Le peigne, en basque orrazi, est l'un des objets qui apparaît le plus fréquemment dans les mythes et légendes de l’antique Vasconie (aujourd’hui Pays basque, Béarn et Gascogne), de même dans ceux et celles des pays voisins. Le peigne d’or, urrezko orrazia, se retrouve fréquemment dans les récits.
Étymologie
Orrazi signifie « peigne » en basque. Le suffixe a équivaut à un article défini : orrazea se traduit donc par « le peigne ».
Traditions populaires
Le peigne, objet courant, est utilisé par les femmes de toutes conditions pour démêler leurs cheveux mais aussi pour les maintenir en étant porté en permanence : lorsqu’il est en or, il devient un symbole visible de richesse et, suscitant la convoitise et le désir de sa possession, il est à l’origine de nombreux contes et légendes.
Pour les femmes lamiña, la chevelure représente à la fois leur pouvoir naturel, leur féminité et leur sexualité. Il est souvent dit qu’elles passent le plus clair de leur journée à se peigner. Lorsqu’on leur a volé leur peigne, elles profèrent de terribles menaces :
- Oyarzun : Matxine’ko neskamea,
- Ekatzu nere orrazea.
- Bestela emango dinat
- Ere biziko ezurretako onazea'’
(Servante de Matxine, / Rends-moi mon peigne, / Sinon je te donnerai / La douleur dans tes os pour le reste de ta vie.)[1]
Tous les personnages féminins de la mythologie basque, sans exception, utilisent le peigne. La Basa Andere se fait voler le sien par un jeune berger.
Mari, belle femme de Murumendi, se peignait à l'entrée de son antre lorsqu'elle fut aperçue par l'héritier de la maison Burugoena (Beasain).
La Lamiña de la caverne Kobaundi (Arrasate) était à l'entrée de sa demeure, elle se peignait. Un jeune homme de la maison Korrione passait par là et en tomba amoureux.
Culture et arts
Haize Orrazea, ou Haizearen orrazia XV, le Peigne du vent, est un ensemble de trois sculptures métalliques implantées dans les rochers de la baie de la Concha à Saint-Sébastien, par Eduardo Chillida, avec l’architecte Luis Peña Gartxegi (1977).
Urrezko Orrazia (« le Peigne d’Or »), de Gaizka Arostegi Castrillo, prix Mikel Zarate 2012, est un roman pour enfants paru aux éditions Elkar, qui fait référence à la mythologie basque.
Notes et références
- William A. Douglass, Essays in Basque Social Anthropology and History, 1989 [1]
Voir aussi
- Anbotoko Mari eta orrazi galdua (Mari d’Anboto et le peigne perdu), vidéo de présentation d’un spectacle de Galder Perez [2] (eu, sous-tirée es)
Bibliographie
Bibliographie
- José Miguel Barandiaran et traduit et annoté par Michel Duvert, Dictionnaire illustré de mythologie basque [« Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca y algunas de sus fuentes »], Donostia, Baiona, Elkarlanean, , 372 p. [détail des éditions] (ISBN 2903421358 et 9782903421359, OCLC 416178549)
- José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
- Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), Légendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, Aubéron, (1re éd. 1879), 328 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)
- Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)
- Jean Barbier (ill. Pablo Tillac), Légendes basques [« Légendes basques: d'après la tradition »], Donostia; Baiona, Elkar argitaletxea, (1re éd. 1931; Delgrave), 147 p. (ISBN 8475299598 et 9788475299594, OCLC 25047824)
- Collectif, La Tradition au Pays basque, 1899, rééd. Elkarlanean, Donostia, 1982-2004. (ISBN 84-8331-041-4)