Place des Allobroges et Jardin du 8-Mai-1945 de Vienne | |
Vestiges dans le jardin du 8-Mai-1945. | |
Géographie | |
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Pays | France |
Commune | Vienne |
Quartier | Centre-ville de Vienne |
Histoire | |
Création | 1791 |
Localisation | |
Coordonnées | 45° 31′ 17″ nord, 4° 52′ 12″ est |
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La place des Allobrogres et le jardin du 8-Mai-1945 constituent le Champ de Mars de Vienne. Ils sont situés au sud du centre-ville, vers la gare de Vienne, non loin du musée archéologique Saint-Pierre.
Histoire
Clos Saint-Pierre
Vers le XIe siècle, il y avait là une vigne qui fut donnée au monastère de Saint-Pierre par l'archevêque Sobon ; les successeurs de Louis l'Aveugle n'ayant pas respectés cette donation, la vigne fut restituée par Ermengarde douairière de Bourgogne[1], au même monastère, qui n'a pas cessé de la posséder jusqu'à la Révolution. Le , l'Assemblée nationale déclara les biens ecclésiastiques propriété nationale ; cette vigne, appelée clos Saint-Pierre, allait être vendue et morcelée lorsque les citoyens l'achetèrent par souscription et en firent don à la ville en 1791.
Champ de Mars
L'ex-vigne est ensuite transformée en une vaste esplanade, le Champ-de-Mars, et sert aux exercices militaires de la caserne de cavalerie (situé à l'emplacement de l'actuelle place Camille Jouffray) ; d'où le nom de Champ-de-Mars. C'est ici que se déroulent les grandes fêtes et cortèges révolutionnaires comme, le , la fête de la Liberté avec des décors éphémères grandioses.
Tout au long du XIXe siècle le Champ-de-Mars est le cadre habituel des manifestations publiques viennoises : revues militaires, fêtes patriotiques, banquets, réjouissances populaires.
Place des Allobroges
En 1897, la partie Est de l'ex Champ-de-Mars prend le nom de Place des Allobroges (même si les viennois l'appellent toujours Champ de Mars). Au début des années 2000, la place se dote d'un skatepark divisant la place en deux. Adapté provisoirement en lieu de stationnement durant la réalisation du parking du centre ancien et la rénovation du parc de stationnement Saint-Marcel, en 2011, le Champ-de-Mars retourne ensuite à sa vocation initiale. Ce lieu de détente et de promenade apprécié des viennois a également subit une cure d’embellissement.
Jardin public
La création du jardin public, entre 1895 et 1897, répond aux vœux de la population viennoise de disposer d'un lieu de promenade agrémentée de pièces d'eau, de massifs floraux et d'arbres exotiques.
À l'occasion de cet aménagement, une voie romaine bordée d'un trottoir est découverte, en 1895[2]. Datant peut-être du Ier siècle, comme la voie d'Agrippa passant par la cité antique de Vienna Allobrogum (mais cinq autres voies romaines la traversaient[3]), elle conduisait aux grands entrepôts construits sur les berges du Rhône.
D'autres vestiges sont mis en scène dans le jardin, comme une borne milliaire romaine[4] érigée lors du règne de l'empereur Constantin, au début du VIe siècle, et trouvée dans les environs, en 1752. L'inscription est martelée, et le nom de Maximien Hercule aurait été effacé à la suite de sa damnatio memoriæ par Constantin, après 311. De plus, une sculpture médiévale d'un lion monté par un jeune homme, et provenant du cimetière de l'abbaye Saint-Pierre[5], y est installée.
En 1911 est inauguré le monument à Michel Servet, réalisé sur commande publique par le sculpteur viennois Joseph Bernard. Michel Servet, médecin, théologien et humaniste, emprisonné à Vienne en , se réfugia à Genève où il fut condamné au bûcher à l'instigation du réformateur Calvin.
Jardin du 8 mai 1945
En 1976, le jardin public prend le nom de Jardin du , en hommage à la victoire des alliés sur les puissances de l'axe, bien que les viennois l'appellent toujours Jardin public ou Jardin de ville.
Galerie
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La voie romaine dans le jardin du
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La borne milliaire et un panneau de signalisation
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La borne milliaire et son socle moderne
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Détail de l'inscription
Accessibilité
Ce site est desservi par l'arrêt Champ de Mars de la ligne 2 et l'arrêt Jardin de ville des lignes 1, 2, 3, 4 et 8 du réseau L'va.
Annexes
Notes
- Cf. Nicolas Chorier, Histoire générale de Dauphiné, 1, Grenoble, Philippe Charvys, 1661, p. 25 (OCLC 494324209) (en ligne).
- Vérifier comment la voie en question est recensée dans les atlas et cartes archéologiques.
Voir aussi Vienne antique, sur le site du Ministère de la culture et de la communication. - Cf. Florian Vallentin 1880, p. 391.
- Selon Claude Charvet (éd. Savigné, 1862, p. 53 et 72), elle a été découverte en 1752 au bord du Rhône, environ soixante pas au-dessous de la porte du pont, dans les fondements d'une maison (joignant le port Saint-Ferréol du côté du midi) que l'on réparait. La pierre était précédemment conservée dans la collection lapidaire du musée archéologique. Cf. Gerold Walser, CIL XVII-2, 1986, inscr. 101 p. 39-40 (en ligne) = CIL 17-02, 00101 = CIL XII, 5512 = IR-03, 00106 = ILN-05-03, 00927, sur Epigraphik-Datenbank Clauss (de)-Slaby :
(la) Imp(eratori) Caes(ari) / Fl(avio) Val(erio) / Constantino / P(io) F(elici) / Aug(usto) / M(arci) [[[Aur(eli)]]] Val(eri) / [[[Maximiani]]] / Aug(usti) / [[nepoti]] / divi / Constanti / Aug(usti) / Pii filio // Imp(eratori) Caes(ari) / Fl(avio) Val(erio) / Constantino / P(io) F(elici) / Aug(usto) / divi / Constanti / Aug(usti) / Pii filio. - Deux autres lions sont conservés sous le clocher-porche de cette ancienne église.
Bibliographie
Archéologie et épigraphie
- Atlas et cartes
- Atlas topographique des villes de Gaule méridionale : Vienne, feuille 42, sous la dir. de Benoît Helly, en cours de publication par le centre Camille Jullian (MMSH, Aix-en-Provence) (ISSN 1144-6803) (OCLC 50226644).
- Atlas du patrimoine de l'Isère, sous la dir. de Chantal Mazard, Grenoble, Glénat, 1998 (ISBN 2-7234-2632-7).
- Corpus
- Corpus Inscriptionum Latinarum [17]. Miliaria Imperii Romani. Pars secunda, Miliaria provinciarum Narbonensis Galliarum Germaniarum, éd. par Gerold Walser, Berlin, New York, Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften, 1986, inscr. 101 p. 39-40 (ISBN 978-3-11-004592-5) (en ligne) [= CIL XVII-2, 101].
- Corpus Inscriptionum Latinarum [12]. Inscriptiones Galliae Narbonensis Latinae, éd. par Otto Hirschfeld, Berlin, Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften, 1888, inscr. 5512 (ISBN 978-3-11-001389-4) (partiellement en ligne) [= CIL XII, 5512]
- Études
- François Bertrandy, Bornes milliaires et réseau routier dans la cité de Vienne sous l'empire romain, Chambéry, Institut d'études savoisiennes (Université de Savoie), 2001 (Bibliothèque d'études savoisiennes 9) (OCLC 491564515).
- Florian Vallentin du Cheylard, « La voie d'Agrippa de Lugdunum au rivage massaliote », dans Revue du Dauphiné et du Vivarais, 4, 1880, p. 391 note 1 (Second milliaire du musée de Vienne, sans provenance exacte connue) (OCLC 759768126) (en ligne).
- Claude Charvet, Fastes de la ville de Vienne, manuscrit inédit de Claude Charvet, éd. par Ennemond-Joseph Savigné, Vienne, Savigné, 1869, p. 53 et 72 (OCLC 457540687) (en ligne)
Articles connexes
- Vienne
- Liste de parcs et jardins publics de France
- Liste des monuments historiques de Vienne
- Liste des voies de Vienne
- Liste des bornes milliaires de France protégées aux monuments historiques
Liens externes
- Notice no APTCF03848, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mémoire, ministère français de la Culture, avec une photographie de Louis Bonnard (pour le Touring club de France)
- La borne Vienne (1), sur archeolyon.araire.org