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Paul Edmond Gires est un médecin français, pionnier de la stomatologie, né à Coutances le et mort à Verneuil-sur-Avre le .
Biographie
Paul Gires, né dans une famille de négociants manchois, fait ses études au lycée Lebrun de Coutances puis sa médecine à Paris. Sa thèse de doctorat montre l'intérêt qu'il porte déjà à la stomatologie[1]. Le professeur Paul Brouardel, doyen de la Faculté de médecine de Paris, le désigne en 1897 pour une mission d'étude sur le fonctionnement des écoles dentaires à l'étranger. Aux États-Unis[2], le Dr Gires mène son enquête à Boston, Chicago, Buffalo, New-York, Baltimore, Philadelphie. Il est remarqué à la School of Dental Medicine de l'Université de Pennsylvanie par le professeur Edwin T. Tarby qui lui propose de rester à Philadelphie pour se spécialiser dans la stomatologie.
Paul Gires obtient en 1898[3] le grade américain de DDS[4], rentre à Paris et publie son rapport de voyage d'étude[5]. Il présente en 1900 sa première communication au XIIIe Congrès international de médecine[6] et la deuxième en 1901 à l'American dental club of Paris[7]. Il continue ses études à Londres puis ouvre à Paris un cabinet libéral de maladies de la bouche et des dents. Il obtient en 1902, sous la direction du médecin-dentiste des Hôpitaux de Paris Henri Bordier, le titre de chirurgien-dentiste de la Faculté de médecine de Paris. Il publie en 1903 une adaptation française d'un ouvrage de Charles N. Johnson (1860-1938), célèbre professeur de technique opératoire au Collège de chirurgie dentaire de Chicago[8]. Cet ouvrage[9], complété de nombreuses notes du Dr Paul Gires, constitue un traité complet de technique opératoire dont l'équivalent n'existait pas alors en France et qui servira pendant plusieurs générations de manuel aux étudiants et de bible aux praticiens et vaudra au Dr Paul Gires une grande notoriété en Europe. Paul Gires est jusqu'en 1914 secrétaire de la rédaction de la Revue de Stomatologie[10]et assume personnellement la charge de sa publication. Il y publie de nombreuses contributions[11] et restera sa vie durant membre du comité de direction de la revue. En 1907, il participe à la création de l'Association française des médecins stomatologistes, devenue le l'Association française pour le développement de la stomatologie (AFDS)[12] dont il est membre fondateur. En 1909, il est chargé d'une mission en Autriche-Hongrie aux fins d'étudier le fonctionnement des instituts universitaires de stomatologie[13]. Secrétaire général du 2e Congrès français de stomatologie en 1911, il en fait un évènement à grand retentissement international et en publie les travaux[14],[15].
Il fonde[16] à Paris en 1909[17] l'École française de stomatologie, inspirée de son expérience américaine, qui formera de très nombreux praticiens, où il enseignera pendant toute sa carrière, s'y montrant un professeur remarquable de technique dentaire opératoire. Considéré comme un opérateur habile et impeccable, il suscite l'admiration de ses élèves. En 1920, il est appelé à la présidence de l'École Française de Stomatologie et y demeurera jusqu'en 1944. L'École a été intégrée en 1944[18] dans la Faculté de médecine de l'Université de Paris. Paul Gires est pendant deux ans président du Syndicat national des médecins stomatologistes. En 1927, il prononce le discours d'ouverture du 5e congrès de stomatologie de Paris[19] et en est l'éditeur scientifique.
Dans son enseignement, ses élèves et ses collègues le considèrent comme le pionnier et le maître de la stomatologie française. Il est en même temps un des praticiens libéraux les plus réputés de Paris[20].
En 1933, il met fin à son activité libérale à Paris mais conserve son enseignement et la présidence de l'École française de stomatologie. Il se retire à Verneuil-sur-Avre, y ouvre un cabinet, devient le stomatologiste de l'École des Roches. Il y décède en 1948 et repose à Vaudrimesnil. Il était chevalier de la Légion d'honneur[21].
Notes et références
- Holocaïne, son action physiologique, son emploi comme anesthésique en ophtalmologie et en stomatologie, Thèses de la Faculté de médecine de Paris, français, 1896-1, Paris.
- Deuxième congrès français de stomatologie, 1911, comptes rendus, 654 p., Bureaux de la Revue de Stomatologie, Paris, 1912.
- General Alumni, Catalogue of the University of Pennsylvania, 1922, p. 698.
- Doctor of Dental Surgery
- L'Instruction dentaire à l'étranger, Rapport au ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts, précédé d'une préface par le Pr Brouardel, Steinhel, 90 p., français, 1900, Paris. L'Université du Michigan a mis cet ouvrage en ligne en juillet 2008.
- Les fistules odontologiques, 8 p., Minutes du Congrès, français, 1900, Paris.
- A sub-mental fistule caused by a dead tooth without caries ; old traumatism ; secondary infection of rhumatismal origin ; cure, The dental cosmos, a monthly record of dental science, p. 731-741, volume XLIII, issue 7, juillet 1901.
- Voir Charles Nelson Johnson, a tribute, Université de l'Illinois, 1940.
- Principes et technique de l'obturation des dents, traduit et annoté par Paul E. Gires et Georges Robin, 343 p., 102 figures dans le texte, Société française de fournitures dentaires, français, 1903, Paris ; réédition par la Revue de Stomatolodie, 1909, Paris
- La Revue de Stomatologie, créée en 1894 par le Dr Magitot, paraissait tous les mois, par fascicules de 48 pages.
- Ainsi, Syphilis héréditaire tardive avec dystrophies dentaires, 1901 ; Dentine hypersthésiée. Insensibilisation, mars 1903, Index Rosenwald, 1903/04/15, T1.V3, Paris ; Anesthésie générale par le chlorure d'éthyle pur en inhalations, Travaux au service dentaire de Bordier à l'hôpital Lariboisière, français, 1919, Paris.
- Statuts en ligne sur le site de l'AFDS.
- V. Archives Nationales, F 17/17272.
- Deuxième congrès français de stomatologie, Paris, 1911, comptes rendus, publiés par le docteur Paul E. Gires, 654 p., Bureaux de la Revue de Stomatologie, Paris, 1912.
- Voir aussi son discours au 5e congrès français de stomatologie, Paris, 24 au 30 septembre 1927, 34 p., Masson, Paris.
- Avec Ludger Cruet (Vouvray, 1850 - Paris, 1918), rédacteur en chef de la Revue de Stomatologie, dentiste de l'hôpital de la Charité.
- Voir Les dentistes français au XIXe siècle, Henri Morgenstern, p. 71, l'Harmattan, 2009 (ISBN 978-2-296-06993-0) (BNF 42018486).
- Décret du 29 septembre 1944.
- Masson et Cie, 34 p., Paris, 1927.
- Le Docteur P.E. Gires, Ch. L'Hirondel, directeur de l'École de Stomatologie de la Faculté de médecine de Paris, Revue de stomatologie, t. 49, no 11-12, français, 1948, Paris.
- Décret du 15 janvier 1928.