Le palestinisme désigne au sens large le sentiment pro-palestinien, qu'il s'agisse du nationalisme palestinien ou de l'identité du peuple palestinien[1]. L'expression a d'abord été utilisée par Edward Saïd au XXe siècle pour décrire un courant théologique opposé au sionisme chrétien et remettant en cause la légitimité de l'État d'Israël. Au début du XXIe siècle, le palestinisme est devenu principalement une idéologie opposée au sionisme et incompatible avec ce dernier : il s'agit donc essentiellement d'une forme d'antisionisme.
Histoire du palestinisme
Durant le mandat britannique sur la Palestine, le terme de palestinisme (en anglais palestinianism) est utilisé de manière évasive, soit pour décrire l'intégration des Juifs de l'alya sioniste au sein des Juifs de Palestine[2],[3], soit comme une alternative au non-sionisme[4],[5][page à préciser].
Le mot est utilisé dans son sens moderne dès 1970 par Edward Said dans son ouvrage « A Palestinian voice » [6], ainsi que par Alfred Sherman, correspondant londonien du journal Haaretz à la même époque, lorsqu'il se déclare surpris que l'aspiration des Palestiniens à un État indépendant recueille un large soutien en Occident[7].
Au début des années 1970, de nombreux observateurs notent que l'identité nationale palestinienne est un produit de la fin des années 1960[8],[9],[10]. Pour Sherman cette idée apparaît après la désillusion suscitée par la guerre des Six Jours : les Arabes palestiniens réalisent que pour garantir leurs aspirations ils ne pourront compter que sur leurs propres ressources et non sur 'ensemble du monde arabe[11]. Cependant, d'autres commentateur trouvent des traces de l'existence d'une identité nationale palestinienne au début du XXe siècle en Palestine mandataire[12] et dans la période comprise entre 1948 et 1967[13],[14]
Toujours selon Sherman, le malaise des Juifs israéliens face au nationalisme palestinien, s'explique par le fait que l'aspiration des Palestiniens à un état (« le palestinisme » de l'époque) est exactement ce que les Juifs recherchent avec le sionisme. Contester les Palestiniens sur ce terrain signifirait que les Israéliens se retrouveraient à devoir remettre en question un droit qu'ils ont eux-mêmes revendiqué et donc à remettre implicitement en question la légitimité de l'État d'Israël lui-même[N 1].
En 1973, l'historien américain John B. Wolf fait un constat similaire à celui de Sherman : la guerre de 1967 avait obligé les Palestiniens à reconnaître leur isolement par rapport à leurs alliés. Leur « palestinisme » avait ainsi développé deux objectifs : se réintégrer dans la terre qu'ils avaient perdue, et s'efforcer de changer une politique qui avait exclu et « nié leur présence », refusant aux Palestiniens le droit de décider de leur propre avenir[15],[N 2].
Le palestinisme d'Edward Saïd
Le terme de palestinisme revêt une certaine importance dans les années 1980 sous la plume de l'universitaire palestinien anglophone Edward Saïd, dans L'Orientalisme (Orientalism), un ouvrage analysant les préjugés dans les représentations étrangères du monde arabe. Pour Said, Israël et ses partisans s'efforcent de refuser aux Palestiniens, avec leur histoire longue et fragmentée de dépossession, de guerre, d'exil et de nettoyage ethnique, « la permission de raconter »[16] ce qu'ils ont subi après la création de l'État d'Israël. Said définit le palestinisme comme « un mouvement politique construit à partir d'une réaffirmation de l'histoire multiraciale et multireligieuse de la Palestine »[N 3]. Selon Adam Shatz, rédacteur américain de la London Review of Books, Said cherche à élaborer un « contre-mythe » à celui qui sous-tend le sionisme, un contrepoint écrit au « sombre fatalisme historique et à la peur exclusive de l'autre » caractéristiques du récit sioniste. Said ajoute que le « palestinisme » fait référence à une sorte de récit dissident ouvert témoignant des contradictions de l'exil et de l'occupation militaire, un récit non doctrinal, non obsédé par l'ontologie raciale, comme prémisse à la création d'un avenir pour les Palestiniens et les Juifs[17].
Selon Ilan Pappé, le « palestinisme » de Saïd serait un compromis entre un appel étriqué à des pulsions nationalistes et les valeurs universelles auxquelles il souscrivait, par lequel il s'efforcerait de surmonter à la fois le sionisme et les tyrannies arabes par l'application de trois principes : reconnaissance, responsabilité et acceptation. Plus précisément (1) reconnaissance par la communauté internationale de la Nakba, plus importante à ses yeux que la création d'un état palestinien (2) responsabilité d'Israël dans le nettoyage ethnique, comme prélude à un futur retour des réfugiés en vertu des principes universels et (3) acceptation de la réalité historique de la souffrance des Juifs, condition préalable à une intégration des Israéliens dans le monde arabe plus vaste au sein duquel leur État a été fondé[18].
En 2004, s'appuyant sur les recherches de Rashid Khalidi sur la presse en langue arabe avant la Première Guerre mondiale, Haim Gerber, un professeur d'histoire islamique à l'université hébraïque de Jérusalem montre qu'un sentiment national palestinien, qu'il nomme « palestinisme », est attesté avant la vague d'émigration sioniste sous le mandat britannique[N 4].
Deux ans plus tard, Jason Franks utilise le palestinisme pour désigner l'ensemble des valeurs, croyances, traditions et de l'histoire qui sous-tendent la nation palestinienne[N 5]. Dans son analyse, il s'oppose diamétralement au sionisme, et tous deux étaient des codes idéologiques jumeaux en compétition dans le conflit israélo-palestinien, tous deux expliquant les éléments terroristes, nationalistes et religieux alimentant le conflit[N 6]. Les racines du palestinisme se trouvent, selon lui, dans la révolte des Jeunes Turcs de 1908, qui fut cruciale pour l'émergence d'un sentiment nationaliste palestinien à cette époque, car la révolution en Turquie libéra la presse de la censure ottomane et permit l'émergence d'affirmations locales d'une identité distincte. Elle se développe par la suite « non seulement (comme) une réaction contre le sionisme et l'impérialisme britannique, mais aussi contre le monde arabe dans son ensemble. »[19].
Dans sa monographie de 2016 sur l'histoire du cinéma palestinien, Chrisoula Lionis remet en question le caractère récent de la théorie de l'identité palestinienne. Retraçant le développement de la conscience nationale, elle détecte une transition via trois épisodes fondamentaux de la « palestinité », suscitée à la fois par la déclaration Balfour de 1917 et la Nakba de 1948, qui ont cristallisé cette conscience nationale de la Palestine, au « palestinisme » proprement dit, qu'elle considère comme le résultat de la bataille de Karameh en 1968[20].
Le palestinisme vu comme menace pour la civilisation occidentale
En 2005, soit un an après l'article de Gerber et dans le contexte de la seconde intifada, Bat Ye'or, dans son livre Eurabia: The Euro-Arab (Eurabie : les euroarabes (décrié par certains critiques comme exposant une théorie du complot[21]) consacre au terme de palestinisme un chapitre entier intitulé : « Palestinisme : le nouveau culte eurabien » (Palestinianism: The New Eurabian Cult). Elle y affirme que le palestinisme, qualifié de « palestinolâtrie », est à la fois un nouveau véhicule de l'antisémitisme européen traditionnel[22] et « un retour du nazisme euro-arabe des années 1930-1940 »[23]. Selon elle, il est né avec les travaux de l'évêque et théologien anglican Kenneth Cragg [24] et du prêtre anglican palestinien Naim Ateek, directeur du Sabeel Ecumenical Liberation Theology Center basé à Jérusalem[25] [26]. Bien qu'aucun de ces deux auteurs n'ait jamais utilisé ce terme à l'époque Bat Ye'or l'utilise pour caractériser ce qu'elle considérait comme des tentatives ecclésiastiques de jouer sur les consciences européennes en décrivant les souffrances palestiniennes sous l'occupation israélienne . [27],[N 7] L'impact de ce « palestinisme » peut être discerné, ajoute-t-elle, dans les positions des principaux hommes politiques en Europe, allant de Jacques Chirac, Javier Solana, Romano Prodi à Dominique de Villepin et Mary Robinson, qui en sont venus à considérer le problème palestinien comme une question centrale pour la paix mondiale[28]. Pour elle, les évocations chrétiennes du sort des Palestiniens trahissaient une tradition sous-jacente de diabolisation chrétienne des Juifs, [27] et avaient pris le statut d'un « culte eurabien moderne ». [29] Plus précisément, en termes théologiques, elle interprétait ce « palestinisme chrétien » comme hérétique, car elle prétendait qu'il s'agissait d'une variété de marcionisme [30],[N 8].
Le terme est ensuite repris comme description négative de la cause palestinienne par la journaliste britannique Melanie Phillips dans son livre Londonistan: How Britain Is Creating a Terror State Within, où elle affirme que l'Association musulmane de Grande-Bretagne, selon elle une branche des Frères musulmans, est devenue le « fer de lance » du « palestinisme radical » en Grande-Bretagne[31].
En 2007, l'idée selon laquelle les droits nationaux palestiniens constituraient une menace pour la civilisation occidentale, et en particulier pour ses valeurs religieuses, a été défendue dans un livre par le théologien évangélique Paul Wilkinson, ministre adjoint à l'église Hazel Grove Full Gospel à Stockport, Cheshire et membre du Pre-Tribulation Rapture Research Center de Tim LaHaye[32]. Chrétien sioniste britannique, il consacre cette année-là un chapitre de son livre For Zion's Sake à ce qu'il appelle le « palestinisme chrétien », antithèse du sionisme chrétien[33], [34]. Cette thèse développée en 2017 dans le deuxième volume, intitulé Israël trahi – Volume 2 : La montée du palestinisme chrétien, de son étude sur la théologie du remplacement [35].
Wilkinson poursuit sa critique du palestinisme chrétien : les chrétiens doivent reconnaître que la « main souveraine » de Dieu a établi Israël en 1948[36]. Seuls les pro-sionistes sont de vrais chrétiens, puisque le rassemblement des Juifs en Palestine est une condition préalable à la parousie, ou au retour du Christ Roi[37]. Le soutien inconditionnel à l'État juif d'Israël repose sur une anticipation chrétienne de la fin des temps messianiques. Wilkinson affirme qu'il n'existe pas de peuple palestinien, que sa nation, sa langue, sa culture et sa religion sont des canulars perpétrés par des libéraux antichrétiens[38]. L'idée même n'est qu'une « autre manœuvre tactique dans la guerre islamique menée contre Israël pour provoquer sa destruction ». D'autres chrétiens, en particulier les chrétiens palestiniens qui critiquent Israël, en parlant de la souffrance « perçue » des Palestiniens, [39] attisent la haine des Juifs en favorisant la propagande pro-palestinienne. Pour eux, les non-sionistes sont des sympathisants nazis antisémites[40]. Le livre sera fustigé par le théologien Darren M. Slade, professeur de sciences humaines au Rocky Mountain College of Art and Design[N 9].
Le palestinisme au début du XXIe siècle
En 2010, le journaliste israélien Moshe Dann définit le palestinisme comme une idéologie qui considère Israël comme une colonie de peuplement et se fixe deux objectifs immédiats : la création d'un état palestinien dans les territoires délimités par les lignes d'armistice de 1949 et la mise en œuvre du droit au retour des réfugiés palestiniens. Mais dans un article publié dans le Jerusalem Post en 2021, Dann va plus loin en affirmant que l'objectif à plus long terme du palestinisme est l'élimination d'Israël, prévu explicitement à la fois dans la charte nationale palestinienne (annulée en 1996 après les accords d'Oslo) et dans la charte du Hamas (disposition officiellement annulée en 2017, mais toujours approuvée par le Hamas)[41]. Toujourts selon Dann, cette idéologie aurait été légitimée en 1993 par la signature des accords d'Oslo et l'identité palestinienne serait une fiction conçue pour s'opposer à Israël en tant qu'État-nation du peuple juif. Israël aurait même un droit sur la Cisjordanie palestinienne parce qu'elle regorgeait de sites archéologiques juifs, sans aucune preuve d'un quelconque héritage historique palestinien, que soit en Cisjordanie ou ailleurs[42].
Selon Ben Cohen, journaliste au Tower Magazine et ancien conseiller de l Israël Project[43], le palestinisme est l'idéologie fondamentale qui sous-tend le nouvel antisémitisme, un mouvement qui prend l'apparence d'un mouvement social qui, regroupant des néofascistes, des libéraux, des extrémistes de gauche et des islamistes, s'oppose avec militantisme à l'ère de l'autonomisation juive après 1945[N 10].
En 2018, un blogueur anglais pro-sioniste, David Collier, dont la mission est de « montrer à tout le monde à quel point nos ennemis sont toxiques », affirme que le palestinisme est une menace pour la liberté d'expression et les Droits de l'homme, un agent infectieux de l'antisémitisme :
Le « palestinisme » est une maladie qui est un anathème pour la liberté, le débat, l'ouverture et les droits de l'homme. ... Il infectera ceux qui attrapent la maladie avec de l'antisémitisme, tout en leur fournissant un mécanisme de déni pour protester de leur innocence[N 11]
Hostilité au palestinisme
En 2021, dans la revue Jewish Currents, le critique sioniste Peter Beinart (en) prend la défense de quatre de ses collègues démocrates au Congrès américain (« the Squad »), Rashida Tlaib, Ilhan Omar, Ayanna Pressley et Alexandria Ocasio-Cortez ayant émis des critiques du bilan d'Israël en matière de droits de l'homme. Beinart soutient que les allégations du premier, selon lesquelles de telles critiques étaient antisémites, étaient en elles-mêmes la preuve d'un fanatisme - « traiter les gens comme inférieurs en raison de leur identité de groupe » - et prennent la forme d'un anti-palestinisme, selon lui, majoritaire dans la société américaine[N 12].
Pour Beinart, le fanatisme anti-palestinien est « omniprésent », même si, contrairement à « anti-israélien » ou « anti-juif », le mot « anti-palestinien » n'existe pratiquement pas. Il a découvert que toute recherche sur Google[N 13] révélerait un nombre infini de liens associant ces politiciens à l'antisémitisme, alors que Google ne fournit aucune preuve que les membres du Congrès qu'il cite – Michael Waltz, Jim Banks, Claudia Tenney, Ted Deutch, Josh Gottheimer, Kathy Manning, Elaine Luria et Dean Phillips – qui répètent ces accusations à la Chambre des représentants, soient hostiles aux Palestiniens, malgré son affirmation selon laquelle il existe de solides preuves de leur partialité à cet égard. [N 14]. Beinart considère que le groupe de démocrates accusant Israël de pratiques d'apartheid ou ambitions territoriales suprémacistes juives (B'Tselem) reflète simplement une opposition aux violations du droit international : un point de vue partagé par des ONG comme Human Rights Watch. Beinart fait une analogie historique entre l'antisémitisme et l'anti-palestinienisme[44]. Il n'existe aucun terme pour désigner le fait de traiter les Juifs comme des êtres inférieurs avant que la pression en faveur d'un traitement égal des Juifs ne gagne une certaine ampleur politique au XIXe siècle. Une fois la reconnaissance légale obtenue, le terme d'antisémitisme est entré en vogue pour désigner ceux qui étaient hostiles à l'égalité des droits pour les citoyens juifs. Une logique similaire s'applique au terme (anti-)palestinisme . Tout au long du XXe siècle, les discours américains et israéliens ont à peine toléré le simple mot « palestinien » . Il est toujours indéniable que les Palestiniens méritent également l'égalité, et les allégations incessantes selon lesquelles ceux qui prônent l'égalité des Palestiniens sont ipso facto antisémites constituent, pour Beinart, une forme de sectarisme. L'efficacité de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA illustre de manière frappante la manière dont, ainsi interprétées, les pratiques oppressives anti-palestiniennes sont réduites au silence[45].
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Voir aussi
Notes et références
Notes : citations originales
- « The Israelis' slowness to react to the idea of a Palestinian Arab nation also reflected their ideological history and present problems. Having devoted much of their political apprenticeship to demonstrating that the Jews were indeed a nation, and that each nation deserved its own national home, they were ill at ease when faced with the prospect of questioning either another group's claim to nationhood or the self-evident corollary that this ipso facto entitled them to statehood... »(Sherman 1971, p. 112)
- « The failure of contemporary international relations to gauge the efficacy of Palestinian nationalism is understandable; even the Palestinians did not become aware of their latent ability to help themselves until after the Six-Day War. That war demonstrated to them that Arab military forces were no match for the Israeli defense organizations, and that only they themselves were sufficiently motivated to continue the prosecution of an armed and protracted struggle to regain their homeland. Their recognition of this truth is the source of 'Palestinianism,' a national political movement with two objectives. The first objective is to achieve the full integration of the Arab Palestinian with his lost lands, and its second objective is to alter the political situation which has excluded him or negated his presence in the formulation of plans concerning his future. »
- « if one believes that the crux of the Near East today is the conflict between Israel and a dispersed, or occupied, population of Palestinian Arabs, then a clearer view of that problem becomes possible. For the major distraction to any scrutiny of the region has been everyone's unwillingness to allow for a Palestinian presence. This has been no less true of the Palestinians themselves than it has of the other Arabs, or of Israel. My thesis is that since 1967 the confusions have somewhat diminished because the Palestinians have had to recognize this truth, and have gradually begun to act upon it. This recognition is the source of what I call Palestinianism: a political movement that is being built out of a reassertion of Palestine's multiracial and multireligious history. The aim of Palestinianism is the full integration of the Arab Palestinian with lands and, more importantly with political processes that for twenty-one years have either systematically excluded him or made him a more and more intractable prisoner. »(Said 2007, p. 16)
- « local Palestinian identity clearly existed in the country before the British and before Zionism. The importance of the Palestinian embrace of pan-Syrianism between 1918 and 1920 should not be overstated: it is clear that it was seen as a first step toward Arab nationalism, and that. Faysal, installed as king of Syria, seemed like a force capable of overpowering Zionism. As Porath maintains, it was a union of convenience, not a deep-seated union of hearts, and the Palestinians hastened to forget Syria with Faysal's ouster in July 1920. Clearly, Palestinianism was stronger among Palestinians in 1920 than Syrianism. »(Gerber 2003, p. 28)
- « Palestinianism or Palestinian Nationalism is the other principle discourse in the Palestinian-Israeli conflict, and like Zionism can also be seen as an identity discourse. ... Acceptance of the discourse of Palestinianism is an acceptance of the assumptions upon which it is based. These include territory, identity, history, culture, and religion. Palestinianism is not only a reaction against Zionism and British imperialism but also against the wider Arab world; it is an expression of a collective and individual entity. Schultz points out that there is no single understanding of the phenomenon and suggests that Palestinian Nationalism can be understood by employing a number of different discourses, from ethnographic, through religious to nationalist. »(Franks 2006, p. 129)
- « The Palestinian-Israeli conflict has two principal ideological motivations for terrorism, nationalism and religion, in the guise of Palestinianism and Zionism, and Islam and Judaism. »(Franks 2006, p. 181)
- « Several times a day, television, radio and newspapers focus the European mind on an obsessive and ritual veneration of Palestinianism. Everything derives from it; everything goes back to it. A grieving Arab Palestine constantly calls on the distressed compassion of Europeans, provoking frustrated hatred against Israel, which is mentioned only in negative terms: occupation, injustice, apartheid, Nazism. Israel's population, which had liberated from dhimmitude a tiny corner from the vast Christian, Buddhist, and Hindu regions colonized by Arabs, appears to have been expelled to another galaxy. » (Bat Ye'or 2005, p. 180)
- « The Christian policy that would eliminate the Jewish source of Christianity by suppressing the link between the Hebrtew Bible and the Gospels represents an old and lingering trend, always opposed by the Church. It was first formulated by Marcion, a second-century Byzantine priest of pagan background who was strongly influenced by Gnosticism. Today, Palestinian Marecionism (Palestinianism) paves the way for the Islamization of the Church as it prepares mentalities for an Islamic replacement theology. »(Bat Ye'or 2005, p. 213)
- « Bluntly stated, Wilkinson is no scholar. His writing does not demonstrate the meticulousness necessary for a balanced, equitable, and disinterested presentation of the type of specialized research expected of genuine scholarship. It is clear that Wilkinson wrote his book for popular audiences who already share his Zionist biases, betraying his lack of professional ethics by consistently disrespecting other viewpoints....The book clearly has an ideological agenda because of its uncontrolled need to slander and attack non-Zionists. The book's conclusions are without warrant, the opinions and judgments without evidence, the opposition without a fair presentation, and the author without a clear sense of scholarship. The book is terribly unbalanced because it gives preferential treatment to Zionism and refuses to acknowledge the injustices and atrocities committed against the Palestinian people under the guise of Jewish statehood. »(Slade 2016)
- « From this vantage point, the Palestinians become iconic, transcendental victims, rather like the Jews were for a brief period after the Second World War. Those who kneel before the altar of Palestinian suffering with almost spiritual fervor can be relied on to traffic in the kinds of themes that have now gained a foothold in mainstream discourse: that Israel, the Jewish state., is a carbon copy of South Africa's old aparetheid regime, that it consciously mimics the practices of the Nazis, that it is – as formulated in the perverse Twitter hashtag #JHSIL-a Jewish reflection of the Islamic State terrorist gang than has raped, murdered, enslaved and decapitated thousands of innocents in Syria and Iraq. »(Cohen 2016)
- « 'Palestinianism' is a disease that is anathema to freedom, to debate, to openness and to human rights," Collier blogged. "It will infect those who catch the disease with anti-Semitism just as it provides them with a denial mechanism to protest their innocence." This highlights an issue that many of the charges of anti-Semitism against Palestine solidarity activists are coming from partisan political opponents rather than objective racism monitors. Collier is a longstanding Israel advocate and critic of Palestinian activism who has described his mission as "showing everybody how toxic our enemies are »(Monks 2018).
- « Anti-palestininism is not only commonplace in Congress. It's commonplace across American society. It's not just that prominent media, business, and religious figures argue openly that Palestinians under Israeli control be denied elemental human rights. Americans who advocate for those rights are often penalized for doing so. On college campuses, administrators frequently cancel lectures, classes, professorships, and even entire student organizations, because they espouse pro-Palestinian views. Pro-Israel politicians and organizations pressure museums, theaters, and concert halls to deny venues to pro-Palestinian performers. In 2017, the state of Arizona refused to renew its contract with a lawyer who works with incarcerated people because he wouldn't pledge not to boycott Israel. In 2018, Texas did the same when a speech pathologist who works with developmentally disabled children would not sign a non-boycott pledge »(Beinart 2021)
- « In public discourse, examples of anti-Semitism are numerous, but a search for illustrations of prejudice towards Palestine and Palestinians yields almost nothing. To fill this vacuum, and to hinder the rush to endorse the poorly conceived International Holocaust Remembrance Association (IHRA) definition of anti-Semitism, a statement of anti-Palestinianism is desperately needed. »,(Rees 2021)
- « the evidence that the Squad's critics are anti-Palestinian is far stronger than the evidence that the Squad is anti-Jewish. »,(Beinart 2021)
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