel.
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Thérèse d'Avila par Rubens.
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein), sainte co-patronne de l'Europe.
Dans l'ordre des Carmes déchaux
Notes et références
Notes
- « Carmes » prend une majuscule initiale pour désigner l’ensemble de l'ordre dans la locution « les Carmes… », « les Grands Carmes », « les Carmes déchaux », etc.
Pour désigner un carme individuellement ou un groupe restreint de carmes, on écrit « un carme », « un grand carme », « un carme déchaux », « un carme déchaussé », « des carmes », etc. Source : Conventions typographiques. - « Carmélites » prend une majuscule initiale pour désigner l’ensemble de l'ordre dans la locution « les Carmélites », « les Carmélites déchaussées », etc.
Pour désigner une carmélite individuellement ou un groupe restreint de carmélites, on écrit « une carmélite », « une carmélite déchaussée », « des carmélites », etc. Source : Conventions typographiques. - Françoise d'Amboise épouse le duc de Bretagne à l'âge de 15 ans. Veuve à 30 ans, elle fonde un couvent de carmélites près de Vannes avec l'aide de Jean Soreth et y prend l'habit.
- Voir l'article Pontons de Rochefort, ou les Carmélites de Compiègne.
- Lors de leur fondation, la congrégation est nommée congrégation religieuse autochtone pour les hommes. C'est plus tard qu'elle prendra le nom de Carmes de Marie Immaculée (ou CMI).
Références
- « Règle du Tiers-Ordre carmélite », sur carm-fr.org, Les Grands Carmes de France (consulté le ).
- « Les origines sur le mont Carmel », sur carmel.asso.fr, Le Carmel en France, par l’ordre des Carmes déchaux (France) : provinces de Paris et d’Avignon-Aquitaine (consulté le ).
- De l’érémitisme…, chapitre « Les Carmes au XIIIe siècle ».
- De l’érémitisme…, chapitre « Les Carmes au XVe siècle ».
- « La réforme thérésienne au XVIe siècle en Espagne », sur carmel.asso.fr, Le Carmel en France, par l’ordre des Carmes déchaux (France) : provinces de Paris et d’Avignon-Aquitaine (consulté le ).
- « Historique de la réforme thérésienne », sur carmel.asso.fr, Le Carmel en France, par l’ordre des Carmes déchaux (France) : provinces de Paris et d’Avignon-Aquitaine (consulté le ).
- « Extension du Carmel réformé en Europe », sur carmel.asso.fr, Le Carmel en France, par l’ordre des Carmes déchaux (France) : provinces de Paris et d’Avignon-Aquitaine (consulté le ).
- De l’érémitisme…, chapitre « Carmes déchaux ou déchaussés - (1593) ».
- « Révolution et persécutions religieuses (XVIIIe – XIXe siècles) », sur carmel.asso.fr, Le Carmel en France, par l’ordre des Carmes déchaux (France) : provinces de Paris et d’Avignon-Aquitaine (consulté le ).
- « Trois carmélites martyres de Guadalajara (Espagne) (1936) », sur abbaye-saint-benoit.ch, abbaye Saint-Benoit de Port-Valais (consulté le ).
- Frère Louis Marie de Jésus, « Mort et résurrection du Carmel féminin français, 1789-1850 », sur histoire-compiegne.com, Société historique de Compiègne, (consulté le ), p. 163-169.
- Amédée Brunot : Mariam, la petite arabe, 2009 (ISBN 2-706-70668-6).
- « Renaissance du Carmel en Europe », sur carmel.asso.fr, Le Carme en France (consulté le ).
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- « Nos trois congrégations : hier et aujourd’hui », sur carmel.asso.fr, Le Carmel en France (consulté le ).
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- (en) « Carmelites of Mary Immaculate (C.M.I) », sur blessedchavara.net, Blessed Chavara (consulté le ).
- (it) « Congregazione Suore Carmelitane Instituto di Nostra Signora del Carmelo », sur inscarmelo.it (consulté le ).
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- (es) « Francisco Palau y Quer, apóstol y fundador », sur saneliascmt.com, Carmelitas Misioneras Teresianas (Espagne) (consulté le ).
- (en) « About Us », sur cmcsisters.org, Congregation of Mother of Carmel (consulté le ).
- « Qui sommes nous ? », sur carmelitesdesaintjoseph.com, Carmélites de Saint-Joseph (consulté le ).
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- « La règle du Carmel », sur carmel.asso.fr, Le Carmel en France (consulté le ).
- De l’érémitisme…, chapitre « Plans annotés du mont Carmel / Le couvent de Saint-Brocard à Wadi Siach (on le date de 1263) ».
- P. Kilian, p. à préciser.
- O'Donnell, chapitre « Prier au Carmel à l'exemple de Marie », p. à préciser.
- De l’érémitisme…, chapitre « La règle du Carmel ».
- Revue Communautés carmélitaines séculières aujourd'hui, nouvelle édition 2008, éditions du Carmel. p. 29.
- « Naissance du Carmel », sur carmeldesaintsaulve.fr, monastère du Carmel de Saint-Saulve (consulté le ).
- Traduction de L'Ecclésiastique sur le site labibleenligne.com.
- Menestrier, P182 ; cité dans Armoiries et emblèmes d'ordres religieux sur les vases de pharmacie, Rudolf E. A. Drey, 1978, p. 14-15 (voir l'extrait sur le site persee.fr).
Annexes
Bibliographie
Bibliographie carmélitaine
- Thérèse d'Avila
- Le Livre de la vie (Vida de Santa Teresa de Jesús), Autobiographie, Éditions du Cerf, 2002, (ISBN 2-204-07024-6), disponible ligne sur le site du Carmel.
- Le Chemin de la perfection (Camino de perfección), Édition Seuil, 2003, (ISBN 2-02-028911-3), disponible ligne sur le site du Carmel.
- Le Château intérieur ou les Demeures (Castillo Interior ou las Moradas), Éditions du Cerf, 2003, (ISBN 2-204-07183-8) disponible ligne sur le site du Carmel.
- Les Œuvres complètes, Édition Cerf, 2006, (ISBN 978-2-204-053259)
- Jean de la Croix
- Le Cantique spirituel, Édition Seuil, 1995, (ISBN 2-02-025158-2) texte et étude disponible sur le site du Carmel.
- La Montée du Carmel, Éditions du Carmel (ISBN 2-900424-53-4)
- La Nuit obscure, Édition Cerf, 1999, (ISBN 2-204-06073-9)
- La Vive Flamme d’amour, Édition Seuil, 1995, (ISBN 2-02-025155-8)
- Œuvres complètes, Édition Cerf, 2004, (ISBN 2-204-06643-5)
- Thérèse d'Avila, Jean de la Croix, Œuvres, édition publiée sous la direction de Jean Canavaggio, Bibliothèque de la Pléiade, NRF, Gallimard, 2012, (ISBN 2-070-12294-8)
- Thérèse de Lisieux, Histoire d'une âme, Édition Cerf-DDB, 1995, (ISBN 2-204-05233-7) disponible en ligne sur le site du Carmel (Manuscrit A, Manuscrit B, Manuscrit C)
- Élisabeth de la Trinité, Écrits spirituels, Édition Seuil, 1996, (ISBN 2-02-029801-5) disponible en ligne sur le site du Carmel de Dijon
- Edith Stein, Malgré la nuit, édition bilingue français/allemand, Édition Ad Solem, 2002, (ISBN 2-940090-71-8)
- Marie de Jésus Crucifié
- Mariam, la petite arabe, Édition Salvator, 2009, (ISBN 2-706-70668-6)
- Mariam sainte palestinienne, ou la vie de Marie de Jésus crucifié, Édition Saints du Monde, 2005, (ISBN 2-740-30729-2)
- Marie-Antoinette de Geuser, dite Consummata, Notes spirituelles, Édition Arfuyen, 2011, (ISBN 2-845-90162-3)
- P. Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus, Je veux voir Dieu, Éditions du Carmel, 2005, (ISBN 2-900424-42-9)
- Laurent de la Résurrection, L'Expérience de la présence de Dieu, Édition du Seuil, 1997, (ISBN 2-02-030780-4)
La doctrine de ces auteurs tourne beaucoup autour du thème de la nuptialité (telle qu'évoquée entre autres dans le Cantique des Cantiques, le livre d'Osée et même par Jésus dans les Évangiles), soit de l'union de l'âme avec Dieu qui est l'époux. Les écrits de Thérèse d'Avila et de Jean de la Croix constituent un véritable enseignement sur l'art de l'oraison, et en particulier de la contemplation mystique au cours de laquelle Dieu prend lui-même l'initiative durant l'oraison.
Autres ouvrages de synthèse
- Kilian Healy (trad. de l'anglais), Élie, prophète de feu, Les Plans (Suisse)/Paris, Parole et silence, coll. « Grands Carmes », , 219 p. (ISBN 2-84573-358-5 et 978-2845733589).
- Sr Pascale-Dominique Nau, Suivre le Christ avec sainte Thérèse d'Avila, (Bayonne, 2008).
- Sr Pascale-Dominique Nau, Quand Dieu parle: Saint Jean de la Croix et la lectio divina, (Bayonne, 2008).
- Christopher O'Donnell, Marie et le carmel, une présence amoureuse : étude de l'héritage marial de l'Ordre, Parole et silence, coll. « Grands Carmes », , 184 p. (ISBN 978-2-84573-937-6 et 2-84573-937-0).
- Robert Serrou et Pierre Vals, Le Carmel, Carmélites et Carmes, éditions Horay, 1957, 208 p.
- Anne-Elisabeth Steinmann, Carmel vivant, Paris, St Paul, coll. « Terre et louange », 4e trimestre 1963, 384 p..
Articles connexes
- Grands Carmes
- Ordre des Carmes déchaux
- Tiers-Ordre carmélite
- Notre-Dame du Mont-Carmel
- Scapulaire (vêtement)
- Carmélites de Compiègne
- Liste d'ordres religieux catholiques
- Liste des congrégations catholiques
- Histoire des congrégations chrétiennes en France
- Habitation Mont-Carmel
Liens externes
- Sites officiels : www.ocarm.org et www.carmelitas.org
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- « De l'érémitisme chrétien d'Orient aux Carmes et Carmélites d'Occident », Abbaye St Hilaire du Vaucluse (consulté le ).
- Le portail des Grands Carmes de France
- Adresses des carmels en France
- Présentation des carmels en France